Chapitre 127 - Percy
10 Juin 1994
Les examens sont enfin terminés. Dans une semaine, j'aurai mes résultats et je saurai si tout ce travail, ces sept années de sacrifices auront été utiles. En attendant, je m'octroie un moment de détente bien mérité. Voulant me raffraichir avec une biereaubeurre bien mérité, j'hésite toutefois à entrer aux trois balais. Faisant le pied de grue devant le bar, je sens une main se poser sur mon épaule, me faisant sursauter.
-Salut Percy ! Tu rentres ?
Olivier Dubois me fait un large sourire tandis que je le suis dans le bar avec appréhension. Faisant un tour d'horizon, je remarque plusieurs petits groupes d'élèves, mais aucun se composant de Gaelle, Jacob ou Adélaïde. Soulagé et déçu à la fois, je m'installe avec Dubois dans un coin de la salle.
-Je vous sers quelque chose les jeunes ? Nous demande madame Rosmerta, sourire aux lèvres.
-Une bierreaubeurre, merci, commandé-je en lui rendant son sourire.
-Un whisky pur feu ! Réclame Olivier, surexcité.
Tandis que la propriétaire du bar s'en va préparer nos commandes, j'interroge le jeune homme du regard. Ce dernier se trémousse sur sa chaise comme un enfant le jour de noël.
-J'ai toujours révé d'en goûter ! Malheureusement, à la dernière sortie j'étais avec...enfin bref, l'occasion ne s'est pas présentée, m'explique-t-il géné.
J'acquiesce tandis que la gérante nous ramène nos boissons.
-A notre diplôme ! s'exclame Dubois en levant son verre.
-A notre diplôme, l'imité-je plus modéremment, faisant claquer nos pintes.
Je prends une gorgée de la boisson tandis que mon compagnon du jour s'étouffe avec son alcool. J'esquisse un sourire, le temps de quelques secondes.
-Nom d'un gobelin ! Ce que c'est fort ! Mais, dis moi, demande Olivier en regardant tout autour de lui, Bercley n'est pas avec toi ?
-Non. On n'est plus ensemble. Réponds-je, évasif, ne voulant pas entrer dans les détails, mais c'était sans compter la curiosité du capitaine de l'équipe de quidditch.
-Ho...Je suis désolé pour toi Percy. Qu'est ce qui s'est passé ?
-Disons que nos attentes n'étaient pas les mêmes. Mais c'est mieux ainsi. De toute façon, Bercley n'est pas ce qu'elle prétend être. Alors, mieux vaut maintenant que plus tard.
Une boule se forme dans ma gorge tandis que les souvenirs affluent en masse. Afin d'éviter de perdre la face devant Olivier, j'avale une grande rasade de bierreaubeure. Reposant mon verre, je manque de m'étouffer. Olivier me parle mais je ne l'écoute pas, trop obnubilé par ce qui se passe dehors. Adélaïde, accompagnée de Gaelle et Jacob, avancent tranquillement, passant devant le bar sans s'y arrêter. Ils semblent tendus. Je me demande bien où ils vont. Luttant contre mon envie d'aller les rejoindre, je resserre ma prise sur mon verre. Un liquide froid me sort de mes pensées.
-Wahou ! T'as une sacrée poigne mec ! Si j'avais su ça, je t'aurai fais passer les selections pour devenir batteur ! Remarque, tes frères s'en sortent vraiment bien ! Je sais qu'ils feront du bon boulot l'an prochain. Ce qui m'angoisse par contre, c'est de savoir par qui ils comptent me remplacer. Je ne vois vraiment pas qui serait à la hauteur pour devenir gardien. Il faut un mental d'acier et ne pas se laisser intimider par les joueurs adverses...ou les cognards. D'ailleurs tu te rappelle mon premier match ? J'ai été quoi une semaine dans le coma à cause de ce foutu cognard ? Je ne sais pas combien d'élèves seraient remontés sur un balai après ça. Enfin, ça remonte à loin maintenant.
J'acquiesce par politesse, ne comprenant pas un seul mot de ce qu'il peut bien me raconter. Toutes mes pensées sont focalisées sur la jeune Poufsouffle. J'ai toutes les peines du monde à ne pas me précipiter hors du bar et partir à sa recherche. Mais je dois être fort. Je ne dois pas céder. Il est grand temps de tourner la page et aller de l'avant. Et puis de toute manière, ça n'aurait jamais pu fonctionner entre nous. Comment est-ce que cela aurait pu ? Je vais bientôt être trop pris par mon stage et mon poste au sein du ministère pour pouvoir m'octroyer la moindre distraction. Si nous étions restés ensemble, Adélaïde me l'aurait forcément reproché à un moment ou à un autre...Et puis, avec des parents comme les siens, elle aurait vite fait d'être pistonnée et de devenir Auror. Elle-même aurait passé sa vie au ministère ou en vadrouille un peu partout dans le monde. Nous ne nous serions jamais vu ou presque. Dans tous les cas, notre relation était donc vouée à l'échec. Alors, mieux vaut que ça se finisse comme ça plutôt qu'une fois qu'on serait vraiment attachés l'un à l'autre.
-Et au fait, tu viendras cet été à la coupe du monde de quidditch ? Ca va être un grand moment ! Il ne faudrait pas manquer ça !
-Oui, je crois que mon père a pu obtenir des billets, lui réponds-je après un petit moment de silence.
Nous discutons encore quelques instants. Ou plutôt, Olivier me raconte des choses, et j'acquiesce ou réponds par moment. Décidément, le jeune homme est un vrai moulin à paroles ! A croire qu'il ne s'arrête jamais. Enfin, après notre deuxième verre, nous nous séparons. Olivier m'explique qu'il doit absolument aller voir les fournitures pour balai, me proposant de l'accompagner. Je décline son offre, prétextant vouloir voir les nouveaux encriers. Enfin seul, je vagabonde sans but devant les boutiques.
Tournant la tête, j'aperçois Adélaïde sortir du médicomage. Est-elle malade ? Inquièt, je commence à me diriger vers elle avant de finalement me raviser. Non, ce n'est plus mon problème. Je dois absolument cesser de me comporter comme si nous étions encore ensemble. N'ayant plus goût à me divertir, je rebrousse chemin vers les calèches. Il vaut mieux que je rentre au château. Je trouverai bien quelque chose à faire pour m'occuper l'esprit. Faire ma valise, réviser pour mon stage de Septembre, lire les quelques livres de la bibliothèque qui me font de l'oeil depuis quelques années mais dont je n'ai jamais pris le temps de lire...Peu importe du moment que cela apaise l'ouragan qui me détruit jour après jour de l'intérieur.
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