Chapitre 116 - Adélaïde

1 Mai 1994

Je mets mes mains devant la bouche tandis que se tient face à moi mes amis les plus proches. Gaelle et Jacob m'embrassent tandis que Fred me tend un verre de jus de citrouille. Je trempe mes lèvres dans la mixture avant de lancer au jeune homme un regard suspicieux.

-Comment t'es tu procuré du whisky pur feu Fred ?

-Ca c'est notre petit secret, mais moi c'est George !

Je grimace. Même si j'arrive désormais à mieux les reconnaître l'un l'autre, il m'arrive encore de les confondre. Je m'excuse tout en trempant à nouveau les lèvres dans le breuvage.

-Les garçons ! Je devrais vous dénoncer pour cela. L'alcool est formellement interdit dans l'enceinte du collège.

-Ouai Percy, comme le fait d'inviter les élèves des autres maisons dans nos salles communes ! Rétorque George, un sourire triomphant sur le visage.

Percy ouvre la bouche et la referme tandis que nous éclatons de rire. Le pauvre se renfrogne et je lui dépose un petit bisou sur la joue afin de le réconforter.

-Détends toi mon coeur. Merci pour cette superbe fête.

Le jeune homme soupire tandis que de Lee Jordan lance la musique, commentant les rapprochements de certains élèves entre eux.

-Et nous constatons un rapprochement entre le capitaine Olivier Dubois et la jeune poursuiveuse Katie Bell !

-La ferme Jordan ! Lance les deux adolescents d'une même voix.

Du coin de l'oeil, je distingue Harry Potter en compagnie de Ron et d'une jeune fille dont j'ai oublié le nom, quitter la salle commune. Ginny Weasley se trouve dans un coin de la salle commune en compagnie d'un garçon assez rondouillard qui tente de garder dans ses mains un crapaud tentant de s'échapper. Parcourant la salle des yeux, je constate avec joie que tout le monde semble s'amuser. Les heures s'écoulent à une vitesse hallucinante. Après plusieurs danses endiablées avec Gaelle et Jacob, une partie de chatouilles perdue d'avance contre Fred et George, plusieurs vers de jus de citrouilles et une intoxication de bonbons, la moitié des élèves montent se coucher, complètement lessivés. Je m'étale dans le canapé, à moitié dans les vappes.

-Je crois que je vais vomir ! Lancé-je à la cantonade.

-Je t'avais dis de ne pas manger autant, me rappelle Percy ce à quoi je réponds pas un grognement.

-Bon, je retourne dans notre salle commune, j'ai trop besoin de dormir. Soyez sages les loulou ! décide Jacob après un petit moment.

Après un gros calin collectif avec Gaelle et moi, Jacob quitte la salle commune. Je ferme les yeux, profitant du calme ambiant, me ressassant cette mémorable soirée. Rapidement, Gaelle nous abandonne aussi.

-Ouai, nous aussi on va se coucher ! Lance Fred en lançant un regard lourd de sens à Percy.

La salle commune enfin silencieuse, je me laisse glisser jusqu'à Percy et m'allonge sur ses genoux. Je me sens merveilleusement bien.

-Il est quelle heure à ton avis ? Demandé-je tout en profitant de la sensation de ses doigts dans mes cheveux.

-Pas loin de trois heures à mon avis, on ferait mieux d'aller se coucher. On commence à huit heures demain matin....et avec Rogue.

Je grogne. Percy n'a pas tort, et arriver en retard en cours de potions n'est pas vraiment recommander. Soupirant, je me redresse. De toute façon, il me reste quelque chose d'important à faire avant de dormir. Nous nous dirigeons vers le dortoir et je me cale dans les bras de Percy, attendant patiemment que le jeune homme s'endorme.

Quand ses ronflements se font plus réguliers, je sors doucement du lit et me dirige à pas de loup vers la salle commune. J'en fais le tour afin de m'assurer que personne ne se trouve à proximité et m'installe confortablement sur le sol, de façon à avoir une vue sur les différentes entrées de la salle commune. Je respire et dirige ma baguette vers mon coeur.

-Amato Animo Animato Animagus.

Je récite la formule autant de fois que nécessaire avant d'enfin abaisser ma baguette, soulagée. J'ai hâte que l'orage se décide à arriver. La patience n'a jamais été mon fort, et je me vois mal continuer ainsi durant encore plusieurs mois.

-Adélaïde ?

Je sursaute et me retourne, paniquée. Fred se trouve devant moi, la mine grave. Je déglutis, espérant qu'il n'a rien entendu. Mais j'ai peu d'espoir. Le jeune adolescent vient s'asseoir à côté de moi.

-Tu devrais arrêter tant que tu le peux encore...Je...Je sais de quoi je parle.

Je fronce les sourcils. Est-ce qu'il a réussi à le devenir ? Devant mon regard suspicieux, Fred me réponds pas la négative.

-J'ai abandonné avant même d'avoir commencé. Bien trop complexe à mettre en place, surtout avec Rusard qui surveille mes moindres faits et gestes. Je suppose que Percy n'est au courrant de rien ?

-Effectivement, grimacé-je, si il l'était, il essayerait de m'en dissuader.

-Et il aurait raison ! s'exclame le jeune homme dans un sérieux qui ne lui sied guère, Adélaïde tu ne te rends pas compte de la dangerosité de cette transformation. Si tu te foires, les conséquences peuvent être désastreuses ! Et même si tu réussis, si tu te fais prendre, tu iras tout droit à Akaban !

-Tu comptes me dénoncer ? Le défié-je du regard.

-Bien sûr que non, soupire-t-il, mais tu devrais t'arrêter tant que tu le peux encore...

-C'est trop tard Fred. Je suis trop prêt du but pour renoncer, et puis, de toute façon, je ne suis pas sûre que se soit indiquée de s'arrêter maintenant. Avant oui, mais là où j'en suis...Promets moi de garder ça pour toi.

Devant son silence, je me poste face à lui, l'obligeant à me regarder dans les yeux.

-Promets le moi ! Exigé-je avec dureté.

-D'accord, je ne dirai rien, je te le promets.

Satisfaite de sa réponse, je lui dépose un baiser sur la joue avant de remonter mon coucher. J'espère sincèrement qu'il tiendra sa promesse, bien que j'en doute fort vu son ton peu convaincu. Mais je ne peux que me satisfaire de cela, et prier pour que l'orage se manifeste avant qu'il ne se décide à lâcher le morceau. J'ai besoin de devenir Animagus. Ce n'est pas une simple lubie, un caprice d'enfant. Non, c'est vital. Je le ressens au plus profond de moi. Mais personne ne pourrait comprendre mes motivations. Je m'endors rapidement, épuisée par tout ce stress, me lovant entre les bras de mon cher et tendre, insouciant de ce que je suis en train de préparer sous son nez. Alors que la culpabilité commence à me gagner, je la chasse. Ce n'est pas le moment d'éprouver des regrets. Quand je serai Animagus à part entière, je consentirai à me repentir. Mais pas avant. Pas si prêt du but.

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