Chapitre 115 - Percy
1 Mai 1994
Je contemple, satisfait, le cadeau pour Adélaïde que je viens de terminer. J'espère que celui-ci lui plaira. J'y ai travaillé toute la nuit, et je n'étais pas sûr de le finir à temps. Je m'étire avant de me décider à descendre dans la salle commune. Il reste encore beaucoup à faire, et j'ai très peu de temps devant moi.
-Fred ! George !
Je me précipite sur mes frères avant que ces derniers ne passent le portrait. Je ne suis pas très à l'aise à l'idée de leur demander ce service, mais il s'avère que les deux adolescents sont les mieux placés pour organiser l'anniversaire d'Adélaïde.
-Qu'est ce que tu veux Percy ? On est dimanche ! On a le droit de sortir si on veut ! Me lance Fred en soupirant.
-Je sais ! Je ne vais pas...Bon sang mais vous me prenez pour quoi ?
-Une chiffe-molle ! Commence George.
-Un dictateur ! Continue Fred.
-Un roquet ! Renchérit son jumeau.
-Un...
-C'est bon ! Le coupé-je, vexé par leurs qualificatifs, bon sang vous me voyez vraiment comme ça ? Non ne répondez pas ! Je ne veux pas en savoir plus. Je...Bon sang...J'ai besoin de votre aide.
Les garçons se rapprochent de moi, m'emprisonnant entre eux. Finalement, je me demande si je ne préfère pas me débrouiller tout seul. Malheureusement pour moi, j'en ai trop dis, et ils ne laisseront pas filer comme ça. Je soupire en pensant à la jeune poufsouffle. Non, je ne peux pas me défiler. Elle a besoin de cette fête, surtout en ce moment. Je n'ai pas envie de tout gâcher. J'ai peur de tout gâcher. Ravalant ma fierté, je pousse un profond soupire.
-Notre aide ? Que c'est intéressant.
-Cela ne sera pas gratuit, commence George d'un air vénal.
-C'est pour Adélaïde. J'aimerai que vous m'aidiez à lui organiser une fête d'anniversaire.
Leurs regards s'illuminent tandis que je regrette de plus en plus mon idée saugrenue. Je sens que tout cela va mal finir. Finalement, mieux vaut que je leur dise de laisser tomber. Je me débrouillerai tout seul. Peut-être qu'en faisant les yeux doux aux elfes de maisons j'obtiendrai un petit repas spécial pour nous deux ? Nous irons le manger dans le parc et j'improviserai une sortie...Oui vaut mieux changer d'idée avant qu'il ne soit...
-Fallait le dire plus tôt Perc ! s'exclame Fred avec fougue.
-Compte sur nous ! Ne t'occupe de rien ! Contente toi d'amener Adélaïde à vingt et une heure tapante dans la salle commune de Gryffondor, et surtout garde la éloigné de tout le monde jusqu'à ce soir...Je suis sûr que tu trouveras un moyen de l'occuper.
Je ne sais pas si ce sont ses insinuations ou le clin d'oeil que George me fait à la fin de sa tirade, mais je sens mes joues chauffer. Je me demande si je ne devrais pas me pencher un peu plus sur leur vie...d'homme ? Non. Très mauvaise idée. A y réfléchir, je ne veux rien savoir. Dans certaines situations, l'ignorance est une vertue...Et en ce qui les concerne, je tiens énormément à ma vertue.
-Bon, je vous laisse vous en charger alors, confirmé-je d'un ton mal assuré.
-Mais oui t'inquiètes pas frangin, commence George un peu trop enthousiaste à mon goût, tu verras se sera une soirée mémorable, ha-lu-ci-nant !
-Attention les garçons, je ne veux rien de dangereux !
-Mais bien sûr ! Enfin tu nous prends pour qui ? s'offusque Fred en levant les yeux au ciel.
Ayant trop besoin d'eux, je me garde bien de répondre à cette question. Leur adressant un hochement de tête pour remerciement, je sors de la salle commune. J'arrive dans la grande salle mais ne trouve aucun des trois amis. Gaelle et Jacob ont déjà dus tirer Adélaïde dans je ne sais quel plan pour son anniversaire. Même si je n'aime pas manger sans elle, je dois avouer que son absence m'arrange. Je vais pouvoir préparer son anniversaire sans qu'elle ne se doute de rien. Souriant en imaginant sa réaction, je m'empresse de déjeuner avant de prendre le chemin vers la cabane d'Hagrid.
Arrivé devant, je fais demi-tour plusieurs fois. Des vagues acides de doute me submergent. Et si il refuse ? Après tout je ne suis pas vraiment proche du demi-géant. Même si mon frère l'est, je ne sais pas comment il va réagir avec moi. Peut-être qu'il va se mettre en colère et me mettre à la porte ? Et dans ce cas, ma surprise sera complètement fichue...
-Bon sang Percy, grommelé-je, tu es un Gryffondor nom d'une goule torchée ! Montre un peu ce que tu as dans le ventre !
Prenant une grande inspiration, je toque à la porte du garde chasse. Ce dernier apparaît à sa porte, les yeux gonflés, reniflant dans un large mouchoir déjà bien humide. En le voyant ainsi, je recule de quelques pas. Finalement ce n'était pas une si bonne idée de venir le voir.
-Percy Weasley ? Demande-t-il entre deux reniflements, qu'est-ce que tu viens faire ici ?
-Je..Heu..Ce n'est rien, je peux repasser si vous êtes...occupé...
-Non non ! Entre ! Entre ! Ça me fera du bien d'avoir de la compagnie.
Son corps massif s'écarte de la porte, me laissant tout juste la place pour me faufiler. Voyant que je n'ai pas vraiment le choix, j'entre dans la cabane et m'installe sur le canapé qu'Hagrid m'indique.
-Tu veux des cookies ? Je les ai fais moi-même.
N'osant pas refuser de peur de le voir de nouveau éclater en sanglots, je prends le plus petit que je vois. Croquant à pleine dent dedans, je blémis tandis qu'une douleur fulgurante me traverse les dents jusque dans la machoire. Je tousse discrètement, avalant tout rond le morceau de gateau. Reposant le reste sur la table, je me décide à parler.
-Hagrid j'aurai...j'aurai besoin de vous demander un immense service. Je...Je souhaiterai, si vous me le permettez, vous emprunter Buck cet après-midi. C'est l'anniversaire d'Adélaïde et...
-Buck ! Mon pauvre bébé ! Me coupe le géant, sanglotant, ils vont lui couper la tête. Le ministère estime qu'il est dangereux ! Buck ? Mon Bucky ? Dangereux ?
-Ho heu...Et bien, c'est vrai que les hippogriffes sont connus pour leur imprévisibilité qui les rend dangereux. Penser pouvoir les apprivoiser est une idée grotesque et...
Hagrid renifle bruyamment tandis que son visage se ferme. Je me mords la lèvre, comprenant que je l'ai vexé. Décidément, je devrais vraiment me rappeler de réfléchir avant de parler. M'auto-flagellant, j'essaye de rattraper le coup.
-Buck est un hippogriffe très gentil. Je..Je suis sûr que si tous les élèves plaident en sa faveur, le ministre reverra sa position.
-C'est gentil Percy, mais c'est trop tard. Ils ont déjà demander à Macnair de venir l'exécuter...mon pauvre bébé...Mais tu as raison. Ca lui fera du bien de se dégourdir les ailes. Après tout, il ne peut rien arriver de pire.
-Merci Hagrid ! Je viendrais cet après-midi avec Adélaïde et...heu...je suis sincèrement désolé pour Buck...C'est un...un chouette hippogriffe...
Lui adressant un dernier sourire géné, je me dépèche de retourner vers le château. Il se fait déjà tard et j'aimerai pouvoir enfin commencer mon programme avant qu'il ne soit trop tard. J'arrive rapidement au château, passe par les cuisines récupérer un panier repas et retrouve Adélaïde, prête à s'installer à la table des poufsouffles.
-Tu comptes me laisser déguster toutes ces bonnes choses tout seul ? Lui demandé-je en arrivant derrière elle sans bruit.
La jeune fille sursaute et se retourne, me fusillant du regard. Je lui adresse mon sourire le plus charmeur tout en sortant du panier un petit paquet de bonbons. Son regard s'illumine tandis que je lève les yeux au ciel. Elle est tellement prévisible que cela m'effraie parfois. Je l'entraîne jusqu'au lac, notre coin favoris, et installe tout ce qu'il faut pour notre repas. Je remue ma baguette tandis qu'elle s'installe et suis satisfait de voir de jolis petits oiseaux virevolter autour de nous en gazouillant.
-pique-nique romantique...que me vaut cet honneur monsieur Weasley ?
Je luis souris pour toute réponse et lui tend un sandwich. Nous mangeons en échangeant des banalités, riant de tout et de rien. Au bout d'un moment, je m'approche d'elle, lui prenant délicatement les mains. Je la détaille, amoureusement. Elle porte le collier que je lui ai offert. Je reconnais la chaîne posée sur son cou. Un élan de tendresse me submerge.
Je sors le petit paquet que j'ai pris soin de lui préparer et lui dépose sur les genoux avec appréhension. Malgré que je sois convaincue qu'elle va adorer, une part de moi redoute sa réaction. C'est loin d'être quelque chose de neuf, et même si cela a dus coûter cher à l'époque, ce n'est plus un objet de grande fraîcheur, et ce malgré les modifications que j'y ai apporté.
Tandis qu'elle déballe le présent, je ne la lâche pas du regard, guettant la moindre de ses réactions. Elle ouvre la bouche tandis que son regard s'illumine. Avec précaution, elle retire la montre à gousset de son étui et la détaille avec minutie, passant doucement ses doigts sur les rebords en argent.
-Percy c'est...wahou...C'est magnifique je...c'est bien trop...tu...je ne peux pas accepter c'est...
-Elle appartenait à mon grand-père. Je...Je n'avais pas...enfin je ne pouvais pas t'acheter quelque chose alors...Mais je voulais quand même marquer le coup. Je l'ai un peu modifié. Je...J'ai voulu faire le même système que l'horloge de ma mère. Regarde, là c'est ton aiguille, et en-dessous la plus grande c'est la mienne. Le lieu indiqué, en l'occurrence Poudlard, est l'endroit où nous sommes en ce moment. Je...J'ai fais exactement la même pour moi...J'ai pensé qu'ainsi, nous saurons toujours où se trouve l'autre. Après...après ce qui s'est passé je...je me suis dis que c'était une bonne idée. On pourra veiller l'un sur l'autre à chaque instant et...si il se passe quoi que soit, intervenir rapidement. Il y a une case danger a cet effet.
Je baisse les yeux, une vague de panique commençant à me submerger. Je trouvais l'idée excellente sur le coup. Mais peut-être que finalement ça ne l'était pas. Elle risque de s'imaginer que je veux contrôler ses moindres faits et gestes. Ou alors elle va trouver cela complètement stupide. Ou...La chaleur de ses lèvres me coupent instantanément. Ses bras s'entourent autour de mon cou et je nous laisse doucement glisser sur la nappe, l'enlaçant à mon tour.
-Merci...Je l'adore...C'est...magnifique, me dit-elle émue.
Je lui souris, retirant doucement une de ses mèches de devant son visage. J'aimerai rester ainsi encore longtemps, mais mon programme n'est pas terminé, et je m'en voudrais d'annuler la suite, même si m'abreuver de son corps, là, maintenant, est une perspective très intéressante. Je me redresse doucement, l'aidant à se relever. D'un coup de baguette, je range le panier et nous retournons au château le remettre aux elfes de maisons.
-Où est-ce que tu m'emmènes cette fois, Percy ?
Je lui adresse un sourire énigmateur tandis que je l'entraîne à l'extérieur. J'espère que l'hypogriffe sera de bonne humeur, sinon cela risque de gâcher entièrement la journée d'anniversaire d'Adélaïde.
-Qu'est-ce que l'on vient faire ici Percy ? Qu'est-ce que tu as encore manigancer ?
-Tu verras, réponds-je en toquant à la porte de la cabane.
Le demi-géant nous ouvre aussitôt.
-Adélaïde ! Entrez ! Entrez ! Bon anniversaire ! Tiens, c'est pour toi ! Je l'ai fais moi-même.
Hagrid tend un à la jeune fille un gâteau d'anniversaire à l'allure suspecte. Redoutant le désastre, je fais de grands yeux à Adélaïde, espérant qu'elle comprenne qu'il ne faut surtout pas y toucher. Mais trop tard, ma gourmande de copine s'attaque déjà à la préparation du demi-géant.
-Merci Hagrid ! Je vais goutter cela de suite !
Je la regarde déguster le gâteau avec appréhension. Adélaïde fronce les sourcils en plissant les yeux. Visiblement, le goût semble l'intriguer. Durant plusieurs minutes, elle mange ainsi sans rien dire jusqu'à ce qu'enfin...
-C'est délicieux Hagrid ! Goûte Percy, je te jure ça vaut le détour !
Le demi géant rougit en la remerciant tandis que je me sers une part. Je trempe d'abord prudemment mes lèvres dans le glaçage. Ce dernier n'a pas l'air mauvais. Rassuré, je me risque finalement à en prendre une bouchée. Grave erreur. Toutefois, je comprends mieux pourquoi Adélaïde le trouve succulent. On dirait un morceau de sucre enrobé dans du glaçage à la framboise fait maison. L'acidité des fruits mélangés au surplus de sucre a tôt fait de me donner mal au ventre.
-Hagrid, merci pour tout, mais...l'heure tourne et...commencé-je en espérant ne pas être trop pressant.
-Ho oui oui bien sûr ! Suivez-moi tous les deux.
Hagrid nous entraîne dans la cour arrière où l'hypogriffe se nettoie les plumes.
-Buck ! Bucky, il est temps de te dégourdir un peu les ailes ! Tonne le demi-géant en s'approchant de la créature.
Je me tourne vers Adélaïde qui me presse le bras. Elle a les yeux écarquillés, telle un enfant le jour de noël. Je lui dépose un baiser sur le sommet du crâne tandis qu'Hagrid nous fait signe de venir. Nous nous penchons face à l'hypogriffe qui ne tarde pas à faire de même, nous autorisant ainsi à le monter. Je grimpe sur son dos et Hagrid installe Adélaïde derrière moi.
-Bon, tu te rappelles comment faire Percy ? Adélaïde, cramponne toi bien autour de sa taille. Je ne voudrais pas que tu tombes ça...enfin, ce ne serait vraiment pas le moment. N'allez pas trop loin non plus. Si quelqu'un vous voit...
-Ne t'inquiètes pas Hagrid, tout ira bien, le rassuré-je tandis que Buck commence à se préparer.
Adélaïde pousse un cri du surprise lorsque nous nous envolons à vive allure, se cramponnant à moi plus que de raison. L'air fouette mon visage et une impression de totale liberté me submerge lorsque nous frôlons la surface du lac. Malheureusement, ce sentiment fut de courte durée puisque déjà, nous faisons demi-tour afin de ramener Buck. Au loin, les détraqueurs se dessinent, leurs silhouettes encapuchonnées frôlant la surface du lac, laissant de larges gelures sur leur passage.
-C'était...wahou ! Merci Hagrid ! C'était génial ! Percy tu...Comment as-tu fais pour préparer tout cela sans que je m'en rende compte ! Tu...Je t'aime !
Je baisse les yeux, géné qu'elle le dise devant Hagrid. Je ne suis pas très démonstratif, alors, à défaut de lui répondre, je lui prends la main et adresse un signe de tête au garde chasse en signe de remerciement. J'entraîne Adélaïde vers le château.
-Je t'aime aussi Adélaïde. Je...j'espère que cette sortie t'a plu.
-Si ça m'a plu ? Percy ! C'était merveilleux je...je n'ai pas les mots tellement c'était...wahou. Et tu...tu as fais tout ça pour moi ?
Les yeux brillants, elle s'approche de moi et me prend dans ses bras. Mon coeur accélère tandis que je lui rends son étreinte, gauchement. Nous restons ainsi enlacés devant les portes du château un long moment, jusqu'à ce qu'un bruit étrange vienne nous déranger.
-Je crois que je commence à avoir faim, glousse Adélaïde génée.
-Ho et bien ne faisons pas attendre l'estomac sur pattes que tu es ! Réponds-je en lui faisant un clin d'oeil malicieux.
-Je ne suis pas un estomac sur pattes ! Dis donc !
Riant, nous entrons dans la grande salle où nous dînons en tête à tête à la table des poufsouffles. Au loin, je distingue Gaelle et Jacob, à la table des Gryffondors, en pleine discussion avec les jumeaux. Quand ils me voient, ces derniers m'adressent un signe de tête, signe qu'ils sont prêts pour tout à l'heure. Parfait. Je me doutais bien qu'en ce qui concerne l'organisation d'un tel évènement, Fred et George étaient les hommes de la situation. Un point en moins sur les épaules, je termine mon repas, discutant avec Adélaïde de nos ambitions futures.
Le repas terminé, j'entraîne la jeune fille à travers les couloirs. Passant par les passages secrets, nous arrivons rapidement au septième étage. Arrivant près de la salle commune de gryffondor, je réalise qu'Adélaïde aurait peut-être aimé se changer. Je me mords la lèvre, m'en voulant d'avoir oublié ce détail. Malheureusement, faire machine arrière est impossible. De plus, lui demander cela éveillerait ses soupçons.
-Je passe chercher quelque chose dans le dortoir. Attends moi à l'intérieur, j'en ai pas pour longtemps normalement, mais...Te savoir seule dans le couloir...enfin je serai plus rassuré de te savoir en sécurité ici.
Plus grillé que cela, on ne fait pas ! Malgré tout, Adélaïde ne semble pas se poser plus de questions que cela et me suit à travers le trou du portrait. Cela fait bien longtemps que je ne garde plus le mot de passe secret en sa présence, et si la grosse dame criait au scandale les premiers temps, maintenant elle s'exécute sans broncher. A peine le portrait se referme derrière nous que nous entendons nos amis crier avec euphorie :
-Surprise !
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