Chapitre 109 - Percy

17 Avril 1994

-Adélaïde attend !

Je tends la main vers elle, mais la jeune fille se dérobe. Je la regarde monter les escaliers et me lance à sa poursuite. Alors que je gravie la première marche, Jacob passe devant moi, et pose une main sur mon épaule, m'incitant à rester immobile.

-Lâche moi Jacob ! lui demandé-je froidement, les yeux rivés sur Adélaïde.

-Non. Elle a besoin d'être seule. Si tu la brusque, elle va se braquer. Ne t'inquiètes pas, j'irai la voir après le repas.

-Mais...tenté-je, peu enclin à devoir patienter.

-Non Percy ! Elle n'a vraiment pas besoin d'une énième dispute entre vous. Fais moi confiance. Je la connais.

Résigné, je redescends et nous nous installons dans la grande salle.

-Bon, on trouve Flint, et on lui règle son compte, commence Jacob, décidé à en découdre.

-Je suis d'accord, ce petit merdeux mérite de subir le même sort. Je maîtrise pas mal le sortilège d'incarcerem.

-Gaelle ! Tu...Tu n'es pas sérieuse ? Lui demandé-je, horrifié par ses paroles.

-Quoi Percy ? Tu comptes aller le voir et lui dire que c'est un méchant garçon ? Il le sait. Il n'a pas agit sur le coup de la colère ! Il a choisi ses sorts...Ce...

-On devrait aller voir le professeur McGonnagall, la coupé-je, elle nous écoutera et Flint sera renvoyé. C'est la meilleure chose à faire. Si on décide de faire justice nous mêmes, sans preuves, c'est nous qu'on mettra à la porte, et il pourra s'acharner sur elle ou sur d'autres élèves autant qu'il le souhaite.

Nous passons le reste du repas silencieux, réfléchissant chacun de notre côté à la meilleure façon de procéder. Une fois le repas terminé, Gaelle et Jacob décident d'aller à la bibliothèque dans l'espoir de trouver des méthodes de vengeance. En voyant leur obstination, je comprends mieux pourquoi le trio s'entend si bien. Ils sont aussi bornés les uns que les autres, et pire, ils s'encouragent dans leurs mauvaises idées.

J'arrive rapidement devant le bureau de la co-directrice et toque, sûr de moi. Une fois que je lui aurai tout raconté, le professeur McGonnagall fera renvoyer Flint, et tout rentrera dans l'ordre.

-Monsieur Weasley ? Que me vaut votre visite.

-Bonsoir Professeur. Je...Je viens vous voir au sujet d'Adélaïde Bercley. J'ai des informations succeptibles de vous éclairer sur ce...ce qu'il s'est passé.

-Je vous écoute, me répond-elle la mine grave.

-Marcus Flint. C'est lui qui a agressé Adélaïde.

-C'est une accusation très grave monsieur Weasley. Miss Bercley vous a dit quelque chose ?

-Non professeur, mais...

-Alors comment pouvez-vous en être convaincu ? Me coupe-t-elle.

-Adélaïde a eu une crise d'angoisse en le voyant tout à l'heure. Son attitude ne laisse aucuns doutes sur l'auteur du crime.

Mais à peine ai-je fini ma phrase que je vois au visage du professeur que cela ne suffit pas. Elle ne fera rien, et je le comprends bien avant qu'elle ne me le confirme oralement.

-Même si...Marcus Flint était responsable de l'état de votre...amie. Comprenez que sans preuves, je ne peux rien faire.

-Mais peut-être qu'avec du veritaserum vous...commencé-je, en désespoir de cause.

-Vous me suggérer vraiment d'utiliser un sérum de vérité sur un élève, sans aucune preuve de sa culpabilité et en total illégalité, monsieur Weasley ?

Je déglutis face à son ton cassant. Elle me regarde par-dessus ses lunettes, me mettant au défi de confirmer ses dires. Je me mords la joue tandis qu'un fort sentiment d'impuissance s'empare de moi.

-Non, bien sûr professeur, ce n'est pas ce que...j'envisage...

-Ecoutez, commence-t-elle avec douceur, je suis sincèrement touchée par ce qui arrive à Mademoiselle Bercley et je veillerai à ce que cela ne se reproduise pas. Et puisque vous m'avez fais part de vos soupçons concernant Flint, j'en parlerai au corps enseignant de façon à garder un œil sur lui. C'est tout ce que je peux faire à ce stade.

-Merci professeur.

Amer, je sors du bureau et me dirige vers la sortie du château. Il faut que j'obtienne des réponses et je sais où en trouver. Prudemment, je m'avance dans la forêt interdite. Le soleil termine sa course, laissant place à la nuit, m'offrant ainsi la discrétion dont j'ai besoin. Je ne sais où se trouve le centaure, mais j'ai la certitude qu'il ne va pas tarder à arriver. D'ailleurs, des bruits de sabots se font entendre derrière moi.

-Il est imprudent pour un humain de s'aventurer ici. Va-t-en ! Avant que mes compagnons ne te trouvent.

Impressionné par le centaure, je recule d'un pas avant de me décider à parler.

-Ban ? C'est cela. Je...Je ne vous dérangerai pas longtemps. J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé...L'humaine...L'humaine que vous avez ramenez à Hagrid. Que lui est-il arrivé ? Qui a fait ça ? Répondez-moi et je m'en irai. Je vous le promets.

Le centaure semble hésiter. Il regarde autour de lui plusieurs fois avant de s'approcher, se penchant vers moi.

-Le sortilège Doloris a été utilisé à plusieurs reprises sur votre amie. Ses hurlements se sont fait entendre sur des kilomètres. Certains centaures ont été témoins de la scène. Cachés dans l'ombre. Ils m'ont rapportés en détail ce qui s'est dit, ce qui s'est fait.

-Et aucun d'eux n'a réagit ? Demandé-je, la gorge serré, imaginant la détresse dans laquelle Adélaïde a dus se retrouver.

-Nous n'avons pas le droit d'enfreindre le dessein des étoiles. J'ai contourné les règles en ramenant votre amie à Hagrid. Les étoiles sont notre maître à tous. On leur doit obéissance car leur sagesse nous guide.

-Avez-vous vu qui lui a fait cela ?

Je connais déjà la réponse, mais j'ai besoin de l'entendre. Je bouillonne à l'intérieur, tentant de me maîtriser. Ils l'ont laissés à sa merci, sans rien faire pour la sauver. Et ils trouvent cela normal. Comment est-ce possible ? Comment une créature dotée d'intelligence peut être aussi insensible ?

-Un jeune homme. Je ne sais pas de qui il s'agit. Tout ce que je sais, c'est qu'il fait partie de la maison dont faisait parti autrefois celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Je suis désolé. Je n'ai pas plus d'informations à vous donner. Peut-être que les détraqueurs ont réussi à l'attrapper. Ils étaient présents quand je suis arrivé. Il s'en est fallu de peu avant qu'ils s'attaquent à votre amie. De sombres créatures....Nous centaure ne les apprécions pas trop.

-Merci...

Le centaure m'abandonne et je retourne au château. Un cocktail de sentiments explose en moi. Mes soupçons envers Flint ne se sont certes pas avérés, mais ils se renforcent malgré tout. Ce qu'il a fait subbir à Adélaïde...c'est inhumain. Monstrueux. Il doit payer. Il va le payer.

Je retourne rapidement au château et rejoins Jacob et Gaelle en pleine discussion dans le hall de l'école. Je me dirige vers eux d'un pas décidé.

-Trés bien, comment on procède ? Leur demandé-je, sûr de moi.

-Comment ça s'est passé avec McGonnagall ? Tu viens de dehors ? Où étais-tu ? Tu as découvert quelque chose ? me demande Gaelle.

- Le professeur McGonnagall ne fera rien. Je suis allé cherché des informations. Bon,je...

-Qu'as-tu découvert ? Me coupe Jacob.

-Je suppose que vous avez déjà tout organisé, alors c'est quoi le plan ? Soupiré-je, agacé, ignorant la question du jeune homme.

Comprenant que je ne dirai rien, le jeune préfèt n'insiste pas. Une fois le plan mis au point, nous parcourons les couloirs à la recherche de Flint que nous ne tardons pas à trouver. Le jeune homme se dirige vers les cachots. Nous avons donc peu de temps pour agir. Je relis le mot une dernière fois avant de charger Gaelle de l'ensorceler. Le petit avion s'envole jusqu'à Flint qui le réceptionne. Nous nous cachons du mieux qu'on peut tandis qu'il regarde autour de lui, dépliant le mot. Un sourire s'étire sur ses lèvres, et je serre le poing, rêvant du moment où je le lui ferait ravaler. Au bout de quelques minutes, le serpentard disparaît dans les cachots et nous sortons de notre cachette.

-Bon, et maintenant ? Soupire Gaelle.

-Maintenant, on fait comme d'habitude. On retourne dans nos salles communes et à vingt trois heures on se retrouve devant la tour d'astronomie. Répond-je tel un automate.

Je déglutis. Jamais de ma vie je n'ai autant contourné le règlement que depuis que je suis avec elle. Nul doute que ma vie aurait été bien plus tranquille si je m'étais tenue loin d'Adélaïde dés le départ. Malgré tout, une part de moi ne regrette rien. Ce que nous vivons est précieux, magique, et je suis convaincu que jamais je n'aurai été aussi heureux avec qui que se soit d'autre.

Pour passer le temps, Gaelle et moi enchaînons les parties d'echec version sorcier, mais, peu concentrés, nos pièces finissent par nous dire où les envoyer, d'un ton las. Je crois que mon roi a fini par déclarer forfait, je ne sais plus. Vingt trois heures sonne et je constate avec agacement les jumeaux et Lee toujours présents dans la salle commune. Excédé, je me lève et fonce droit sur le trio.

-Allez vous coucher !

-Quoi ? Fous nous la paix Percy ! Me lance Fred, on ne fait rien de mal alors va emmerder quelqu'un d'autre !

-Montez immédiatement vous coucher ou je vous mets deux heures de colle !

-Quoi ? Mais t'es complètement malade ! S'insurge George en se redressant.

-Les gars...Venez, on monte, répond sagement Lee tirant sur les garçons.

Une fois seuls dans la salle commune, je me tourne vers Gaelle.

-Tu sais, si tu réagis comme ça, autant placarder notre plan en détail dans la salle commune, soupire-t-elle tandis que je la foudroie du regard, va vraiment falloir que tu apprennes à gérer tes émotions Percy. Ca va pas du tout là. Bon allez viens.

Nous sortons de la salle commune et parcourons les couloirs discrètement.

-Qu'est ce que vous faites là tous les deux ?!

Je me tourne vers Rusard tandis que Gaelle me murmure de la laisser faire.

-Rusard ! Mon dieu vous voila enfin ! s'exclame-t-elle, des élèves s'amusent à dessiner sur les murs des cachots ! Nous les avons pris sur le fait mais ils n'ont pas voulu nous écouter. Vous savez ce que c'est, les premières années ne comprennent pas le rôle des préfets. Nous étions justement à votre recherche ! Percy, ici présent, me disait justement que vous étiez l'homme de la situation.

-Vraiment ? Demande le concierge, bombant le torse, et bien je..merci j'y vais de suite. Vous pouvez aller vous recoucher ne vous inquiétez pas ! Je finirai votre tour à votre place. L'homme de la situation, c'est vrai que je le suis.

Marmonnant des paroles valorisantes, Rusard se dépêche de descendre les escaliers. Une fois éloigné, Gaelle se tourne vers moi tandis que je la regarde, hébété.

-Et voila le travail ! Lance-t-elle, satisfaite.

-Tu m'épates Gaelle.

-Ouai..Je fais souvent cet effet là. Allez Percounet ! Allons venger ta dulcinée !

-M'appelle pas Percounet ! C'est Adélaïde qui te met des idées pareilles en tête ?

Elle éclate de rire tandis que nous continuons notre chemin. Nous arrivons rapidement en bas de la tour où Jacob nous fait de grands signes.

-Vous en avez mis du temps ! Qu'est ce qui s'est passé ?

-Rusard ! Se contente de répondre Gaelle tandis que nous escaladons quatre à quatre les marches.

Nous patientons, tendus, espérant que Flint ne se dégonfle pas. Minuit sonne, mais la tour reste silencieuse.

-Trés bien, vous oubliez pas, on le déshabille, on l'attache et on le laisse poireauté jusqu'au lendemain. Les Serpentards commencent par astronomie avec les Serdaigle. Il aura la honte de sa vie, chuchote Gaelle, jubilant.

-Ouai, mais je ne comprends toujours pas comment on fera pour ne pas avoir d'ennuis, grommelé-je.

Le silence de Gaelle est une réponse à lui seul. On avisera. Génial le plan. D'autant que je trouve son châtiment bien enfantin et gentillet comparé à ce qu'il a fait subir à Adélaïde. Je ne comprends pas pourquoi les deux préfets sont réticents à faire plus que l'humilier. Si ça ne tenait qu'à moi...Non, je n'aurai de toute façon pas eu le courage de m'en prendre à lui, d'utiliser ses propres sorts contre lui, même si il le mérite amplement.

-Ecoute si tu veux te dégonfler, vas-y ! Je t'en pris. Mais moi je continue ! Lance la Gryffondor, sûre d'elle, on t'en voudra pas. T'as toujours été un dégonflé.

Piqué au vif, je me ratatine et ne dis plus rien. Elle n'a pas tort, je ne suis pas très courageux, et je me suis souvent demandé ce que je faisais dans cette maison. Qu'est ce que le choixpeau magique avait pu voir en moi qui valait la peine de me mettre dans cette maison ? En sept ans, je n'ai jamais été celui qui protège les plus faibles ou qui fonce envers et contre tout. Alors pourquoi ?

Je n'ai toutefois pas le temps d'y songer plus longtemps. Le visage goguenard de Flint apparaît à la lueur des étoiles. Voir sa face de rat me révulse. Oubliant le plan ainsi que toute prudence, je sors de ma cachette sous les regards effarés de mes compagnons.

-Tiens, Weasley...que me vaut cet honneur ? Raille-t-il.

-Je sais ce que tu as fais à Adélaïde, avoue !

-Ce que j'ai fais ? Je n'ai rien fais voyons. Tu n'as qu'à lui demander. Je suis sûre qu'elle sera du même avis que moi. Allez tiens toi prèt Weasley, tu me dois dix gallions.

-Parce que tu crois pouvoir t'en tirer comme ça ? Tu l'as torturé ! Ta baguette en a encore les traces !

-Vraiment ? Et comment comptes-tu le prouver Weasley ? Tu es vendeur de baguettes ?

Je reste silencieux. En effet, le seul moyen de le prouver serait qu'un vendeur examine la baguette de Flint. Hors, sans preuves, il est impossible d'obliger le serpentard à se soumettre à cet examen.

-Tu m'impressionnes Weasley. Si je t'assure. Peu importe l'énergie que tu mets à essayer, tu te foires lamentablement. Et une fois de plus, tu peux constater ton échec cuisant. Mais bon, puisque tu es si décidé à te battre, allons-y. Mais...ne va pas pleurer auprès de ta petite chérie. Se serait déplacé. D'après ce que j'en sais, elle a accepté son sort sans rechigner. Impressionnant...près de quarante doloris...Il paraît que les Londubats en ont subis près de cent avant de sombrer dans la folie.

-Stupéfix !

Mon sort ricoche et va s'écraser contre le mur. Malgré mon échec, j'ai la satisfaction de voir le visage du jeune homme se liquéfier. Il ne s'attendait pas à ce que j'attaque si rapidement. Je le regarde lever sa baguette tandis que ses traits se muent en rictus rageur. Rapidement, un déferlement de couleur illumine la pièce, résonnant en écho dans la tour. Nous n'arrivons pas à nous toucher malgré la hargne que nous mettons. Jacob et Gaelle n'osent pas intervenir, certainement de peur de se prendre le ricochet d'un sort.

-Que se passe-t-il ici ! Bande de petits chenapans !

Nous cessons instantanément nos attaques tandis que Rusard apparaît au-dessus de l'escalier.

-Tiens...trois préfet contre un pauvre élève...vous allez avoir des ennuies. Préparez vos valises!

Le concierge nous entraîne jusqu'au bureau de McGonnagall. Furieuse, la co-directrice nous regarde tour à tour avant de prendre la parole.

-Les duels sont formellement interdit dans l'établissement. Je suis extrêmement déçu de votre part. Je m'attendais à un meilleur comportement de la part des préfets. Flint j'enlève deux cents points à Serpentard pour ce duel illicite et vous viendrez toute la semaine après vos cours en retenue avec moi. J'enlève cinquante point à Gryffondor et à Poufsouffle et vous aurez deux heures de retenue jeunes gens, continue le professeur en se tournant vers Gaelle et Jacob, quand à vous monsieur Weasley. Vous me décevez énormément. Votre attitude n'est en aucun cas digne de celui d'un préfet en chef. Sachez qu'à la prochaine incartade de votre part, je me verrai obligée de vous rétrograder. En attendant, que cela vous serve de leçon, je vous enlève deux cent points et vous accompagnerez Flint en retenue. J'espère que cela vous mettra du plomb dans la cervelle. Dés demain matin, j'informerai vos parents de la situation. Maintenant retournez vous couchez. Si l'on me rapporte encore le moindre incident dans ce genre, je n'hésiterai pas à vous renvoyer de Poudlard, me suis-je bien fait comprendre ?

Je déglutis tandis que le professeur McGonnagall nous dévisagent tous les quatre. Par la suite, elle charge Rusard de ramener Flint à sa salle commune avant de nous escorter elle-même jusqu'aux notres. Après avoir laissé Jacob rentrer chez les Poufsouffle, nous nous arrêtons devant la grosse dame. Gaelle rentre dans la salle commune, mais notre responsable m'interpelle avant que je ne puisse rejoindre ma collègue.

-Monsieur Weasley. Je comprends votre frustration, mais ce que vous avez fait est dangereux et insensé.

-Il a avoué professeur. Et les Centaures...Ils ont vu ce qu'il s'est passé. Ils nous ont tout expliqué. C'est un élève de Serpentard qui a fait ça. Professeur, il ne fait pas le moindre doute que Marcus Flint a torturé Adélaïde Bercley. Si nous pouvions faire examiner sa baguette...

Elle ouvre la bouche, ne trouvant rien à dire. J'espère qu'elle prendra mes révélations au sérieux cette fois-ci. Il le faut. Sans attendre, je lui adresse un signe de tête et rejoint la salle commune. Je monte directement dans le dortoir, plus furieux que jamais. Me retournant dans mon lit, je me repasse en boucle les révélations de Ban, tentant une nouvelle fois d'imaginer ce qu'a pu endurer ma douce entre les griffes de cet enflure.


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