Chapitre 105 - Percy

16 Avril 1994

-Allez Harry ! Ça va bien se passer. Dumbledore ne laissera pas les détraqueurs revenir sur le terrain. Tu n'as pas à t'inquiéter. Mange un peu !

J'écoute d'une oreille distraite Hermione donner des conseils à Harry, une cuillère en main, me demandant à quel moment elle va sortir l'entonnoir pour gaver notre attrapeur stressé. Heureusement pour le jeune homme, Fred et George l'entraînent déjà vers la sortie.

-Désolé Granger ! Tu pourras jouer la mère poule après le match. Lance George en maintenant fermement Harry contre lui.

-Mais là, il faut qu'on y aille, sinon Olivier va se transformer en baguette explosive...

-...ou en cognard humain, on ne sait jamais avec lui !

A peine les garçons partis, je me tourne vers Gaelle et Adélaïde en pleine discussion. Jacob est introuvable depuis le petit déjeuné, mais d'après les filles, il est en train de faire des pronostiques avec Lee...Ce qui signifie qu'il fait des paris illégaux. Je soupire, me demandant si je suis vraiment le seul préfèt qui respecte le règlement. Je fronce les sourcils, repensant à tout ce que nous avons pu faire avec Adélaïde. Le rouge me monte aux joues tandis que je reporte mon attention sur mon bol. Non, pour être honnête, je suis loin d'être irréprochable cette année. Mais...Tant que personne ne le sait, je peux toujours prétendre le contraire.

-Percy ? Tu dors ?

Je redresse la tête. Adélaïde et Gaelle se trouvent debout, attendant que j'arrive. Je me lève et les rejoins. Nous traversons rapidement le hall avant de nous retrouver dehors. Les rayons du soleil me réchauffent la peau, mais je ne me risquerais pas à me découvrir plus. Même si le printemps est proche, le vent est encore traître et je ne tiens pas attraper froid simplement parce que j'aurai sous estimé la température.

Nous arrivons rapidement au stade et nous installons. Je tourne la tête de tout côtés en fronçant les sourcils. Moi qui trouvais notre petit groupe étrangement calme, je viens d'en comprendre la raison.

-Où est Jacob ? Demandé-je tandis que les filles s'échangent un regard complice.

-Je crois qu'il s'est trouvé un petit ami ! Lance Gaelle en pouffant de rire.

-On l'a surpris l'autre jour durant notre tour de garde. Je crois que c'est un sixième année de Serdaigle, mais vu comme ils se sont carapatés, je ne sais pas trop, me révèle Adélaïde tout en sortant un paquet de bonbons, tournée générale !

-T'en as combien comme ça ? Demandé-je les yeux ronds face à ce paquet aussi gros que mes deux poings réunis.

-Assez pour finir l'année ! Enfin j'espère....

Adélaïde fronce les sourcils, semblant calculer l'état de sa réserve. Je lève les yeux au ciel. Rapidement, les gradins se remplissent et le match débute. Je serre les dents, me demandant quelle idée j'ai pu avoir de me placer entre les deux jeunes filles. Je ne sais pas ce qui est le pire, leurs cris stridents à chaque fois que Serpentard loupe un but, ou le fait qu'elles sautent de joies en s'appuyant sur mes épaules à chaque fois que Gryffondor marque un point.

Le match se termine sur la défaite des verts, au grand dam de mes tympans qui réclament le silence. Malgré tout, je suis très heureux que l'on ait mis leur raclée à ces petits vauriens.

-Bon sang ! Faut que j'aille aux toilettes ! Ma vessie va exploser ! Je vous retrouve dans le hall dans quinze minutes !

Adélaïde nous abandonne alors, filant vers les wc du stade tandis que je me laisse entraîner par la foule euphorique qui redescend vers le château.

-Alors ? Qui a gagné ?

Je me retourne pour faire face à Jacob, essoufflé et les cheveux en batailles.

-Gryffondor ! Lui réponds-je tandis que Gaelle se rapproche bizarement de son ami.

-Jac...T'as un suçon juste là !

Pour appuyer ses dires, la jeune fille appuie sur le cou du jeune homme qui s'empresse de camoufler sa marque. Je les regarde avec amusement s'envoyer des piques jusque dans le hall. Nous nous dirigeons vers la grande salle et nous installons à la table des Gryffondors. Au bout d'une dizaine de minutes, les équipes arrivent et Fred et George nous rejoignent.

-Félicitations les mecs ! Vous avez gérer grave ! Lance Gaelle en tapant dans leurs mains.

-Ouai merci ! D'ailleurs on va faire une petite fête ce soir dans la salle commune, tu es bien sûr invité Jacob et toi aussi Ad...

Fred se stoppe et fronce les sourcils en voyant que la jeune femme est absente. Tout en me servant des plats qui viennent d'apparaitre sur la table, je réponds à sa question silencieuse.

-Elle avait une envie pressente. Elle ne devrait pas tarder je pense.

-Si elle est avec Mimi Geignarde, elle en a pour des heures ! Il paraît qu'elle est très locace en ce moment, se moque Fred.

-Non, heureusement pour elle. Elle est allée à ceux du stade.

Je ne loupe rien de l'échange de regard étonné des jumeaux. Commençant à pressentir quelque chose cloche, je les regarde à tour de rôle.

-Quoi ? Qu'est ce qui se passe ? Demandé-je face à leur étrange mutisme.

-Ca m'étonnerait fort qu'elle soit là bas...Angélina et Katie en viennent, et elles étaient les dernières à sortir du stade. J'en suis sûre à cent pour cent puisqu'elles ont remis la clé au professeur Bibine il y a à peine cinq minutes.

Un étau se serre autour de mon coeur tandis que je prends conscience des paroles de mon frère. Échangeant un regard avec Gaelle, je comprends qu'elle non plus n'est au courant de rien. Alors que je commence à me lever, les portes s'ouvrent en grand et Rusard courent vers la table des professeurs, murmurant quelque chose à l'oreille de Dumbledore. Aussitôt, le directeur se lève, faisant signe aux professeurs Chourave et McGonnagall de le suivre. Fred, George, Jacob, Gaelle et moi nous levons comme un seul homme et entreprenons de les suivre.

-Hagrid ! Qu'est ce que ? Demande le professeur McGonnagall tandis que le demi-géant arrive vers elle, maintenant quelque chose dans ses bras.

-Je sais pas professeur. Bann me l'a ramenée. Elle était dans la forêt interdite suspendue à une branche. Elle s'est pas réveillée depuis qu'il l'a trouvé. Professeur Dumbledore...

Hagrid se penche vers le directeur, lui murmurant quelque chose à l'oreille. Je déglutis tandis que je le vois acquiescer gravement avant de remercier le demi-géant.

-Qu'est ce que cela signifie ? Demande le professeur Chourave en se penchant vers la jeune fille, c'est miss Bercley...mon dieu ! Que lui est-il arrivé ?

-Emmenez la à l'infirmerie. Madame Pomfresh saura déterminée ses blessures ! Ordonne le professeur McGonnagall.

Nous restons en retrait tandis que la responsable des Gryffondors reste seule avec le directeur. J'ai l'impression de respirer dans une paille, essayant de rester concentrer sur la conversation qui nous parvient. Je sens les bras de Fred et George empoigner les miens et je réalise que je tremble comme une feuille.

-Que s'est-il passé professeur ?

-Je ne sais pas Minerva. Cette jeune fille...D'après les dires de Bann...

Je tends l'oreille mais impossible d'en entendre davantage. Toutefois, le visage horrifié du professeur McGonnagall ne me laisse que peu d'espoir sur le sort d'Adélaïde.

-Viens Percy. Allons la voir.

Je me laisse tirer par Gaelle et nous montons rapidement les escaliers. Je respire lentement, tentant de reprendre le contrôle de mes émotions malgré l'ouragan qui se profile dans mon coeur.


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