Chapitre 104 - Adélaïde

6 Avril 1994

Les murmures sur ma bagarre avec Pénélope ont alimentés les couloirs durant les trois derniers jours, mais ces dernières se sont vite estompées afin de faire place à une nouvelle plus intéressante et surtout plus récente. Un dénommé Neville Londubat aurait renversé sa potion de ratatinage sur les pieds du professeur Rogue, mais, cette dernière mal préparée avait eu l'effet inverse. Le maître des potions s'était retrouvé avec des pieds de géants et il avait fallu faire intervenir madame Pomfresh, aucun des élèves présents ne sachant quelle potion aller chercher pour aider le professeur, ou aucun ne s'étant donné la peine de chercher, trop occupés à se moquer de lui. Tout dépend de la version donnée.

Je me lève d'excellente humeur et m'empresse de me préparer pour les cours. Twix me tourne autour et je me penche vers lui, remplissant la gamelle et le câlinant.

-Coucou mon poussin, je ne me suis pas beaucoup occupé de toi ces temps-ci hein. Je suis désolée bibounet. Je vais me rattrapper. Vendredi les vacances commencent et promis on fera des sorties en amoureux tous les deux !

-C'est Percy qui va être content ! Ricanne une voix derrière moi.

Je me retourne pour faire face à Jacob, se tenant dans l'encadrement de la porte, les bras croisés, la mine railleuse.

-Jacob ! C'est le dortoir des filles ici ! Tu tiens si peu à la vie pour risquer de t'y aventurer ? Tu es suicidaire ? Tu veux qu'on en parle ? Tu ne dois pas avoir honte de demander de l'aide tu sais Jac...

Le jeune homme devant moi roule des yeux, arborant un sourire amusé.

-Bon quand t'auras fini, tu te magneras enfin ?

Je me redresse et nous descendons jusqu'à la grande salle.

-Percy n'est pas là ? Demandé-je en ne voyant aucun élève de septième année à la table des gryffondors.

-Non, ton extension de corps est à l'heure en cours, lui ! Allez grouille, j'ai pas envie de me faire réprimander par le professeur Lupin. Il est peut-être très cool, mais je doute qu'il accepterait un retard de plus de dix minutes, et par deux préfèts en plus !

Je m'empare de quelques viennoiseries et nous sortons de la grande salle. Grâce aux passages secrets, nous arrivons rapidement devant la salle du professeur de défense contre les forces du mal qui arrive au même moment.

-Bonjour à tous ! Aujourd'hui nous allons apprendre à manier les sortilèges de défense sans baguette magique. Pour cela, vous allez vous mettre par deux afin que vous vous entraîniez au désarmement sans baguette. Je vous laisse choisir votre premier adversaire, mais à chaque désarmement, vous devez passer à quelqu'un d'autre. Allez-y !

Je me retrouve face à cet imbécile de Flint qui esquisse un sourire satisfait. Le jeune homme se place devant moi, sa baguette en main et je fais de même, mais sans la mienne. J'espère y arriver. Je n'ai jamais lancé de sortilège avec les mains et je ne sais pas du tout si j'en suis capable.

-Expe...Commencé-je.

-Locomotor Barda ! Me coupe le jeune homme faisant un moulinet avec sa baguette.

Je me retrouve à léviter à quelques centimètres du sol avant de retomber lourdement sous les rires du Serpentard face à moi.

-Monsieur Flint, j'ai dis désarmer...Commence le professeur Lupin.

Mais je ne l'écoute pas. Il veut jouer ? On va jouer. Je me redresse rapidement et tends de nouveau les bras vers lui.

-Mutismus ! Lancé-je tandis que seul la bouche du jeune homme tressaille.

-Mademoiselle Bercley ! C'est mon dernier avertissement !

-En...do...do...lolo..ri....risse, bégaye le jeune homme fou de rage.

-Expelliarmus ! Lancé-je tandis que la baguette de Flint s'envole de plusieurs mètres.

-Trés bien Miss Bercley ! Je...Allez avec un autre adversaire !

Le visage du professeur Lupin, mi angoissé, mi amusé, ne lâche pas le Serpentard des yeux. Je passe à côté de ce dernier, le bousculant de l'épaule avant de rejoindre Jacob.

-J'ai bien cru que vous alliez vous étriper ! Me lance le jeune homme en se positionnant.

-Ca n'aurait pas été pour me déplaire ! Allez en position mauviette, montre moi ce dont tu es capable !

Avec un clin d'oeil, je me positionne face à lui, serrant fort ma baguette dans les mains. Jacob se débrouille très bien dans les sortilèges sans baguette. Et rapidement, le cours se termine. Nous enchaînons avec deux heures d'histoires de la magie avec les Serdaigles puis, enfin, nous nous dirigeons vers la grande salle.

-Je meurs de faim ! Clamé-je en apercevant Gaelle et Percy.

-Ha bon ? Toi ? Avoir faim ? C'est une grande première ! Se moque Jacob tandis que nous arrivons à hauteur des deux Gryffondors.

Je passe mes bras autour du cou de Percy et l'embrasse passionnément.

-Beurk ! Prenez une chambre ! Lance Jacob en faisant semblant de vomir, au fait Gaelle, est-ce que tu pourras prendre le tour d'Adélaïde ce soir ?

-Oui pas de problème. Tu es suspendu de tes fonctions combien de temps déjà ?

-Une semaine...Enfin, plus que quatre soirs du coup...désolée, grimacé-je.

-Mais non, elle l'a bien mérité cette garce ! Ca vaut le coup. Quoi Percy ? Ne me regarde pas comme ça ! Tu sais que j'ai raison ! Lance Gaelle.

-Oui...non...Enfin...On ne règle pas les problèmes par la violence ! Tente désespéremment Percy.

-Ouai c'est ça ! Allez vous venez ou vous faites grève de la faim ?

Sur ces mots, Gaelle tourne les talons. Percy glisse sa main dans la mienne et je lui adresse un sourire. Nous entrons dans la grande salle et allons nous installer aux côtés de nos amis. Une petite chouette entre en hululent et fait tomber une enveloppe rouge sur la table, face à moi. L'enveloppe, déjà écarlate, se met à frémir, de la fumée noire sortant de chaque côté. J'essaye de la prendre en main, mais il est déjà trop tard. La brûlure m'oblige à la relâcher et je la regarde s'ouvrir, impuissante.

-Adélaïde Maëva Bercley ! ...Te battre ainsi...Honte pour notre famille....Ridiculiser devant les autres Aurors....Pas digne d'être sorcière....Pas une sauvage....Prochaine bétise tu rentres à la maison !

La voix de ma mère résonne dans la grande salle plusieurs minutes après que la lettre ne se soit déchirée. Un silence de mort règne par la suite, et je n'ai qu'une envie, fuir loin. Malgré tout, je reste là, me redresse sur ma chaise, fais un petit tas avec les restes de la lettre à côté de mon assiette, me sers une bonne portion de frites et commence à manger, comme si de rien n'était.

-On commence par quoi cet après midi Jacob ? Demandé-je, tentant de garder une attitude décontractée tandis que je sens tous les regards rivés sur moi.

L'après midi passe très vite et je me retrouve avec Pénélope face au bureau de Rusard. Le concierge nous entraîne dans la salle des trophées où nous récurons sans s'adresser un mot la totalité des trophées. Malheureusement, Peeve trouvant notre punition comique, décide de nous donner un peu plus de travail. L'esprit frappeur s'amuse ainsi pendant une bonne demi-heure à salire ce que nous venons à peine de nettoyer avant que Rusard accepte de le chasser une bonne fois pour toute. Il est plus de deux heures du matin quand il se décide à nous libérer. Je remonte rapidement dans ma salle commune et m'écroule dans mon lit, sans prendre la peine de me changer, les bras endoloris d'avoir trop frottés.


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