Chapitre 1 - Percy [reecrit-06/06/18]
2 septembre 1993
Je boucle ma valise pour la troisième fois de la matinée. Nous allons partir d'un instant à l'autre vers la gare de King Cross et je veux être sur de ne rien oublier. Aujourd'hui, j'entame ma dernière année à Poudlard. Cette année risque d'être intense et je n'aurai pas le droit à l'erreur. Je respire un bon coup avant de passer une main dans mes cheveux. L'an dernier, Ginny avait failli mourir à cause d'un cahier ensorcelé, l'année d'avant, Ron avait été gravement blessé par un jeu d'échec géant. Que se passera-t-il cette année? Alors que j'imagine le pire, je sens une boule se former dans ma gorge.
-Percy dépêche-toi! On devrait être déjà parti!
Je descends rapidement, valises en main, avant que ma mère ne s'époumone plus que de raison. Les voitures du ministère sont déjà garées devant le chaudron baveur et les chauffeurs s'empressent de stocker nos valises dans leur coffre. Je me faufile dans la première voiture en compagnie de Ron, Hermione et Harry, bien content de pouvoir échapper à Fred et George le temps du voyage. Malheureusement, alors que je m'installe sur le siège, j'entends un bruit disgracieux provenant de ce dernier. Je ferme les yeux, me mordant la lèvre inférieur tandis que Fred et George se postent devant la porte de la voiture.
-Bah alors Perfect Percy, on a mangé trop de cassoulet? Me lance ce dernier, hilare.
-Voyons les enfants, intervient ma mère, cessez de vous disputez ! Fred, George ! En voiture ! Nous allons finir par être en retard.
Je me renfrogne dans mon siège sans un mot et claque la portière. J'ai appris à ignorer les farces de mes frères au fil des années, et si leurs blagues me faisaient rire à une époque, désormais, elles m'horripilent. Je regarde le trio d'un air absent, songeant à ma sœur qui doit être déçue de ne pas être à place. A l'heure actuelle, Ginny doit certainement rabâcher une fois de plus les oreilles de Fred et George, leur expliquant à quel point Harry Potter est merveilleux et que c'est la personne la plus courageuse qu'elle connaisse. Je suppose également que ma mère ne cesse de demander au chauffeur d'accélérer tandis que notre père s'enthousiasme à la moindre invention moldue qu'il croise. C'est la même chose chaque année, alors, je sais que j'ai peu de chance de me tromper.
Nous arrivons à la gare avec vingt minutes d'avance. J'ai déjà hâte de retrouver le wagon des préfets afin de ne plus avoir à les supporter. C'est l'avantage de mon statut, je n'ai pas à me mêler aux autres. Je vais, certes, retrouver les autres préfets dans notre compartiment, ainsi que les pics acerbes des Serpentards dont je me passerais volontiers, mais au moins, le trajet sera toujours plus appréciable que maintenant.
Arrivés à la gare, je regarde Fred et George se bousculer afin de sortir de la voiture, jouant des coudes pour être le premier à l'air libre, constatant une fois de plus à quel point je suis content d'avoir fait ce trajet sans eux. Je ne compte plus le nombre de coude que je me suis pris dans le nez, le front ou le menton. Les autres années, j'étais d'ailleurs toujours le dernier à sortir. Non pas que je sois moins fort que les autres, mais Ginny a toujours tendance à se mettre devant moi. Je suis alors plus obnubilé par les coudes des trois énergumènes qui me servent de frères, frôlant la tête de ma petite sœur, qu'à sortir le premier. Un jour, ils finiront par l'assommer, ou la blesser plus grièvement, j'en suis persuadé!
-Allez les enfants, dépêchez-vous. La voie neuf trois quart c'est par là!
Comme si nous ne le savons pas déjà! Comme à chaque rentrée scolaire, papa joue le guide touristique et personne ne l'écoute. D'ailleurs, Fred et George sont déjà en train de faire la course dans la gare, risquant à chaque instant de bousculer les moldus présents sur leur passage. Ces derniers ont la présence d'esprit de s'écarter, mais comme toujours, nous avons droit à des remarques désobligeantes et des regards courroucés.
-Harry, tu passes avec moi ! Décide mon père en s'adressant au jeune garçon derrière moi.
Je me retourne tandis que le trio court jusqu'à nous, chariots en main. J'avais ressenti une immense fierté quand le célèbre Harry Potter avait été envoyé chez les Gryffondors. Mais depuis, beaucoup de choses se sont produites. Lors de leur première année, il avait entraîné Ron dans les toilettes des filles où ils s'étaient presque fait tuer par un Troll. Toujours la même année, il avait emmené mon frère, et leur copine Hermione, dans je ne sais quel coup foireux où Ron avait frôlé la mort.
Et l'an dernier, lui et mon frère avaient loupé le train alors qu'ils étaient juste derrière nous. Ils avaient volé la voiture de notre père, avaient exposé aux moldus la magie en volant dans tout Londres, avaient loupé la cérémonie de répartition, et malgré ça, à l'école, tout le monde continue de les prendre pour des héros. Enfin surtout Harry Potter. Moi, je trouve juste qu'ils sont complètement inconscients. Ils devraient simplement suivre leurs cours, comme des élèves normaux. Oui, j'ai une certaine admiration pour Harry Potter. Un bébé qui détruit le seigneur des ténèbres, et qui recommence cet exploit à onze ans, on ne voit pas ça tous les jours. Et puis, sans lui, Ginny ne serait peut-être plus de ce monde à l'heure qu'il est. Malgré tout, je ne peux m'empêcher de penser que rien de tout cela ne serait arrivé si ma famille s'était tenue loin de lui dès le départ.
-Les enfants! Il faut se dépêcher avant que le train démarre.
-Percy cheri, veux-tu t'occuper de ta sœur ? Me demande ma mère en essayant de calmer les jumeaux.
-Bien sûr mère, lui réponds-je en prenant la main de ma petite sœur qui soupire.
Mon père attrape alors le bras d'Harry et je les vois disparaître par le portail magique. A peine ont-ils disparus que je resserre ma prise sur Ginny et l'entraîne à travers le mur se trouvant entre les voies 9 et 10. De nombreux parents sont déjà présents. Certains pleurent en voyant leur enfant monter dans le train pour la première fois pendant que d'autres encouragent leur progéniture pour leurs buses ou aspics. Après avoir dit au revoir à Ginny Harry, Hermione et Ron, notre mère se tourne vers les jumeaux.
-Fred, George...
Ma mère réajuste le pull de ce dernier. Elle a l'air préoccupé, ce qui ne m'étonne qu'à moitié.
-Cette année, faites un petit effort les garçons, s'il vous plaît. Je...J'aimerais vraiment que vous réussissiez vos BUSES. Je ne demande pas un Optimal juste...un Acceptable. Vous feriez ça pour votre mère?
Pour toute réponse, les jumeaux l'embrassent en même temps et montent dans le train. En soupirant, elle se tourne vers moi et pose sa main sur ma joue. Nous n'avons jamais été très démonstratifs tous les deux, ne sachant comment exprimer l'affection que nous nous portons.
-Mon petit Percy.
-Maman s'il te plaît.
Mon ton est un peu plus sec que ce que je veux lui faire ressentir. Je le regrette déjà, mais elle me met mal à l'aise. Comprenant ce que je ressens, elle acquiesce et retire sa main.
-Bon courage pour ton année. Ne laisse pas tes frères te faire tourner en bourrique et...occupe toi de ta sœur. Et...fais attention. Avec ce criminel qui court les rues...
-Je sais maman. Ne t'inquiètes pas. On est en sécurité à Poudlard.
Je l'embrasse tandis que le sifflet du train annonce le départ, et monte rapidement dans le wagon. Durant l'été, le criminel Sirius Black s'est enfui de la prison d'Azkaban. Une première depuis des années. Ce fou dangereux est à la recherche d'Harry Potter, d'après ce que mon père m'a dit. Encore un nouveau tracas à ajouter à ma liste, comme si cette dernière n'était pas assez longue comme ça. Sirius Black ne reculera devant rien pour atteindre le célèbre Harry Potter. Il serait prêt à éliminer quiconque se dresserait sur son chemin. J'espère simplement que le quiconque ne sera pas Ron. Une secousse me tire de mes lugubres pensées et je me retrouve plaqué contre la porte du train. Ce dernier démarrant, je me faufile entre les élèves en direction du wagon des préfets.
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