8
Peyton
J'ai les nerfs, Ben m'avait promis qu'Audric ne serait pas là, il me l'avait juré et voilà que le tatoué que j'ai tant aimé s'est retrouvé devant mon nez. Je détale par le jardin, et regagne ma voiture que je démarre rapidement. Par le rétroviseur intérieur, je vérifie que mon sac est bien sûr la banquette arrière et passe la première puis file dans la rue, non sans remarquer Audric qui me fixe au milieu de la route.
J'empoigne mon sac puis le passe sur mon épaule avant de traverser le petit parking et de pousser une des portes métalliques. Je ferme brièvement les yeux en accueillant les odeurs désormais familières de la salle de boxe et la traverse rapidement pour le rendre dans les vestiaires. Je me change, enfile un short et un débardeur ainsi que mes baskets puis regagne la salle.
D'un hochement de tête, je salue Zack qui me regarde étrangement, comme à chaque fois que je viens. Une fois, il a essayé de me parler d'Audric mais le regard noir que je lui ai lancé l'a dissuadé de recommencer.
Je souffle, et mets des écouteurs avant de me bander les mains et de me diriger vers la poire de vitesse. Je cogne aussitôt dedans et cela me fait un bien fou. Je recommence sans hésiter, encore et encore jusqu'à que Zack me hurle dessus :
- Peyton ! Et l'entraînement avant ?!
Je le regarde avec un air mauvais et lui montre mon majeur avant de frapper à nouveau dans la poire. Je ne sais pas ce qui m'arrive, je ne me reconnais plus depuis qu'il est revenu dans ma vie. Je ne suis plus moi-même.
- Pour la peine tu me feras deux tours de plus de terrain ! Grogne Zack avant de m'empoigner par Le Bras pour le diriger vers la sortie
- Lâche-moi ! Grognai-je en m'écartant de lui
- C'est quoi ton putain de problème Peyton ?! Tu es adorable d'habitude, quoiqu'un peu mauvaise avec les mecs mais bon..
- Tu veux vraiment savoir c'est quoi mon problème Zack ?! Criai-je. Mon problème c'est que l'homme que j'aimais a finit en taule par ma faute ! Mon problème c'est qu'il m'a quitté à l'instant même où il a mit un pied dans cette prison merdique ! Et maintenant mon putain de problème c'est qu'il est revenu bordel ! Il est revenu ! Tu comprends ça ?! Il est revenu putain et je sais pas quoi faire...
Je termine ma tirade en larmes, je sais même pas si mes paroles ont etés compréhensibles mais Zack me regarde soudainement avec un air plus doux et m'attire à lui pour me serrer dans ses bras.
- Ça va aller Peyton... ça va aller... chuchote-t-il tout en me caressant le dos
Les portes métalliques qui claquent me font sursauter et je m'écarte de Zack les yeux rougis et les joues ruisselantes de larmes alors qu'Audric entre dans mon champ de vision. Ma mâchoire se contracte. J'ai autant envie de le serrer contre moi que de le gifler.
- Peyton... il faut qu'on parle. Dit-il doucement
Je m'approche de lui, à grands pas et sans que je m'en rende réellement compte ma main s'abat sur son visage avec une telle force que sa tête tourne sur le côté.
Audric serre les dents, se frotte la joue puis me regarde :
- C'est bon, t'as finis ? On peut discuter maintenant ? Demande-t-il sèchement
Je détourne les yeux et me mordille la lèvre inférieure puis finis par hocher la tête. Je sors de la salle en ouvrant la porte violemment et retient un sourire quand Audric grogne alors que la porte a probablement rebondie sur son corps. Je suis en colère contre lui comme jamais je l'ai été auparavant.
- Qu'est-ce que tu veux ?! Attaquai-je en faisant volte-face
- Je suis désolé, ok ? Désolé de t'avoir fait souffrir, désolé de t'avoir abandonnée quand j'étais à Rikers. Désolé pour tout ce que je t'ai dit. Dit-il en se passant la main sur son crâne où très peu de cheveux y sont
Je l'observe un instant, je n'avais pas vraiment remarqué à quel point il avait changé. Il est toujours musclé, mais ses traits sont plus durs, comme s'il avait encore vécu des choses douloureuses ces dernières années. Ses cheveux sont très court et sa cicatrice qui barre son œil et sa joue est encore plus visible qu'avant car il semble plus pâle qu'il y a deux ans. D'autres cicatrices ont fait leurs apparitions : une petite sur sa joue droite et une légère sur le menton. Dans son cou, derrière son oreille je peux apercevoir un tatouage, je n'arrive pas à voir ce qu'il représente mais je sais qu'il n'y était pas avant.
- Ok. Dis-je seulement avant de commencer à partir
- Bordel Peyton ! S'exclame Audric en me retenant par Le Bras
Je m'écarte de lui et le regarde :
- Tu m'avais promis, Audric ! Tu m'avais promis de ne rien faire de stupide. Mais tu l'as fait, et tu t'es retrouvé là-bas pendant que j'étais dans le coma putain ! Je me suis réveillé perdue, convaincue que tu étais mort ! Et tu sais quoi ? Quand j'ai su que tu étais vivant j'ai cru que mon cœur allait exploser de joie puis j'ai vue ton visage sur cet écran, ton visage lors de ton procès qui t'as condamné à un an de prison. J'ai cru que j'allais mourir quand j'ai vue ton regard vide à la télé. J'ai cru mourir quand j'ai lu sur tes lèvres les mots « je t'aime » que t'as soufflé avant de quitter la salle d'Audience. Je t'ai attendue pendant un an, malgré que tu ne voulais plus de moi. Je t'ai attendue le jour de ta sortie devant cette putain de prison. Tu n'es jamais venu.
Je secoue la tête en larmes, et reprends :
- Je t'ai attendu parce que je t'aimais. Mais c'est finit Audric. Tu l'as dit toi-Même dans cette prison maudite. C'est finit. Je ne t'attends plus.
Je secoue une dernière fois la tête, essuie rageusement mes larmes et retourne dans la salle sans un regard pour lui.
Les doigts serrés contre mon sac à main, je pousse maladroitement la porte de la prison. Je me rends devant un espèce de parloir où une dame a l'air peu recommandable se tient derrière une vitre et lui explique la raison de ma venue.
- Je sais. Dit-elle sèchement avant de faire signe au policier qui m'escorte
La porte métallique et blindée se referme dans un bruit sourd avec une sonnerie stridente en prime puis une grille s'ouvre sur la gauche. Le flic me prends par le coude, je me dégage de sa prise et passe la grille sous son regard surpris.
Nous passons plusieurs grilles comme la première, qui s'ouvraient à notre arrivée avec une sonnerie stridente et qui se refermaient avec le même bruit horrible qui me vrille les oreilles.
Cela fait à peine une heure que je suis ici et pourtant, j'ai l'impression que cela fait plus longtemps que je suis entre ses murs qui m'oppresse la poitrine. Je n'ose pas imaginer ce que lui ressent enfermé dans cet endroit depuis maintenant deux mois.
- Attendez ici, mademoiselle.
Je m'assois sur une chaise en plastique dure et ma jambe droite se met à tressauter à cause de ma nervosité. Je vais le voir. D'ici quelques minutes il va passer la porte, et je vais enfin le voir.
La porte s'ouvre et mon cœur s'arrête.
Vêtu d'une tenue orange dont les manches ont étés nouées entres elles autour de la taille, un débardeur en coton sur le torse qui laisse apparaître ses innombrables tatouages, il se tient devant moi. Je remarque que ses poignets sont entravés par des menottes en métal gris, et que ses mains reposent devant lui.
Lentement, mes yeux remontent sur son visage. Sa bouche, tordue dans une expression de choc ; son nez, où trône un pansement ; ses yeux, qui me fixent avec un mélange de douleur, d'amour et de... peur ?
- Peyton... souffle-t-il
Sa voix est rauque, comme s'il n'avait pas parlé depuis longtemps, mon nom a été murmuré mais il résonne en moi comme une déclaration d'amour. Ses yeux ne me quittent pas, sa bouche s'étire lentement en un sourire et je manque d'éclater en sanglot.
Il m'a tellement manqué.
Sans que je m'en rende compte, je me précipite vers lui et le serre dans mes bras quelques secondes avant que le flic qui l'escorte ne me repousse en arrière.
- Pas de contact. Dit-il d'une voix dure. Vous avez déjà de la chance de le voir.
Mince ! Il a raison... Karen m'avaient prévenue. Elle a tout mis en œuvre pour que je puisse le voir, normalement il n'a droit à aucune visite.
Je recule encore de trois pas et retourne m'asseoir sur mon siège. Le flic escorte Audric jusque sur le siège en face du mien, nous sommes séparés par une table puis il va se poster près de la porte, sans sortir et croise les bras sur son torse tout en nous fixant.
- Dix minutes, dit-il.
Je regarde Audric, il me fixe sans un mot et scrute mon visage comme j'ai pu le faire pour lui. Je rougis sous son regard à la fois doux et furieux je crois. J'ai encore des séquelles de cette nuit là, quelques cicatrices sur mon visage mais rien comparé à lui.
- Est-ce que... ça va ? Terminai-je au bout d'un instant d'hésitation
- Tu n'aurais pas dû venir. Dit-il sèchement
- Audric...
- Ne reviens plus, s'il te plaît... dit-il d'une voix plus douce
- Mais...
- Peyton. Je ne peux pas. Je ne veux pas te voir dans cet endroit tant que j'y serais.
Ses yeux rencontrent les miens et je comprends. Je comprends que de me voir là, une table entre nous, un policier nous observant et nous écoutant probablement n'est certainement pas le genre de rendez-vous qu'il aime avoir avec moi.
- Audric... d'accord. Mais promets moi que...
- Peyton. Stop. Me coupe-t-il. C'est finit. Tu dois m'oublier. Regardes où ça nous a mené le fait qu'on soit ensemble ? Je suis en taule putain ! Toi, t'as faillit y passer.
- Tu.. tu me quittes ? Demandai-je d'une voix sourde
Il évite mon regard et je me surprends à taper du plat de la main sur la table, nous faisant tous les deux sursauter.
- T'as pas le droit de faire ça ! Dis-je. T'as pas le droit ! Pas après tout ce qu'on a vécu.
Je secoue la tête de gauche à droite, j'ai l'impression que mon cœur est en miette. Audric me regarde, les sourcils froncés puis se lève.
- J'ai tout les droits. Parce que, pas ta faute je suis enfermés dans ce putain d'endroit.
Il se détourne et va se poster devant la porte. Le gardien me jette un coup d'œil alors que des larmes coulent sur mon visage puis il ouvre la porte et sors, emportant celui que j'aime.
Les yeux rivés sur la porte qui se referme lentement, je me répète sans cesse qu'il n'a pas le droit de me faire ça, pas le droit de m'en vouloir pour sa condamnation. Je me répète que je l'aime mais pourtant les seuls mots qui sortent de ma bouche dans un hurlement de douleur sont loin d'être une déclaration d'amour :
- Je te déteste ! Hurlai-je d'une voix éraillée juste avant que la porte ne se referme.
Hello mes petits chatons,
Je sens que je vais me faire tuer...
Donc, nos deux protagonistes ont eu une petite discussion qui n'a pas vraiment bien démarrée...
Finalement, vous savez comment leur rupture s'est déroulée... alors, est-ce que comme Peyton vous détestez Audric ou est-ce que vous le comprenez ?
Hâte de vous lire et à très vite 🥰
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