6
Audric
Une clope entre les lèvres, je serre et desserre mon poing sans arrêt, comprimant le briquet entre mes doigts. Je l'ai vue. Peyton. Transpirante et pleine de détermination frapper dans un sac de frappe, comme une vraie boxeuse.
Même si au lycée elle faisait partie de pas mal de club, notamment la natation avant que je la rencontre, je ne l'imaginais pas aussi sportive. Bordel ce qu'elle était jolie et sexy dans son short et sa brassière de sport.
Je me suis comporté comme le pire des connards lorsque j'étais à Rikers mais, elle n'a aucune idée de ce que j'ai pu vivre là-bas pendant deux ans. Aucune idée de l'horreur qui s'y passe. Aucune idée de tout ce que j'ai dû faire pour avoir une chance de revoir le soleil sans grille et barbelés au dessus de ma tête.
Jake et Karen ont dû vivre tout cela à travers moi lors de leurs visite hebdomadaire, ces deux-là ne m'ont pas lâchés, jamais. Même quand je les ai suppliés de ne plus venir. Jenks est une putain de femme têtue, mais bordel, jamais je pourrais la remercier assez pour tout ce qu'elle a fait pour moi. Jamais.
- Bon tu viens ou tu te branles ?!
- Ta gueule, abruti. Dis-je en riant à Ty
Il me montre son majeur, un grand sourire sur le visage. Ce petit con m'a manqué quand même.
- Tu le savais ? Que Peyton faisait de la boxe ici ? Ajoutai-je
Ty hoche la tête doucement.
- Désolé, mec. Elle refusait que j'en parle. Que je t'en parle...
Je ferme les yeux brièvement avant d'ouvrir la double porte et de pénétrer à nouveau dans la salle. Rapidement, je file me changer et rejoins ensuite Ty dehors, déjà entrain de courir. Je le rattrape puis on court ensemble, commençant l'entraînement.
•••
- Putain, stop. J'en peux plus. Lâchai-Je dans un souffle avant de m'écrouler sur le ring
J'ai effectuer quasiment tout l'entraînement, comme avant. Mais ma condition physique a quelques peu baissée depuis la prison. Faut dire aussi qu'il n'y a pas de salle de boxe là bas, et c'était hors de question que j'aille dans la salle de musculation avec tout les blaireaux qui y s'entraînait en vue de casser des mâchoires.
- T'as perdu en condition physique gamin ! Lance Zack accoudé au filet du ring
A bout de force, je ne réplique pas mais lève les yeux au ciel avant de lui montrer mon majeur ce qui le fait se marrer.
- Tu me feras cinquante pompes avant de partir. Dit-il avec un grand sourire
- Enfoiré... murmuré-je
- Cinquante de plus, abruti ! Hurle-t-il en s'éloignant
Putain mais il a des oreilles surpuissantes ou quoi ?! Je souffle et attrape au vol la bouteille d'eau que Ty me lance au visage et la vide rapidement avant de me retourner et de commencer mes pompes. Au moins, Zack n'a pas changé durant mon séjour en taule...
•••
Je claque la porte et balance mon sac au pied des escaliers avant de me rendre dans la cuisine où je farfouille dans le frigo et en sort une petite boîte transparente avec un post-it portant mon blase, je retire le couvercle : pommes de terre sautées et viande blanche. Je met le tout dans une poêle et le réchauffe avant de manger mon plat, debout adossé au plan de travail. Une fois mon repas terminé, je range mon bordel et sors mon paquet de clope puis vais sur la terrasse.
J'ai à peine entamé ma clope que la porte d'entrée claque et que bruit de marches qu'on monte rapidement se font entendre. La porte claque à nouveau et Jenks se met à hurler :
- On a pas finit, Ben ! Descend tout de suite !
- C'est bon, maman !
- Non ! Non, c'est pas bon ! S'égosille Karen depuis le bas de l'escalier. Bordel, Benjamin Lucius Jenks, descend immédiatement !
Accoudé à la baie vitrée, je ne peux retenir mon rire, ce qui attire inévitablement le regard noir de Jenks sur moi.
- Qu'est-ce qui te fait rire, toi ?! Abois-t-elle
- De un, je t'ai rien fait, donc ne me hurle pas de dessus. Et de deux, c'est pas en lui gueulant dessus que ça va arranger quelque chose... dis-je en pointant du doigt l'étage supérieur
Karen soupire, sûrement parce qu'elle sait que j'ai raison et que ça l'énerve puis elle fronce les sourcils :
- Ta clope. Dehors.
- Pardon... dis-je en reculant jusqu'au salon de jardin
- Bande de sale gosse... soupire-t-elle
Je termine ma cigarette et grimpe les escaliers, Ben ne se trouve pas dans sa chambre, ni dans la salle de jeu. Où est passé ce petit con ?!
Je grogne en cherchant maladroitement mon téléphone dernier cri - notez bien l'ironie - dans ma poche arrière. Je m'apprête à appeler Ben quand je pousse la porte de ma chambre et le vois entrain d'enjamber le balcon.
- Bordel mais qu'est-ce que tu fous ?! Lancai-je
Ben se retourne, énervé et me regard d'un air noir avant de me montrer sonmajeur et de grimper dans l'arbre.
Je vais le tuer...
Fais chier ! Je traverse la chambre rapidement et enjambe le balcon puis pose le pied sur l'arbre. Ben a déjà atterris dans le jardin et s'apprête à se faire la malle, comme je le faisais à l'époque pour aller à la boxe.
Ma tête tourne alors que j'atteins la deuxième branche.
- Lâche-moi ! Hurle-t-elle
Je ferme les yeux brièvement.
Des bruits de verres, des hurlements se font entendre.
Je suis pétrifié, incapable de bouger alors que les souvenirs de cette nuit là remontent et je me rappelle que la dernière fois que j'ai enjambé ce foutu balcon, j'ai finis dans le coma avec ma petite-amie.
Le coup de feu part et je vois Peyton s'écrouler au sol, le regard qui s'éteint progressivement.
Ma tête tourne à nouveau et je lâche prise. Je tombe, vite, violemment et atterris sur le sol dur du jardin.
- Audric ?! Putain de merde, Audric ! La voix de Ben est inquiète
•••
- Pourquoi vous faisiez le mur ?!
Je fronce les sourcils, pourquoi elle gueule encore ?
- Ben, réponds !
- On faisait pas le mur. Grognai-je
Jenks se tourne subitement vers moi et me lance un regard sombre.
- On était dans le jardin à discuter, je voulais qu'il s'excuse auprès de toi. Puis cet imbécile à parié que j'arriverai pas à grimper dans l'arbre jusqu'à ma piaule. Ça s'arrête là.
Karen me regarde suspicieuse mais je vois qu'elle s'en fiche au final et elle acquiesce avant de nous dire sèchement d'aller nous changer, avant de passer à table.
Je me redresse et monte tranquillement les escaliers suivit de près par Ben qui m'attrape par Le Bras arrivés à l'étage supérieur.
- Euh... merci. De n'avoir rien dit à maman.
- Dis-toi que je l'ai fait pour elle. Grognai-je. Tu crois pas qu'elle en assez chier dans la vie ?
- Parce que tu te crois mieux que moi ? Elle était mal, vraiment mal quand t'as finis à Rikers ! La première fois que je l'ai vraiment vue sourire c'est à ton retour ! Putain, je crois même qu'elle t'aime plus que moi !
- Arrêtes tes conneries, Ben ! Ta mère t'aime comme une folle. Évidement qu'elle t'aime. Elle ne veut juste pas que tu finisses comme moi.
- Aucun risque. Grogne Ben avant de me bousculer pour entrer dans sa chambre.
Je souffle et entre dans la mienne Oui attrape mon paquet de clope avant de me rendre sur le balcon. Rapidement, l'eau de la douche se fait entendre, Ben se prépare pour le dîner.
Je contemple l'arbre, celui où j'ai passé tellement de temps avec ma petite intello.
Elle me manque... et je ne sais pas quoi faire pour la récupérer.
Hey mes petits chats, très petit chapitres aujourd'hui mais les prochains seront plus longs, promis.
Audric a sauvé la mise de Ben aujourd'hui... mais ça ne semble pas améliorer leurs rapport...
Des idées pour la suite ? Ça vous plaît toujours ?
Love ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top