21

Audric

Allongé dans mon lit, je contemple le plafond d'un œil aussi noir que la nuit. Putain, pourquoi il faut toujours que tout partes en cacahuète ? Et puis, pourquoi Peyton ne m'a pas laissé le temps de m'expliquer ? Avant, c'était moi qui avait des excès de jalousie. Pas elle.

Juliet m'a pété un scandale tout à l'heure. Elle a débarqué chez Karen telle une furie et m'a incendié pour avoir « couché » avec Zoey. Mais merde, quand je dis qu'il ne s'est rien passé : il ne s'est rien passé !
Je sais que je devrai dire à Peyton ce qu'il s'est réellement passé avec Zoey mais elle m'a fait promettre de ne pas en parler et je dois avouer que pour le moment j'ai juste envie de passer du temps avec elle, d'apprendre à la connaître sans mêler les autres a notre histoire.

Je souris sans m'en rendre compte rien que de penser à elle. Putain si j'avais su qu'un truc pareil me tomberai dessus, j'aurai tout fait pour me retrouver à Rikers le plus tôt possible...

6 mois plus tôt.....

Je comprends pas ce qu'il m'arrive. J'ai mal partout. Je tente d'ouvrir les yeux mais une lumière m'aveugle et je les referme avec un grognement.

- Désolée.

- Hmmmmf je suis où ?

Ma voix est rauque, j'ai mal à la gorge et lorsque je tente de bouger une douleur fulgurante me traverse le corps.

- Ne bougez pas, Monsieur Baker. Vous êtes à l'infirmerie de la prison. Vous avez eu une... altercation avec d'autres prisonniers.

Ah oui... mon père était là. Dans cette foutue prison.

- Mon... mon père.

- Il... je suis désolée.

Putain.

Je me redresse tant bien que mal et l'infirmière me donne à boire, elle tient le verre et une paille car mes bras sont encore engourdis. Ses yeux se pose sur mon torse et je vois ses joues se teinter de rose et je comprends alors que je suis torse nu et que mes tatouages doivent lui faire de l'œil. Toujours pareil... je soupire et me rallonge en mettant le plus de distance possible entre nous. La nana doit bien avoir l'âge de Karen ! Et dans ma tête, quoique j'en dise il y a toujours une femme aux cheveux châtains et au regard perçant à deux couleurs.

- Hmmm... vous avez reçut un coup de couteau dans le ventre et un autre dans le bras. Ne vous inquiétez pas, ajoute-t-elle rapidement en voyant que je panique, vous êtes suturé.

Je hoche doucement la tête et passe mes doigts sur la ligne de point sur mon ventre. Aïe... ça fait un mal de chien ! Les événements de la veille me percutent de plein fouet.

Ça avait prit du temps après notre première rencontre avec mon père pour que j'accepte de lui parler. Il m'avait instantanément reconnu, comme quoi quand on dit que les parents reconnaissent toujours leurs enfants... il avait tout fait pour me rencontrer mais en vain. Je refusai en bloc. J'avais toujours la haine contre lui. S'il n'était pas partit de chez nous, rien n'aurait été pareil. Mon petit frère serait vivant, ma mère ne m'aurait pas abandonné comme une merde et surtout, j'aurais pas vécu tout ces trucs horribles.
Bon, je n'aurais pas rencontré Peyton non plus cela dit... c'est cette petite piqûre de rappel qui m'avait fait accepter son énième demande de rencontre et le lendemain nous nous étions vus dans la bibliothèque de la prison. Ça avait été étrange comme rencontre. J'étais silencieux, lui un peu gauche. Mais au fil des jours qui passait, nous nous voyions de plus en plus souvent. Nous avons réappris à nous connaître. Un jour, j'ai osé lui demandé la raison de sa présence dans cette prison de haute sécurité.

- Comme toi, mon fils. L'amour m'a poussé à aller au-delà de la ligne blanche.

- Je ne comprends pas... ta nouvelle femme ? Avais-je demandé surpris.

Moi, j'avais défendue ma copine qui se faisait tabasser par mes cousins. Mais lui... ?

- Non. Ta mère.

J'avais secoué la tête, je ne voulais plus savoir la raison de sa présence ici finalement. Ma mère ? La femme qui m'avait abandonné ?
Je m'étais levé et l'avais planté là pour rejoindre la cour. C'était l'heure de la promenade, ouais, comme les chiens... j'avais été quémander un briquet auprès d'un gardien et tirée une clope de ma poche. Ty me faisait parvenir des cigarettes et même si je ne fumais plus aussi souvent, il y a des moments où je ne pouvais pas m'en passer comme dans ce cas présent.

- Audric.

J'avais lancé un regard noir à mon paternel qui se tenait devant moi de toute sa hauteur alors que j'étais affalé contre le mur sur le sol. J'avais baissé les yeux et il avait prit ce mouvement pour une invitation à se joindre à moi.

- Tu sais, si j'ai quitté ta mère c'est pour une raison bien précise... elle était malade. Tu te rappelles la fois où elle vous avez laissé à la maison toute une journée ? Elle avait perdue la tête. Elle ne se souvenait plus de rien.

- Et donc tu t'es dit que te barrer sans tes gosses ça l'a ferait aller mieux ?! Putain ! Ton boulot de père c'était de nous protéger, pas de nous abandonner avec elle ! Et ma mère n'étais pas malade, c'était une putain de toxico !

- Audric...

- Jayden est mort noyé parce qu'elle était trop occupé pour nous surveiller putain ! Pendant des années j'ai cru que c'était de ma faute, que d'une certaine façon c'est moi qui avait tué mon petit frère... et toi ? Tu viens me dire que tu a quitté cette cinglée parce que tu en avais marre de la protéger ?

Je m'étais levé et l'invectivait avec toute la hargne que j'avais retenue durant toutes ces années. Il s'est levé à mon tour et m'a attrapé par les épaules pour me clouer au mur de béton. Le choc du contact m'a coupé le souffle.

- Je suis partit sans vous parce que ta mère avait dit qu'elle avait contacté les flics pour viol, passage à tabac et que sais-je encore.

- T'as... t'as osé...

- Non. Jamais ! Putain...

Il se passa la main sur le visage.

- Je l'aimais comme un dingue ! Jamais j'aurais pu lui faire de mal. Mais je l'avais déjà envoyé en cure de désintoxication... quand j'ai voulu qu'elle y retourne elle a tout fait pour m'en empêcher.

- Comment je peux te croire ?

- Ta mère n'a jamais déposé une seule plainte contre moi. Putain, partir a été la pire erreur de toute ma vie.

- Peut-être, mais c'est pas toi qui en a payer le prix fort.

- Je sais... et j'en suis terriblement désolé, mon fils.

Je secouai la tête, les yeux pleins de larmes.

- Moi, j'ai réussit a m'en sortir avec des gens qui m'ont aimé. Celui à qui tu dois des excuses, c'est mon frère.

Je me redresse en sursaut.
La nuit est tombée et je suis en sueur. Mon père... je sens mon visage se contracter à son souvenir et des larmes coulent sans bruit sur mes joues. Suite à toutes ces révélations, il s'était effondré. J'avais jamais vu un homme pleurer... ça m'a fait un choc. Il pleurait en s'excusant et moi j'étais rester planté devant lui comme un con.

Mon père... je l'avais connu que brièvement. D'abord dans mon enfance, sans aucun souvenirs. Puis à Rikers, où même si j'avais vécu deux des pires années de ma vie, j'avais quand même eu le bonheur de le connaître.

Quand la bagarre à éclaté ce jour là, mon père me parlait de ma mère, de son amour pour elle. De sa femme aussi, et de la famille qu'il s'était construit avec elle. J'étais jaloux. Je voyais le bonheur qui irradiait dans ses yeux quand il en parlait. Mais, il me disait aussi qu'il avait quand même gardé un œil sur moi pendant quelques années. Jusqu'au jour où les services sociaux m'ont retrouvé avant lui.

- Si j'étais arrivé, ne serait-ce que dix minutes plus tôt... tu aurais vécu avec nous. Je m'en veux tellement... tu étais effrayé. Tu hurlais que tu voulais ta maman... »

Je réprimai une frison et attrapai mon téléphone. Il était à peine vingt heure et j'avais besoin de lui parler. La tonalité résonna dans mon oreille. Une... deux... trois sonneries. J'allais raccrocher mais elle répondit enfin :

- Oui ?

- Tu serais libre genre... tout de suite ? J'ai besoin de parler...

- Bien sûr. On se retrouve devant le bar ?

J'acquiesçai et m'apprêtai à raccrocher quand je me souviens d'un truc :

- Zoey attends !


Hello mes petits chats,

Oula il s'en passe des choses dans ce chapitre...

On découvre le papa de Audric est décédé en prison et qu'il a assisté à sa mort... que sa mère est une toxico...

Sinon, la fin !? On en pense quoi...

❤️

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