Audric

- Nan mais tu fous quoi là ? Demande Peyton brusquement en posant sa main à plat sur mon torse pour me repousser.

Merde... mais quel con !

- Je... euh... désolé. Bafouillais-je piteusement.

Elle se passe nerveusement la main dans les cheveux alors que je me gratte l'arrière du crâne, plus gêné que jamais. Qu'est-ce qu'il m'a prit putain ?

Il t'as prit que t'es encore amoureux d'elle abruti...

Ouais. Complètement accro à son regard aux deux couleurs, à son sourire... mais manifestement ce n'est pas son cas... Nerveux, je tire une clope de son paquet et l'allume rapidement.

- C'est pas ça qui va arranger les choses ! Grogne-t-elle en attrapant ma cigarette et en la jetant plus loin.

Je la regarde, sidéré. Elle vient vraiment de faire ça ? Je soupire et plonge mes mains dans les poches de mon jeans histoire de ne pas encore faire n'importe quoi et garde obstinément les yeux baissés tout en parlant rapidement comme si je craignais qu'elle ne m'interromps :

- Désolé ok ? Combien de fois je vais devoir m'excuser auprès de toi ?! Tu voulais qu'on parle de nous ? Très bien. Dis-je en sortant une main pour me frotter le visage, si je voulais pas que tu viennes à Rikers c'est parce que c'était la jungle là-bas. J'étais plus que l'ombre de moi-même et je n'avais plus rien à voir avec celui que t'as connus, celui que t'as réussit à apprivoiser. Même maintenant, je ne suis plus le même. J'ai changé, j'ai évolué tout comme toi. Tu es une battante maintenant alors que je ne fais que de tenter de survivre.

- Audric...

- Non, laisse-moi finir. Jamais, jamais je n'ai cessé de penser à toi lorsque j'étais enfermé là-bas. Je t'aimais tellement que j'ai mit ma vie entre parenthèse pour toi.

Ses yeux brillent mais plus de joie mais bel et bien de tristesse je crois...

- T'es la seule qui a réellement comptée pour moi, Peyton. Désolé d'avoir cru que mes sentiments étaient encore partagés.

Je la regarde un long moment dans les yeux, espérant en vain qu'elle daigne dire quelque chose. Je me serais contenté de n'importe quoi. Un « je suis perdue » aurait suffit mais elle garde obstinément la bouche close et mon cœur menace de s'extirper de ma poitrine tant il bat trop vite, comme lors d'une crise de panique. Les mots que j'ai prononcés percute enfin dans mon esprit alors que Peyton baisse les yeux sur ses boots et tout en secouant la tête de haut en bas, je balance une connerie que je regrette aussitôt :

- J'crois qu'on s'est tout dit maintenant. Dis-je avant de tourner les talons.

Je marche rapidement, quittant le pont en évitant les gens qui râlent parfois quand je ne peux les éviter et leur rentre dedans puis traverse la rue en jetant un bref regard à ma petite intello qui n'a toujours pas bougée d'un pouce. Je réprime une envie soudaine de cogner dans le premier truc qui vient et accélère le pas pour retrouver la mustang. Une fois à l'intérieur, je la démarre et sans attendre qu'elle chauffe un minimum, je pars sur les chapeaux de roues.

•••

Laissant la porte métallique claquer derrière moi, je retire prestement mon sweat et mon t-shirt puis me saisit de deux bandes blanches que j'enroule autour de mes doigts et de mes poignets, puis après m'être un peu échauffé sur la poire de vitesse je monte sur le ring où se trouve encore un punching-ball rouge suspendu à une grosse chaîne. J'envoie un premier coup, puis un deuxième et les enchaînes en grognant et pestant contre moi-même. Qu'est-ce qui m'a prit de vouloir l'embrasser putain ?! Même cette peste de Juliet m'avait dit de ne rien tenter avec ma petite intello bordel !

A la base on était censé discuter de nous et point barre et moi, comme l'idiot que je suis j'ai encore tout fait merder. Pourtant... je sais qu'elle a encore des sentiments pour moi. Je le vois dans sa façon de me regarder...

Soulé par mes pensées, je donne un énième coup en hurlant de rage alors que la sueur perle sur ma peau nu. J'en donne d'autre encore tant que mes bras me font mal a cause du manque d'entraînement. J'ai le cœur qui bat vite et les muscles tendus sous l'effort mais je ne m'arrête pas pour autant. Tant que j'aurais Peyton dans ma tête, je continuerai à taper contre ce foutu sac rouge.

- Yo mec, qu'est-ce que tu branles ?!

Je me retourne rapidement, en position de défense puis baisse les bras en reconnaissant James qui me mate debout au bord du ring, accoudé aux filets bleus.

- Je cueille des pissenlits. A ton avis connard ?! Crachai-je en enlevant mes gants et les laissant tomber sur le sol.

James arqua un sourcil, ses lèvres frémirent comme s'il se retenait de rire mais il se contente de me montrer son majeur puis du même doigt me fit signe de le suivre avant de sauter du ring et de pousser la porte du fond, celle qui mène à l'arrière cour. Je soupire mais enjambe néanmoins les filets et attrape une serviette pour m'éponger le visage puis le torse rapidement avant de remettre mon t-shirt, laissant le sweat noir de côté.

Je retrouvai donc James assis sur la table de pique-nique, deux bières posées à côté de lui ainsi qu'un paquet de clope à moitié écrasé, le mien. Ce con à fouiller dans mon sweat ! Je fronce les sourcils mais ne dit rien, s'il l'a fait c'est qu'il sait que j'en ai besoin et s'il sait que j'en ai besoin c'est que Peyton à parlée à Juliet.... mais pourquoi c'est lui qui est venu me voir et non Roman ? D'habitude c'est lui qui gère quand sa meuf pique une gueulante et aussi quand je merde avec ma petite intello. Parfois je l'imagine gueuler comme l'enveloppe que Ron reçoit de sa mère après que lui et Harry aient volé la voiture volante de son père...

- Alors t'as merdé hein ? Lance James après avoir allumé une clope et tiré dessus, interrompants le flux de mes pensées.

J'hoche la tête après un moment de silence puis chope les bières et les décapsules à l'aide de mon feu puis en tends une à James qui me remercie d'un mouvement bref du menton.

- Quoique je fasse avec elle, je merde à chaque fois. Des fois, je me demande pourquoi je m'acharne... puis j'me souviens que je l'aime à en crever. Dis-je sombrement. J'ai mis ma vie entre parenthèses pour cette nana, pour la protéger et pourtant, c'est toujours moi qui suis en tord. Ça m'soule. Je sais qu'elle m'aimes encore et ça me déchire le bide qu'elle ne veuille pas l'admettre et me laisser une chance, même une petite de nous rendre heureux, tous les deux.

James ne dit rien, il se contente de vider sa bière et de me tendre un paquet que je fixe sans m'en emparer. C'est pas mon anniversaire à ce que je sache... Mon pote soupire avant de se lever et d'enfoncer ses mains dans les poches de son jeans trop large.

- Elle aussi elle t'aime à en crever. Bordel, t'imagines même pas à quel point elle était mal de te savoir à Rikers alors que tu avais tout fait pour la défendre et la sauver de ces deux connards.

Il secoua la tête et se gratta le nez avant de reprendre :

- Elle a mit sa vie sur pause en t'attendant, bossant sans relâche dans ses études pour ne plus avoir une seule seconde pour penser à toi, au calvaire que tu vivais là-bas par sa faute. Et malgré le fait que tu l'ai repoussée, elle est venue chaque semaine dans l'espoir que tu acceptes de la voir, de lui parler. Ouvre ce putain de paquet, tu verras qu'elle t'aimais et qu'elle t'aime encore. Juste... accroches-toi aux sentiments que vous éprouvez et un jour ça finira par s'arranger. Laissez-vous du temps...

Il m'adressa un clin d'œil avant de tourner les talons, me laissant seul dans la pénombre d'où les guirlandes semblaient scintiller. Je vidai ma bière à mon tour et prit le paquet entre mes doigts. Je le fixais pendant longtemps, le tournant et retournant comme pour peser le pour et le contre et finalement, l'ouvrait.

Hello mes chats.

J'espère que ça va avec ce froid, perso je commence déjà à en avoir marre 😭

Alors alors... la réaction de Peyton ?
Je pense qu'elle a eu raison, c'est trop tôt ! Et puis au moins. Audric a pu lui dire ce qu'il pensait... mais bien sûr cet idiot a eu les mots qui ont dépassés la pensée...

Et James ?
Je l'adore ! 😍 finalement, lui aussi il donne de bons conseils non ?

Des idées pour la suite ?

Le paquet ?

La bise et à bientôt ❤️