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Peyton
J'embrasse timidement la joue d'Audric et embarque par Le Bras Zoey vers la voiture, elle squatte encore à mon appartement ce soir, en fait, elle y est depuis que Mélodie s'est tirée avec mes affaires et je crois que je vais lui demander de rester pour de bon.
- Zoey ? Questionnai-je au bout d'une dizaine de minutes de route
- Mmmmh ?
Elle est constamment dans la lune ces derniers temps... je ne fait aucune remarque cependant et poursuis :
- Tu es tout le temps à l'appartement ces temps ci et...
- Ah oui, pardon. Je vais arrêter de passer tout mon temps libre et là plupart de mes nuits chez toi. Dit-elle en riant
- Nan, t'inquiètes. En fait, je voulais savoir si tu voulais être ma nouvelle coloc ?
Elle pousse un hurlement de joie et se jette à mon cou pour plaquer un bisou sonore sur la joue qui manque de me faire dévier ma trajectoire et accepte avec plaisir avant de monter le son de la radio pour hurler les paroles du rappeur Witt Lowry qui passe.
Arrivées à l'appartement, Zoey sourit de toutes ses dents en attrapant deux bières dans le frigo, elle m'en tend une :
- A nous, coloc !
Je fais tinter mon bock contre le sien avec un grand sourire et bois une grande gorgée de mon breuvage frais. Dans ma poche mon téléphone se manifeste et je le sort en grognant, il m'indique que j'ai un texto.
« Tu me manques. »
Pas la peine de lire l'émetteur du message pour savoir de qui il provient : Audric.
- Ça va pas ?
- Si, si. Pourquoi ?
- Tu as un petit sourire triste. Commente Zoey en haussant les épaules
Je secoue la tête en rangeant mon téléphone dans ma poche arrière et m'installe sur le sol, le dos calé contre le sofa, elle me rejoint bientôt en s'allongeant à même le sol également, parfois je me demande pourquoi les gars se sont fait chier à me trouver un canapé...
- Je peux te poser une question ? Demande Zoey subitement
- Tu peux toujours essayer.
- ok... t'es pas obligé de répondre d'accord ?
J'acquiesce et attends patiemment la suite alors qu'elle semble prendre du courage en buvant presque la moitié de sa bière.
- J'ai vu comment il te regardes, tu sembles être la huitième merveille du monde pour lui. Et toi, tu le regardes avec des yeux brillants... pourtant tu ne semble pas vouloir lui donner une seconde chance, pourquoi ? Demande-t-elle doucement
Je souris tristement, je ne sais pas pourquoi. Enfin, si. Mais toutes les raisons du pour et du contre me semble pas suffisantes dans les deux cas.
J'éprouve énormément de sentiments pour Audric. De l'amour, tellement d'amour que ça me fait presque mal de le voir régulièrement depuis sa sortie de prison. De la haine, énormément a un point que ça me fout les nerfs de le voir aussi souvent. Tellement de sentiments distincts mais pas si différents au final.
De l'amour à la haine il n'y a qu'un pas a-t-on dit, et je crois que je commence seulement à mesurer à quel point cela peut être vrai.
Les yeux baissés sur mes doigts qui maltraite l'étiquette du bock de bière entre mes mains, mes pensées se perdent dans une journée qui s'est passée presque deux ans plus tôt.
•••
Assise en tailleur au centre de mon lit, je ne cesse de renifler comme une idiote. Comment j'ai pu croire que notre couple allait survire à cette épreuve, à Rikers ?
Malgré tout, je sais qu'il m'aime, je l'ai vu dans ses yeux il y a deux semaines quand je lui ai rendu visite. J'ai vu toute la détresse qui émanait de son regard me suppliant que je m'en aille.
Mes yeux rencontrent les siens sur le papier glacé entre mes doigts et je pleure de plus belle devant son sourire franc et naturel. Juliet s'éclatait avec son nouveau téléphone ultra sophistiqué et mitraillait toute la bande pour « avoir des souvenirs plus tard ». Perchée sur le dos d'Audric, mes cheveux volaient au vent et c'est presque tout ce qu'on peut apercevoir et moi sur ce cliché, mon visage plaqué contre celui d'Audric, j'étais probablement entrain de lui dire des âneries ou de lui faire Un bisous sur la joue... Il a un sourire radieux, il semble tellement heureux sur cette photo que ça me donne encore envie de chialer.
Je ne le reverrai plus jamais sourire de cette manière, ou du moins, il ne me sourira plus. Il ne veut plus me voir, jamais ou du moins pas dans cette vie, pas tant qu'il sera enfermé entre ces murs gris. Et ça, je ne sais pas si je vais pouvoir le supporter.
Qui a dit qu'à dix-huit ans on ne connaît rien à l'amour ? Que l'amour de jeunesse ne représente rien ? Parce que moi, j'aimerai lui dire que c'est complètement faux et qu'il n'a sûrement pas rencontré quelqu'un comme Audric prêt à tout pour lui.
- Peyton...
Je sursaute, planque vivement la photo d'Audric sous mes fesses et sourit brièvement à Ty.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- J'suis passé chez Jenks. Elle m'a dit pour ta visite à Rikers.
- Oh.
Oh. C'est tout ce que je peux sortir. Il n'y a rien d'autre à dire, il a été clair et ne veut plus m'y voir.
- Tu vas vraiment lui obéir ? Ne plus aller là-bas parce que Monsieur Baker l'a décidé ? Je t'ai connue bien plus têtue, tu sais ?
Je lève les yeux au ciel et lui montre mon majeur. Mais il a raison, avant je n'aurais jamais baissé les bras comme ça.
- J'ai quelque chose pour toi.
Ty se détache du chambranle de la porte et s'approche du lit puis sort un petit paquet de sa poche arrière.
- Il me l'a donné avant... quelques temps avant tout ça. J'crois qu'il voulait marqué le coup pour vous deux.
Il hausse les épaules et se gratte l'arrière du crâne puis se frotte le nez, gêné.
- Je devais le lui garder, pour qu'il te l'offre tu sais... je crois qu'il aimerait que tu l'ai.
Il me sourit brièvement, dépose le paquet dans mes mains et un baiser sur mon front avant de se rendre à l'entrée de ma chambre.
- Oh, et vas prendre une douche ma belle.
Il hausse un sourcil pour me faire rire ce qui fonctionne et s'en va sans un mot de plus.
Je reste un moment le regard fixé sur le petit paquet entre mes doigts puis me décide enfin à l'ouvrir, je fais tomber ce qu'il contient dans ma paume et examine attentivement le petit bracelet de cuir qui s'y trouve, il y a deux inscriptions dessus.
Mon prénom à l'extérieur, et à l'intérieur, le sien.
Mon cœur fait une embardée, c'est comme un électrochoc pour moi. Je me lève, serre le bracelet dans ma paume et sourit.
- Audric Baker, je suis pas prête de t'abandonner... murmuré-je avant d'attraper mes affaires de douche
•••
- Je me suis battue comme une folle pour lui tu sais, commençait-je au bout d'un interminable silence. Je me suis rendue chaque semaine à Rikers dans l'espoir qu'il accepte de me voir. Je me suis mise à la boxe parce que ça me le rappelait, regarde, on a même racheté la salle pour lui parce qu'on l'aime tous.
- Mais ?
- Audric à changé, j'ai changée aussi. Peut-être que plus rien n'est possible entre nous maintenant.
- Avant de déclarer forfait l'intello, tu devrais peut-être monter sur le ring... commente Zoey avant de terminer sa bière et de me saluer d'un signe de tête.
Je fronce les sourcils, jamais elle ne m'a parlé aussi franchement et je me demande pourquoi soudainement, mon histoire avec Audric l'intéresse. Néanmoins, elle n'a pas tord sur un point... j'attrape mon téléphone, cherche son nom dans les contacts et tape un rapide message :
« Tu me manques aussi. »
Envoyé.
Hello mes chats,
Zoey la new coloc de la petite intello et elle est curieuse dis donc mais c'est pour la bonne cause non ?
On en apprends plus sur Peyton pendant ces deux ans passés...
Et il semblerait qu'elle fasse un petit pas vers notre boxeur préféré...
Des idées pour la suite ?
Love ❤️
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