11
Audric
J'ai passé la nuit sur le canapé de Juliet et Roman, après avoir passé le reste de la soirée à me faire engueuler par Juliet et boire avec Roman.
Juliet m'en veut énormément pour tout le mal que j'ai fait à Peyton en la laissant tombé lorsque j'étais à Rikers. Mais elle ne semble pas comprendre que c'était la meilleure décision de toute ma vie et à la fois la pire.
La meilleure parce que, rendre visite à son mec en taule c'est dur. Ça l'a été la seule et unique fois où elle est venue. Autant pour elle que pour moi. J'imagine très bien ce qu'elle a pu ressentir en me voyant dans ma combinaison orange, la gueule en vrac et les menottes aux poignets. Et la voir elle, si triste et si perdue... ça m'a détruit. J'imaginais qu'elle était constamment souriante depuis que les deux cinglés qui me servaient de cousins n'étaient plus là pour lui faire du mal mais ce n'était pas le cas. Elle souffrait. Énormément. Et je savais, et je sais encore que de me voir en prison à cause de tout ça l'a blessée. Elle s'en voulait et s'en veut peut-être encore. Pourquoi ? Elle ne voulait pas que je tente quoique ce soit qui m'enverrait directement en taule.
Mais jamais je n'aurais pu rester les bras croisés en sachant ce qu'elle vivait. Jamais.
Mais je m'en veux. Je sais que je lui ai fait du mal. Je me déteste pour ça probablement autant que Juliet me déteste. Je ferai tout ce qu'il faut pour me rattraper. Même si ça signifie m'effacer pour qu'elle soit heureuse.
Des bruits de pas sur le parquet me sortent de mes pensées et Juliet arrive dans le salon duquel elle ouvre les rideaux en grand, sans se soucier de savoir si je dors encore. Le soleil inonde la pièce et me vrille les rétines.
- Bordel, Juliet ! Grognai-je en plaçant mon bras tatoué en travers de mon visage
- Lève ton cul, gros naze.
Ok. Elle m'en veut encore pour hier soir.
À contre cœur, je repousse les draps, jette l'oreiller à l'autre bout du canapé et m'assieds sur le bord de celui-ci. Les pieds arrimés au sol, les coudes sur les genoux et la tête dans les mains, je me dis que je ne boirais plus jamais autant que la veille.
- T'as dix minutes pour avaler un café, prendre une douche et t'habiller. Lance Juliet depuis la cuisine
- Vingt. Tentai-je
- Quinze. Et pas la peine d'argumenter plus. Dépêche toi, abruti.
D'un mouvement je me lève et me dirige vers la salle de bain. Rendu dans celle-ci, je me débarrasse de mon caleçon et rentre dans la douche où j'allume aussitôt l'eau. Je regrette mon choix quand l'eau froide me surprends et lâche un couinement peu viril.
- Bien fait ! Hurle Juliet morte de rire depuis l'extérieur
- Arrête de gueuler bébé. Grogne Roman
L'eau devient enfin chaude et je me lave rapidement, essayant de ne pas écouter les deux abrutis qui s'engueulent dès le matin. Je ressors de la salle de bain, une serviette autour de la taille et attrape un caleçon que j'enfile rapidement après avoir laissé la serviette tombée sur le parquet.
- Tu penseras à la mettre au sale, espèce de nudiste. Rit Juliet
- Je sais que j'ai un beau cul, mais ça m'arrangerai si t'évitait de me mater. Grognai-je en me retournant. Il reste du café ?
- Je te prépare ça, termine de t'habiller.
Je souffle, attrape un t-shirt noir et un Jean brut appartenant sans doute à Roman et les enfile prestement. Sur le sol à au moins un mètre du canapé je récupère mon cellulaire et vérifie que je n'ai pas inquiète Jenks en ne rentrant pas la veille.
Ah bah si, cinq messages et autant d'appels. Je les lis vite fait et le dernier m'interpelle : « Ty nous as dit où tu étais t'as de la chance ! Préviens quand tu rentres. Préviens aussi la prochaine fois que tu découches, et bonne chance pour aujourd'hui. »
Je fronce les sourcils, Pourquoi elle me souhaite bonne chance ? Pourquoi est-ce que j'ai besoin de chance ? Je balance le portable sur le canapé et rejoins la cuisine où Roman est entrain de rendre dingue sa Juliet en l'embrassant dans le cou. J'attrape ma tasse en levant les yeux au ciel et ajouté du sucre puis du lait, chope une cuiller et sors de la pièce direction le balcon en attrapant le reste de mon paquet de cigarette et un briquet.
Adossé à la rembarde, je contemple la ville qui s'étend devant moi. Ce n'est pas les beaux quartiers où j'ai séjourné pendant une année mais ce n'est pas non plus le genre de quartier malfamé où il ne vaut mieux pas sortir une fois la nuit tombée. C'est un quartier simple, à la fois dynamique et calme, je crois que ça me plairait assez d'y vivre. J'allume prestement une clope et tire une bouffée.
En parlant de ça, mes pensées dérives inexorablement vers ma petites intello, je croyais qu'elle avait déménagée, que sa mère et elle avaient prit la poudre d'escampette pour partir loin d'ici, loin de tout les mauvais souvenirs et surtout loin de moi. Seulement, Jenks m'a bien menti sur ce coup. D'après ce que j'ai pu comprendre dernièrement, Peyton voulait absolument partir de cette maison où elle a grandit mais sa mère le refusait. Pour elle, s'était comme tourner le dos à ses problèmes mais ce n'était pas elle qui a vécu tant de choses horribles dans cette foutue baraque. Je comprends pourquoi ma petite intello est partie sans un mot pour la fac.
- On y va ! Hurle Juliet
Je soupire, tire une dernière taffe sur ma clope et avale mon café d'un trait.
Dans la voiture, je boucle ma ceinture rapidement sous le regard noir de Juliet, oups. Elle n'a toujours pas digéré la fois où je lui ai dit qu'elle était la pire conductrice que la Terre ait connue. Elle démarre, pousse le volume de la radio au maximum et part en vitesse. Tant mieux, je n'avais pas envie de parler. Je ne sais toujours pas où on va et honnêtement je m'en fous. La veille elle m'a bien prit la tête au sujet de ma petite intello et l'envie de l'envoyer chier à été forte bien que j'ai fait de mon mieux pour la contenir. Surtout vis à vis de Roman.
•••
- Mais... ?
- T'es complètement débiles ?! Je croyais que tu devais plus l'approcher putain ! Souffle-t-elle sèchement
Je me frotte une nouvelle fois le crâne et lui jette un regard noir.
- Je voulais juste m'excuser. C'est pas ce que tu voulais !? Dis-je en poussant la porte de la cage d'escalier
- Pas de cette façon ! Et l'ascenseur est par là.
Je secoue la tête et descend les marchés une à une, d'ici qu'ils descendent j'aurais entamée une cigarette. Elle m'a soulé et je sens que ça va continuer dès qu'elle va pousser la double porte en bois vernis.
La clope s'embrase et la fumée s'envole doucement autour de mon visage. Je tourne en rond, tel un lion en cage et hésite quelques secondes à partir devant, quitte à ne pas rentrer chez eux comme ce qui est prévu depuis deux heures et filer chez Jenks. Ou chez Ty.
- Oh tu vas où ?! La voiture est à droite.
Je lève exagérément les yeux au ciel et grimpe dans la caisse pourrie de Juliet tandis que Roman prends le volant, discrètement je soupire de soulagement ce qui me vaut un regard rieur de Roman et noir de sa meuf.
- Tu lui a fais du mal Audric. Elle commence à peine à s'en remettre. Va pas tout chambouler juste parce que t'es un putain d'égoïste. Lance Juliet a peine ai-je claqué la porte à l'arrivée devant leur immeuble
Je fais volte face violemment et manque de percuter Juliet qui me fusille du regard.
- Égoïste ? Moi ? T'es sérieuse là ?
Je marque un temps de pause en la fixant et réalise qu'elle est réellement sérieuse. La garce !
- Si j'étais égoïste j'aurais pas mît ma vie en danger pour sauver la sienne. Si j'étais égoïste j'aurais pas passer deux ans de ma vie pour avoir tué quelqu'un pour sauver la sienne. Si j'étais égoïste je n'aurais jamais insisté, hurler pour qu'elle ne revienne plus jamais me voir dans cet endroit maudit ! T'as beau dire ou penser ce que tu veux Juliet, j'aime Peyton. Du plus profond de moi, j'en suis éperdument amoureux et c'est à cause de tout ça qu'on en est là maintenant. Je suis égoïste seulement par le fait de l'aimer à un point que je donnerai ma vie pour elle et tu sais quoi ? C'est ce que j'ai fait dans un sens. Mais jamais, ne dit plus jamais que je suis égoïste parce que je lui ai fait sciemment du mal, parce que crois-moi, je m'en suis fait autant voire plus en la quittant.
Je souffle et part dans l'autre sens en allumant rageusement une cigarette. Elle m'énerve ! Ok j'ai fait du mal à ma petite intello mais bordel, j'ai vécu l'enfer dans cette foutue prison. Il n'y a que Jenks et Jake qui savent ce qu'ai vécu là bas et c'est déjà beaucoup trop de monde.
- Eh mec, revient.
- Lâche-moi Roman. Je vais chez Ty.
- Génial, sauf qu'il habite plus vraiment par là. Allez, ajoute-il après un moment de silence, ramènes ton cul à l'appart, je te paie une bière.
- Tu diras à ta meuf de se calmer.
- J'te promet rien, j'ai quand même envie de baiser ce soir. Rit Roman
- Tocard... soufflai-je en riant
•••
- Oh tête de noeud, on est arrivés.
Je lève la tête vers le bâtiment qui se dresse devant nous et fronce les sourcils. C'est quoi ce putain de délire ? Qu'est-ce qu'on fiche ici ?
- Tu m'expliques ?
Hello mes petits chatons !
Je profites d'une journée en train pour vous poster des suites, je suis trop gentille n'est-ce pas...
Que dire de ce chapitre... Audric s'en veut beaucoup, Juliet lui en veut beaucoup... et vous ? Qu'en pensez-vous ? Apres tout les deux n'ont pas tord...
Vous pensez que Juliet emmènes Audric où et pour quelles raisons ?
Des idées pour la suite ?
A très vite ! ❤️😘
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