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Je traverse la chambre de Peyton et ouvre la porte à la volée. Maintenant, les bruits sont encore plus clairs et il est évident que ce sont des bruits de luttes.

- Arrêtez ! Mais arrêtez, bon...

Je m'arrête un quart de seconde en entendant la voix de Nick qui s'interrompt brusquement. Je ne sais pas ce qui se passe exactement mais il faut que je me dépêche. Tournant la tête de gauche à droite, je cherche rapidement l'escalier des yeux puis cours dans sa direction. Descendant les marches deux à deux, je peux entendre à présent Peyton en train de pleurer. Ce bruit me déchire le bide, putain !

Arrivé en bas des marches, je me précipite vers là sources du bruit : le séjour. Ce que je vois en y arrivant me glace le sang. Ma petite intello est par terre en train de ramper, le visage en sang.

- Eh ! Lançai-Je alors qu'un gars brun s'approche d'elle l'air menaçant

Il tourne vivement la tête vers moi, et un sourire étire son visage que je reconnaît aussitôt, malgré la longue cicatrice qui s'étire de haut en bas. Je ferme les yeux brièvement alors qu'il ouvre à nouveau la bouche :

- On a de la visite on dirait...

Je me précipite vers lui pour lui faire avaler son sourire à la con mais suis vivement tiré en arrière. Un poing rentre en contact avec mon visage et je m'aperçoit qu'ils sont deux, ces enflures ! Les fameux cousins, donc. Je réagit aussitôt et le frappe. Mon regard atterrit quelques secondes sur Nick, attaché dans un coin de la pièce, le visage amoché, les yeux rivés sur nous alors qu'il essaie de se défaire de ses liens.

Putain mais c'est quoi ce bordel ?!

Je grogne alors qu'un autre coup me fait perdre l'équilibre et tombe à la renverse sur le sol carrelé. Outch, ça fait un mal de chien ! Aussitôt, le mec se jette sur moi et le roue de coup, j'entoure mes jambes sur hanches et nous fait basculer pour que je me retrouve au dessus. Ni une ni deux, je frappe. Encore et encore, je frappe son visage. Mes poings me font mal mais ça n'a aucune importance.

Je finis par me relever et serre les poings en avançant vers l'autre. Je remarque qu'il me fixe toujours avec son putain de sourire tout en tenant la petite intello fermement par Le Bras. Je m'aperçois que son nez est de travers mais reconnaît quand même qu'on a de la ressemblance physique.

- Lâche-là !

- Même pas en rêve, Audric... s'amuse-t-il

- Espèce de connard !!

Je me retourne en entendant hurler l'autre type qui se rue sur moi, je n'ai pas le temps de réagir que c'est à mon tour d'être au sol, le visage roué de coups.

- Tu vois, lance l'autre en tenant toujours Peyton. L'autre fois, tu m'a défiguré à la salle de Stan...

Alors c'est ça, il me fait payer le jour où j'me suis emporté comme un connard alors que je venais d'arriver dans ce quartier... je pousse un hurlement et arrive à me défaire de l'emprise du plus petit gars. Sans plus attendre, je m'acharne sur lui, sans état d'âme je le frappe encore et encore, toujours plus fort. J'entends beaucoup de choses craquer, peut-être mes doigts, aucune idée.

A bout, je me relève et le termine à coup de pied quand je suis vivement tiré en arrière par le col alors que Peyton pousse un hurlement de terreur.

- Non ! Non ! Je t'en pris, Alaric ! Hurle ma petite intello alors que je me retrouve plaqué contre le mur, une arme pointé sur moi.

- La ferme, toi !! Hurle le dénommé Alaric en lui mettant une énorme baffe

Je bouge aussitôt, mais je me retrouve encore nez à nez avec le flingue alors que Peyton me hurle de ne rien faire.

- Écoutes ta petite chérie, Audric. Ethan, debout. Oh... Ethan !

Il se baisse tout en me maintenant en joue et tâte le poignet de son frère à la recherche d'un pouls.
Il se passe la main sur le visage et se pince l'arrête du nez avant de me regarder froidement.

- T'as d'la chance le tatoué.

- Pourquoi tu fais ça ?! Demandai-je en essayant de ne pas bouger

Peyton est toujours debout contre lui, le visage inondé de larmes. Je sais pas pourquoi j'ai posé cette putain de question parce que je sais déjà la réponse.

- Tu t'es acharné sur moi à la salle... c'était pas très gentil ça, Audric. Au début, j'ai mis ça sur le compte de ton passé familiale, hein cousin...

Je fronce les sourcils, il savait ce connard !
Dans le coin de la pièce, Nick a arrêté de gesticuler pour nous regarder tour à tour, manifestement le seul à ne pas être au courant de nos liens familiaux.

- Je...

- Ta gueule ! Abois Alaric en serrant encore plus ma petite intello contre lui

- Laisse-la partir ! Ordonnai-je

- Tu vas la fermer oui ? Tu veux savoir le pourquoi du comment ?! Tu te tais !

Je serre les poings mais attends néanmoins qu'il parle, peut-être qu'il relâchera la pression sur Peyton et qu'elle pourra s'enfuir...

- J'ai commencé à te suivre, j'voulais te faire payer ma cicatrice. Mais très vite j'ai remarqué la jolie Peyton... quoi de pire pour un mec dans ton genre que de s'en prendre à sa petite amie ?

- Espèce d'enfoiré ! Hurlai-je en fonçant sur lui

Rapidement, il lâche Peyton qui court se réfugier près de Nick, je crois qu'elle essaie de le libérer. Le flingue tombe dans un bruit d'acier contre le carrelage et d'un coup de pied, je l'écarte d'Alaric avant de grimacer après un violent coup de pied dans le ventre. Je réagit aussitôt et contre attaque, la rage est immense et mes coups sont violents.

Il ne se laisse pas faire, je crois qu'il s'est entraîné depuis notre premier combat chez Stan. Ma vue est brouillée, j'ai du sang sur les mains, sur le visage, mon corps me fait mal mais je continue de me battre. Pour elle.

Alaric tombe au sol et me jette sur lui pour continuer de le frapper. Je ne fais pas attention au martèlement de pas dans les escaliers, ni aux hurlements de Peyton à chaque fois que je reçois un coup. Je ne suis que rage, je ne vois rien d'autre que ce connard qui a osé s'en prendre à ma petite intello.

- Audric !

Maman...

Je relève la tête vivement, Jenks se tient là, le visage horrifié probablement à cause de la scène d'horreur qui se déroule sous ses yeux, Jake est là aussi, je vois qu'il maintient sa femme par la taille alors qu'elle se débat pour venir vers moi. Alaric profite de se moment pour me donner une droite qui me fait basculer sur le sol. Pendant un instant, je ne vois plus, je n'entends plus rien. Tout est noir autour du moi.

Puis soudain, des sirènes de police me parviennent. Mes yeux s'ouvre et je peux apercevoir Alaric, tenant debout difficilement près de son frère toujours allongé sur le sol, le visage tuméfié. Plus un bruit mise à part les sirènes dont le son se rapproche.

Alaric tends son bras au bout duquel se trouve le pistolet, je ne respire plus, je tourne vivement la tête sur le côté, ce n'est pas ma petite intello qu'il vise, mais bien Jake et Karen. Un sourire étire son visage alors qu'il leur balance de ne pas bouger. Évidement, Jenks continue de se débattre dans les bras de son mari pour se précipiter vers moi, soudainement Jake lâche prise et Karen fonce vers moi de même que Peyton pour essayer de la retenir.

La détonation me fait hurler.

C'est comme dans un film. J'ai l'impression que tout est au ralenti. Je me relève rapidement tout en ayant l'impression de ne pas avancer. Je sens mon cœur battre beaucoup trop vite que la normale, chaque battements semble résonner dans mon crâne alors que je me laisse tomber sur le sol, là où se trouve ma petite intello, baignant dans une marre de sang.

Un hurlement me parvient.
Déchirant, bouleversant.
Le mien.

La vue brouillée par les larmes et le sang, le cerveau embrouillé par la vue de ma petite amie jonchant le sol, je me jette tel un forcené sur Alaric au même instant où la porte d'entrée est envoyé contre le mur dans un bruit sourd.

- Police !

Mes larmes dévalent mes joues, mes poings frappe, mon cœur est en miette et je refuse de laisser filer le connard qui l'a tuée.

- Ne bougez plus !

Mes poings martèlent encore mon cousin qui ne se défend plus. Je hurle, de douleur, de rage, je ne sais plus qui je suis à cet instant, je n'arrive plus a penser, ni à m'arrêter.

- Audric ! Audric arrête ! Je t'en supplie !

- Ne bougez plus !!

Une détonation, un hurlement, une douleur affreuse. Le tout en à peine trente secondes. Je m'écroule sur le sol, mes battements de cœur soudainement devenus très lent, juste à côté d'elle. Ma main trouve la sienne et la serre Un instant. Je sens Jenks se jeter sur moi, elle prends mon visage dans ses mains en hurlant encore et encore mon prénom. Jake essaie de la retenir mais en vain. Dans un dernier sursaut d'énergie, je cligne des yeux, et murmure :

- Maman...

- Audric... appelez une ambulance ! Hurle-t-elle

- Éloignez-vous de lui ! Hurle un flic

- Appelez une putain d'ambulance ! Hurle Jake à son tour

Je ne vois pas ce qu'il se passe mais j'imagine qui le chope par le col et le plaque violemment contre le mur, comme la fois où j'ai voulu faire le malin devant sa femme...

- Lieutenant Frederico, nous avons besoin d'une ambulance...

J'ai toujours cru que la mort s'accompagnait d'un râle de souffrance atroce, d'un éclat de lumière et du film entier de notre vie. Merci les séries, les films et les bouquins ! Mais j'aurais jamais cru que ma mort serait accompagné d'hurlement, de sang, de flics, de ceux qui ont été ma plus proche famille et de ma petite amie.

Je me souviens encore de la première fois que je l'ai vue, des pensées qui m'ont traversées l'esprit, à quel point je l'ai trouvée belle, de son air buté et de son regard aux couleurs bizarres qui m'a de suite envoûté. Je me souviens également du regard condescendant qu'elle m'a jeté à la vue de tout les tatouages qui recouvrent ma peau, du sourire narquois qu'elle a eu lorsque j'ai crispé mes doigts. Je me souviens aussi de la première fois où elle a daigné m'adresser la parole et du frisson qui l'a parcourue à l'instant même où ma main a effleurée la sienne.

« Ne me touche pas. » avait-elle soufflée entre ses dents

J'me souvient que c'est à partir de ce moment là que je n'ai pas arrêté de la faire chier. A ce moment là, que mine de rien on s'est rapprochés...

Audric Baker

Dissertation sur Roméo & Juliette

Au début, je ne comprenais pas comment ces deux là avait pu tomber amoureux l'un de l'autre comme ça, aussi soudainement qu'un orage peut éclater lors d'une journée ensoleillée. Mais lorsque je regarde ma copine, je comprends comment d'un simple regard ils ont pu passer d'ennemis jurés à des amoureux fous.

Il me restait à comprendre comment ils ont pu en arriver au point de mourir pour l'autre. S'engager dans une relation c'est déjà dur, le mariage ou un bébé par exemple. Alors se donner la mort pour l'autre ? J'croyais que personne ne pouvait le faire par amour.

Mais là encore j'ai compris. L'amour nous fait faire des trucs stupides, comme faire un pari débile avec une petite intello lors d'une soirée pour avoir un baiser et finir dans une piscine alors qu'on ne sait pas nager. C'est mon cas.

Quand je repense à tout ce que j'ai pu faire pour protéger ma copine, toutes les conneries que j'aie fait pour la faire rire ou même toutes les fois où j'ai été inutilement jaloux... ouais, j'suis sûr que je serais prêt à donner ma vie si cela lui permettrai d'avoir ne serait-ce qu'une minute de plus dans ce monde de fou.

C'est peut-être idiot, mais pour vraiment comprendre le lien étrange qui unit Roméo à Juliette, j'crois qu'il faut aimer quelqu'un autant qu'ils s'aimait eux. Comme un fou. Sans limite. Donner son cœur sans avoir peur de ne jamais recevoir en retour.

Je peux dire que ces deux là s'aimaient plus que tout autre chose. Leur amour a permit aux deux familles ennemies de faire enfin la paix après tant d'années de guerre. Et j'peux dire aussi que pour un bouquin que je pensais totalement niais, finalement, il est bien plus que ça.

Alors, ce n'est peut être pas la dissertation que vous attendiez mais honnêtement, j'ai compris ce que ce vieux Shakespeare a voulu démontrer : que l'amour est plus fort que tout. Qu'il fait surmonter tout. Qu'il répare tout. Et qu'avec la bonne personne, il est merveilleux.

Ou alors, je me suis totalement planté et tout ce qu'il a voulu montré c'est qu'en s'emballant beaucoup trop vite on peut se retrouver mort au côté de sa petite amie, devant nos deux familles qui finissent par ériger une statue à nos effigie et se réconcilier.

•••

Hello mes petits chats, désolée pour ce chapitre ultra triste, j'en conviens... en tout cas j'espère qu'il vous a plu !

On se retrouve mercredi pour la suite ?

La bise 💋

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