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« LE PRINCE. - Cette matinée apporte avec elle une paix sinistre, le soleil se voile la face de douleur. Partons pour causer encore de ces tristes choses. Il y aura des graciés et des punis. Car jamais aventure ne fut plus douloureuse que celle de Juliette et de son Roméo. »
Roméo & Juliette

Quelques jours sont passés, ça devient de plus en plus compliqué de voir ma petite intello. Sa mère la flic sans arrêt et constatant qu'on échangeait des textos, elle lui a carrément supprimé son téléphone. Du grand n'importe quoi. Heureusement, Juliet lui a filé son ancien cellulaire, trop pratique.

En tout cas, bonne nouvelle : si jamais la mère WhiteHill décide de ne pas payer les études de sa fille, moi, je le pourrais, enfin une partie. J'ai remporté pas mal de fric avec le combat de Stan l'autre jour et bon dieu, ça fait du bien au moral !

- Audric, t'as vu Peyton aujourd'hui ?

Je secoue négativement la tête puis assure que c'est la vérité devant le regard soupçonneux de Jenks.

- T'es vraiment sûr ?! Insiste-t-elle

- Bah oui. J'suis pas con a ce point, non plus. Dis-je sèchement en refermant le bouquin

Je le balance sur le comptoir de la cuisine et me lève, mon paquet de cigarette en main.
Arrive sur la terrasse, je retire mon t-shirt et m'allonge sur un transat avant d'allumer ma clope.

- Depuis quand tu lis Shakespeare ? Lance Karen depuis la maison en agitant le livre

- C'est le bahut. Et Peyton m'a forcé pour que je fasse ce foutu devoir. J'ajoute devant son regard insistant

Elle éclate de rire et me lance que « la voisine me tient par les couilles. »

- Maman ! Ton langage ! S'exclame Ben

Je souris, depuis le temps qu'elle le fait chier avec les insultes... bien fait !

- Finis tes céréales, avant de faire le malin petit monstre.

Je lève les yeux au ciel, parfois je me dis que le gamin va vraiment en chier avec une mère pareille...

- Et toi, tatooboy, termine cette foutue pièce.

Sur ces mots, elle me balance presque le bouquin au visage avant de tourner les talons et d'aller commencer à préparer le dîner.

•••

La tête blonde de Jenks se fraie un chemin entre la porte et le chambranle puis elle me demande si elle peut entrer. D'un hochement de tête, j'accepte et la regarde traverser ma chambre l'air nerveuse.

- J'ai parlé à Nick, dit-elle finalement

- Euh... de moi ?

- Non, pas encore. Mais j'ai émis l'hypothèse qu'il se passait quelque chose chez eux avec Peyton.

- Il a dit quoi ? Demandai-je plus sèchement que je le voulais

- Que ça ne pouvait pas être possible, pas ses enfants etc...

- Mais c'est du mytho ça ! Hurlai-je presque. J'ai vus ces bleus putain ! Elle était sur le point de chialer quand j'ai capté que c'était eux !

- Je sais...

- On peut pas la laisser là-bas, Jenks...

- Et tu veux faire quoi ?! L'enlever peut-être ?

Elle secoue la tête et me dit de me calmer puis me demande si j'ai des nouvelles. Je réponds par la négative, mais connaissant Peyton, elle obéit scrupuleusement à sa mère et m'évite le plus possible. On a décidé d'être plus que discret le week-end, même si c'est dur.

J'attends que Karen soit partit et attrape mon téléphone puis compose le numéro de Peyton rapidement puis le porte à mon oreille. La tonalité me rend dingue mais j'attends patiemment jusqu'à tomber sur le répondeur.

- Bébé, c'est moi... Appelle moi, dis moi que tout vas bien chez toi... ça me rends dingue...

On avait dit qu'on s'envoyait des sms, au moins histoire que je saches que tout va bien... Au début, je voulais même pas qu'elle reste tout un week-end chez elle, la semaine apparement les enfants de Nick ne sont pas là mais il n'est pas rare qu'ils soient présent le week-end. Mais ma petite intello m'a convaincue quand elle m'a dit que Nolan devait passer voir leur mère et surtout qu'elle le mettrait au courant de tout l'histoire. Cette fois, j'en suis persuadé, il l'a croira.

Les heures passent mais toujours aucune nouvelle de ma petite intello. Je reste allongé dans mon lit comme un idiot, le téléphone dans ma main a attendre qu'il daigne enfin s'éclairer pour m'annoncer l'arrivée d'un nouveau message. Mais rien. Aucune nouvelle. Certains dirait que tout va bien mais je ne sais pas pourquoi, je ne le sens pas.

Déterminé à savoir si elle va bien, j'ouvre ma baie vitrée et me rends sur le balcon puis grimpe dans l'arbre. Elle est dans sa chambre, penchée sur son bureau, ses lunettes sur le nez. Tout va bien et maintenant je me sens stupide. D'un coup, elle relève la tête et plonge son regard bizarre sur moi. Un sourire étire lentement ses lèvres et doucement, prudemment, elle me rejoins et ouvre sa fenêtre puis elle s'accoude sur le rebord.

- Ça ne vas pas ?

- Si... je fronce les sourcils puis poursuis : je m'inquiétai.

Elle sourit encore plus et sa main vient effleurer la joue. Puis, elle se hisse sur la pointe des pieds et m'embrasse délicatement.

- Tu n'as pas à t'en faire, murmure-t-elle. Il n'y a que Nick ce soir.

- Tu me laisses entrer ? Demandai-je

Elle penche la tête sur le côté et après un petit hochement de tête, s'écarte lentement pour me laisser de la place afin de rentrer dans sa chambre.
Mes yeux parcours la pièce de droite à gauche. Les murs sont blancs ornés de quelques Polaroïds desquelles je m'approche pour découvrir ses amies et elle faisant la grimace, probablement en soirée au vue des gobelets rouge et bleu dans leurs mains.
Quelques mots et parfois des phrases ont été écrites sur le mur derrière son lit, là encore je m'approches pour les déchiffrer.

J'arrive à reconnaître des paroles de chansons, pour la plupart des chansons d'amour ainsi que des phrases tirées de Roméo et Juliette. Je secoue la tête amusé. Du coin de l'œil, j'aperçois ma petite intello, les bras croisés toujours à côté de sa fenêtre qui m'observe.

- Il est où ton tiroirs à petite culotte ? Demandai-je avec mon fameux sourire à fossettes

Elle lève les yeux au ciel en me traitant d'obsédé puis en deux enjambées me rejoins. Sa main trouve sa place sur mon torse, à l'endroit où palpite irrégulièrement mon cœur d'abruti. Ses yeux se plongent dans les miens et sa langue vient délicatement lécher sa lèvre inférieure. Ma bouche vient aussitôt s'écraser sur la sienne avec force. Ce baiser n'a rien de romantique ou de sensuel. Non, putain il est juste sauvage et incroyablement bon.

Je la soulève d'un coup et ses jambes viennent comme par réflexe s'enrouler autour de mes hanches, mes mains quant à elles ont trouvées refuge sous ses fesses et d'un pas, je la plaque contre le mur près de son lit, là où elle a écrit un passage que je n'ai apparemment pas encore lue.

Mon front contre le sien, je la laisse redescendre sur le sol et soupire d'aise lorsque ses bras s'enroulent autour de moi pour me garder près d'elle un peu plus longtemps. Au bout de quelques minutes cependant, je m'écarte doucement d'elle, il faut que je rentre.

- Je t'aime... murmuré-je en embrassant une dernière fois ma petite intello

- Plus que les étoiles... elle sourit et me pousse du plat de la main vers sa fenêtre

Allongé dans mon lit, les yeux rivés sur mon bouquin, je termine la pièce les larmes aux yeux. Finalement, la prof avait raison : Roméo & Juliette est incontestablement la plus belle histoire d'amour du monde.
Je referme le livre doucement et le pose sur ma table de chevet tout en réfléchissant. Le devoir est à rendre dans deux jours. J'attrape une feuille, un crayon à papier et inscrit mon nom puis porte le crayon à mes lèvres tout en essayant de trouver comment écrire ce que j'ai ressenti en lisant cette pièce.

•••

Des bruits de verres qui se brisent se font entendre, l'air frais me fait comprendre que j'aie laissé la baie vitrée ouverte, je jette un œil à mon téléphone : 02h37.

C'est quoi ce bordel.

Une insulte fuse, suivit d'un hurlement et d'un nouveau bruit de bris de verre. Je me lève d'un coup, et ouvre la porte de ma chambre le cœur battant beaucoup trop vite mais la maison est calme. Mon cerveau semble enfin se mettre en route alors qu'un hurlement me déchire le bide.
Aussitôt, je claque la porte et file vers la baie vitrée en courant.

- Audric ! C'est quoi ce bruit ?

Je tourne vivement la tête alors que les bruits s'intensifient de l'autre côté. Ben se tient là, au milieu de la pièce, son pyjama Pokémon sur le dos et son ours en peluche bien serré contre lui. Mon cœur d'enfoiré se comprime lorsque je m'aperçois qu'il a les larmes aux yeux, qu'il flippe. J'hésite un court instant avant de courir à travers la pièce et de tomber à genoux devant lui.

- Va chercher Jake et ta mère, d'accord ?! Dis leurs que je suis chez Peyton et que c'est urgent. Tu en es capable Ben ?

Le gosse hoche la tête et file aussitôt dans la salle de bain pour rejoindre sa chambre. Quant à moi, je fonce à nouveau sur le balcon, attrapant au passage mon téléphone depuis lequel je compose rapidement le numéro des urgences avant de grimper dans l'arbre.

Hello mes chatons,

Je sens que je vais me faire atomiser pour avoir coupé juste à ce moment là pas vrai ?

Vous inquiétez pas, le prochain sera bien assez long et je sens que vous allez avoir du mal à le lire...

Moi sadique ? Noooon

Bref, je sais pas vous mais j'ai bien aimé les petits moments entre Jenks et Audric. Ils sont choux.

Et que dire du moment entre notre boxeur et sa petite intello dans la chambre de cette dernière...

Quant à cette fin ben... je suppose que vous avez pleins d'idées pour la suite !

On se dit à lundi ? 💋

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