4.1 un retard imprévu....
Note: étant donné que ce chapitre est long, j'ai décidé de le diviser à deux... et la photo d'illustration est le fameux bus "transco" que notre cher olivier prend pour le boulot.
Sur ce, bonne lecture !!!
Mel_✍
Paul m'avait prêté son roman pour que je lise la fin, c'est ainsi que j'ai passé toute la nuit à lire les aventures de Jeanne et Paul, vers trois heures passées. j'ai fini la lecture un peu déçu de la mort de Paul et du comment Jeanne s'est retournée contre le mec avec qui elle prenait plaisir de faire l'amour. Les femmes, qu'est-ce qu'elles peuvent être détestable!! Mais je n'avais plus aucune force à réfléchir dessus, je me suis emporter dans un sommeil si profond que je n'ai entendu le réveil matinal.
Lorsque j'ai ouvert les yeux, je constate les rayons du soleil pénétrer dans ma chambre d'hôtel en fracas, m'annonçant que le jour s'était levé bien assez longtemps. Je tâte ma main sous l'oreiller à la recherche de mon téléphone, que je n'ai pu retrouver. Je dépieute pour le chercher consciemment durant quelques longues secondes avant de le retrouver sous le lit. Je me suis demandé comment était-il arrivé là.
Je l'allume et constate qu'il est exactement neuf heures passées de vingt-deux minutes.
_ comment est-ce que je n'ai pu entendre le réveil ? _ me suis-je demandé
Je me dépêche de se barbouiller et brosser les dents, je ne peux pas m'aventurer sous la douche à attendre derrière la queue, je suis en retard. Je remets la chemise bleue foncée que j'avais porté hier et le pantalon jeans avant de déguerpir du gourbi pour l'arrêt de bus. Je prends l'argent de ticket dans la main et les autres espèces; je les glisse dans ma poche avec mon téléphone et ma carte de laissez-passer.
Ça n'était pas assez dur de chopper le bus aujourd'hui, mais je n'ai pu trouver une place assise, du coup je me suis contenté de s'entasser dans la foule debout à tenir la barre de soutien.
Mon téléphone vibre dans ma poche, je le sors et répond sur l'appel de Rebecca.
<< _ t'es où ? M'acueille-t-elle en décrochant
_ je suis dans le bus pour chez Paul, j'y serai dans vingt-cinq minutes, j'ai eu un léger retard pour se réveiller.
_ ça fait trois jours depuis que tu as commencé à travailler, et deux fois que tu ne respectes pas l'heure d'arriver, et pour ta défense ; tu me dis que tu as beaucoup dormi, maintenant je dois commencer à te réveiller chaque matin pour aller au travail?? Me gronde-t-elle
_ ne t'emporte pas comme ça, Rebecca, je suis en route, j'ai...
_ ne m'appelle pas Rebecca, je suis ta patronne, appelle-moi à ce titre compris? _ me coupe-t-elle la parole _ et si tu termine ton boulot le soir, tu passes à TLAL, nous devrons avoir une discussion sérieuse, compris??
_ d'accord pa-tronne, ai-je marmonné avec difficulté avant qu'elle raccroche >>
Je consulte le téléphone et lâche contre lui, un soupire exaspérant.
_ waouh! _ s'écria un homme derrière moi _ c'est téléphone existe toujours ? Façon j'aimais ça, tu me permets de voir? Me demande-t-il
Je lui lance un regard noir sans répondre avant de remettre le téléphone dans ma poche.
Le trajet continue dans le calme jusqu'à l'arrêt, je descend et entreprend ma marche jusqu'à la concession.
•••
_ votre laissez-passer, me demande l'un des brigadiers que je n'avais encore jamais vu
Je mets ma main dans la poche, et je ne trouve rien, ni mon téléphone, ni la carte, ni mon argent, à la place, quand je mets ma main dans la poche, elle sort vers un trou dehors.
_ putain! Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je vérifie dans les autres poches, elles sont intacte, mais il n'y a rien dedans, on m'a volé! Ai-je pensé en mettant les mains dans ma tête.
Le brigadier avait détourné son attention de moi, pour laissez-passer un véhicule, il finit et revient vers moi.
_ votre laissez-passer ? Me répète-t-il
_ écoutez ! J'ai été victime d'un vol dans le bus sûrement, je viens à peine de le constater, on m'a déchiré la poche; mon argent, mon téléphone et mon laisser-passer était là, je ne les retrouve plus, ai-je expliqué en lui montrant la poche trouée.
_ maintenant tu veux que je fasse quoi? _ me demande-t-il sans intérêt
_ enfaite, je travaille pour Paul... Commencé-je avant de me planter, je viens de me rendre compte que je ne connais pas son nom de famille_ enfaite, Paul c'est un vieux blanc qui habite au numéro neuf-cent-quatre, la porte bleue, il vit avec le docteur Marcel, je devrais être là depuis neuf heurs mais j'ai eu du retard, si tu veux, on peux aller là bas, Paul va te confirmer que je travaille pour lui.
_ retourne d'où tu viens si tu n'as pas de laissez-passer. Dit-il avant de s'éloigner.
Je suis resté là plusieurs minutes à tenter de le convaincre de me laissez-passer, mais il a catégoriquement refusé, jusqu'au point de me menacer de m'arrêter.
J'ai aucun autre choix que de rentrer à TLAL pour que Rebecca m'aide à passer. Je vais me faire scier par sa gueule.
En sortant vers la route principale, je me suis rendu compte que je ne savais pas où se situe TLAL en marchant.
Je suis allé vers les arrêts de bus qui vont en cette direction, et j'ai essayé de discuter avec quelques receveurs en leur demandant s'il pouvait bien m'emmener là bas, et attendre que j'entre à l'intérieur prendre l'argent pour payer. Eux tous, ont refusé. Les autres m'ont même insulté.
J'ai essayé de demander l'argent aux gens dans la rue pour me payer le transport qui était à mille francs à cette heure-là, mais personne n'a voulu me donner.
Au final, j'ai trouvé un gamin de la rue qui a accepté de m'accompagner jusqu'à destination à pieds car disait-il : je connais l'endroit où tu veux aller, je peux t'accompagner à pieds, ça n'est pas très loin.
Nous avons marché en discutant comme des amis, je lui ai expliqué ma matinée avec ses hauts et ses bas.
_ ouf! Tu n'as pas de chance toi alors, tu penses que cette patronne va te chasser ? Me demande-t-il
_ je n'en sais rien, je ne l'espère pas, mais si ça arrive, je n'aurai aucun choix que d'accepter.
_ je suis désolé ! _ s'excuse-t-il _ J'ai plusieurs fois fais aux gens, ce qu'on t'a fait juste pour avoir de quoi manger. En te voyant te plaindre ainsi sur ce que tu risques de perdre à cause de ça, me blesse. Se confesse-t-il
_ pourquoi voler quand tu peux travailler ?
_ parce que c'est plus facile, même si parfois quand on nous attrape, nous passons au baston... _ il suspend sa phrase en l'air _ d'autre fois je ne sais vraiment pas pourquoi je vole, j'ai plusieurs fois juré d'arrêter mais, quand l'occasion se présente, je le refais et dés que je vole, l'envie de le refaire se fructifie, je crois que je suis envoûté. Finit-il
_ je te comprend juste parce que, il m'arrive à moi aussi de croire que je suis envoûté, je ne fais jamais des bonnes choses, par exemple, quand je suis rentré du village pour ma province, je n'avais que vingt ans à l'époque, et j'étais rentré avec des gros sac de braises que j'avais passé des mois à préparer grâce au champs de mon grand père. Je suis allé vendre ces braises vers la frontière aux acheteurs qui partaient à la capitale, ces gens m'ont payé mes marchandises à coût sûr, je suis rentré en province avec beaucoup d'argents pour ouvrir une affaire, mais au bout de quelques mois, j'ai perdu tout l'argent et je suis retourné à zéro.
Il reste accroché au bout de mes lèvres, chemin faisant, écoutant calmement mes récits sur ma vie.
_ il y a un mois de cela, au début de cette année, j'ai gagné quinze milles dollars dans un tombola pour les fêtes de fin d'année, j'ai gaspillé cet argent comme s'il y avait un robinet qui jaillissait l'argent à l'infini, et voici que tout cet argent est fini jusqu'au dernier centime, j'en ai rien accompli d'important et maintenant, je tremble à la voix d'une jeune femme qui peut être même ma petite soeur.
Nous nous sommes faite des confessions sans jugement tout au long de notre marche jusqu'à l'arrivé. Je n'avais aucun franc à lui donner.
_ j'aurai aimé t'offrir de quoi te payer un pain, mais je n'ai strictement rien, je suis désolé ! Ai-je avoué
_ je sais mon vieux, c'est exactement parce que tu n'avais rien que je t'ai accompagné, sinon tu allais prendre un bus. Me répond-il avec un clin d'œil complice.
Je lui souris. C'est un beau jeune garçon à la peau claire malgré qu'elle est teintée par la fumée et le sable, il a des cheveux noirs bouclés et il doit faire environ un mètre soixante-cinq, et malgré son statut d'enfant de la rue, il me semble en bonne santé. Il est si aimable et les joues qui se creusent quand il sourit lui donne un air encore plus adorable qu'il l'est déjà.
Je prend mon courage à deux mains et prépare mon mental à toute sorte de reproche que Rebecca va me soumettre, puis prend l'élan vers l'entrée. Je trouve Denise derrière son bureau, en me voyant, elle lâche un " Oh " de surprise en me regardant comme si j'étais un revenant.
_ Bonjour Denise, Rebecca est là ? Ai-je dit sans aller par quatre chemins avec elle
_ d'où sors-tu ? Rebecca avait dit que tu viennes le soir, toi tu viens maintenant, elle t'appelle et tu décroches pas, après tu éteins le téléphone, elle est très furieuse après toi. Papote-t-elle
_ j'ai besoin de parler à Rebecca, s'il te plait! _ me répète-je
_ Rebecca est partit faire le travail que tu as laissé _ m'informe-t-elle _ laisse-moi l'appeler pour lui dire que tu es ici.
Je lui dis d'accord, et tourne mon regard vers la sortie où j'aperçois le gamin qui m'a accompagné entrain de faire son charme au miroir de la porte principale qui se situe de l'autre côté. Il replace sa chevelure devant son visage, ses gestes sont comme une berceuse; ils m'apaisent. Je retire mon attention vers lui que quand Denise se met à parler au téléphone avec Rebecca
_ Allô ! Reb, Olivier est ici, il....
Elle s'arrête pour l'écouter avant d'entreprendre trois tentatives de parler sans jamais rien dire, je suppose que Rebecca parle sans s'arrêter.
Elle me fait signe de s'approcher pour prendre le téléphone.
_ Allô patronne, je...
_ Où étais-tu ? Que faisais-tu ? Il est onze heures depuis que tu m'avais dit d'arriver au travail dans vingt-cinq minutes et maintenant c'est moi qui dois venir faire ton travail, tu sais combien de réunions j'ai dû annuler à cause de toi ? T'es irresponsable en vrai, je n'aurai jamais dû te faire confiance, Denise avait raison... _ admoneste-elle _ tu n'es pas digne de confiance et tu n'as aucun sens de responsabilité, je regrette de t'avoir fait confiance bêtement _ finit-elle d'une voix plus calme qu'avant
Je lance un regard sans émotion à Denise qui ne me quitte d' yeux, je ne peux pas déchiffrer ses émotions non plus, qu'est-ce que j'ai même à lui en vouloir à elle, elle a raison sur toute la ligne, je ne suis pas digne de confiance et je manque le sens de responsabilité, c'est si vrai.
_ je suis désolé Rebecca, je me suis fait voler dans le bus, quelqu'un a troué mes poches, le téléphone, le permis de passer et mon argent, tout a été emporté, j'étais arrivé à la concession quand j'ai decouvert que je n'avais plus rien dans mes poches, le brigadier m'a refusé rigoureusement l'accès, j'ai dû marché de là jusqu'ici pour rentrer en contact avec vous.
Lorsque je finis de parler, un silence pesa près de cinq secondes avant que j'entende le soupire bruyant qu'elle a émit.
_ Olivier ; tu es licencié. M'annonce-t-elle calmement
_ d'accord ! Dis-je d'un ton pareil
_ s'il te plait ! Passes le téléphone à Denise pour qu'elle te donne quelque chose sur les jours que tu as travaillé.
Après que Denise ait fini de discuter au téléphone en repondant généralement par les - hum - oui - d'accord, elle raccroche.
Elle écrit des choses dans un carnet, signe et me demande de signer à mon tour, à la fin elle me tend un billet de cinquante dollars, et me fait une confession d'adieux je suppose :
_ honnêtement, je suis désolé pour ça, je te jure que je ne te détestais pas du tout.
_ merci! Passe une bonne journée. Ai-je conclu en tournant mes talons
À la sortie je croise le petit assise sur la bordure du salon de coiffure qui se tient à côté de TLAL. En me voyant, il se relève illico en dépoussiérant son short en kaki puis passe sa main sur son polo rayé de bleu-blanc qui prend la couleur délavée. Il s'approche de moi.
_ alors? La super patronne t'a dit quoi? Me demande-t-il
_ elle m'a renvoyée, ai-je répondu
_ ouchhh! Ce n'est pas de chance pour toi mon vieux, je suis désolé ! Tu n'as pas tenté de lui demander une seconde chance ?
_ ça sert à quoi? Dis-je en trottant pour se rassoir vers où il était assise plutôt; devant le salon de coiffure, il me rejoint.
Dans un silence incertain, nous y restons plusieurs minutes à regarder le défilé de la population sur le passage piéton et des véhicules sur la chaussée. Mes pensées s'engagent dans un voyage de culpabilité. Je me demande pourquoi je ne peux pas durer dans quelque chose de bien, pourquoi quand il m'arrive une belle chose, je finis toujours par la perdre.
_ oufffff! Sifle-je
La petite tête blanche à ma droite me tapote légèrement sur l'épaule pour me calmer...
_ ça va aller mon vieux, tu sais les femmes en général sont comme ça, quand elles sont en colère; elles prennent des décisions spontanées, mais elles ne les pensent pas vraiment et ne s'y maintiennent pas quand leur courroux s'apaise. Je pense que si tu lui parles encore, elle peut revenir à sa décision et résilier ton renvoie. C'est un peu comme dans une relation amoureuse, souvent quand elle te quitte brusquement, c'est pour que tu lui cours après, à la fin elle va te pardonner et vous allez vous remettre ensemble, elle t'aime...
_ mais qu'est-ce que tu racontes toi? On est pas amoureux Rebecca et moi, c'est ma patronne, dis-je d'un air agacé..
_ je sais! C'est une métaphore pour dire qu'il y a une chance qu'elle te reprenne à nouveau si tu lui supplies, mais après ça, vous pouvez bien finir ensemble, surtout si elle n'est pas encore marié... Renchérit-il sur un ton ironique
_ enfin tu m'aide à rien sauf s'il s'agit de faire le taxi-man bénévole... Couiné-je
_ hun! Je ferai comme si je suis pas vexé, ce que je dis tient la logique, tu es juste tête de mule pour accepter facilement, dit-il en me pointant un doigt accusateur...
_ retire ton doigt ! Ai-je ordonné
_ Quoi? Ça te fait peur ?? Dit-il d'une voix amusée, il porte le doigt dans son narine qu'il racle avant de le ramener vers moi...
Je me relève sans un mot et commence à longer le passage piéton vers une destination que je n'ai encore ciblée.
_hey! Pourquoi tu t'en vas soudainement ? Je plaisantai juste pour te changer les idées.... S'écrit-il en me coursant derrière
_ vas te faire foutre ! Me suis-je écrié
Je précipite mes pas pour qu'il me rattrape pas, étant donné qu'il est encore derrière moi à me suivre. Quelques minutes plus tard, je décide de me retourner vers lui.
_ Quoi? Tu veux quoi toi ? Demandé-je en lui faisant face, les yeux furieux et les sourcils froncés
_ quoi comment ? Je te tiens compagnie, as-tu même un compagnon de route depuis que t'es là?? ... Et pour mon geste, je suis désolé, je ne voulais pas t'énerver.... S'explique-t-il
_ rentres d'où tu viens, j'ai pas besoin de me promener avec toi ! Admonesté-je
_ pas besoin ? Je croyais qu'on devenait amis... Commence-t-il
_ ami? Est-ce que j'ai ton âge ? Je ne noue pas d'amitié avec les voleurs ! Finis-je en lui adressant un doigt accusateur
_ je croyais qu'on ne jugeait pas l'autre, continue-t-il
_ je croyais que : nanana... Blablaté-je en imitant son expression. _ je vais te dire une chose mon petit: à part le fait que tu m'ais accompagné, je te remercie en passant, après ça, je m'en fout de toi, tu m'ennuie et je n'ai plus besoin de toi alors retourne dans la rue d'où tu tiens racine et fous-moi la paix! Finis-je en arborant un air victorieux de le voir avec un visage décomposé et dépouillé de tout son enthousiasme.
Je poursuis ma marche heureux qu'il ne me colle plus la semelle.
À suivre....
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