14. mon père, mon repère.
Denise avait une drôle de manière à me regarder, derrière son bureau, elle portait des verres suspendus au bout de son nez, ses lèvres teintées d'un rouge vif, pour la première fois, elle porte des vêtements assez colorés qui la rend si remarquable et intéressante.
Je lui renvoie un sourire gêné en entrant, son sourire retour ressemble à un accueil chaleureux, comme la première fois que j'ai foulé mes pieds dans ce lieu, du moins avant que j'annonce vouloir postuler pour l'offre d'emploi.
_ salut! Ai-je murmuré timidement
_ bonjour Olivier, tu vas bien? Pourquoi tu as des vêtements mouillés ?
_ c'est une longue histoire, au moins tu sais pourquoi je suis là?
_ oui oui, j'ai déjà préparé ton argent, Rebecca m'avait informé, mais pourquoi tu ne prends pas une douche avant de partir, il y a aussi tes affaires que tu as laissé l'autre fois dans la salle de bain.
Je vais sous la douche, je laisse couler sur moi un bain vite fait, et me rhabille des vêtements secs. Je reviens vers Denise que je surprend au téléphone, je patiente quelques légères minutes avant qu'elle raccroche.
_ des correspondants de Rebecca, comme elle est convalescente, c'est moi qui traite avec eux désormais. M'explique-t-elle
Je hoche la tête en enfouissant ma main gauche dans la poche de mon jean.
_ heu! D'accord, fit-elle mine de réfléchir avant de sortir le carnet, elle m'indique où je dois poser ma signature, puis me donne trois billets de cinquante dollars.
_ merci! Et bonne continuation ! Dis-je avant de tourner mes pas, mais je m'arrête quand elle m'interpelle.
_ hemm! Je voulais dire, t'es obligé de partir? Il y a toujours des offres d'emplois malgré tout, tu peux en trouver un ici, je ne vois vraiment pas pourquoi tu dois retourner en province...
_ je rentrerai ici peut-être un de ces jours, mais j'ai envie de retourner rester au côté de mon père, je suis partie précipitamment, sans recevoir sa bénédiction, du coup je voudrais refaire les choses en mieux
Elle acquisce d'un léger hochement de tête...
_ et ça m'étonne qu'on a jamais chercher à connaitre ton nom de famille, ni ta province d'origine, tu es là comme le vent, on ne sait d'où tu viens, ni où tu vas..
Je souris un peu en grattant ma tête...
_ je m'appelle Olivier Tambwe, je suis de la province de Maniema, dans le kindu...
_ wahou! J'aurai pu deviner tes origine, commente-t-elle, elle baisse son visage avec un sourire distrait sur les lèvres, elle semble se perdre dans ses pensées quelques secondes avant de relever brusquement la tête et m'offrir un grand sourire, le premier sourire qui forme des commissures dans ses yeux et d'un air enthousiaste elle me dit: je te souhaite bonne continuation aussi.
Je lui souris à mon tour, et claque la porte pour d'autres horizons, ou pour le retour dans la ville de mes racines, j'espère que tout ceci concourt à quelque chose d'agréable, j'ai la gorge nouée par la culpabilité. J'ai quitté la ville sans informer à mon pére, et j'ai jamais tenté de lui envoyer un message lui rassurant que j'allais bien.
•••
C'était au début de la soirée lorsque je suis arrivé chez moi, le vent m'accueille avec enthousiasme, il fait frais comme dans mes souvenirs. La déco de la soirée semble inchangée. J'aime bien.
Je prend le taxi depuis l'aérodrome jusqu'à chez moi, depuis l'exterieur, j'aperçois mon pére en kimono bleu et un polo noir, entrain de briser les bois, c'est surement pour fabriquer une porte pour sa ferme, la porte s'envole assez souvent pendant les pluies sauvages.
Je souris de le voir encore plus fort, plus habile et souple comme dans mes souvenirs. Je paie le taxi et entreprends le chemin vers lui.
_ quelqu'un a besoin d'un coup de main ? Ai-je demandé une fois proche de lui
Il se relève, pose son regard surpris sur moi, il laisse tomber sa houe et vint me serrer dans ses bras.
_ Olivier, mon fils ! S'exclame-t-il
_ papa! Mon boss, ai-je repondu
On s'en fout que nous soyons un père de cinquante-six ans et un fils de trente ans, mon pere c'est mon inconditionnelle muse, je n'avais pas de choix que d'avoir lui comme repère et source d'affection.
_ quand tu m'as dit que tu étais capable de te prendre en charge, je t'ai cru et j'ai prié que tu t'en sorte, j'étais blessé ensuite d'apprendre que tu étais partie à la capitale sans rien me dire, mais j'ai continué à prier que tu ailles bien, me dit-il
_ c'est ça père, mais laisse-moi le temps, et je te dirai tout ce que j'ai vécu, alors ce bois, tu veux qu'on le brise ou pas ?
Il me sourit, reprend la houe par terre, me la tend et prend mon sac pour l'emmener à l'intérieur, il ressort avec une autre houe.
_ brisons ce bois de pacotille mon champion, me sourit-il
J'avais envie que le temps s'arrête, nous avons passé notre soirée à briser les bois tout en discutant, puis faire un foyer, construire les barrières du ferme que la pluie a saccagée, compter les poules et les canards, nourrir les vaches et porc. À la fin nous se soldons épuisé et incapable de grignoter quoique ce soit.
J'ai constaté qu'au bout de ce deux mois, la ferme de mon père a fleuri, il compte désormais quatre-vingts poules et quarante de coqs, trente paires de canards, douze porcs et cinq vaches, qu'il en avait pas à mon départ.
•••
Six semaines se sont effilochées depuis mon retour en province, je me rend chaque jour utile au ferme de mon père. Contre toute attente, après lui avoir raconter ce que j'ai vécu à la capitale, mon père ne m'a pas admonester, au contraire, il m'a rassuré que je n'étais pas un raté comme j'ai l'habitude de m'auto définir suite à mes échecs. " moi-même je ne suis pas un raté, comment pourrai-je mettre au monde un raté ? " m'a-t-il dit. " tu avais besoin de commettre des erreurs qui te permettront de savoir où mettre le pied prochaine, n'oublie pas, tout ce que nous faisons dans la vie, commence d'abord par l'essaie, si ça marche, alors tant mieux, sinon tant pis, mais rien n'exige que ressayer résultera au même échec, j'espère que tu retourneras essayer à nouveau". J'ai eu l'impression que Paul me rappelait les leçons de stratégies au jeu d'échecs à travers mon père, je n'ai pu camouflé mon angoisse, et pour la première fois depuis sa mort, je me suis emporté dans un sanglot, j'ai pleuré Paul dans les bras de mon père.
•••
Je puisais l'eau dans le puit pour aller nourrir les animaux à la ferme, mon père était partie négocier des porcs chez un vendeur au marché. Il venait d'un village et il a apporté des porcs pour liquider ici.
J'entends un chien aboyer dans la concession, c'était étonnant car je n'avais jamais aperçu un chien depuis mon arrivée. Je décide d'ignorer ces aboiements en les attribuant à n'importe quoi. Mais ça ne le faisait pas, il aboyait visiblement dans notre concession. Alors j'ai décidé de retourner devant pour aller voir.
La concession de mon père était moyennement vaste, à l'avant, il y avait notre maison, et à l'arrière c'était une étendue assez remarquable avec une espace construit de bois, séparé par pièces pour abriter les animaux de mon père. Du coup en arrivant, je suis accueilli par ce chien de la première fois, dont sa peau noire tachetée du blanc, ne me laisserait pas l'oublier aussi facilement, surtout sa longue langue dégoulinante qui m'a léchée le visage au passé.
Je frotte mes yeux pour y voir clair, je crois être dans un rêve, il vient vers moi et me saute au corps, apparemment, il semble joyeux de me revoir. Le fait que je sente ses griffes dans ma peau, me convainc que je ne suis pas dans un rêve mais...
_ Allez max! Que fais-tu ici ? Interrogé-je en s'accroupissant à son niveau
Fin du chapitre 14, alors qu'elles sont vont impression ? Le prochain chapitre c'est la finale, avec mes mots de circonstances. Après ça sera le prologue.
À lors à bientôt 😘
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