13. oui, le destin est sympa
Photo d'illustration : le train, RDC 🇨🇩
Il s'en va vers la direction que le voleur est partie, puis revient dix minutes plus tard avec mes chaussures, il les dépose fièrement devant moi avec un sourire triomphal aux lèvres.
_ Comme ça, il t'en faut pas beaucoup pour avoir un sourire! Lui fis-je remarquer. alors comment tu as fait pour reprendre mes chaussures ?
_ j'ai négocié, ici c'est mon secteur, je connais tout les voleurs, et celui-là me devait un service, disons que j'ai échangé tes chaussures contre le service, on est quitte désormais... Et à mon avis, tu devrais enfiler tes chaussures, si on te les reprends, tu devras dire basta à ça!
Je m'exécute sans dire un mots...
_ tu es devenu quoi? Garde du corps d'un ministre ? Ta veste coûte cher hein ! m'interroge-t-il en palpant le tissu entre ses deux doigts
_ non! Je travaillais toujours pour la meuf là, j'ai juste fait des heures supplémentaires qui nécessitaient que je sois chic, répond-je
_ alors elle t'a reprit ?? S'enthousiasme-t-il
_ ouais, et toi tu as fuit pour réapparaître qu'aujourd'hui...
_ je n'ai pas compris ce qui m'avait prit, enfaite j'ai été en cellule quelques jours suite à une bagarre à laquelle j'ai participé...
_ Quoi? Me suis-je exclamé, pourquoi ??
Il lâche un " pour rien " au bout d'un souffle et vient s'asseoir à mon côté où il était plutôt, il ramasse une pierre qu'il gratte contre le sol, nous restons silencieux plusieurs minutes.
_ mon patron chez qui je travaillais est décédé cet après midi...
_ wow!! S'exclame-t-il l'air ahuri. la femme béton est morte ? Comment?
_ non! Pas elle, non! Elle; vit encore avec un peu de traumatisme mais elle vit, disons que le patron chez qui ma patronne m'a envoyé travailler le vieux qui m'avait prêté son livre, tu t'en souviens ? il hoche la tête impatient d'entendre la suite. oui, c'est lui qui est décédé, pas elle
_ ah bon! Et ça te rend triste ? Me demande-t-il
_ un peu oui! Il était sympa!
Il n'ajoute rien, moi non plus, durant plusieurs minutes incalculables.
_ je suis né dans la rue, est-ce que le destin est sympa pour moi? M'interroge-t-il
Je secoue négativement la tête, ne comprenant pas grand-chose de ce qu'ilveut me dire...
_ pourtant c'est ça, mon père et ma mère sont des fous, du moins ils étaient, l'un est mort écraser par un camion et l'autre noyé dans la rivière pendant une lourde pluie, j'avais cinq ans, depuis lors j'ai appris à vivre seul sans craindre quoique ce soit, maintenant j'ai quinze ans.
_ pourtant tu m'as dit que ton père était remarié à une femme et vivait au Gabon, tu as fuit la famille de ton père parce qu'elle te maltraitée
_ je sais! Je l'ai inventé cette histoire, c'est moins pénible à raconter que de dire qu'on est né d'un couple des fous...
_ et d'où as-tu appris toute cette intelligence ??
_ je n'en sais rien!
Je suis sidéré, il ne devrait vraiment pas y avoir les enfants dans la rue,
_ le destin n'est pas sympa! Ai-je renchérit
_ je dirai le contraire, proteste a-t-il
_ pourquoi donc? Est-ce le destin est sympa? Si oui, pourquoi avoir permi que ce bouffon de Karl abuse de Rebecca, pourquoi avoir permis que Paul voit sa femme mourir alors qu'il espérait que ce soit elle qui l'enterre, pourquoi avoir permi que Marcel perde sa femme et sa fille ce jour-là dans le naufrage, pourquoi n'ai-je pas eu une mère qui rest.... Si je me mets à énumérer chaque coup bas que le destin nous a tendu, on en finirait jamais.
_ non! Il l'est je crois, je ne sais pas comment il est arrivé que Karl abuse de Rebecca, mais je suis convaincu qu'elle lui a laissé une petite occasion qui a permi au bouffon d'abuser d'elle, pour Paul et sa femme, au final chacun allait mourir peu importe celui qui va en premier, si on avait dit à la femme de Marcel et sa fille de s'en passer du paquebot du moins pour la mémoire de millions des gens disparu dans le Titanic, elles allaient refuser, mais peu importe, s'il y a des accidents de voiture, des crashs, des naufrages, des incendies, etc... Ce n'est pas la faute au destin, il n'a jamais dit à qui que ce soit de fabriquer une voiture, un avion, un navire, ou des inflammatoires....
Il marque une pause, abandonne le cailloux et reprend la parole pour continuer :
_ Ce sujet est pertinent, mais pour ton cas, si tu avais une mère qui reste; sais-tu combien ça incluerait? imaginons plutôt si j'étais dans un foyer solide, avec un père logique et travailleur, une mère stricte et souciante, ils seraient constamment entrain d'ériger des interdits et principes auxquels je me dois de se conformer, et moi je serai entrain de dire constamment qu'ils me saoulent et que je veux fuguer pour profiter de la liberté là où les gens comme moi je suis, sont ? Tu ne crois pas?
Je hausse mes épaules ne sachant quoi répondre, il reprend la parole et poursuit en ces mots:
_ Étudions la rue, il y a plusieurs enfants dans la rue, parmi eux, plusieurs cas confondus, et si on décide de faire un sondage pour savoir quelles sont les raisons qui nous ont emmené ici, peut-être dix pourcent seulement diront qu'ils sont né dans la rue, dix ou quinze pourcent diront qu'ils ont été chassé après le décès de leurs parents biologiques, et la moitié, s'ils sont sincères avoueront qu'ils ont fuit la maison parce qu'ils en avaient marre des barrières parentales ou pour les conditions sociales qui sont précaire pendant qu'ils veulent tout avoir facilement. Nous autres voulions être sous des toits, ceux qui y sont veulent nous rejoindre dehors. C'est pathétique la vie, mais le destin est sympa, moi je crois.
Je me retrouve sans voix et estomaqué devant la qualité des réflexions que ce petit a dans son cerveau, pour une personne ayant grandi dans la rue, c'est incroyable qu'il ait un mental aussi solide, accepter que son sort n'est pas à blâmer quiconque, mais que nous recevrons ce que nous méritons par rapport à comment nous aurons pu nous comporter si jamais nous avions eu ce que nous désirions.
_ et moi je dis que, c'est sympa de te parler, ai-je avoué.
il reçoit mon compliment par une grimace de sourire, je ris légèrement et poursuis après m'être souvenu d'un détail:
_sinon comment tu t'appelles ? c'est la première chose à laquelle je pensais à te demander le jour où je t'aurai encore croisé
_ Franco, du moins cet ainsi que j'ai entendu des gens m'appeler, m'explique-t-il
Jusqu'à la naissance d'un nouveau matin, Franco et moi sommes restés sur le bordure devant cette parcelle à parler de nos vies, nos désirs, nos rêves, et plein de choses que nous espérons vivre. Ensuite nous finîmes par s'assoupir sans s'en rendre compte.
***
Une quantité inimaginable d'eau atterri sur nous et nous extirpe de ce sommeil. Je me relève en sursaut et Franco également...
_ sales voleurs! S'écria la dame qui nous a verser le sceau d'eaux. allez vous endormir dans vos lieux, pas chez moi
Je voulais réagir, mais Franco m'a conseillé de ne pas le faire, le mieux serait qu'on s'en aille. J'avais mon corps tout entier mouillé, les vêtements collés à ma peau et un lac d'eau dans mes chaussures.
_ je suis désolé pour tout ça, cette dame est la femme la plus méchante que je connaisse, j'aurai dû me rappeler qu'elle allait nous verser l'eau si jamais elle nous trouvait devant sa parcelle.
_ ce n'est pas grave, j'avais aussi besoin d'une douche, j'ai fait plus de trois jours sans la prendre...
Il me sourit et retarde son attention dans le plateau d'une dame qui vent les beignets...
_ tu veux manger ? Ai-je proposé
Il hoche la tête, j'extrais deux billets de mille francs mouillés mais en bon état, nous nous approchons pour payer les beignets. La dame nous sert gentiment sa marchandise sans poser des questions sur notre état.
Je n'avais pas suffisamment de quoi supporter deux billets de voyage pour Franco et moi, je le lui ai dit, car si je pouvais l'emmener en province avec moi, je l'aurai fait, mais il m'a avoué qu'il aimait vivre dans la rue en capitale comme ça, il ne rêve pas aller ailleurs. On a donc finit par se séparer devant TLAL, je lui ai offert dix billets de mille francs pour qu'il se débrouille, j'aurai aimé lui faire la promesse que si jamais je reussissai j'allais lui sortir de là, mais j'ai eu peur, je ne sais pas combien de temps me faudra-t-il pour réussir étant donné que je n'ai encore rien entrepris, je lui ai juste dit qu'on se reverra.
Note: fin du chapitre 13, alors qu'elles sont vos impressions sur ce chapitre ? N'hésitez pas à voter mes chapitres et vous pouvez ajouter mon histoire dans votre bibliothèque, merci et à bientôt 😘
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