Chapitre 8

Bonsoir tout le monde,
J'espère que vous allez tous bien en ce temps de confinement... Faites attention à vous, et courage ! Je publie le chapitre 8, j'espère qu'il remontera le moral de tous ceux qui s'ennuient !
À bientôt pour le chapitre 9,
Saneria17

Ciel ouvrit les yeux. Il devait s'être assoupi un instant. Sa vision était encore légèrement floue, et ses mouvements lui semblaient pâteux. Il n'était plus dans son bureau et une lame de glace glissa contre son échine lorsqu'il vit où il se trouvait. Il était de retour dans son cauchemar.
-Sebastian !
Son cri résonna et des rires gras s'élevèrent autour de lui. Des masques hideux et des visages tordus envahirent son champs de vision. Des bras puissants l'immobilisèrent et il tenta de se débattre mais il était seul et impuissant.
Il hurla alors que des lames s'enfonçaient dans sa chair. La douleur semblait si réelle !!
-Sebastian !
Il supplia de toute son âme et son démon apparut enfin, flottant au-dessus de lui. Il chercha à tendre les bras vers lui mais les mains qui le maintenaient contre l'autel de pierre étaient trop puissantes. Mais... Sebastian allait le sauver, n'est-ce pas ?
Pourtant, son démon ne bougeait pas, le regardant avec un petit sourire satisfait.
-Sebastian ! Gronda Ciel en étouffant un cri de douleur. Je t'ordonne de me sauver.
Le démon éclata de rire et se détourna de lui, attirant l'attention de Ciel sur une personne à ses côtés, dont il ne pouvait distinguer le visage.
-Mais vous n'êtes pas mon maitre, répondit Sebastian en s'agenouillant face à la personne qui l'accompagnait.
Le comte se réveilla en sursaut et sa main se referma sur la gorge de Sebastian, le plaquant contre le lit dans le même mouvement. Le majordome avait vu son maitre l'appeler dans son cauchemar et avait décidé de le réveiller. Et en le voyant ainsi, les yeux rouges et le regard furieux empli de peur, il le laissa serrer sa gorge autant qu'il le souhaitait.
-Tu es à moi ! Gronda Ciel en serrant plus fort encore.
Il répéta ses mots plusieurs fois, avec une rage à peine contenue, camouflant une peur viscérale.
Sebastian leva le bras pour caresser doucement sa joue.
-Yes, my lord, susurra-t-il doucement. Je suis vôtre...
Le jeune démon sembla reprendre ses esprits à ces mots et desserra sa poigne, dévoilant une large marque rouge et bleuâtre sur la peau de son majordome.
Il se laissa retomber contre ses oreillers et tenta de respirer normalement à nouveau. Sebastian se pencha vers lui.
-Jeune maitre, vous allez bien ? S'enquit-il avec inquiétude en tendant la main vers lui.
Ciel repoussa sa main et détourna le visage.
-Je vais bien, grinça-t-il, tu devrais plutôt t'inquiéter pour ton cou.
Sebastian se massa doucement la gorge.
-Ce n'est rien. Je voulais vous faire remarquer que votre invité allait bientôt arriver. Il faudrait vous habiller.
Le comte opina et laissa Sebastian le vêtir d'un de ses plus nouveaux costumes.
-Ces costumes sont très réussi, ils vous vont à merveille, fit remarquer Sebastian.
Ciel opina à nouveau, songeur et se dirigea vers la porte de sa chambre. Il ne pouvait s'enlever son rêve de la tête. Les mots de Sebastian l'avaient heurté plus qu'il ne l'aurait voulu. Les bras du démon venant l'entourer par derrière le sortirent de ses pensées.
-Racontez-moi ce cauchemar qui vous trouble tant, jeune maitre.
-Ce n'était rien d'autre que le cauchemar habituel, mentit-il.
-Vous mentez, susurra Sebastian en le serrant plus fort contre lui.
-Et alors ?
Le démon sourit et fit tourner le comte dans ses bras pour planter son regard dans le sien.
-Que s'est-il passé dans ce cauchemar ? Insista-t-il.
Le comte le repoussa violemment, le démon le poussait vraiment à bout.
-Tu avais un autre maitre, cracha-t-il, furieux, fusillant Sebastian du regard. Content ?
Le démon fronça les sourcils et reprit son maitre dans ses bras de force.
-Je suis à vous, jeune maitre, pour l'éternité, lui murmura-t-il à l'oreille. Et rien ne pourra jamais briser le serment que j'ai fait.
Le comte se détendit un peu à ces mots et laissa le démon le serrer contre lui. Sebastian avait raison. Ca n'avait été qu'un cauchemar. Il retint un soupir de soulagement et apprécia le corps contre le sien. Mais le bruit d'un fiacre interrompit leur étreinte et ils descendirent accueillir leur invité.
La première impression que Ciel eut envers le prince aux longues boucles blondes relevées sur sa tête avec art, fut « frivole », la deuxième fut « insouciant ». En effet, le prince n'avait pas l'air concerné le moins du monde par les tentatives d'assassinat contre lui.
-Alors c'est ici que ma mère veut m'enfermer ? Avait-il commencé après les avoir salué. Il y a pire comme prison.
L'homme qui l'accompagnait, un jeune serviteur brun au visage doux et lisse mais aux yeux vifs, s'était présenté comme l'aide personnelle du prince et avait demandé où il pouvait poser les valises de son maitre. Il répondait au nom de Lucas. Sebastian l'avait accompagné et Ciel s'était ainsi retrouvé seul en présence du futur roi, dans son petit salon.
Edouard avait une magnifique chevelure blonde, qui s'accordait à merveille avec le bleu de son regard. Son visage rappelait à Ciel celui de la reine, mais en un peu plus arrogant et fier. Il était un petit peu plus grand que Ciel, ce qui n'était pas difficile, et son corps était svelte et musclé, parfaitement mis en valeur par une veste bleue, agrémentée de dentelle blanche et d'arabesques de pierres précieuses.
Le jeune prince regardait par la fenêtre, admirant le jardin de sa « prison », et le comte buvait son thé quand le premier prit la parole.
-Je vous remercie de m'accueillir ici, commença-t-il. Et de manière aussi impromptue.
-C'est un honneur, votre majesté, s'inclina élégamment Ciel.
Le blond sourit.
-Oh, pas de « votre majesté » avec moi, appelez moi Betty, et je vous appellerai Ciel !
Le comte haussa un sourcil mais accepta. On ne refusait pas la demande d'un prince.
-Plus important, on m'a dit que vous aviez beaucoup voyagé ?
-En effet, répondit le démon, je suis récemment revenu de mon voyage de six ans.
-Êtes vous allé en France ?
-Oui, sourit Ciel en songeant que la passion du prince pour ce pays n'était pas une simple rumeur.
-C'est un magnifique pays n'est-ce pas ? Et ce Napoléon, quel homme !
Ciel sourit et laissa le prince s'extasier sur ce pays pendant de longues minutes, avant que Sebastian ne vienne prévenir qu'il était passé minuit et que le prince devrait aller se reposer après son long voyage.
Celui-ci le remercia et suivit son propre serviteur, à qui le majordome venait de faire la visite du manoir, jusque dans sa chambre.
Sebastian, quant à lui, s'approcha du comte et récupéra sa tasse vide. Il n'arrivait pas à détacher son regard de lui depuis qu'il l'avait habillé de ce costume bleu nuit brodé de fils d'argent et dont la veste était cintrée par une fausse ceinture d'argent au niveau de la taille. Le couturier avait vraiment fait du bon travail : il avait mis la silhouette fine de Ciel en valeur, lui ajoutant finesse et délicatesse, sans lui ôter son prestige. Et cela donnait envie au majordome d'arracher le foulard blanc à la base de son cou pour y planter les crocs.
Le comte sourit en sentant son démon le dévorer du regard. Et il eut soudain une idée ! Il pencha très légèrement la tête en arrière et se mordilla la lèvre inférieure. Comme il l'avait prévu, le regard de Sebastian s'enflamma et il empêcha un sourire vainqueur de s'étaler sur son visage.
Il se cala un peu plus contre son fauteuil, maitre du jeu alors qu'il regardait son démon par en dessous.
-Sebastian, j'ai trop chaud, enlève mon foulard, ordonna-t-il.
Un éclat dangereux naquit dans les yeux du plus vieux qui s'agenouilla pour se trouver à hauteur de son maitre. Il tendit les mains et dénoua lentement le foulard plissé avec élégance, dévoilant peu à peu la peau pale du comte sous laquelle battait un pouls régulier. Quoi que... Ciel sentit son coeur accélérer d'anticipation en voyant le regard que Sebastian dardait sur sa peau. Il se sentait pris au piège et, comparé à la peur qui l'avait étreint lorsqu'il s'était sentit abandonné par son démon lors de son cauchemar, là, il se sentait grisé. Car bien qu'il se sente piégé, il savait que celui qui contrôlait la situation, c'était lui. Il savait que c'était lui, le maitre du jeu.
La main gantée de Sebastian caressa lentement sa carotide et il se pencha doucement, se glissant entre les jambes du comte pour que sa bouche vienne se poser sur la peau fine que caressait sa main une seconde avant. Ciel se cambra de surprise en sentant les lèvres chaudes et humides de son majordome dévaler la peau tendre de son cou, embrasser le bout de sa clavicule et laisser sa langue gouter la chair palpitante.
Le comte empoigna ses cheveux pour le reculer mais se surprit à plutôt vouloir que le démon continue ses attentions. Il découvrait un plaisir qu'il n'avait jamais connu, un plaisir qu'il ne se serait jamais avoué désirer. Et il était curieux. Il voulait savoir où pouvait le mener la bouche de Sebastian contre sa peau. De plus, voir le démon perdre le contrôle ainsi s'avérait passionnant.
Sebastian goutait avec passion chaque centimètre carré de cette peau si pale. Il l'embrassait avec dévotion, l'humidifiait de sa langue, et laissait ses mains gambader librement sur le corps de son maitre. Il ouvrit les premiers boutons de la veste et de la chemise, pour mieux accéder à cette peau si délicieuse, et se figea en entendant Ciel laisser échapper un gémissement.
Il releva la tête et réalisa enfin ce qu'il faisait. Son regard parcouru le visage de son maitre, ses yeux à demi-fermé, presque vitreux, la rougeur délicate de ses joues, ses lèvres rosées entrouvertes d'où venait de s'échapper le soupir le plus séduisant qu'il n'avait jamais entendu, comme un appel sensuel de ce corps éperdu. Bien plus conscient de ses actes à présent, il glissa ses mains sous la chemise ouverte de son maitre qui le fixait, le défiait d'aller plus loin, presque inconscient de la sensualité dont il faisait preuve. Sebastian se lécha les lèvres et écarta les pans de la chemise, dévoilant à son regard gourmand le corps qu'il connaissait déjà par coeur mais qu'il lui semblait découvrir à nouveau. Il glissa ses mains le long de ses côtes, admira ce torse cambré vers lui se soulevant d'une respiration rapide, et ces deux petites pointes de chair séduisante, seules touches de couleur sur cette peau blanche, comme deux petits fruits murs qui se tendaient vers lui pour être cueillis.
Sans réfléchir plus longtemps, il se pencha et captura l'un deux entre ses lèvres. Ciel gémit à nouveau et rougit de l'indécence de ses propres lèvres.
Il avait prévu de voir jusqu'où le démon était prêt à aller, à quel point il le séduisait, mais il commençait peu à peu à se perdre lui aussi, et à se laisser aller au plaisir des caresses de son majordome. Ca n'allait pas du tout ! Il devait se ressaisir et ordonner à Sebastian d'arrêter tout de suite !
Mais ses lèvres étaient si chaudes, glissant sur sa peau, suçotant son téton comme s'il était un bonbon, diffusant des décharges de plaisir et d'excitation le long de son torse et de son ventre. C'était la première fois qu'on le touchait ainsi. Et le regard d'adoration et de dévotion que lui lançait Sebastian était étourdissant.
Pourtant, lorsque le majordome délaissa son téton et se redressa pour venir observer son visage avec un petit sourire arrogant, toute la fierté du comte revint au galop et il tira violemment sur les cheveux du démon pour le décoller de lui, reprenant toute sa prestance habituelle.
-Je pense que tu t'es assez amusé, siffla-t-il en se levant, laissant le démon à genoux devant le siège.
-Vous ne me ferez pas croire que vous n'avez pas apprécié, jeune maitre, susurra Sebastian en se levant.
Ciel se retourna et haussa un sourcil, toujours aussi majestueux malgré sa chemise ouverte. Il eut un air narquois.
-Je n'ai pas dit cela. J'ai dit que c'était assez pour ce soir. N'oublie pas que c'est moi, qui décide les règles du jeu.
Et il sortit de la pièce avec un petit sourire.
Sebastian rit doucement.
-Mais cela ne veut pas dire que c'est vous qui gagnerez la partie, murmura-t-il.
Le démon avait bien plus d'un tour dans son sac. Son maitre voulait jouer ? Alors il jouerait ! Quelles que soient les règles. Car il ne perdrait pas. Pas à ce jeu là.

N'hésitez pas à laisser un commentaire et une étoile si le chapitre vous a plu !

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