Chapitre 1
Bonjour tout le monde, (ou bonsoir)
Je commence aujourd'hui une fanfiction sur l'animé Black Butler (ou Kuroshitsuji pour les intimes). J'ai préféré m'inspirer de l'animé plutôt que du manga qui est beaucoup plus long et complexe. D'autant plus que la fin de la deuxième saison m'a un peu laissée sur ma faim.
Je ne garantis rien quant au rythme de publication mais j'ai déjà plusieurs chapitres d'avance ne vous en faites pas.
J'espère que cette petite histoire sans trop de prises de tête vous plaira et je vous souhaite une bonne lecture pour ce premier chapitre !
Au plaisir de vous faire lire mes mots,
Saneria17.
Sebastian fit, pour la énième fois, glisser son regard sur le corps assoupi de son maître. Il ne pouvait se lasser de son visage paisible, de ses longs cils sombres décorant ses yeux fermés, de son corps fin et élancé. Son regard couru le long de sa gorge, glissa sur la courbe de sa mâchoire avant de redescendre le long des ses bras jusqu'aux bagues ornant ses longs doigts fins aux ongles noirs.
Il soupira doucement, se remémorant le jour funeste où l'âme de son maître lui avait été arrachée. Le jour où le jeune comte Ciel Phantomhive était devenu un démon, démon qu'il servirait pour l'éternité. Il se souvenait encore de la promesse qu'il lui avait faite dans le labyrinthe de l'âme d'Alois Trancy. Son « Yes, my lord » résonnait à ses oreilles à chaque fois qu'il était tenté de lui désobéir. Il n'avait pas hésité une seconde... et il s'était fait piéger. Condamné à rester son fidèle majordome pour l'éternité...
Il eut un petit sourire en coin : voilà six ans que son maître était devenu un démon et une nouvelle routine s'était installée dans leurs vies. Il s'éloignait parfois la nuit, plusieurs heures, pour se nourrir d'une âme hélas terriblement quelconque et songer au gout qu'aurait eut celle du comte. Quant à celui-ci, ils avaient découvert plusieurs jours après sa transformation que, n'étant pas un démon par naissance, le jeune maître n'avait pas les mêmes caractéristiques qu'un démon classique.
En effet, il n'avait pas à se nourrir d'âmes humaines et pouvait continuer à se nourrir de mets humains, son sens du gout certes diminué, mais toujours présent. Il avait aussi toujours besoin de dormir mais moins que la moyenne. Son corps était plus résistant mais guérissait bien plus lentement que celui de Sebastian et était très sensible à la chaleur et au froid. Il ne pouvait cependant plus mourir, ni de vieillesse, ni de blessure. Sauf, évidemment, si cette blessure était opérée par une arme fonctionnelle contre les démons. Il était aussi devenu plus agile que la moyenne.
Sebastian focalisa à nouveau ses pensées sur son maitre qui remua dans son sommeil, faisant glisser des mèches bleutées sur son front pale. Il était si frêle. Son corps avait grandit mais c'était peu épaissit et il ne dépassait pas les un mètre soixante-dix. Sebastian sourit en songeant qu'il devait être épuisé. Leur long voyage de six années au travers du monde avait été lucratif et l'entreprise Phantomhive était à présent une des entreprises les plus connues et les plus riches du monde entier. En parallèle, le jeune comte s'était fait connaitre des réseaux secrètement tissés comme des toiles d'araignées invisibles, des associations secrètes, des réseaux gouvernementaux secrets. Il avait ainsi permit à son pays d'affirmer sa place dans le monde. Il était le comte le plus puissant du pays, et peu connaissaient ses actions. Ce qui était bien sur un compliment. Les gens n'admirent pas plus les hauts faits criés sur les toits que les actions effectuées proprement, sans aucunes traces, dans le secret et l'anonymat le plus total.
Il était fier de ce que son jeune maitre était devenu. Son aide avait été utile mais l'intelligence de son maitre avait tout controlé jusqu'au moindre détail, exacerbé par sa nouvelle nature de démon.
Plus de vengeance à l'horizon, alors leur unique but était de redorer la famille Phantomhive, de redorer leur pays, de pouvoir être fier de leurs actions.
Ciel gémit légèrement dans son sommeil et fronça les sourcils, ses poings se serrèrent. Sebastian eut un regard peiné. Un cauchemar, encore. Leur retour au manoir Phantomhive était surement la cause de leur soudaine prolifération. Les souvenirs revenaient, les bons comme les mauvais. Il se pencha en avant pour poser ses mains sur celles de son maitre, les caressant lentement.
Il était heureux de pouvoir rentrer, Ciel aussi. Et il voulait revoir les têtes brulées qu'étaient Finnian, Bard, Mey-Rin et monsieur Tanaka bien sur. Mais...
-Je vais devoir à nouveau vous partager mon maître... mon jeune maître, susurra Sebastian avec frustration.
Il s'était habitué à la relation privilégiée qu'il avait avec son maitre. Ciel ne comptait que sur lui, n'avait confiance qu'en lui, n'avait que lui sur qui se reposer. Là, il allait retrouver ses fidèles et dévoués serviteurs, ses amis Mao et Soma, et sa fiancé Elisabeth. Sebastian fronça les sourcils. Il se demandait si la jeune femme avait prit un peu de plomb dans la cervelle et arrêté d'être une gamine insupportable et aussi bipolaire. Ne pouvait-elle simplement pas être une femme sérieuse, comme lors de ses combats durant leur voyage sur l'Atlantique ? Il avait été agréablement surpris de découvrir cette facette de la jeune femme mais sitôt les combats terminés elle était redevenue cette gamine insupportable et criarde, décorant tout ce qu'elle voyait avec un gout horrible et sautant sur son maitre à la moindre occasion. Il ne supportait pas cela. Son maitre était à lui, et il voulait détruire quiconque posait ses mains sur sa possession.
Les mains de Ciel se décontractèrent et Sebastian sourit doucement, avançant sa main vers le visage de son maitre pour redresser quelques mèches sauvages. Puis il reprit sa position d'observateur, ne lâchant pas son maitre du regard une seule seconde, profitant des dernières minutes qu'il pourrait passer seul avec lui avant d'être assaillis par les autres habitants du manoir.
L'arrêt de la voiture sonna la fin de cet agréable moment et Ciel ouvrit des yeux vagues, soupirant intérieurement de soulagement de voir le démon face à lui, ses yeux fixés sur lui comme il en avait pris l'habitude. Ciel ne savait pas comment il ferait quand il n'aurait plus les yeux du démon fixé sur lui à chaque seconde, épiant, admirant chacun de ses gestes, comme une présence éternelle et rassurante. Lorsqu'il parlait dans le vide, il y avait toujours quelqu'un pour l'écouter. Lorsqu'il tendait la main, ce qu'il cherchait y était déposé. Lorsqu'il posait une question, une réponse y était apportée. Ou lorsqu'il voulait simplement chercher un regard rassurant, planter ses yeux fatigués ou remplis de doute dans ceux assurés de son démon, il le pouvait. Sebastian était devenu plus qu'un simple majordome, il l'avait toujours été mais leur lien s'était affermi durant leur long voyage. Il était devenu le pilier du jeune maitre, ce qui le maintenait à flot, l'empêchait de couler, de sombrer dans la torture de l'éternité, dans la folie d'une vie impossible à finir. Au moins avait-il la certitude qu'il ne serait jamais seul.
-Nous sommes arrivés jeune maitre, l'informa Sebastian.
Ciel tourna le regard vers la fenêtre et souleva le rideau. Il pouvait voir le haut manoir s'étaler face à lui, d'abord les marches, puis la grande porte en bois, fermée, mais plus pour longtemps. L'agitation était visible à l'intérieur du manoir, les lumières s'allumaient, des silhouettes bougeaient derrière les rideaux, des silhouettes bien connues. Elles avaient toutes manquées à Ciel. Il se tourna vers Sebastian qui attendait simplement qu'il ai finit. Finit de renouer avec ses souvenirs, avec cette maison reconstruite maintes fois, à l'identique, immortelle comme eux. Ciel chercha son regard comme il le faisait lorsqu'il était tendu et Sebastian plongea ses yeux dans ceux de son maître comme il l'avait fait tant de fois ces six dernières années. Les trois iris visibles tournèrent au rouge éclatant et Ciel sentit un bien-être familier l'envahir. Il soupira.
-Jeune maitre, tout ira bien, si vous survivez à l'étreinte collective qui vous attend...
-Je ne m'attendais pas à ce que tu fasses de l'humour Sebastian.
-Dites-moi ce qui vous dérange.
Ciel hésita, il ne pouvait décemment pas dire à Sebastian qu'il ne voulait pas s'éloigner de lui, que sa chambre au manoir n'était pas assez proche de la sienne, que leurs deux bureaux étaient trop éloignés l'un de l'autre et que la cuisine devrait être plus près de la salle à manger. Il secoua la tête en s'assénant une claque virtuelle. Etait-il devenu fou pour s'attacher autant à un simple majordome ?
-Rien, répondit-il en détachant son regard de Sebastian qui eut un rictus amusé.
Il connaissait parfaitement les pensées de son maitre lorsqu'il faisait cette tête là : il lui cachait quelque chose. Et comme la seule chose qu'il aurait pu possiblement lui cachet était des sentiments honteux ou une action stupide (ce dernier point n'étant pas possible puisque son maitre n'était pas stupide). Les seuls sentiments que son maitre pourrait trouver honteux serait des sentiments envers lui. Son regard exprimait de l'inquiétude. Donc il ressentait de l'inquiétude vis-à-vis de lui. Et la seule source d'inquiétude que Ciel pouvait avoir envers lui était qu'il s'éloigne. Il pouvait donc facilement deviner que Ciel avait peur que leur arrivée au manoir les fasse s'éloigner l'un de l'autre.
Il se leva et ouvrit la porte de la voiture, jetant un regard en coin à son maitre avant de descendre. Il se retourna pour lui tendre la main, ignorant les cris de joie de Mey-Rin, Brad et Finnian qui se rapprochaient. Ciel la saisit par force d'habitude et descendit la petite marche. Sebastian profita de leur soudaine proximité pour approcher sa bouche de son oreille.
-Je ne vous quitterai pas, mon maitre, ne vous inquiétez pas.
Ciel rougit affreusement avant de le repousser rageusement, devant l'air interrogateur des serviteurs qui fut vite remplacés par des sourires remplis de joie et d'incrédulité.
Ils sautèrent sur leur jeune maitre et le serrèrent dans leur bras sans réfléchir. Il tapota maladroitement leurs dos et s'écarta d'eux, bien droit malgré la fatigue qui l'écrasait.
-Allons bon, soupira-t-il, pourquoi pleurez vous ?
-Mais, jeune maitre, vous nous avez tellement manqué ! Sanglota Mey-Rin.
-Et on vous a pas vu grandir, ajouta Brad en se mouchant dans la chemise de Finnian qui reniflait trop pour s'en offusquer.
-Oh, oh, oh, ajouta Monsieur Tanaka, qui venait d'arriver en marchant lentement.
Ciel sourit à la vision du vieux monsieur buvant toujours inlassablement son thé.
-Monsieur Tanaka, le salua-t-il pendant que Sebastian croulait sous les questions et les étreintes des trois autres serviteurs.
Les effusions finirent enfin sur un très joyeux « Bon retour à la maison ».
Ciel tourna un regard fatigué vers Sebastian qui comprit le message.
-Je vais préparer votre chambre jeune maitre, Finnian, monte les bagages. Mey-Rin prépare le bain.
-Oui !
Ciel s'avança vers la vieille porte du manoir et y entra, Sebastian lui tenant la porte alors que les serviteurs les regardaient avec de grands yeux étonnés. Ils avaient tous les deux beaucoup changé, ils semblaient plus distants, plus... Ils ne savaient pas comment le décrire mais bon, ce n'était rien de grave de toute façon !
A l'intérieur du manoir, Ciel regarda à peine la décoration inchangée et se dirigea directement vers sa chambre, Sebastian sur ses talons.
Il appréciait que le démon reste avec lui. Il ne voulait pas se poser de question sur ce sentiment de bien être qu'il avait quand il était avec lui, cette impression de sécurité. Il voulait juste en profiter, simplement, comme ces six dernières années. Et il espérait que le retour au manoir ne changerait rien à cela.
Sa chambre n'avait pas non plus changée d'un pouce. Sebastian alluma le feu d'un claquement de doigt et réchauffa l'atmosphère de la chambre avant de s'agenouiller face à son maitre assis sur le lit, commençant à déboutonner sa veste de velours noir garnie de dorures.
Ciel soupira encore une fois.
-Rien n'a changé, c'est comme si nous n'étions jamais partis, souffla-t-il en caressant ses bagues d'un geste machinal.
-Vous vous avez changé jeune maitre, sourit Sebastian.
Ciel ne répondit pas et Sebastian lui retira sa lourde veste, achevant rapidement de le laisser en chemise. Il ne retint pas son regard d'admirer le corps fin de son maitre qui sourit. Il ne voulait pas non plus se poser de questions sur ça, sur les regards que Sebastian lui lançait et surtout pas sur le fait qu'il adorait ces regards.
Il bailla avant de se lever et rejoignit Sebastian dans la salle de bain. Il ne remarqua même pas la présence de Mey-Rin avant qu'elle ne pousse un cri face à la tenue de son maitre que Sebastian enroula dans une serviette avant même qu'elle n'ait pu poser le regard plus longtemps sur le corps à moitié nu du comte, l'enfermant dans son étreinte.
-Mey-Rin, peux-tu sortir ? Rappela-t-il à l'ordre la snipeuse qui bavait en saignant du nez et sortit en courant en s'excusant, plus rouge qu'une tomate.
Sebastian poussa un soupir avant de découvrir son maitre qui eut un regard ennuyé face à celui réprobateur de Sebastian.
-Je ne pouvais pas savoir qu'elle serait là, se sentit-il obligé de se justifier avant de laisser tomber sa chemise et se glisser dans l'eau chaude de la petite baignoire.
-Il faudra investir dans une baignoire plus grande, vous rentrez à peine dans celle-ci, changea Sebastian de sujet en enlevant ses gants et sa veste.
Il retroussa ses manches alors que Ciel opinait et glissa ses mains dans l'eau chaude pour savonner le dos de son maitre. Ciel se laissa aller aux habituelles caresses et soupira.
-Je te laisse organiser le planning de demain. La reine m'enverra surement une demande d'entrevue, Elisabeth viendra me rendre visite et voudra organiser une grande fête pour mon retour. Fait ce qu'il faut pour qu'elle soit parfaite, cela me permettra de reprendre mes contacts avec les vieilles influences de Londres. Il faudra aussi aller à Londres me refaire une garde robe, je ne vais pas durer longtemps avec mes habits de voyage et tout ce que j'ai ici est bien trop petit. Et j'aimerai éviter de faire ça avec Elisabeth, je n'ai pas envie d'y passer huit heures.
Sebastian eut un petit rire qui fit sourire Ciel.
-Sinon...
-Vous devriez reprendre contact avec vos vieux amis, et vous pourrez en profiter pour vérifier le trafic de Mao.
Ciel acquiesça.
Il appréciait lorsque Sebastian faisait lui aussi des suggestions, ne le laissant plus tout décider et à attendre les ordres qu'ils soient bons ou mauvais, sans jamais le remettre en question. Ce changement s'était opéré de manière totalement naturelle pour les deux hommes.
Ciel soupira quand Sebastian massa doucement son cuir chevelu. Le bain était sans aucun doute son moment préféré de la journée. Il pouvait réfléchir en se faisant dorloter, discuter avec Sebastian, ou simplement vider son esprit en se laissant aller aux caresses de son démon, poupée de chair entre ses mains expertes.
Sebastian sourit de voir son maitre s'abandonner à lui comme à chaque bain. Il aimait voir son corps se relaxer complètement, sa peau claire devenir douce et souple sous son toucher, brillante sous l'éclat de l'eau, ses cheveux devenir d'un noir envoutant et les gouttes dégringoler le long de son corps avant qu'il ne l'enroule délicatement dans une serviette moelleuse, en profitant sournoisement pour le prendre dans ses bras. Il aimait jouer de cela, se permettre des gestes strictement professionnels et pourtant plein d'ambiguïté, voir le doute dans les yeux de son maitre et une certaine pointe d'amusement et de contentement. Sebastian avait compris depuis bien longtemps que Ciel appréciait tous ces gestes discrets, tous ces regards appuyés sans pour autant être écrasants. La présence de Sebastian à ses cotés était subtile mais bien présente, à la fois apaisante et électrisante. Et les deux hommes jouaient tous deux des ambiguïtés de ces gestes, sans se prendre la tête, comme deux démons autour d'une proie, chacun étant la proie de l'autre.
Aucun des deux n'aurait pu définir leur relation à cet instant. Sebastian n'était plus un simple majordome comme Ciel n'était plus une simple âme ayant échappé au démon. Ils sentaient tous les deux le lien qui les unissait et aucun mot n'avait besoin d'être prononcé, pas pour l'instant.
Ciel se retrouva dans son lit, les paupières lourdes, le corps entièrement détendu et Sebastian sur le point de souffler les dernières bougies de la pièce.
-Sebastian, souffla-t-il.
-Maitre ?
-Reste un peu, murmura-t-il avant de sombrer dans le sommeil.
Sebastian sourit.
-Je resterai toujours a vos cotés, je vous l'ai promis.
Fin du premier chapitre. J'espère qu'il vous aura plu, n'hésitez pas à me transmettre vos impressions ! A plus tard pour la suite !
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