Quatre
Un rayon de soleil me chatouilla le nez et je me réveillai en éternuant. Les rideaux était troués et la lumière filtrait par l'interstice entre les deux pans d'une déchirure pour venir droit se poser sur mes yeux.
Je me suis redressée en position assise et je me suis frotté les yeux.
J'avais beaucoup à faire aujourd'hui alors je me suis immédiatement lever, habillée, puis descendus. Je n'avais pas d'affaire et à peine une petite pièce d'argent dans la poche de mon vêtement un peu sale et de mauvaise qualité que le marchand m'avait gentillement offert. Les aubergistes me saluèrent et je sortis sans vraiment savoir où j'allais. Je savais juste que je devais trouver cette organisation, fondée par le roi lui-même, et la rejoindre coûte que coûte. Je commençai mes recherches sur la place principale, cela me paraissait le plus évident. J'étais un peu perdue et fixai la foule sans savoir où aller. Plusieurs fois des vendeurs de camelote m'abordèrent, mais je ne leur répondit pas. J'étais allé voir le panneaux où toutes les nouvelles était placardés. Des avis de recherche, un peu de pub et des fait divers. Mon regard remonta tout en haut du tableau. De ce côté là il n'y avait rien.
Cette fois je me baissai, et tâchais de rechercher quelque chose d'intéressant ou n'importe quoi sur les vampires. Enfin mon regard s'accrocha sur les mots "décès" "vidé" "sang". Effectivement, l'article parlait d'une femme retrouvée morte vidée de son sang dans sa propre chambre, tuée par un vampire. Mais rien sur une police anti-vampire...
Soudain quelque chose changea. Autour de moi les passants s'éloignèrent comme un banc de poisson évitant un requin et une ombre me recouvrit. Je relevai les yeux par curiosité. Un homme gigantesque me surplombait et plaquait une affiche au panneaux de liège un peu effrité et gris de crasse. Je jetai un coup d'œil à la feuille épaisse qu'il s'appliquait à accrocher solidement par dessus une autre vantant les mérites des chaussures de cuir de la famille Dubon. Mon cœur sauta un battement quand je distinguai le sujet de l'article.
Le titre, en gros et noir fut la première et seule chose à attirer mon regard. Il disait
" RECRUTEMENTS DE SANS-OMBRES : ÉRADICATION DES VAMPIRES, REJOIGNEZ-NOUS" immense sourire barra mon visage sans que je puisse le retenir et avant même de continuer ma lecture je me mis sur la pointe des pieds et attrapai l'affiche avant que l'homme n'ai t terminer d'appliquer la dernière agraphe. Sans-ombre, ce devait être le nom de l'organisation.
Une petite exclamation d'horreur de la part d'une jeune femme pressée dans l'ombre du rebord d'un toit à quelques mètres me parvint, mais je n'y prêtai même pas attention puisqu'elle cette dernière n'était portée que sur le titre de l'affiche. Exactement ce que je voulais.
Soudain une poigne de fer écrasa mon poignet. L'affiche que j'avais agrippé me tomba des mains et je relevai encore une fois les yeux. L'homme me fixai d'un regard dur et froid comme la glace. Je lui rendis de même sans détourner les yeux, et après un moment de silence il finit par entre-ouvrir ses lèvres fines et sèches pour me demander
- Que cherche-tu à faire.
Cette voix était profonde et ne souffrai aucune rébellion. Mais elle ne me faisait ni chaud ni froid. Cette homme, très grand, musclé mais sec, pas un corps massif et pourtant sûrement aussi fort que s'il avait fait deux fois la même largeur, ne me m'empêcherait pas d'accomplir ma vengeance. Je ne vivais plus que pour ça, et ma seul crainte, s'était de mourir avant que le sang des vampires ne m'ait couler sur les mains comme celui de Prudence l'avait fait.
- Je lisais cette affiche. Elle était un peu trop haute, alors je la descendais à mon niveau. Vous devriez la mettre un peu plus basse, pour que tout le monde puisse la lire.
Je me baissai alors pour la ramasser. Puis la parcourut quelques secondes en continuant
- je suis très intéressée.... Comment devient-on un...
Il me coupa la parole
- Cette affiche est si haute justement pour que les enfants et les fillettes dans ton genre n'y ai pas accès.
Je voyais tout à fait le genre... Il ne tolérerai pas la faiblesse, c'était la loi du plus fort et il n'y avait pas la moindre once de pitié dans ces yeux-là quand je soutins son regard. La foule autour de nous retenait son souffle. Plutôt que de répondre avec des mots, je préférais agir. D'un seul geste j'attrapai la barre de fer qui bordait le panneaux d'affichage et qui était déjà presque détachée et je la jetai sur l'homme. Il l'attrapa dans la moindre difficulté malgré ma vitesse, mais je n'en attendais pas moins de la part d'un chasseur de vampire. Ma main frôla la manche de l'épée courte qui pendait à la taille du sans-ombre, mais son autre main se posa sur la mienne et la bloqua fermement contre le pommeau en le broyant les phalanges. Mais ainsi ses deux mains était occupée et avant qu'il ne puisse réagir, je le frappai à la gorge. Il lâcha la barre et attrapa mon bras. Il tenait mes deux mains. Que j'avais une sur son épée et une sur sa gorge.
Le silence pesait comme du plomb et j'aperçus dans son regard un mélange entre surprise et colère. Il me repoussa violemment, je trébuchai sur la tige en métal et tombai, le dos au mur à ses pieds.
Il s'apprêtai à me parler quand une nouvelle personne l'interrompit.
Un autre homme avait posé sa main sur son épaule. Il était un peu moins grand mais avait le même genre de physique, fort et fin. Dans son regard brillait une lueur amusée.
- Bah alors, Stany ? On n'sait plus se défendre contre les demoiselles ? T'as besoin d'un garde du corps peut-être ? Si elle avait eut un couteau tu serais peut-être mort tu te rend compte ! Ah là là là, on a frôlé la catastrophe...
Il le repoussa et répondit simplement
- Arrête de m'appeler comme ça et fous-moi la paix...
Puis il se détourna et s'en alla, me laissant face au seconde homme. Probablement un sans-ombre aussi. Il me laissa tomber dessus un regard vide d'intérêt et de pitié. Puis me jeta simplement d'un ton froid.
- Ne joue pas avec ce genre de chose. On n'a pas besoin d'une gamine écervelée qui a fuit le domicile familiale pour un caprice ou une affaire de mariage arrangée parmi les sans-ombres.
Puis il fit demi-tour et prit la même direction que son compagnon. Je me suis redressée et je me suis empressée de le rattraper, puis je lui lançai.
- Vous manquez de monde.
- Pas au point d'accepter des gamines.
Je me mordis la lèvre. J'avais envie de lui envoyer mon poing dans la figure mais je savais pertinemment bien à quel point ce serait inutile. Il reprit soudain
- Et puis on ne manque pas de membres, pas mal de gens veulent se joindre à nos rang. Ce dont on manque ce sont des personnes talentueuses, et tu n'es pas talentueuse.
- Qu'est-ce que vous en savez ?!
J'avais prononcé ces mot avec toute ma fierté brisée et j'avais conscience de la prétention de mes propos, mais le voir me rabaisser à une enfant capricieuse et pourrie gâtée me blessait.
- Quand on fait même pas un mètre soixante et qu'on pèse quarante kilos tout mouillés, on ne combat pas des vampires. Et arrête de me suivre !
Il termina sa phrase en se tournant vers moi. Je répliquai
- Justement je suis rapide et souple, je manque juste de force mais ça se gagne ! Et je connais des tonnes de choses sur les plantes, j'étais herboriste !
- Et bien tu vas le redevenir.
Je tirai sa manche
- Mais vous avez vu, avec votre ami, j'ai...
Cette fois il parut fâché et je tourna vers moi complètement
- Tu as quoi ? Tu penses que j'étais sérieux quand j'ai dit qu'on avait frôlé la catastrophe ? Et bien détrompe-toi, si tu avais eut un couteau, Stanislas te l'aurait prit avant même que tu le réalises. Il n'a pas arrêté ton coup parce qu'il a jugé que se prendre une barre sur le pied était plus douloureux que ton coup à la gorge. On évite pas les moucherons.
Et il tourna les talons et partit à grands pas. Je grommelais pour moi-même.
- D'abord je mesure plus d'un soixante.
J'étais vexée mais il avait raison. Puis je retournai vers le panneaux d'affichage. La feuille était un peu trop haute, mais en montant sur une caisse en bois à moitié cassée qui traînait là, je pouvais la lire convenablement. Bien évidemment je n'allais pas abandonner. Sur l'affiche il était expliqué qu'un camp d'entraînement pour sélectionner les meilleurs futur sans-ombres acceptait n'importe qui. Cela consistait en 6 mois d'entraînements intensifs suite à quoi il y a avait une sélection des meilleurs qui pourrait rejoindre les rangs des sans-ombres.
Il fallait simplement se rendre sur les lieux à une heure donné dans la période indiqué sur l'affiche soit d'il y a une semaine à dans trois jours, et avoir plus de 14 ans. J'en avais 17 ans, donc c'était parfait. Là-bas, il prenait ton nom, ton âge, et une ou deux autres questions, puis tu commençais directement. Tu pouvais abandonner quand tu voulais mais si c'était le cas tu ne pouvais plus revenir plus tard, et à la fin de ta préparation, si ton niveau était jugé satisfaisant, tu étais officiellement un sans-ombre, un chasseur de vampires.
Je regardai l'adresse du rendez-vous. C'était au nord, dans un bâtiment au sommet d'une colline. Un lieu normalement interdit au public mais ouvert aux candidats.
Je n'avais rien d'autre à faire, pas de contact, pas d'argent, rien du tout, j'étais complètement démunie, alors je me dirigeai dès maintenant vers la colline. Il ne me restai après tout que trois jours pour m'inscrire, alors autant le faire au plus vite.
Je trouvai assez vite l'endroit du rendez-vous, et un escalier en terre marqué de petite planche en bois pour former les marches menait jusqu'à l'entrée un peu plus haut. Une fois là-bas, je frappai à la porte. Une voix féminine et jeune s'en échappa.
- C'est pour rejoindre les Sans-ombres je suppose ?
J'acquiesçai en répondant
- Oui.
À l'entente de ma voix elle parut fortement surprise.
- Mais quel âge as-tu ?
- 17 ans.
Soudain une petite fenêtre cachée par une plaque de bois s'ouvrit quand celle-ci coulissa laissant voir une paire d'yeux bleus ciel étonnés.
- Une fille ?!
Je levai les yeux au ciel en soupirant
- Oui une fille, vous m'ouvrez ou pas ?
Un silence suivit, puis la plaque ferma la fenêtre et la porte s'ouvrit. Une jeune femme se pencha par l'être l'ouverture. Elle était tout en finesse et délicatesse, des longs cheveux couleur miel, des yeux bleus pâles, une peau blanche et sans défaut. Elle était peut-être surprise que je sois une fille, mais je l'étais tout autant.
- Entre !
Puis elle se présenta
- Je suis Annabelle. Je surveille la porte la plupart du temps, mais tu peux aussi me trouver à la buanderie ou aux cuisines.
Une fois de l'autre côté elle referma la porte derrière mon dos. Je me retrouvai dans une cours au sol poussiéreux entourés de bâtiment de pierre grise massif. La jeune fille passa devant moi et je demanda de la suivre ce que je fis. Elle m'amena jusqu'à une petite table posée devant la porte d'un des bâtiments. Puis elle me demanda
- Quel est ton nom ?
- Mercy.
Elle parut gênée avant de reprendre
- Ton nom entier s'il te plait.
Je decidai automatiquement de reprendre le nom que j'avais donné au marchand. Les habitant des villes, encore plus à Déolian, cette ville si grande, avaient tous des noms de famille et seul certaines personnes de certains petits villages tel que moi n'en avait pas.
- Mercy Terreciel
Elle le nota puis continua ses questions
- Je connais déjà ton âge, alors ta famille, quelles famille as-tu ? Frères, sœurs, parents, oncles et tantes, grand-parents, cousins cousines ?
Je me raclai la gorge
- Rien.
Elle ne fit aucun commentaire mais écarquilla légèrement. C'était rare de n'avoir aucun proche, les familles très nombreuses étaient extrêmement répandues.
Puis elle enchaîna
- Des amis, des connaissances ?
- Non plus.
Elle le nota puis finis avec
- Des problèmes de santé ?
- Aucun.
Puis elle prit sa feuille et toqua à la porte et m'expliqua
- Ils vont prendre ta feuille et tu seras intégrée dans un groupe de cinq. Tu commenceras tout de suite, les entraînements ont déjà commencé, tu prendras en cours de route, vu que tu n'as pas d'affaire à déposer. On te donnera une meilleure tenue et celle-là sera mise sur ton lit dans le dortoir. Ici ce sont les apprentis qui font la plupart des tâches ménagères...
Puis on attendait en silence. Je ne pus m'en empêcher et je lui demandai.
- Excuse-moi Annabelle, mais pourquoi tu as été surprise quand tu m'as vu je veux dire toi aussi tu es une fille...
Elle s'empressa expliquer
- Je me suis mal exprimée tout-à-l'heure ! Je ne suis pas une apprentie sans-ombre, j'ai été surprise parce que toi tu es une candidate, moi non, moi non, il n'y a pas de femme candidate ici, même si ce n'est pas interdit.
Je voulus lui demander ce qu'elle faisait ici alors puisque c'était les apprentis qui faisaient les tâches ménagères et qu'elle n'en était pas une, mais à ce moment la porte s'ouvrit et un homme vêtue d'une tenue sombre qui lui découvrait les épaules qui pouvait être qualifié de tenue de sport m'interrompit
- C'est pour quoi ?
Annabelle se redressa et lui tendit la feuille
- Une inscription de la part de Mercy Terreciel.
Il me regarda un instant entre le mépris et la pitié, puis il me dit simplement sans prendre la feuille
- Tu peux toujours t'en aller, fait pas de conneries et rentre chez toi.
- Je n'ai pas de chez moi.
- T'es jolie, tu te trouveras toujours des gens pour t'accueillir.
- Je veux mourir étouffée par le sang des vampires que j'aurais égorgés.
Cette fois il me regarda franchement étonné. J'avais mis toute ma haine dans ces mots et j'avais moi-même à peine reconnu ma propre voix. Annabelle aussi s'était tut, je lui pris la feuille des mains et la tendit a l'homme qui cette fois s'en saisit. Il ne commenta pas et m'ouvrir simplement la porte.
J'étais inscrite, désormais je devais tenir jusqu'à la fin de l'entraînement, et être acceptée.
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