Chapitre 40 : Toi VS Moi

Marinette

Ils sont livrés à eux-mêmes, je vois Kagami et Adrien se battre férocement l'un contre l'autre, chacun veut gagner la bataille, aucun ne veut perdre le combat. On dirait qu'il est question de vie et de mort.

Dagwood et la princesse des fées ainsi que moi-même nous assistons à l'échange des coups dans le plus grand des silences, tandis que Papillon de son côté n'a jamais eu l'air aussi détaché d'une affaire.

Nos cœurs craignent le pire pour les combattants, les guerriers, les plus courageux d'entre nous. Mon cœur bat la chamade et tambourinait dans mon cœur comme s'il s'apprêtait à sortir de ma poitrine d'une minute à l'autre.

Gabriel Agreste n'a-t-il pas conscience que son fils peut mourir et qu'il risque sa vie pour nous. Ou n'en a-t-il simplement que faire ?

Cela m'effraie au point où j'oublie que je n'aime plus Adrien et commence à sentir mes jambes fourmiller. J'ai souffert et la douleur a tellement battu mon âme que j'ai oublié comment lui être sensible.

J'en ai assez, il faut qu'il y est un gagnant, maintenant.

Tout à coup, je vois le poing d'Adrien cogner brutalement le ventre de Kagami, la noiraude se plit sous la poigne du blond et s'échoue bruyamment sur le sol. J'entends la chair et les os cogner sur le bitume, mon sang se glace de terreur en imaginant la souffrance qu'elle a éprouvé.

Elle n'a pas pu en sortir indemne... le coup était si violent.

Mon cœur se serre, mes poumons se strie et la transe dans laquelle j'avais été depuis le début vole brusquement en éclat.

J'accoure vers elle, mes jambes retrouvant leur usage, suivit de près par Dagwood et la princesse. Nous découvrons notre amie blessée et meurtrie par les coups, du sang sur l'arcade, au coin de la bouche et des entailles un peu partout sur le visage.

Dagwood se jette sur Kagami.

-Kagami ! Réagit ! Tu vas pas me lâcher, maintenant, bon sang. Entends-moi, sauvageonne...

Il la secoue en la tenant par les épaules. Les vêtements déchirés sont témoins de la violence, de la rage, mais surtout de sa persévérance. Elle n'aura rien lâché jusqu'à la fin.

-Doucement, tu risques d'aggraver ses blessures... Souffle la princesse en posant sa main délicatement sur son épaule.

Sa tendresse a son égard me surprend, j'écarquille les yeux intérieurement. Je ne suis plus capable de bouger lorsque je découvre ses blessures, une à une, chacune plus grave que les précédentes.

Ses bras sont tachés d'ecchymoses qui virent rapidement du bleu au violet alors que ses vêtements ne dissimulent plus que les parties intimes de son corps. Les blessures étaient si profondes, si horribles à voir, j'ai faillis m'évanouir.

Du sang coulait de ses plaies. Les épaules, les omoplates, les jambes, les cuisses surtout avaient été tranchées.

-Je vais m'occuper d'elle. Finit par dire la princesse, et elle s'agenouille puis prend sa main quand Dagwood recule légèrement, jamais trop loin pour être sur de garder un œil sur notre amie inconsciente.

Je relève la tête et regarde Adrien qui nous regarde avec un sourire fier. Aussi arrogant qu'à notre rencontre je ne reconnais rien de chez lui de l'homme que j'ai profondément aimé cependant mon stupide cœur réagit et s'écrase sous la déception.

Il n'est plus lui-même... il n'est plus Adrien.

La princesse pose ses mains au-dessus du corps de Kagami et commence à murmurer des mots d'une autre langue, je ne comprends rien. Ses vaines tentatives de la guérir semblent durer une éternité, j'avais déjà l'impression que le sol s'ouvrait sous mes pieds mais dès à présent je suis persuadée qu'il est réellement ouvert, et qu'en plus, il est en train de m'engloutir.

De la poussière dorée sort des mains de la princesse et tombe sur le corps, elle semble illimitée, tous mes espoirs jaillissent et je commence à trembler.

Un capharnaüm jaillit soudainement de nul part et je me retourne aussitôt apercevant un monstre. Un vrai. Un authentique.

Il se dresse devant nous, et il est gigantesque.

-C'est quoi ce truc ?! Crie Dagwood debout à côté de moi en découvrant la bête.

-Je ne sais pas mais... c'est méchant. Constaté-je en l'observant sans voix.

-C'est un titan, on est des fourmis à côté de lui, on est sensé battre ça comment, au juste ?! Rouspète-t-il effaré.

Moi non plus, je ne sais pas, comment on va sortir vivant.

Je me mets à examiner le spécimen et remarque posté en haut de sa tête, une ombre familière.

Adrien.

La colère apparaît et s'écoule dans mon sang comme de la lave, je sors de mes gonds, je me fait violence comme je ne l'avais jamais fait avant et sous les coups de la haine, une lumière aveuglante familière enveloppe mon corps de la tête au pied.

Des pois noirs sur un costume rouge se révèlent sous les yeux de tous. Les poings serrés, je ne sais peut-être pas comment nous allons régler ce problème titanesque mais je me lance. Je lève le bras et lance mon yo-yo dans le vide, mon corps se soulève et voltige alors dans l'air qui frappe mon visage désormais masqué.

Adrien ne fera plus de mal à aucune des personnes que j'aime. Il ne fera plus de mal tout court, c'est bon il en a trop fait. Et j'ai laissé trop de choses passées, il est temps de reprendre le contrôle. Et cela, immédiatement.

Tu ne connais rien de ces nouveaux pouvoirs, murmure ma conscience, préventive.

Pourtant si je ne fais rien, nous mourrons tous.

Adrien et son père, sont des âmes destructrices, ils savent cassés mais pas créer, devront apprendre de leur plus gros défaut par ma force.

Si je ne fais rien ils s'apprêtent à détruire tous les mondes qui existent, je ne peux pas les laisser faire ça !

Le fil de mon yoyo s'est enroulé autour du bras musclé et colossale du gorille, j'ai atterris sur son épaule et me suis accrochée à ses poils pour éviter de tomber. En levant la tête j'ai vue Adrien en train de me regarder, il souriait. J'ai relancé mon yoyo, je suis arrivée sur sa tête, la seule place où j'avais le devoir d'être, le seul endroit où quelqu'un m'attendait.

Chaque geste génère en mes os une adrénaline qui me renforce sans limite, j'ai envie de revivre cette sensation car c'est la seule à vraiment me faire me sentir vivante depuis longtemps.

Une pluie est tombée, elle a trempé mon costume et j'ai faillis glissé mais je me suis rattrapée aux poils, une deuxième fois.

Le monde est triste, le ciel pleure. Moi aussi, je suis triste, je ne sais pas si mon amie va survivre, et tous les êtres magiques sont sur le point de disparaître pour toujours. Des innocents, des personnes sur qui Adrien et son père n'ont aucun droit de véto.

Leur vie ne leur appartient pas. Ils ont déjà la leur et ils la gâchent pour brisé celle des autres. Quand je disais qu'ils ne savaient que détruire...

Adrien a braqué ses yeux verts sur moi, ils étaient emplis de malices, de magie, de vice, de ténèbres.

L'affrontement sera inévitable, à présent.

Le jour où il est parti sans se retourner, au plus profond de moi, j'ai su sans le savoir que nous serions ramené à nous voir, à nous confronter de toutes nos forces. Mais jamais je n'ai imaginé que ce serait au prix de la vie... ou de la mort. La vie ne nous prépare jamais à mourir, elle nous apprend à vivre en voulant mourir, mais jamais à l'heure où nous sommes à deux doigts de la perdre.

C'était écrit, suggère ma conscience dans un doux murmure qui ressemble à un souffle de vent.

Nos âmes sont liées d'une façon ou d'une autre. Nous sommes les opposés qui s'attirent et qui doivent maintenir l'équilibre. Je n'aurais pas pu échapper à ce combat. Je ne peux pas vivre dans les regrets d'avoir essayée d'y échapper, et d'avoir échouée.

Un pincement a serré mon cœur, après tout, je l'ai tellement aimé, cet homme, cet ange. Ses yeux verts émeraudes sont profondément ancrés dans mes yeux bleus, avant je me serais sentis si fragile d'être observée ainsi, aussi franchement.

Ce n'est plus le cas, aujourd'hui. J'ai grandis, j'ai confiance en moi et aux valeurs auxquelles j'aspire jour et nuit malgré moi.

Néanmoins, un signe de faiblesse ou d'humanité, mes yeux s'embuent de larmes quand je me positionne prête à me battre. Je la sens. Ce douloureux picotement dans la gorge et cette brûlure dans le ventre qui confirment que tout est réel.

Je t'aime, Adrien...

Je t'aime, Marinette...

Nos voix lointaines, nos souvenirs, et je ferme les yeux pour les remémorer une dernière fois.

-Tu es la plus belle chose qu'il me soit jamais arrivée...

La nostalgie secoue mon âme.

-Je ne peux pas vivre sans toi, tu es tout ce que je peux espérer de mieux, et la seule personne que j'ai jamais aimé. Je peux mourir pour toi.

Ou un adieu...

À nous deux.

-Tu m'as tellement manqué... Me chuchotait-il à l'oreille alors qu'il avait embrassé mes lèvres avec les siennes.

-Toi aussi, tu m'as manqué... Avais-je murmuré, le ventre remplis de papillons qu'il faut aujourd'hui supprimés pour toujours.

Lorsque j'ai rouvert les yeux tout s'est effacé autour de moi, il ne restait que lui, positionné, prêt à me battre, prêt à me faire mal comme il ne l'avait jamais fait. Prêt à me tuer, aussi.

En effet, ce même instant signe le traité de paix que j'avais envers mes démons, mes angoisses et mes cauchemars, range et brûle la haine et la remplace avec l'amour, la force de sincérité, le sang de notre passé. Ce n'est pas de l'amertume qu'on ressent quand on est sur le point de quitter quelqu'un qu'on aime encore c'est des regrets à cause de la plus grande déception jamais ressentis au monde...

Celle d'avoir échouée ce qui était le plus important à nos yeux.

-J'avais tellement de chose à te dire... Murmuré-je à mis voix. Tellement d'amour à te rendre...

Parce que j'ai voulus me libérer de mes sentiments qui ont été un poids sans fin. Parce que j'ai cru que c'est en lui crachant au visage tout ce qu'il avait fait et qui m'avait blessé que je guérirais enfin des blessures qui m'avait brisé.

J'ai eu tord. J'avais complètement faux depuis le début trop aveuglée par, un peu près la même chose que lui, ma soif d'être aimée et de désirer qu'on m'aime en retour.

Puis j'ai pensé, j'ai réalisé et je me suis enfin dit :


Mais de quel droit ?

De quel droit il pointe son arme devant moi sur ceux qui m'aiment et donneraient leur vie pour moi ?

De quel droit il ose venir et détruire tous ceux qui ont ce qu'il convoite parce qu'il ne l'a pas ?

Pour son père ? Ou plutôt pour lui, par orgueil et jalousie.

Son culot a été désarmant et très impressionnant, il a su me priver de voix mais de pensées.

Les larmes ont cessé de couler à cette dernière pensée, et j'ai courus sur lui, assurée et rassurée.

Tout a commencé par un « je te veux », est-ce que tout se terminera par un « je t'en veux », ainsi ?



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Chapitre réécrit


Hey !

Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?

Argh... Plus que deux chapitres avant la fin. Je suis sûre que personne ne s'attend à une telle fin, mdr.

Plein de love !

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