Chapitre 2 : Café Latté

*** Relève la tête et sourit, princesse. ***

Marinette

Je suis en train de courir, les écouteurs enfoncés dans les oreilles, pensive. À force de me ressasser le passé, jamais je ne vais réussir à tourner la page.

J'ai fini par comprendre que je ne pourrais jamais les oublier. Mais, personne n'a dit qu'il était impossible de les garder en mémoire tout en continuant à avancer. En plus, c'est ce que veut Adrien, alors... Pour lui, et surtout, pour l'amour que j'éprouve pour lui, je vais essayer de passer à autre chose. Comme il le souhaite.

Et même si c'est dur, à partir de maintenant, je ne dois plus pleurer pour lui. Il faut que j'arrête de le regretter. Même si c'est dur, même si je n'en dors plus, même si mon corps en meurt à petit feu, je dois relever la tête, sourire et avancer. Parce que c'est ainsi que la vie le veut, qu'il le veut. Et il faut que je respecte sa décision.

Toutefois, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire...

Doucement, je cesse de courir, je décide de passer au Starbucks pour me prendre une boisson. J'ai courue deux kilomètres, j'ai remplie ma part de sport pour la journée, c'est bon. En entrant dans le magasin, je reçois une bouffée d'air chaude en pleine face, je ferme les yeux un instant et les rouvrent aussitôt.

Il faut chaud, c'est agréable. L'hiver est déjà là et de ce fait, cela ne m'empêche tout de même pas de n'avoir qu'un simple survêtement sur moi. J'espère ne pas tomber malade, ce serait le comble... Mais, en même temps, je l'aurais bien cherché.

Rapidement, je marche jusqu'au comptoir puis me présente face à une jeune fille, d'une peau métisse avec de grands yeux onyx. Elle m'offre un grand sourire en me demandant ce que je veux.

- Un café latté, s'il vous plaît. Je lui réponds en souriant.

Pendant qu'elle note ma commande, je remarque sur son badge marqué, Tara. Et intérieurement, j'ai un pincement au cœur.

Non... ce n'est pas Alya....

- Autre chose ? Me demande-t-elle gentiment.

Je relève aussitôt mon regard vers elle et lui réponds rapidement:

- Non, merci.

- Très bien. Sur place ou à emporter ?

Elle me fixe droit dans les yeux et le temps de quelques secondes le visage d'Alya se superpose au sien. Mais brusquement, je m'empresse de secouer la tête et lui réponds:

- Sur place, s'il vous plaît.

Elle n'a pas l'air de tenir compte de mon blocage et sourit en poursuivant ma commande, avec un ton et une atmosphère légère.

- Ça vous fera trois dollars dix. Annonce-t-elle en me souriant.

Ses yeux noirs me font penser à Dane. D'ailleurs, en parlant de lui, j'avoue que ça fait longtemps que je n'ai plus aucune nouvelle de lui. Ni de Cameron, d'ailleurs ! Bon, après tout, suite au départ d'Adrien j'ai déménagé, je suis retournée à Paris et j'ai poursuivis mes études par correspondance. Sans chercher à les revoir...

Pour le coup, j'aurais dû être chagrinée de ne plus pouvoir étudier comme je l'avais toujours rêver dans cette superbe école à Miami, mais à cette période, ma vie scolaire passait bien après tout le reste. Et suite à tout ce qu'il m'est arrivé, je n'ai pas trop eu le courage de beaucoup travailler.

Cependant, j'ai reçue la meilleure mention aux examens, j'ignore comment je me suis débrouillée mais ce fabuleux résultat inattendu à su me faire ravoir confiance en moi et c'est grâce à ça que je suis venue m'installer ici, Toronto.

À présent, j'ai un travail, un appartement, et un quotidien stable. Métro, boulot, dodo. C'est assez basique et pour le coup, je pense tellement à tout ce que j'ai vécue par le passé que mine de rien, j'ai l'impression de beaucoup plus voyager qu'il n'y paraît !

Entre les fous rires aigües et les crises de larmes, ma vie n'est pas si tranquille que cela. De plus, en fin de compte, j'ai beaucoup grandi. Je suis devenue grâce à ses dures épreuves, plus mature et je ne suis pas la seule à l'avoir remarquer, ma mère me la dit une fois. Et, finalement, même si j'ai été prise au dépourvue quand elle me l'a annoncé, j'ai souris. En fait, je me suis sentie touchée. Son compliment, sa remarque, m'a fait très plaisir.

Moi qui avait jusque-là toujours crue que ma mère n'avait plus que d'yeux que pour mon père, j'ai eu la magnifique surprise de m'être trompée. De ce fait, je me suis rendue compte que les erreurs n'étaient pas de si mauvaises choses, tout compte fait !

En ce moment, je travaille dans une maison de couture très côté à Toronto et j'adore mon travail. J'ai eu la chance de rencontrer quelques personnes et elles sont formidables ! Ce sont des gens exceptionnelles, sur qui je sais que je peux compter. Puis, mon appartement est cosy, petit mais parfait pour moi qui vit toute seule.

Enfin, je me réveille et pars me ranger de l'autre côté pour aller récupérer ma boisson, une fois celle-ci en main, je pars m'installer au bord de la fenêtre. Il y a pas mal de monde ici, mais pas suffisamment pour baigner dans un brouha incroyable.

Au contraire, une petite musique résonne en fond, mais n'étant pas une experte en clip vidéo ni même en domaine musicale, je ne la reconnais pas. Par contre, la mélodie est étonnement en français et non en anglais.

Depuis que je vis dans la capitale, c'est l'une des rares fois que où j'ai entendue des musiques francophones.

Ça ramène aux sources, c'est rassurant...

En outre, ça me rappelle que je ne suis pas si loin de ma famille que j'ai tant tendance à l'oublier. À force de vivre ici tout en me noyant dans mes souvenirs traumatisants, il m'est par conséquent arrivée de nombreuses fois de pleurer cette si grande distance qui me sépare de mes parents. Cependant, c'est presque à la suite d'une rivière de larmes que je me rappelle que si je suis ici, c'est de mon plein grès.

Soudain, une personne vient s'asseoir face à moi. Habillé d'un épais manteau en coton châtain, il porte aussi un chapeau de la même couleur sur sa tête.

- Bonjour. Me salue l'homme, relevant alors le regard vers moi.

J'élargis les yeux, surprise de le voir assit en face de moi et c'est par la même occasion que je m'aperçois que je n'ai toujours pas touché à mon café fumant.

- Euh... Bonjour. Je le salue d'une voix hésitante.

Ses yeux noisettes me regardent et son visage est figé de toute émotion. Il semble bien plus âgé que moi, peut-être a-t-il une quarantaine d'années ou alors dans ses environs.

- Vous devez certainement vous demandez pourquoi est-ce que je vous aborde. Pensez-vous que je suis un fou ? Me demande-t-il calmement en posant ses poings liés sur la table.

- Je... Non. Lui répondé-je troublée.

Pourquoi est-il assit face à moi ? Que me veut-il ? Devrait-il me faire peur ?

- Mais, en quoi puis-je vous aider ? Je m'enquiers doucement.

Il me sourit et avance sa main vers moi.

- Je me présente, Li Ardoise. Il me dit en me souriant doucement

J'hésite un instant à lui serrer la main. Mais après tout, il n'a pas la tête d'un pervers ni d'un tueur en série, et puis, ce n'est qu'un serrage de main. Normalement, je n'ai rien à craindre.

- Euh... Marinette Dupain Cheng, enchantée. Je lui réponds d'une voix douce en serrant timidement sa main gantée.

Il me sourit et je le lui rends plus timidement. Cela peut paraitre complètement irresponsable de ma part de parler avec un inconnu ainsi, mais il ne m'inspire aucune crainte alors, va savoir pourquoi, mais il ne me fait pas peur. C'est d'ailleurs, même le contraire, il m'a l'air gentil.

Je repose ma main autour de mon café devenu tiède tandis que lui prend la parole:

- Je tiens à être sincère avec vous, si je suis là ce n'est pas par hasard.

Son ton est très calme et ses yeux sont toujours aussi accueillant et chaleureux. Cependant, ses mots résonnent bizarrement à mes oreilles. D'un seul coup, j'ai l'intelligence de me gifler mentalement et me reprendre.

- Je m'en doutais. Et que me voulez-vous ?

- C'est au sujet d'Adrien? Je sais que c'est un sujet délicat pour vous, mademoiselle Dupain Cheng, mais il y a une chose que vous ignorez à son sujet.

À l'entente du nom de celui que j'aime, mon cœur se fait violemment écrabouiller par un éléphant.

Qu'est-ce que j'avais dis ? Quoique je fasse, il faut toujours que je sois ramenée vers lui. On ne veut pas me laisser tourner la page, on me force même à ne faire que penser à lui. J'ignore si c'est voulu intentionnellement, de me faire souffrir, mais en tous les cas, c'est réussis. J'ai bel et bien, encore une fois, le cœur en miette.

- Après tout, Adrien vous aimait tellement. J'ai donc pensé que c'était normal que vous soyez au courant, d'autant plus que le temps commence à compter.

Je fronce les sourcils en relevant le regard vers lui. Mais où veut-il en venir ?

- De quoi parlez-vous ?

Ma voix est calme, plus que je ne l'aurais crue. Pour le coup, j'essaye de paraître très très très calme. Il le faut, sinon, je risque de me mettre à pleurer devant lui et devant toutes les autres personnes présentes dans cet endroit, ce qui va attiser la curiosité de tout le monde et me faire passer pour la dernière des idiotes. Et franchement, je n'ai vraiment pas envie d'être vue sous cet œil. Même par des étrangers.

- Adrien n'a pas eu le temps de vous le dire, mais il n'est pas parti de son plein grés. Croyez-moi, s'il aurait pu rester auprès de vous, il l'aurait fait. Toutefois, il a du vous déclarer ses sentiments et alors... La suite n'a pas du être très belle.

- Pouvez-vous être plus clair, s'il vous plaît ?

Je ne comprends pas ce qu'il essaye de me dire. Il y a si peu d'information dans ce qu'il vient de dire, j'en reste sur ma faim.

Et puis, je ne me souviens pas de sa déclaration. Quand est-ce qu'elle c'est passée ?

- Bien sûr. Pour vous la faire la plus courte possible, Adrien est en ce moment même emprisonné dans la cité des ténèbres, il paye le prix qu'a été de vous dire qu'il vous aime.

Ses aveux me laisse bouche-bée. J'oublie cette histoire de déclaration et me concentre sur le vif du sujet.

Après tout ce temps à le pleurer, en pensant sincèrement qu'il m'a abandonné, j'apprends que tout est faux. C'est dur a avalé, j'ai du mal à digérer la nouvelle.

Adrien m'a écris cette lettre pour que je l'oublie car quand il m'a déclaré ses sentiments, il savait qu'on ne se reverrait plus jamais.

Donc, tout s'explique...

- Donc, si je comprends bien ce que vous êtes en train de me dire, c'est qu'Adrien n'est pas parti de son plein grés mais qu'il a tout simplement été emprisonné dans la cité des ténèbres pour m'avoir déclarer ses sentiments ?

- Exactement.

- Mais comment le savez-vous ? C'est vous qui l'avez enfermé ?

Tout s'emmêle dans mon esprit. Je n'ai aucun souvenir de la déclaration d'Adrien et cela commence à déteindre sur mon comportement.

D'une autre part, je remarque que l'homme face à moi ne me dit pas tout, et je compte bien lui faire cracher le morceau !

- Non, pas du tout !

Il se met à me rire au nez.

- Quelle imagination vous avez !

Son sourire semble sincère tout comme ses paroles. Mais, je reste quand même sur mes gardes. Quand il est question d'Adrien, je ne suis plus vraiment moi.

- Alors, que lui voulez-vous ?

Je l'interroge avec un peu moins de méfiance.

- Je suis en train de monter une équipe pour aller le secourir, justement. Adrien a toujours fait partis de notre équipe et on n'abandonne jamais l'un des nôtres, quoiqu'il arrive.

- Et... En quoi puis-je vous aidez, exactement ? Je ne comprends pas trop.

J'avoue être un peu perdue. Pour aller sauver Adrien, il faut avoir de la force et je n'en ai pas. Dans cette mission, je serais plus un fardeau qu'autre chose. De plus, pourquoi moi ?

- J'aimerais que vous fassiez partis de l'équipe. Vous avez, un très grand potentiel en vous. Et, il nous sera très utile...

Je l'interromps en me mettant à rire. C'est à mon tour de rire.

- Un potentiel, dites-vous ?

Je lui demande, en me désignant du doigt, surprise et moqueuse.

- Vous vous trompez, je ne suis pas la personne qu'il vous faut. Désolée.

Après avoir prononcé ces dernières paroles, je me lève et bois d'une traite mon café devenu froid. Quand la tasse est reposée sur le table, je fixe cet homme et lui dis, d'une voix très calme et sincère:

- La dernière personne qui puisse réussir à le sauver, c'est bien moi, je peux vous l'assurer.

Il me regarde sans rien dire, n'ayant néanmoins, pas l'air d'accord avec moi pour autant. Puis, je m'avance et m'arrête à côté de lui quand il dit:

- Ce sont généralement les meilleurs qui ont tendances à trop douter d'eux.

Pourquoi me dit-il ça ?

Ses paroles retendent en échos dans ma tête. Pendant ce temps de réflexions, lui se lève et me fait face. Gentiment, il sort une carte en carton et me la tend. Sans rien dire, peu sûr de moi, je la récupère entre mes doigts et découvre un numéro de téléphone inscrit dessus.

- Si vous changez d'avis, vous pouvez me joindre à ce numéro. J'attends votre réponse, ne tardez pas trop, Adrien a tout autant besoin de vous que nous l'avons.

Doucement, je relève le visage vers lui et le fixe troublée. Pourquoi est-ce que j'hésite ? Mais que suis-je en train de faire ?

Adrien a-t-il vraiment besoin de moi ? Cet homme me dit-il vraiment la vérité ? De plus, je n'ai aucune preuve de ce qu'il avance. Cependant, il ne me laisse pas prononcer un mot, il se détourne et s'en va. En me laissant derrière lui, ravagée par ses aveux plus que douloureux...

Je ne sais plus quoi croire. Au fond de moi, je souhaite plus que tout être enfin réunis avec Adrien. Et tandis que cet homme me promet de réaliser mon rêve le plus cher, je me mets d'un seul coup à hésiter.

Complètement bouleversée, je relâche un lourd soupir. Que suis-je censée faire maintenant ?


🧷🌸🧷

Quand vous allez à/au Starbucks (si vous y allez) vous prenez quelle boisson ? Pour ma part, je ne peux pas me passer du Frappuccino au chocolat, même en hiver 😂.

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