Mensonge

Annyeong les ARMY's ! Voila le chapitre 66 de DWLA ! Voila le retour en action de Jungkook que vous avez tant attendu ! Bon alors ce chapitre est découpé en deux parties. Une partie émotion du côté de Jimin et une partie action du côté de Jungkook ! Moi qui pensait en avoir fini avec l'action avec ce chapitre... pas j'avais faux ! Donc il y aura encore un autre chapitre d'action avant le chapitre final ! Voila on espère que ce chapitre va vous plaire ! LA FIN EST PROCHE ! Bonne lecture à tous ! Merci de nous suivre !!!! Kiss sur vos crânes !

Deux mois s'étaient écoulés.

J-Hope s'était réveillé quelques semaines plus tôt. Encore désorienté, il lui avait fallut du temps avant de comprendre la situation. Mais c'est en voyant le corps inerte de Taehyung à ses côtés, entouré de câbles le maintenant en vie, qu'il comprit. Il avait fixé son amant de longues minutes pendant que ses amis lui parlaient. Déconnecté de tout, il n'avait pu que laisser son regard se poser sur V. D'abord vide d'émotions, ces yeux se mirent à verser des larmes sans que celui-ci ne s'en rende compte. Il était encore trop faible pour contrôler son corps. Ces émotions le submergeaient sans qu'il puisse en limiter les effets.

Alors il avait simplement pleuré. Il avait tenté en vain de rassurer ses amis sur son état mais ceux-ci n'étaient pas dupes. Hoseok souffrait comme eux de la situation. Mais ils ne pouvaient rien faire pour arranger les choses à part attendre en croisant les doigts. Le temps était devenu leur seul ami comme ennemi dans ce combat.

Tout le long de leurs retrouvailles, Jimin s'était mis en retrait. Perturbé par ces propres émotions, il n'arrivait plus à se réjouir de rien. Pourtant il savait que voir J-Hope en vie et réveillé devrait lui redonner le sourire. Mais à cet instant, il ne pouvait que regarder de loin la scène comme s'il était un inconnu dans la salle.

Même lorsque J-Hope versa ces premières larmes, il resta inerte. Intérieurement, il repensait à ce fameux jour, où tout avait basculé. L'image de son ami face à son amant lui rappelait son propre état. Sauf que lui n'avait même plus assez de larmes pour pleurer. Alors il restait là, muet et inconscient de tout. Tel une roche face au monde, il existait seulement parce qu'il n'avait pas le choix.

Les garçons, après le réveil de leur ami, restèrent plusieurs heures à l'hôpital. Ils discutèrent pour ne plus penser aux bruits des machines qui sonnaient les battements de cœur de V. Parlant de tout et de rien, ils se réjouissaient d'être rentrés dans une ville « normale ».

Après un voyage aussi mouvementés, ils avaient besoin de temps pour se reconnecter avec leur ancienne vie. Seul Jimin était réellement rentré chez lui. Les autres, eux, ne semblaient pas prêt pour retourner à leur routine ennuyeuse de simples humains. Voir toutes ses horreurs, ressentir toutes ses émotions et cette adrénaline, les ont fait changer. Et ils ne voulaient pas retourner en arrière et perdre tout ce qu'ils venaient de gagner.

Aujourd'hui, cela faisait 2 mois que Jungkook avait disparu. Jin et Namjoon venaient de rentrer dans l'appartement de Jimin après avoir rendu visite à Hoseok. Jimin n'avait pas voulu venir avec eux. Il avait fait semblant de dormir pour ne pas qu'il l'emmène avec eux. Il n'avait pas la foi aujourd'hui d'entendre leurs paroles sans intérêt tandis que lui se retenait de tout briser dans la chambre d'hôpital.

Leurs sourires, leurs rires, le rendait encore plus mal qu'il ne l'était déjà. On lui avait répété des centaines de fois d'avancer, de penser à autre chose, de continuer à vivre. Mais il en était incapable. Plongé un peu plus chaque jour dans sa culpabilité, le nom de Jungkook le retenait pour passer à autre chose. Chaque fois qu'il tentait de se relever, il sentait comme un poids le pousser à rester dans son fossé. Les larmes de Jungkook, son visage gravé dans sa mémoire, son toucher, son odeur, n'importe quel détail de lui forçait Jimin à ne pas l'oublier.

Non, Jimin ne peut pas et ne veut pas l'oublier. C'est lui qui lui a appris à vivre. Avant, Jimin n'était rien, juste un garçon sans histoire dans un lycée banal. Souriant et un peu naïf, il ne se posait pas de questions et faisait juste tout ce que les autres garçons de son âge faisait.

Mais grâce à Jungkook, il a su qu'un autre monde existait, plus dangereux, plus attirant. Il a su se faire de véritables amis, une nouvelle famille. En quelques mois, il a grandi et changé pour devenir une personne courageuse, une personne meilleure. Et le plus important de tous, il avait trouvé un garçon extraordinaire. Un être aimant et attachant sur lequel il pouvait reposer sa confiance et sa vie. Et cet être était Jungkook.

Une nouvelle larme roula sur sa joue tandis qu'il était plongé dans ces pensées. Assis sur son canapé face à sa télé éteinte, il n'avait même plus l'envie de bouger, ni même de respirer. Il n'entendit pas ses amis arriver dans le salon. Ces derniers, en entrant, perdirent leurs sourires en voyant l'état de leur ami, immobile.

Alors que Namjoon se mit en retrait, Jin lui vint s'approcher de Jimin. Posant sa main sur l'épaule du plus jeune, il l'interpella pour lui demander ce qu'il lui arrivait. La seule réponse qu'il reçut fut un regard vide posé sur lui.

-Jimin tu sais que tu peux tout nous dire. On est là pour toi. Dit Namjoon.

L'interrogé ne répondit pas. Un silence pesant prit place dans la pièce tandis que Jin soupira. Il s'assit à côté de son ami. Avec ces mains, il força le plus jeune à le regarder dans les yeux. Il put apercevoir un instant le regard désespéré de ce dernier avant qu'il ne redevienne neutre, sans émotion. Le même regard qu'il posait sur eux depuis des semaines déjà.

-Je sais que c'est dur Jimin pour toi. Perdre Jungkook est sûrement la pire chose que tu ais eu à endurer de ta vie. Mais tu crois vraiment que te morfondre dans ta chambre toute la journée est une bonne solution ? Parle-nous ! On est là pour toi ! Ca fait des semaines que nous n'avons plus entendu le son de ta voix. On s'inquiète vraiment pour toi...

Jimin fuit le regard pesant de son ainé. La tête baissé, il ne dit rien. Il n'en voyait pas l'intérêt. Il savait très bien qu'ils s'inquiétaient pour lui. Et il ne pouvait pas leur mentir en disant que tout allait bien. Rien n'allait bien. Il sentit les mains de Jin sur ses joues le tenir plus fermement. C'est en levant alors les yeux qu'il vit perler des larmes dans le regard de ce dernier.

-S'il-te-plait ! Dis au moins quelque chose ! C'est déjà dur de supporter l'absence de Yoongi, Jungkook et Taehyung ! Je ne veux pas perdre un ami de plus ! On a assez perdu de personnes, on ne veut pas te perdre toi aussi ! Ressaisis-toi !

Fixant le visage crispé de son ami, Jimin ne put que l'écouter. N'essayant même pas de se dégager, il regarda juste les larmes rouler et s'échouer sur le canapé tandis que Jin tentait désespérément de faire sortir un mot de la bouche du garçon.

-Bordel réponds-moi ! Commença-il à s'énerver en secouant les épaules de Jimin.

-Jin... Appela doucement Namjoon.

-Pourquoi tu ne veux pas nous dire ce que tu ressens !? On est sensé former une famille ! Je veux juste que tu comprennes cela et que tu arrête de tout garder pour toi ! Pleure, crie, hurle-moi dessus si tu en a envie !

-Jin arrête. Demanda Rap Monster en s'approchant.

-Tu crois qu'on ne peut pas comprendre ce que tu traverses ! Qu'on ne sert à rien c'est ça !? Cria-il presque en reniflant.

-Non...

Les yeux des garçons s'agrandirent en entendant la voix de Jimin s'élever faiblement. Tête baissée, il venait de prononcer son premier mot depuis deux mois. Il se dégagea de l'emprise de Jin qui avait desserré ces mains de lui suite à sa surprise. Il se releva lentement en serrant les poings. Le haut de son visage était caché par ces cheveux en bataille. La mâchoire contracté, il prit une grande inspiration avant de reprendre la parole d'une voix cassante et froide.

-Non vous ne pouvez pas comprendre.

Mettant un temps pour réaliser ce qu'il se passait, c'est Namjoon qui répondit en se rapprochant du canapé.

-Mais on peut toujours essayer. Tu sais, ça peut faire du bien de parler à ses proches même s'ils ne peuvent pas tout comprendre. On veut juste que tu te remettes de tout ce qu'ils nous aient arrivé.

-Non... Je ne peux pas m'en remettre...

Sa voix était enrouée à cause de son long silence. Ses mains se mirent à trembler alors qu'il reculait pour ne pas que les deux se rapprochent trop de lui. Jin reprit vite ses esprits et tenta d'attraper la main du jeune. Mais celui-ci fit un mouvement brusque pour se dégager de ce contact, faisant sursauter le plus vieux.

-Jimin... Parle-nous...

-Pourquoi faire ? Vous ne pouvez rien faire. Vous ne comprenez rien.

-Bien sûr que si nous comprenons.

-C'est faux ! S'énerva Jimin. Vous ne pouvez pas savoir ce que je ressens !

-Tu sais, nous avons tous un jour perdu un proche. Répondit calmement Jin.

-Jungkook n'était pas un simple proche, répliqua froidement Jimin. Comment tu te serais senti si c'était Namjoon qui avait disparu ?! Vous ne pouvez pas me comprendre parce que vous êtes toujours là, côte à côte ! Vous êtes toujours ensemble ! Même Hoseok a encore Taehyung à ses côtés malgré son état ! Vous me blâmez de ne pas me remettre de la disparition de Jungkook mais vous croyez vraiment que vous seriez mieux que moi si vous étiez à ma place ! Vous êtes juste aveugle ! Je ne suis pas Jungkook, je ne suis pas aussi fort que lui !

-Pense à ce qu'il aurait voulu que tu fasses. Il s'est sacrifié pour que tu vives...

-Je ne voulais pas qu'il se sacrifie ! Je...

Un sanglot arrêta la phrase de Jimin. Il releva sa tête pour montrer son visage ruisselant à ses amis. Son regard neutre s'était transformé en un puits de désespoir. Les traits tirés, ses dents mordant sa lèvre inférieur pour ne plus qu'elle tremble, voila le vrai visage du garçon. Ces yeux brillants de malheur reflétaient l'étendue de sa tristesse tandis que d'une main il vint essuyer avec rage les perles coulant sur sa peau pâle. Cette image qu'il avait voulu à tout prix cacher se retrouvait maintenant à découvert.

-Jimin... Appela Jin en se levant.

Il voulut le prendre dans ces bras. Mais le roux, pris par ses émotions, fit un geste de trop. Sa main partit d'elle-même pour venir claquer violemment le visage de son ainé. Le brun se retrouva le souffle coupé alors qu'il chuta au sol. Il grimaça en sentant son coxis claquer contre le carrelage.

-Je... désolé. S'excusa Jimin en se rendant compte de son geste.

Namjoon se précipita vers Jin pour le relever.

-Pourquoi ? Demanda Jin en frottant sa joue rougie.

-Désolé...

Jimin ne put que prononcer faiblement ce mot en se dirigeant vers la sortie. Sa gorge nouée par le chagrin ne voulait rien dire de plus. Alors il fuit son appartement. Ouvrant le plus vite possible sa porte d'entrée, il se mit à descendre les escaliers de son immeuble en courant. Il pouvait entendre les appels de ses amis aux étages du dessus, lui demandant de revenir. Mais Jimin était déjà loin.

C'est ainsi que les habitants de la capitale virent un jeune homme, en larmes, courir à en perdre haleine dans les rues de la ville. Fuyant jusqu'à en avoir le souffle coupé, il courut pendant de nombreuses minutes jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une rue déserte qu'il ne connaissait pas lui-même. Son dos glissa contre l'un des murs sales de l'avenue isolée. Ses mains couvrirent alors son visage tandis que ses sanglots redoublèrent.

Un seul murmure traversa les pleurs du garçon, qui ne pouvait gémir qu'un seul nom d'une voix faible et emplie de tristesse.

-Jungkook...

******

Les deux loups se retrouvèrent face à face. Me trouvant aux côtés de la forme fumeuse que formait Zarkaf, je tâtonnai l'endroit où j'avais planté la dague séparatrice d'âmes. Moi qui pensais ressentir une affreuse douleur ou bien mourir sur le coup, il s'en fut rien. L'arme se trouvait à terre, sans aucune trace de sang, comme si elle n'avait jamais été utilisée. Mon torse portait une cicatrice au niveau de mon cœur. Cette marque semblait être là depuis des années alors qu'elle ne datait en réalité que de quelques secondes. Mes yeux s'écarquillèrent de surprise en ne ressentant aucune douleur même lorsque j'exerçais une pression sur ma plaie.

Les grognements des démons me firent revenir à la réalité. Par réflexe, je pris la dague qui se trouvait toujours au sol. Elle me serait bien utile au cas où je devrais me défendre. Mon regard se posa sur mon démon. En y regardant de plus près, je pus voir ses yeux dorés lancer des éclairs à son frère alors que ses babines retroussées sous la fumée formaient un sourire vaniteux.

« Il semblerait que le combat va enfin pouvoir commencer. Je suis sûr que tu es déçu de ne pas avoir réussi à tuer un simple humain. Nos parents ne t'ont jamais dit que ce n'était pas bien de jouer avec la nourriture ? »

Pour seul réponse, Zarkaf eut droit à un grognement désapprobateur.

« Je suis sûr que tu flippes de ne pas pouvoir me battre maintenant que je suis enfin libre. Avoue que tu hésites à fuir. Les face-à-face n'ont jamais été trop ton fort. Il suffit de voir comment tu as tué notre père. »

« Si tu crois que je vais abandonner si facilement... Ne me prend pas pour un démon aussi lâche que toi. »

Alors que les deux frères se menaçaient lourdement, j'entendis la voix de Zarkaf se dédoubler pour finalement entendre une sorte de murmure résonnant dans ma tête. D'abord désorienté, je compris qu'il essayait de communiquer avec moi comme il le faisait lorsqu'il était en moi. Je fis le vide autour de moi pour mieux entendre sa voix qui n'était qu'un écho faible face à la discussion des deux démons.

« Tête de lapin, si tu crois que tu es enfin débarrassé de moi tu te trompe. La séparation de nos deux âmes va prendre plusieurs minutes avant d'être entièrement faite. Je possède encore une partie de moi en toi. Alors si tu pouvais bouger ton cul pour tuer mon frère dans le dos pendant que je fais diversion ça nous arrangerait tout les deux. »

Je hochai faiblement la tête pour lui faire comprendre que j'avais compris son plan. Zaekal était un être qui se trouvait supérieur. Durant son combat contre son frère il ne fera surement pas attention à ma présence, en se disant que je ne peux rien contre lui.

Serrant un peu plus fort le manche de la dague contre ma paume, je me mis en position pour courir. Mes blessures suite à ma course poursuite contre Zaekal s'étaient un peu guéries grâce aux pouvoirs de la dague sur mon corps. Mes saignements avaient cessé tandis que les plaies les moins graves s'étaient refermées.

J'observais l'attitude du loup face à nous. En position de défense, il ne semblait pas prêt de fuir son rival. Crocs dévoilés, oreilles en l'air et griffes sorties, il se tenait cramponné à ses membres, prêt à attaquer. Zarkaf, quant à lui, se trouvait dans la même posture. La tension montait dans la pièce alors que leurs lourdes respirations résonnaient dans le hall vide et spacieux.

Puis tout commença.

Ce fut Zarkaf qui attaqua le premier. Il fonça à une vitesse stupéfiante vers son frère en une fraction de seconde. Ce dernier s'était préparé à une attaque imminente. Il ne fut donc pas surpris en voyant le corps fumant et noir du loup s'avancer vers lui à toute allure. Zarkaf fit un bond avec ses pattes arrières, levant ses griffes pour saigner la gueule de son fraternel. Mais l'autre était également vif. Se dressant sur ses deux pattes, il para le coup et levant ses griffes contre celles de son ennemi. Le bruit de leurs lames tranchantes ricocha alors que leurs gueules s'étaient rapprochés. Un duel de force commença alors que leurs grognements résonnaient. Leurs muscles tressaillirent sous la pression de chacun.

Voyant qu'ils étaient tout les deux obnubilés par l'autre, j'en profitai pour attaquer. Transformant mon corps pour que mes jambes me fassent aller plus vite, je me propulsais vers eux. Dague en main, je courus jusqu'à la scène de combat.

N'aillant pas senti ma présence, je pus sans problème m'approcher à toute vitesse. Je contournai alors le corps de Zarkaf qui me faisait barrage pour aller attaquer celui de son frère. Celui-ci étant debout, il me laissait alors à découvert tout son ventre.

Dans mon élan, je bondis et plantai ma dague dans le haut de son abdomen. Avec l'aide de mon poids, je fis descendre la lame qui trancha tout son ventre qu'à ses flancs. Le loup poussa un hurlement de douleur tandis qu'un filet de sang se mit à couler de la plaie que je venais de tailler.

Ses yeux dorés se plantèrent dans les miens. Son regard passa alors de la surprise à la haine. Je sortis mon arme de son ventre pour le blesser à nouveau. Mais je n'eus pas le temps de faire un autre geste que l'une de ses pattes me frappa voilement, me projetant contre le mur.

Mon corps réagit instinctivement. Alors que mon corps volait dans les airs, je me positionnais afin que mes jambes transformées atterrissent contre le mur sur lequel j'avais été propulsé. Profitant alors de la puissance du coup, je recroquevillai mes jambes une fraction de seconde avant de me re-propulser vers les deux démons.

Zarkaf, grâce à ma diversion, a pu profiter du fait que son frère ce soit attaqué à moi. Alors que Zaekal m'avait donné un coup, son cadet lui en avait profité pour lui donner un coup de griffe sur le visage. Le loup brun possédait maintenant la moitié de la gueule couvert par trois longues lignes de sang tranchant son visage.

Alors que j'approchais à nouveau des loups, je transformai ma main non-armée pour laisser apparaitre des griffes. Les deux frères étaient déjà de nouveau en plein duel. Je profitai alors de cette opportunité pour retenter une attaque. Arrivant en plein vol vers eux, je brandis ma dague. Je visai le second œil de Zaekal, son dernier encore en état. Mais alors que j'allais me cramponner à lui à l'aide de mes griffes, le démon fut plus rapide que moi. M'aillant vu à la dernière seconde, il ne put échapper à mes griffes. Mais alors que je venais à peine de les planter dans sa peau, sa queue vint m'éjecter de lui. Cette fois-ci je ne pus me rattraper à temps. Mon dos claqua contre le mur qui se fissura.

Je tombai à terre, le souffle coupé. Accroupi, je repris mon souffle. Je vis alors qu'un bout de chair fraiche du démon était resté dans mes griffes que j'avais planté dans la peau. Le bout ensanglanté me fit grimacer alors que celui-ci déversait son liquide noir sur ma peau pâle.

Je secouai ma main pour enlever cette viande de mes doigts. Je me relevai avec difficulté en m'aidant de mes mains contre le sol. Les Enfers avaient de plus en plus d'effets sur moi. Et plus de cela, le fait que Zarkaf ne soit plus en moi rendait mon corps étrange. Je pouvais sentir ma peau se transformer à certains endroits sans que je le demande. Cela pourrait devenir problématique si ce symptôme s'aggravait en plein combat.

Je sortis vite de mes pensées en entendant un immense bruit derrière moi. Je tournai mon regard pour remarquer que le mur à quelques mètres de moi venait de se briser. De la poussière volait tout autour du corps de Zaekal qui se redressait alors qu'il venait de briser le béton. Un liquide sortait d'une morsure de son cou pour venir s'étaler sur les blocs de pierre fraichement démolis. Zarkaf, les crocs noircis par le sang de son frère, le regarda d'un air joueur alors qu'il venait de le propulser à l'autre bout de la pièce avec une puissance phénoménale. Une puissance tel que le choc entre le loup et le mur avait fait détruire une partie de la pièce.

Je me ressaisis bien vite de cette scène lorsque les deux se ruèrent à nouveau l'un sur l'autre. Les coups de griffes et de crocs partaient. Bien que Zarkaf semblait être le plus fort, il n'était néanmoins pas épargné non plus. Une flaque noire se forma sous leurs pattes alors que leurs pelages se tachaient de leurs sangs sans savoir si c'était le leur. La fumée qui entourait le corps de Zarkaf diminuait de plus en plus alors que ces formes se faisaient plus nettes. Le transfert entre nos âmes semblait continuer comme prévu.

Je soufflai un bon coup et arrêtai de contempler leurs batailles. Je sens qu'il ne me reste plus beaucoup de temps dans ce monde avant que mes forces soient épuisées. Il faut à tout prix que je termine ce combat avant la fin de mes 24h. Sinon, tout ce que j'aurai fait jusqu'ici n'aura servi à rien.

Je me concentrai pour retransformer mes jambes. Je fronçai les sourcils en constatant que je mettais plus de temps que d'habitude à le faire. Mais je ne m'attardais pas sur ce détail et me ruai sur les deux démons. Dague toujours au poing, je bondis sur le dos de Zaekal qui me tournait le dos. Sautant de plusieurs mètres, je brandis mon arme tout en visant son crâne que je voulais transpercer de ma lame. Mon corps presque allongé dans l'air, je plongeai vers la gueule du monstre, les dents serrés et les mains crispées.

Ma chute prit vite fin. Mais alors que ma lame était sur le point d'aller en contact avec son crâne, il dériva. Bougeant de plusieurs centimètres au dernier moment, il me fit perdre l'endroit que j'avais ciblé. Ma dague se planta alors dans son épaule malgré moi.

Un nouveau hurlement retentit. Le bruit me vrilla les tympans tellement ce son était puissant. Grimaçant de douleur, je ne pus que supporter ces notes sans pouvoir me boucher les oreilles. Zaekal se mit à bouger dans tout les sens pour me dégager de lui tout en combattant avec son frère. Mais j'étais tenace. Cramponné à lui telle une tique, je transformais ma bouche pour laisser apparaitre de longs crocs à la place de mes dents.

Une fois transformés, je les lui plantai dans la peau pour arracher sa chair. Le goût du sang était immonde, pourtant je m'acharnais. Tirant de toutes mes forces pour décoller ses muscles de ses os, je forçai ma mâchoire à mordre. Mais alors que j'étais sur le point de réussir, mes crocs se retirèrent. Je ne compris pas ce qu'il m'arrivait en ne sentant plus que mes dents dans ma bouche au lieu de crocs aiguisés. Déstabilisé, je desserrai ma prise sur la dague enfoncé dans la peau du loup. Ce dernier, en sentant mon état, secoua fortement son épaule. N'aillant alors plus de prise où m'accrocher, je me sentis chuter.

J'atterris lourdement sur le sol, dépourvu de mon arme qui était resté planté dans la bête. Propulsé à plusieurs mètres du combat, je me concentrai à nouveau en me redressant. Je sortis alors des griffes de chacune de mes mains. Je courus de nouveau vers le centre de la pièce où se trouvait le combat. Prêt à attaquer, j'esquivai du mieux que je pouvais les coups que les deux monstres se donnaient pour pouvoir passer entre eux. Mes lames aiguisées en main, je voulus les abattre sur le flanc de loup brun. Mais ce fut à ce moment que mon corps se retransforma. Mes poings désarmés frappèrent le pelage du démon. Ce dernier se tournait alors vers moi. Il ne mit pas longtemps à comprendre ma situation.

Je voulus ressortir mes griffes mais celles-ci refusaient catégoriquement de sortir. Mon corps était pris de bouffées de chaleur alors que mes veines alternaient entre la couleur noire et bleu. Ma tête se mit à siffler alors que je vis la patte de Zaekal se lever vers moi, prêt à me donner le coup de grâce. Un sourire sadique prit place sur son visage alors qu'il me voyait au dépourvu. Mon corps refusait de m'obéir pour une raison que j'ignorais. N'aillant plus le temps de fuir l'attaque qui allait arriver, je levai simplement mes bras au dessus de ma tête en espérant que le choc ne me tuera pas sur le coup.

Mais le coup ne vint pas. Zarkaf venait de projeter son frère loin de moi. Le sol trembla sous mes pieds tandis qu'un nouveau mur s'effondra sous le corps de Zaekal. Je regardai d'un air choqué mon ancien démon qui venait de me protéger des griffes de son fraternel.

« Ne crois pas que je fais ça par sympathie. Si tu meurs, je ne récupèrerais pas tout mes pouvoirs c'est tout. »

-Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Demandai-je en faisant allusion à mon corps.

« Tu ne lui as donc pas tout dit ? Je savais que tu étais malhonnête mais pas à ce poids-là. »

Je me retournai vers le monstre qui venait de se relever des décombres. Ses yeux perçants le fixèrent alors que du sang noir coulait de ses babines.

« Tu vas crever. Mon frère en récupérant ces pouvoirs, va prendre toute ton énergie vitale. Que ce soit par les Enfers ou bien par lui, tu vas forcement laisser ton corps pourrir ici sale humain. »

N'en croyant pas un mot, je posai mon regard sur Zarkaf qui n'avait pas dit un mot.

Mon cœur rata un battement en voyant un léger sourire se former sur la gueule du loup noire en contemplant mon visage se décomposer en comprenant ce qu'il m'arrivait.

-Tu m'avais dit que je pourrais rentrer dans mon monde en vie...

« J'ai menti. »

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