Annyeong les ARMY's ! Voilà le chapitre 3 de DWLA ! Nous allons plonger un peu plus dans l'action aujourd'hui ! Alors ils sont pas trop classe ses yeux dorés !? C'est pas compliqué à deviner de qui ils tiennent si vous avez suivi l'histoire XD ! Et dans ce chapitre un nouveau personnage va apparaître ! LIKE A BOSS... ou pas XD On espère que ce nouveau chapitre vous plaira et bonne lecture à tous ! Ah j'ai oublier de dire pour les nouveaux ou pas les chapitres seront postés tous les trois jours comme My Dark !

Où suis-je ?

Ce fut la première question que je me posai quand je repris conscience. Tout était comme noir autour de moi. Je n'arrive pas à bouger. À vrai dire en fait, si. Je sens mon corps bouger mais ce n'est pas moi qui le contrôle. Comme la nuit dernière. Je retrouvai peu à peu tous mes sens. La première chose qui me revint fut l'odorat. Une odeur forte de sang s'enivrait dans mes narines.

Mais au lieu de me dégouter, cette senteur m'attirait. Comme un bon repas chaud servit sur une table dont l'odeur alléchante emplirait la pièce. Puis ce fut au tour de l'ouïe de revenir. La bulle de silence qui s'était formée autour de moi éclata pour me faire parvenir des bruits de pas. Des claquements se faisaient aussi entendre en même temps que ses pas comme si des bouts métalliques tapaient sur le sol.

Je pus percevoir plus loin une conversation entre plusieurs hommes vu le son de leur voix. Les bruits de pas s'arrêtèrent et je retrouvais enfin ma vue. Mais au final j'aurais préféré ne jamais l'avoir.

Tout le monde autour de moi semblait changer. Je ne peux pas tourner ma tête pour voir aux alentours comparé à la nuit dernière. Je ne suis plus qu'un spectateur devant la scène qui se déroule devant moi, prisonnier de mon propre corps. La nuit semblait être tombée depuis un moment et la rue dans laquelle je suis n'était pas éclairée.

Seule la lune illuminait les lieux et pourtant je vois parfaitement bien. Malgré l'obscurité, je distinguai chaque immeuble, chaque mouvement suspect, chaque courbe de bâtiment. Et pourtant je ne percevais aucune lumière, c'est comme si le noir de ma vision se formait de telle sorte à laisser percevoir mon environnement.

En regardant plus attentivement, je remarquais l'absence de couleur sur les lieux. Tout était en noir et blanc comme dans les vieux films muets. Ma tête était tournée vers un groupe de garçons d'à peu près mon âge qui discutaient tranquillement sur la terrasse d'un café dont ils étaient les derniers clients.

Leurs corps étaient les seuls éléments en couleur dans le paysage. Ils étaient d'un rouge pur et une odeur divine s'évadaient d'eux. Bien qu'ils soient loin je pouvais clairement entendre leurs conversations. Ils parlaient de leurs cours, des examens qui approchaient et des vacances qui s'en suivaient.

Ils riaient à cœur joie, se donnant du courage entre eux ce qui me fit monter un sentiment de peine mêlé malgré moi à de la jalousie. Je me situais à une dizaines de mètres d'eux, caché dans l'ombre comme un animal traquant sa proie, attendant le moment idéal pour frapper. Je me rendis compte que ma taille avait baissée.

J'étais comme accroupi et pourtant je sentais que mon corps était debout... à quatre pattes !? J'aurai aimé pouvoir tourner ma tête pour observer mon corps que je n'arrivai plus à décrire tellement la sensation me paraissait étrange et inconnue. On dirait que tout mon être s'est transformé pour devenir un être que je ne connais pas. Mais qu'est-ce qu'il se passe !? J'y comprends plus rien !

Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions qu'un des garçons du café se leva, saluant ses amis avant de s'éloigner d'eux. Un grognement sortit de ma bouche avant que je ne bouge, suivant de loin la personne qui venait de partir. Elle laissait une sorte de fumée rougeâtre sur son passage, comme si elle marquait sa trace. Mon corps abandonna le groupe de jeune pour se concentrer sur l'adolescent qui tourna à une ruelle, les mains dans les poches et l'air serein.

"Voilà notre repas Jungkook."

Quoi !? Comment ça notre repas !? Je ne comprends plus rien ! La panique montait en moi alors que la voix se mit à rire. Elle riait de mon ignorance et de cette peur qui commençait à me ronger alors que je tentais de comprendre les choses. Mon corps se mit à courir, traversant des rues, se rapprochant peu à peu de la cible sans pour autant la croiser.

Mon cerveau fonctionnait à plein régime alors que mes doutes semblaient prendre forme et se transformer en vérité. J'aurais voulu hurler, me débattre, stopper cette course folle mais mon corps ne réagissait pas. Seule cette voix me narguait.

Mon horreur arriva à son comble quand je pus enfin percevoir mon apparence grâce à la vitrine des magasins qui se trouvaient à côté de moi. Un pelage noir et épais recouvrait mon corps, se balançant comme muni de sa propre conscience. Une longue queue aussi noire que les abysses s'allongeait derrière moi, son extrémité traînant par terre à cause du poids tel un fouet, se baladant de droite à gauche lentement.

Quatre pattes me faisaient courir sur le béton, laissant de légères traces d'éraflure à cause des longues griffes noires qui s'accrochaient au sol. Une longue mâchoire me faisait maintenant office de visage. Des babines noires, tachées de rouge laissaient apparaître de longs crocs pointus blancs comme la neige.

Mes oreilles pointées, retombaient légèrement vers l'extérieur tandis que leurs extrémités fumaient un peu. Et pour finir, des yeux dorés brillants en amandes avaient remplacés mes yeux noirs.

J'étais devenu un loup. Mais pas n'importe quel loup. Un loup tout droit d'un cauchemar, irréel et pourtant bien existant. La lumière et la chaleur semblait être absorbées par mon corps, rendant les lieux autour de moi toujours plus sombres et glaciaux. J'étais devenu un monstre, un démon.

"Je t'avais pourtant prévenu. Et maintenant que tu te rends enfin compte de ce que je suis, tu vas pouvoir assister à ton premier repas. Ça creuse l'appétit de te sauver de la mort tu sais ? "

Alors tout était vrai. Je suis possédé par cette voix, ce démon. Ça semble tellement irréel. Ce n'est pas possible et pourtant le reflet de ma propre image me prouve le contraire. Je suis plongé en plein cauchemar. Un cauchemar qui s'est propagé dans le monde réel pour me hanter toute ma vie.

"Il est l'heure de passer à table mon cher Jungkook."

Mes yeux se posèrent sur la mince silhouette du garçon que le démon suivait depuis maintenant plusieurs minutes. Il avançait vers nous d'un air paisible, le téléphone à la main, regardant sûrement ses messages sans se soucier de son environnement. La langue du loup passa sur ses babines en reniflant l'odeur de sang qui s'émanait de la personne qui s'approchait de lui sans s'en rendre compte.

Mon démon me fit arrêter au bout de la rue où l'inconnu aux cheveux noirs s'avançait en chantonnant. J'aurais aimé lui crier de faire demi-tour, de courir pour sauver sa peau mais j'avais beau me forcer je ne fis que faire rire mon démon dont l'appétit grandissait à force de regarder sa proie.

Les secondes étaient devenues une torture et ma vue se réduisait pour se focaliser uniquement sur la silhouette du jeune homme. Il semblait plus petit que moi de quelques centimètres. Malgré son visage aux traits enfantins, on pouvait deviner qu'un corps musclé se cachait sous ses vêtements d'hiver.

Ces petits yeux noirs reflétaient la lumière de son portable, les faisant briller dans la noirceur de la nuit. Avec ma vision je ne pouvais pas voir la couleur de ses cheveux mais je pouvais les imaginer teints d'une couleur assez vive. Ce garçon est beau, je ne peux pas le nier. Il dégage une certaine confiance en soi, que ce soit par son physique ou sa manière de marcher qui ne trahissait aucun signe d'appréhension. Et pourtant il devrait se méfier vu le danger qui allait lui tomber dessus.

Un grognement sortit de la gueule du démon alors que l'adolescent se trouvait à une dizaine de mètres de lui. Un frisson traversa sa proie qui leva enfin les yeux vers la rue pour chercher d'où provenait ce bruit. Ses yeux s'écarquillèrent en me voyant en face de lui.

Il sembla alors pétrifié devant moi alors que je pouvais entendre d'ici les battements de son cœur s'accélérer. Un filet de bave coula de mes babines qui s'étirèrent pour laisser apparaître mes crocs aiguisés. Un rire résonna dans mon crâne. Mon démon souriait.

Il souriait à sa future victime qui ne bougeait pas lorsqu'il commença à s'approcher d'un pas lent. Il se régalait de la peur qu'il infligeait à sa proie qui observait la scène de ses yeux ébahis et remplis de confusion.

Mais court ! Qu'est-ce que tu attends ! Fuis !

"Il ne t'entend pas idiot."

Le loup se rapprocha du garçon qui commença à trembler d'effroi. Un voile de lucidité traversa ses yeux et il laissa tomber son portable pour se mettre à courir dans la direction opposé à une vitesse hallucinante. Je voulus pousser un soupir de soulagement mais mon démon se mit à courir à son tour, amusé par le comportement de sa victime qui prenait ses jambes à son cou.

"S'il croit m'échapper, il a tort. Ce n'est pas avec ses petites jambes qu'il me sèmera. La chasse va finalement être plus amusante que ce que je ne le pensais."

Mon démon ne se pressait pas. Il suivait juste la fumée rouge qui marquait le passage du garçon. Son odeur. Voilà ce que représentait cette fumée vaporeuse. L'animal se fiait juste à ses sens, pourchassant sa proie avec une facilité déconcertante.

Il ne mit pas longtemps avant de rattraper le pauvre garçon qui courrait à en perdre haleine sur la route, trop essoufflé pour crier à l'aide. De mon côté j'essayais de toutes mes forces de reprendre possession de mon corps mais c'est comme si je me battais dans le vide.

J'avais beau forcer mes pensées ou même me concentrer sur les mouvements du loup pour les contrôler, rien ne marchait. Je ne pouvais qu'assister à cette scène atroce. Je me mis alors à supplier le démon qui était en moi, cette voix qui me hantait depuis tant d'années.

Si je pouvais, je me serais mis à genoux, les larmes aux yeux, pour ne pas tuer ce garçon. Je ne veux plus avoir encore un mort sur la conscience, surtout si je vois cette personne mourir sous les coups de mon propre corps.

Je ne veux plus tuer personne. Arrête ça s'il-te-plaît, je ferai tout ce que tu voudras après mais je t'en supplie arrête-toi maintenant.

"Tu préfères peut-être le tuer toi-même ?"

Un nouveau rire raisonna mais celui-ci était court. La voix qui résonnait dans ma tête était devenue plus grave et plus froide encore. La panique revint en moi, mais n'ayant rien pour extérioriser ma peur, mes pensées redoublèrent de vitesse. Je voyais le garçon devant moi courir encore mais plus lentement.

Il manquait d'endurance et arrivait à la limite de son corps. La rue où nous étions était déserte, nous nous étions éloigné du centre et l'adolescent, sous la panique, n'avait pas pensé à retourner auprès de ses amis, voulant juste fuir le monstre qui le poursuivait.

Je voyais son regard se balader rapidement dans tous les coins pour trouver une issue qui lui sauverait la vie. Mais il n'y avait rien, juste des maisons et des magasins fermés dans lesquels il ne pouvait pas se réfugier. Le lieu était de plus en plus sombre suite à la présence du loup qui courait à la poursuite de garçon.

Il aurait pu le rattraper en quelques secondes mais il préférait se jouer de sa proie, la terrorisant jusqu'aux os pour apprécier ses mouvements de panique et la peur dans ses yeux. Les babines retroussés, le loup grognait dans le dos de l'inconnu qui redoublait d'efforts malgré sa fatigue pour courir toujours plus vite.

Dans une ultime tentative, le garçon banda sa volonté pour accélérer son pas. Mais son corps ne suivit pas. Il trébucha au beau milieu de la route et se rattrapa avec ses mains qu'il mit devant lui par reflexe. Il tomba lourdement sur le bitume, exténué et à bout de souffle.

J'entendais son cœur battre dans mes oreilles à une vitesse affolante tandis que son corps était parcouru de tremblements. Le loup s'arrêta, contemplant sa proie d'un air satisfait vu le commentaire du démon.

"Appétissant."

Un long grognement fit retourner le garçon. Il se remit debout aussi rapidement qu'il le pouvait et regarda d'un air terrorisé l'animal qui se trouvait face à lui, menaçant sa vie. Il fit un pas en arrière. Le loup en fit deux en avant. Il fit alors deux pas en arrière, la peur au ventre. Le démon rit à l'intérieur de ma tête et fit trois pas en avant, se régalant de la terreur qui voilait les yeux de son futur repas.

Ne pouvant plus courir, la proie se mit à marcher à reculons, redoutant le moment critique où la bête se jettera sur lui pour plonger ses crocs dans sa chair. Alors que j'avançais sans le vouloir droit vers le garçon, le loup se mit à tourner vers la droite, faisant pivoter le corps de l'inconnu qui gardait les yeux rivés sur l'animal.
Il déglutit fortement et se remit à marcher vers l'arrière et voyant le loup se rediriger vers lui. Ne comprenant pas le comportement du démon je me concentrai pour regarder les lieux.

Il l'emmenait droit dans un cul de sac, pour mieux le coincer et le dévorer. Ne sachant rien de tout ça, le garçon continuait à reculer, fonçant tout droit dans le piège du démon. Sa panique augmenta lorsqu'il vit des murs l'encercler à mesure qu'il poursuivait son chemin. Il regarda alors rapidement derrière lui et constata les faits.

-Non, non, non... L'entendis-je murmurer d'une voix tremblante.

Il brandit ses mains devant lui, comme pour m'éloigner ou bien pour se protéger. Cela ne fit pour effet que de faire grogner le loup qui sortit les crocs alors que de la bave coulait de ses babines étendues. Les tremblements de l'adolescent s'intensifièrent à cette vue cauchemardesque.

Des larmes commençaient à voiler ses yeux quand il finit par toucher une surface froide dans son dos, le piégeant face à l'animal qui s'arrêta, contemplant la peur dans les yeux du garçon qui avait toujours ses bras tremblants en avant, devant lui.

"On va se régaler, tu ne trouves pas Jungkook ? Il ne te donne pas envie avec sa chair tendre et son sang qui coule dans ses veines ? Moi je pense que je ne vais pas résister à l'envie de le croquer."

Il fit un pas et un frisson d'angoisse traversa la proie qui se mit à murmurer d'une voix terrifiée.

-Non, pitié... Je ne veux pas mourir...

Le démon rit à ses paroles alors que je recommençais de toutes mes forces à résister au loup qui avait pris possession de mon corps.

"Il a une jolie voix en plus, ses cris seront deux fois plus beaux à entendre."

Non, arrête-toi maintenant. Il n'a rien fait pour mériter ça. Il n'a rien fait pour mourir d'une manière aussi horrible. Pitié épargne-le.

"Il n'avait pas à traîner seul tard la nuit. Je vais lui infliger sa punition."

Il fit un second pas et les jambes de l'adolescent cédèrent sous son poids. Il glissa contre le mur et recroquevilla ses jambes contre son torse, les larmes aux yeux. Il plia ses bras pour amener ses mains plus près de son visage comme pour se protéger même si cela n'arrêtera en rien le démon.

Les secondes étaient d'une lenteur extrême. Il semblait que le temps s'était figé en ces lieux. Seuls quelques mètres me séparaient du garçon apeuré. Il n'y avait aucune lumière dans cet endroit. Seuls les lampadaires de la rue d'en face permettaient d'éclairer les lieux, le rendant encore plus effrayant.

La panique me gagnait alors que mon démon se rapprochait de ce garçon, la faim au ventre et les crocs sortis. Non, il ne doit pas le tuer ! Je ne veux pas qu'il le tue alors que je suis là et que j'assiste à tout ça sans pouvoir rien faire ! Je veux le sauver de mon propre corps, de ce démon qui me contrôle et qui rigole de ma faiblesse en cet instant !

Il fit encore un pas. Une larme coula sur la joue du garçon.

"Mon repas est prêt."

Stop. Arrête-toi. Je t'en supplie...

Un autre pas. Les lèvres de la proie tremblèrent alors qu'il parla d'une voix cassée, presque inaudible.

-Je ne veux pas mourir...

Encore un pas.

"C'est l'heure de manger."

Je t'ai dit de t'arrêter ! Ne le tue pas, je te l'interdis ! Tu n'as pas le droit...

Le loup fléchit sur ses pattes arrières, s'apprêtant à bondir vers l'adolescent qui colla ses bras à son visage en se plaquant au mur, le corps crisper de toutes parts et les yeux fermés, attendant l'ultime attaque.

-Pitié...

Non. Je ne veux pas le tuer. Je veux qu'il vive. Je ne veux plus être ce monstre dépourvu de sentiment. Un dernier grognement sortit de la gorge de loup et un rire froid résonna dans ma tête. Je n'ai pas le droit de tuer une nouvelle fois, pas cette fois-ci, pas en voyant tout ce qu'il se passe. Je ne le supporterai pas. Je t'interdis de le tuer ! Pas cette nuit !

"À table."

Les pattes du loup se redressèrent d'un coup sec. La gueule du loup s'ouvrit en grand, prête à dévorer la chair de sa victime.

-NON ! Criais-je de toutes mes forces, poussant ma volonté pour retenir le loup d'effectuer son attaque.

Mais ce cri que je pensais faire résonner dans ma tête, se fit entendre de ma propre bouche. Je sentis mon corps s'écraser au sol avant d'ouvrir les yeux.Je me trouvais agenouillé à terre, le corps parcouru de tremblements. Le loup avait disparu.

Il leva mes mains humaines vers mon visage tout en gardant la tête baissée en me rendant compte de ce qu'il venait de se produire. En quelques instants, mon corps s'était retransformé pour redevenir ce qu'il était à l'origine, un humain. Je portais les vêtements sales avec lesquels je m'étais endormi le matin-même.

Ils avaient séchés entre-temps pour devenir froissés sur moi. Je fis parcourir mes doigts sur mon visage pour vérifier mon état. Ma peau était sèche et abimée mais aucun poil n'était dessus. J'étais redevenu moi-même.

Mais en passant ma langue sur mes lèvres, je sentis que mes dents étaient plus aiguisés que d'habitude. Mes crocs étaient restés. Je laissai mes mains retomber sur le sol, épuisé de ma bataille intérieur contre le démon et cette transformation qui semblait avoir puisé dans mon énergie. Je n'avais toujours pas levé la tête quand j'entendis un bruit en face de moi.

Je levai seulement mes yeux, cachant mon visage derrière ma frange, pour voir le garçon me regarder d'un air surpris et perdu. Il se mit à regarder les alentours d'un coup d'œil rapide et finit par s'approcher de moi. Il voulut se mettre debout mais son corps qui était encore sous le choc ne le lui permettait pas. Il se mit alors à ramper vers moi, sachant que peu de distance nous séparait.

Je me mis à paniquer alors qu'il se rapprochait d'une manière plus déterminée, m'observant d'un air à la fois rassuré et inquiet. Je sursautai quand il posa sa main sur mon épaule en penchant sa tête. Il racla sa gorge nouée par le stress et essuya d'un revers de la main la trace humide qu'avait laissé sa larme.

-Tu vas bien ? Viens il ne faut pas traîner ici. Me dit-il d'une voix faible mais qui se voulait rassurante.

Je secouai ma tête pour lui répondre, n'aillant pas la force de lui parler après ce que je lui avais fait subir. Il pressa un peu plus sa main sur mon épaule comme pour m'apaiser. Un frisson me parcourut alors que j'étais perdu entre mon envie de partir en courant loin d'ici et celle de m'effondrer en larme.

Mais je n'eus pas le temps de prendre une décision que la main du jeune homme vint se poser sur ma joue pour me faire relever la tête. Mon cœur rata un battement et un cri m'échappa en pensant qu'il pourrait voir mes crocs et que le démon reprenne possession de moi dans mon état de faiblesse.

-Ne m'approche pas ! Dis-je en baissant un peu plus ma tête, faisant un bond en arrière.

Mais la voix avec laquelle j'avais parlé n'était pas la mienne. Elle était très grave, froide, digne des plus grands films d'horreurs.

L'inconnu ne bougea pas, comme pétrifié alors que je portais mes mains à ma bouche, paniqué et le cœur battant à tout rompre. Je me levai précipitamment en gardant mes mains sur mon visage. Le garçon me lança un air d'incompréhension, scrutant mon visage que j'avais levé vers lui en me levant.

Je ne sais pas combien de temps il s'écoula alors que nous nous observions. Je scannais le visage de l'inconnu, ses yeux noirs qui ne reflétaient plus que de la confusion, sa mâchoire marquée et ses cheveux oranges. Lui aussi me regardait, encrant mon visage dans sa mémoire. Il se mit alors debout, sous mon regard paniqué. Et c'est au moment où il fit un pas vers moi, un air rassurant sur le visage, que je partis en courant.

-Attends ! Dit-il d'une voix forte sans pour autant paraître effrayante.

Mais je ne l'écoutais pas. M'enfuyant de la ruelle où nous étions cachés de tous, je ne fis pas attention à ses paroles et courus dans la ville déserte alors que je sentais mes crocs se changer petit à petit en dents. Je sentis le regard du jeune homme se poser sur moi pendant ma fuite alors que je séchais mes larmes de panique.

Je frissonnai en sentant un autre regard se poser sur moi, un regard plus pesant et plus direct comme s'il transcendait mon âme pour y trouver mes secrets les plus cachés. Je me retournai dans ma course une fois que je fus parti de la rue où j'avais laissé le garçon. Personne ne me suivait, et pourtant je continuais à le ressentir.

Le regard intrigant d'une personne se cachant dans l'ombre.