OS 5 (partie 5) : L'acceptation
Vue de Shinobu : le date de Sanemi et Kanae...
Rentrés au Temple après que nous ayons payé sous le regard pleins de sous-entendus des serveurs et des clients, je me suis donc sentie obligée de dire la vérité.
-Ce n'est pas un rendez-vous galant, c'est juste un repas entre collègues qui se respectent, c'est tout... ai-je marmonné en sortant ma carte bancaire de ma poche d'haori.
-On a rien dit, Monsieur Tomioka, vous faites ce que vous voulez... a alors dit la petite stagiaire en rougissant, agréable fin de journée à vous...
Nous nous sommes retournés et nous sommes partis du restaurant en passant au Domaine des Papillons pour prendre des vêtements puis, en route vers le Temple, il m'a encore posé la même question.
-Quand est-ce qu'on va se laver, du coup ?
-Pourquoi t'insistes ? ai-je protesté en rougissant, c'est pour me voir toute nue ?! Espèce de gros pervers !
-Je n'ai pas envie de puer la mort pendant un mois ! T'as les cheveux archi gras, en plus... a-t-il répondu avec un naturel déconcertant. Et je n'oserais pas te regarder, tu sais...
Mais bien sûr... ai-je pensé ironiquement en soupirant, une fois sortis de la forêt en arrivant dans la cour du Temple, j'ai vu les Piliers réunis autour de Sanemi avec une cagoule sur la gueule et qui semblait en dépression nerveuse, assis sur le sol, les bras entourés autour de ses genoux et la tête posée dessus en pleurant toutes les larmes de son corps. J'ai écarquillé les yeux quand Kanae s'est tournée et m'a fusillé du regard en nous voyant débarquer comme ça.
-TOI, SHINOBU, ESPÈCE DE GROSSE SAL**(*)*, VIENS ICI QUE JE TE CASSE LA GUEULE !!! a-t-elle hurlé en venant vers Giyu qui ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait avant de voir Sanemi chauve et en dépression.
Il a reculé de quelques pas avant qu'elle ne l'attrape par le col et le soulève de terre alors qu'il réalisait ce qu'il se passait. Aussitôt, j'ai pris Kanae par l'épaule et l'a poussée pour qu'elle le lâche et recule. Elle m'a regardé sans rien dire avant que je me souvienne (encore une fois...) que je n'étais pas dans mon corps... Ma soeur m'a regardé avec les gros yeux.
-Qu'est-ce que tu fous, Giyu ?! s'est-elle écriée quelques secondes après, tu n'es même pas dans l'historie alors dégage !
-C'est pas elle qui l'a rendu chauve, me suis-je alors défendue (ou plutôt dénoncée, du coup...), elle n'y est pour rien, c'est moi...
-MAIS POURQUOI T'AS FAIT ÇA ?! IL EST MOCHE COMME UN CUL, MAINTENANT !!!
Sanemi a levé ses yeux remplis de larmes vers elle, le coeur brisé. Se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, Kanae s'est tournée vers lui et a commencé à lui lancer toutes sortes d'excuses en commençant elle-même à pleurer également, nous en avons profité pour fuir dans la salle de sport que j'ai fermé à clé. J'ai insonorisé la pièce (une fonctionnalité du Temple permettant aux gens de ne pas entendre ce qu'il se passe dans la pièce où nous sommes, mais nous pouvons les entendre eux...) avant de voir Giyu sortir son enceinte de nulle part (encore une fois, je ne sais pas où il peut foutre tout ça mais ok...) et de la connecter à son téléphone pendant que je me changeais plus loin (sans regarder, bandes d'esprits mal placés...).
-Bon, tu connais quelque chose en danse ? m'a-t-il demandé après avoir réussi à connecter son enceinte après plusieurs minutes de galère où il commençait à insulter des grands-mères.
-Euh... Faut bouger son cul et se laisser aller par la musique ? J'ai fait un peu de danse classique quand j'étais petite, c'était cool...
-D'accord... Y'a du boulot, a-t-il marmonné pour lui-même comme si je ne pouvais pas l'entendre avant de se retourner vers moi, comme je disais, il y aura deux danses, un paso dobble sur "I wanna be your slave" de Måneskin et une samba sur "On the floor" de Pitbull et Jennifer Lopez, tu me suis ?
-Non, tu m'as perdu à ta deuxième phrase...
Mais dans quoi il m'embarque ? Je pensais que c'était chill et tout... J'ai l'impression qu'il me parle allemand... ai-je pensé en le regardant sans comprendre grand-chose au charabia qu'il me racontait avec le plus grand sérieux du monde.
-Bon... Je peux te montrer une des deux chorés, je ne sais même pas laquelle est la plus facile tellement c'est rapide...
En regardant les deux danseurs faire leur "paso dobble", ai-je retenu au bout de quelques secondes, je me suis vraiment demandée pourquoi j'avais accepté de faire ça tellement j'étais désespérée d'avance en voyant la vitesse et la grâce qu'effectuaient les deux partenaires qui semblaient s'amuser comme jamais.
-Ok... Et on a combien de temps pour réviser ça ?
-Bah... On est le 3 décembre et on a jusqu'au 31 décembre pour finaliser tout ça... Sachant qu'il y aura des répétitions avec mon groupe mais on verra ça plus tard, t'es prête ?
-Non.
-Bah on va faire avec...
-On commence par laquelle ?
-Celle que tu veux.
J'ai choisi la samba juste parce que je ne connaissais pas encore la choré et que j'aimais bien ce titre de Pitbull et Jennifer Lopez, mais ce ne fut pas la meilleure des idées car il a commencé par me demander de danser pour voir comment je m'en sortais. Or, ce qu'il ne savait pas, c'est que j'avais un balai coincé dans le cul et que je me déhanchais comme un cheval après avoir mangé de la terre trop asséchée par un soleil d'été très douteux aux rayons d'un bleu satisfaisant à regarder jusqu'à ce qu'un tacos géant arrive et divise la Terre en deux, bref, très mal. Dans son regard, je voyais qu'il le savait mais qu'il voulait me voir le faire pour se foutre de ma gueule, alors j'ai choisi "Only Girl (In The World)" de Rihanna pour commencer à sauter partout et manquer de me casser la gueule plusieurs fois contre l'énorme miroir tellement je me balançais mal mais surtout excessivement, me faisant parfois tomber sur le cul dans un bruit sourd et qui me déchirait la peau des fesses, mais je me relevais sans sourciller pendant qu'il commençait à pleurer de rire devant ce désastreux spectacle avant de finir la chanson par un énorme raté où je me suis cassée la gueule sur lui et qu'on a fini par exploser de rire en restant sur le sol à se tenir le ventre tellement c'était mal parti.
-Ah putain... Je ne sais même pas si on va y arriver... a-t-il articulé entre deux respirations, mais quel déhanché, Shinobu !
-Arrête de te foutre de ma gueule ! ai-je réussi à protester avant de me plaquer la main contre la bouche et que les larmes me montaient aux yeux.
-Ah la la... J'ai hâte de voir le jour du spectacle, ça va être incroyable...
Nous nous sommes pétés de rire encore quelques instants avant de boire un bon coup et de commencer la choré. Ce fut de la souffrance extrême et j'ai failli lui arracher les cheveux et lui foutre sa tête dans un paquet de farine à moitié prix chez Auchan non BIO à chaque fois qu'il me réprimendait pour chaque erreur "implante ton pied, tes talons putain, ton bassin doit rester aligné à ton dos, tourne tes hanches que quand je te le dis, pourquoi tu le fais avec ton pied droit, c'est l'autre droite, connasse..." et c'est la première fois de ma vie que j'ai été aussi patiente avec quelqu'un. Allez, courage Shinobu, il va draguer l'amour de ta vie pour toi, tu peux lui rendre ça...
Et lors de la pause de quelques minutes, il a sorti un bloc-note de nulle part (encore une fois, comment il fait, c'est Mary Poppins, le reuf ?) et un stylo et m'a regardé droit dans les yeux.
-Il s'appelle comment, déjà ?
-Tsuneo Gimoyo, 20 ans, cheveux bruns coupés plutôt courts et de magnifiques yeux ambrés, peau plutôt claire et 1m78, je crois... Il est serveur au resto "Les Frérots et le Cambodge" en face du resto italien où on a mangé ce midi...
-Ok... a-t-il fait en notant tout ça d'une rapidité qui m'a impressionné, je l'avoue... Et, il te connaît ?
-Il sait juste que je suis le Pilier de l'Insecte, mais pas plus que ça...
-Tu ne lui as jamais parlé ?
-Non, pas vraiment... Notre seule interaction fut quand j'ai passé la commande de mon plat... ai-je marmonné, un peu honteuse.
Nous avons dansé encore une heure puis nous nous sommes séparés en évitant Sanemi à tout prix, je ne voulais pas les emmerdes. Je ne suis revenue que dans la salle principale à l'heure du dîner en essayant de ne pas penser à la crise que me ferait Kanae, mais celle-ci et son petit ami n'étaient pas là pour manger. J'ai interrogé Mitsuri du regard qui m'a souri alors qu'Obanai semblait vouloir me trucider.
-Ils... Ils sont partis en date et acheter une perruque pour lui... C'était pas très sympa de ta part... Mais... Maintenant qu'il n'est plus là, a-t-elle ajouté en se tournant vers l'assemblée, on est d'accord pour dire qu'il a une gueule complètement dégueulasse ?
Tous ont hoché la tête, je me suis mordue la lèvre inférieure pour ne pas exploser de rire et me concentrer sur mon bol de nouilles, les larmes aux yeux en repensant à mon montage hideux avec Monsieur Propre.
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