OS 5 (partie 2) : L'acceptation

Vue de Shinobu : il a changé, Urokodaki...

Je ne sais clairement pas comment on a pu échanger de corps pendant la nuit, mais bon, ça ne dûre qu'une journée, ça devrait aller, ça va passer vite... J'ai plissé les plis de l'haori de Giyu en observant les formes géométriques de couleurs jaunes et vertes, alors que nous mangions des Twix de sous-marque ma foi tout de même délicieux dans un silence qui me pesait, mais ça ne semblait pas plus le déranger que ça.

-Euh... Du coup... Comment on fait pour expliquer ta fuite à Mitsuri et Kanae ? ai-je demandé pour briser le silence.

-Pourquoi on aurait à se justifier ? a-t-il redemandé par-dessus en haussant les épaules entre deux bouchées, et toi, ça va, tu n'as pas trop mal au ventre ou à la tête ? T'es malade, je te rappelle...

-Oh, tu sais, juste après que je vomisse, j'allais déjà mieux...

-Euh... Shinobu, je viens de penser à un truc...

-Oui ?

-Comment on fait pour se laver ? a-t-il demandé.

Il y a eu un petit blanc que j'ai brisé en me raclant la gorge.

-Ça va, si on ne se lave pas un jour... ai-je déclaré au bout de quelques secondes, tu t'es lavé hier, non ?

-Ouais, c'est vrai...

Mais... Et si ça durait plusieurs jours ? ai-je pensé en essayant d'éloigner le plus possible cette question toxique de ma tête tellement c'était ridicule de penser comme ça, aussi défaitiste. On dirait que ses pensées dépressives m'ont atteinte...

Son corbeau a heurté la vitre dans un bruit sourd, nous faisant sursauter. Je me suis levé pour la lui ouvrir, il est entré, nous a regardé à tour de rôle avant de commencer à faire des ronds au-dessus de nous.

-LE DÉJEUNER DES PILIERS EST AVANCÉ D'UNE HEURE À CAUSE DE DEUX IMBÉCILES, DONC À ONZE HEURES AU LIEU DE DOUZE (OU MIDI, COMME VOUS VOULEZ), DONC DANS TRÈS EXACTEMENT DEUX MINUTES ET QUARANTE-SEPT SECONDES !!! a hurlé le corbeau, me brisant les tympans.

-À cause de deux imbéciles ? a répété Giyu, sceptique, mais on est déjà en train de bouffer... Je pensais qu'il n'était que neuf heures... 'Fin bref, allons-y, Shinobu...

Nous nous sommes levés, abandonnant là nos pauvres gâteaux, nous nous sommes séparés dans le couloir pour ne pas paraître suspect pour au final nous retrouver en bas de l'énorme escalier qui réunissait tous les étages. Nous avons tous les deux soupiré, puis je l'ai laissé aller devant pour venir une minute après, je me suis assis à côté de ma soeur car tous les Piliers étaient assis comme nous l'étions lors des réunions en attendant le chef. Tous les Piliers, à l'exception de Sanemi.

-AH, GIYU !!! s'est écriée une voix qui m'était inconnue, AIDE-NOUS À NOUS SORTIR DE CE MERDIER DANS LEQUEL ON S'EST FOURRÉS, LÀ !!!

Je me suis tourné vers l'estrade, voyant un grand rouquin et une petite brune ligotés par une corde qui m'avait l'air très résistante, Sanemi juste à côté, la joue aussi rouge qu'un poivron rouge avec les traces de doigts, et l'air très vexé et surtout, boudeur. Je me suis tourné vers le rouquin qui venait de m'adresser la parole.

-Excuse-moi mais... On se connaît ? ai-je marmonné, déconcertée.

J'ai vu les deux prisonniers écarquiller des yeux, l'éclat enflammé qui dansait dans leurs yeux quelques secondes plus tôt s'est brisé au son de ma phrase. Le rouquin a ouvert la bouche, aucun son n'en est sorti, avant qu'il ne fronce les sourcils.

-Tu... Tu te fous de ma gueule, Giyu ? a-t-il balbutié.

-Arrête de nous refaire ton délire qui date de 2016, c'est pas drôle ! a renchéri la brune en soupirant bruyamment.

-Je suis désolé, sincèrement, mais je ne vois vraiment pas qui vous êtes...

Le chef est arrivé et nous nous sommes tous inclinés avant de nous lever comme nous le faisions habituellement.

-Quels sont les faits ? a soupiré le chef, saoûlé lui-aussi.

-Cet imbéc... a commencé Sanemi.

-C'EST PARCE QU'ON NE S'EST PAS VUS DEPUIS DEUX MOIS, C'EST ÇA ?! a hurlé le rouquin dans ma direction, GIYU, JE SUIS TON MEILLEUR AMI, TU M'AS DÉJÀ OUBLIÉ EN DEVENANT PILIER DE L'EAU ?!

J'ai jeté un regard paniqué à Giyu qui a souri d'un air légèrement psychopathe, ça se voyait qu'il ne souriait pas souvent...

-C'est sûrement un malentendu, Sabito... a-t-il déclaré avec un air faussement naturel, Giyu a sûrement, l'esprit un peu embrouillé, c'est le matin, tu sais...

-Que... D'où connaissez-vous mon prénom, jeune demoiselle ?

Je l'ai vu écarquiller les yeux avant de se racler la gorge.

-Comme ça, je sais beaucoup de choses, tu sais... Continue, Sanemi, je te prie... a-t-il esquivé.

-Donc, je disais... a marmonné le Pilier du Vent, excédé, je parlais tranquillement avec Obanai, et ce reuf sorti de nulle part avec cette jeune demoiselle aux airs de pigeons voyageurs m'a frappé au visage sans aucune raison...

-SANS AUCUNE RAISON ?! a hurlé le dénommé Sabito, c'est parce qu'il t'a traité de grosse merde ! a-t-il continué en plantant ses beaux yeux gris dans les miens qui m'ont presque fait rougir.

-C'était pour te défendre ! a rajouté la brune.

-Oh, euh... C'est gentil, merci... ai-je marmonné avec un petit sourire timide, mais je sais me défendre toute seu-tout seul, je veux dire...

-Comme c'est mignon de te voir sourire, Giyu ! s'est extasiée Mitsuri en piaillant, juste à ma droite, tu me flattes beaucoup, ce matin, tu ne sais pas à quel point je me sens honorée !

-Euh... Merci...

-Quelle sentence juges-tu bonne de leur faire subir, Sanemi ? a repris le chef calmement.

-De leur faire subir le tas... a commencé le Pilier du Vent. (le taser)

-TU TE FOUS DE MOI ?! TOUT ÇA POUR ÇA ?! TU DEVRAIS D'ABORD T'EXCUSER À GIYU DE L'INSULTER DANS SON DOS, P'TITE MERDE !!! a hurlé la brune.

-Excusez-vous entre vous, puis Sabito et...

-Makomo.

-Sabito et Makomo pourront se joindre à nous pour le déjeuner... a fini le chef, allez, je ne veux pas perdre plus de temps pour des gamineries pareilles...

Les deux garçons se sont regardés, se faisant face, ont soupiré et ont murmuré un bref "désolé" à peine articulé en même temps, puis Sanemi les a libérés alors que tout le monde se dirigeait vers la table de pique-nique. Sabito et Makomo se sont jetés sur moi pour faire un câlin collectif que j'ai accepté même si je ne les connaissais pas vraiment...

-Bah alors, vieux, on a pris la grosse tête en devenant Pilier ? a plaisanté Sabito en me donnant un petit coup de coude amical, tu ne te souviens même pas de nous, tes meilleurs amis ?

-Bien sûr que si... Mais comme l'a si bien dit Shinobu, c'est le matin et je ne suis pas encore fonctionnel... ai-je soupiré, mais si si, je me souviens de vous, Sabito et Makomo, mes meilleurs amis pour la vie...

J'ai voulu m'asseoir à côté de Kanae qui m'a mal regardé, puis je me suis souvenue que j'étais dans le corps de Giyu et qu'elle ne l'aimait pas forcément, déçue, je me suis assise à côté de mes prétendus meilleurs amis qui riaient aux éclats sans que je ne sache vraiment pourquoi. J'ai jeté un regard paniqué à Giyu qui a haussé les épaules et a soutenu mon regard pour me faire passer un message que je n'ai pas saisi. Puis j'ai remarqué un détail qui me gênait.

-Euh... Shinobu... ai-je marmonné.

-Oui ?

-Euh... Merde, comment je lui dis de couvrir le décolleté de cette robe de merde ?, tu as attrapé un rhume hier soir, tu ferais mieux de te couvrir, ai-je complété, les dents serrées, en lui jetant un regard à Tengen qui matait ma poitrine depuis tout à l'heure.

-Mais... J'ai pas froid, a protesté Giyu qui ne comprenait visiblement pas le message non plus.

-Quoi ? est intervenue Kanae, tu as un rhume, Shinobu ? Et tu sors comme ça ? Ma pauvre chérie, tu veux finir avec une bronchite ou quoi ?

Ma soeur lui a tendu son haori, merci Kanae, bon sang... ai-je pensé pour moi-même en soupirant discrètement. Le repas s'est bien passé, Makomo et Sabito discutaient entre eux sans vraiment se soucier de mon existence, et je n'arrêtais pas de jeter des regards discrets à Giyu qui écoutait les filles parler sans vraiment comprendre nos délires entre femelles.

Après une petite glace en dessert, je me suis un peu promenée dans la forêt pour me calmer en partant avant tout le monde quand tous les Piliers et mes deux prétendus meilleurs amis qui n'ont visiblement rien à foutre de moi étant donné qu'ils ne m'ont même pas cherché avaient le dos tourné, puis j'ai regardé ma montre avant d'écarquiller les yeux. Déjà treize heures... Cinquante-six... Dans quatre minutes, j'avais mon rendez-vous avec le chef pour avoir ma putain d'augmentation que je réclame depuis plus de deux mois, et c'était à lui de le passer !

J'ai couru ma vie dans le sens opposé en passant devant les autres qui étaient éparpillés dans la cour du Temple en se demandant pourquoi je me tapais un sprint sans raison apparente, j'ai glissé sur le parquet trop glissant et brillant à mon goût et je me suis cassée la gueule en avant tout en me prenant de plein fouet la porte du bureau du chef dans un bruit sourd. La joue rouge, je me suis relevée de par terre sans aucune fierté et me suis retrouvée nez-à-nez avec Tengen dans un tablier rose hideux, une serpillère à la main, et Kyojuro à ses côtés qui me dévisageaient sans comprendre.

-J'viens d'passer la serp... a commencé Tengen.

-Oui bah j'avais compris ! ai-je râlé en m'époussetant, ce serait trop compliqué de prévenir ou de mettre un panneau ?! Putain, mais de quel con j'ai l'air... ai-je juré.

-Monsieur Giyu ! s'est exclamé la voix de Tanjiro.

Je me suis tourné vers le jeune pourfendeur suivi du vieil homme que devait être le prétendu Urokodaki. J'avais déjà entendu de lui, mais je ne l'avais jamais vu de mes propres yeux, enfin, personne ne l'a jamais vu puisqu'il a la grosse gueule de Pinocchio sur son masque d'un rouge hideux qui pourrait me faire vomir sur place.

-J'ai besoin de vous parler à tous les deux, les garçons... a alors déclaré le vioc d'un air grave. Suivez-moi...

-Mais, je... ai-je commencé à protester.

-Il n'y a de mais qui tienne ! s'est écrié Urokodaki, viens avec nous, Giyu, nous avons à discuter tous les trois, entre hommes...

Mais je suis une femme, cependant, tu ne peux pas le savoir... ai-je pensé en regardant à regret la porte du bureau du chef en espérant que le Pilier de l'Eau ferait un effort pour me l'obtenir ou je lui botterais le cul quand on aura rééchanger de corps.

Je les ai suivis dans le silence, Makomo et Sabito nous ont rejoint en cours de route en riant toujours sans que je ne sache trop pourquoi, et nous nous sommes assis en ronde, Urokodaki s'adossant à un arbre et sortant des boîtes de différentes couleurs devant nous sans plus d'indications.

-Mes enfants, je ne suis peut-être pas votre père, mais je vous considère comme mes enfants et je dois assumer une part de parentalité depuis que vos darons ont crevé dans leur accident de voiture et compagnie... a commencé Urokodaki.

Sympathique, l'ambiance...

-En tant que figure paternelle pour vous quatre, et potentiellement Nezuko, mais elle est encore trop jeune pour entendre ce que j'ai à vous dire, nous devons parler franchement et dans le respect des choses... a continué le vioc en parlant à une lenteur qui me donnerait envie de le frapper.

-Bon, abrège, on n'a pas tout l'aprèm non plus... a soupiré Sabito en se servant de Makomo comme accoudoir.

-Nous allons parler de contraception car vous avez tous atteint l'âge de la majorité sexuelle, a-t-il lâché d'un coup.

Qu'est-ce que c'est qu'ce bord...

-Nous allons tout reprendre depuis le début, mes enfants, aucune inquiétude, je suis de confiance...

Alors que je restais bouche bée, choquée, cela semblait normal pour les trois autres qui étaient d'un naturel déconcertant. Urokodaki a saisi une première boîte d'un bleu douteux, l'a ouvert d'une lenteur qui commençait sérieusement à m'impatienter et en a sorti un sachet argenté avant de le renifler dans le plus grand des calmes.

-Ah... Fraise périmée, mon préféré ! s'est-il exclamé comme si c'était normal de dire ça.

On me l'avait décrit comme sage et aguerri, mais où est-ce que Giyu a grandi, bon sang ?! ai-je pensé en écarquillant les yeux.

-Qu'est-ce que c'est ? a demandé Tanjiro.

-Nan mais t'es con ou t'es con ? ai-je lancé sans le vouloir, t'as vécu dans un trou paumé pour ne pas savoir ce que c'est, une capote ? Bah putain...

-Eh ! s'est écrié Urokodaki, étant un symbole de neutralité telle Bella (si vous avez la ref je vous aime), je ne tolère pas qu'on puisse se moquer des faiblesses des autres ! Son père est mort quand il n'était qu'un puceau, on peut lui pardonner !

-Je suis toujours puceau... a soupiré Tanjiro, et célibataire, donc c'est vraiment pas gagné...

Il est pas triste que ce vioc parle de la mort de son père ? Tanjiro est vraiment fort, dis donc... J'aurais chialé direct, moi... Urokodaki a caressé le sachet argenté doucement pendant que je me mettais à comprendre Giyu d'être aussi traumatisé de son enfance pour avoir vécu avec lui et l'a déchiré avec la délicatesse d'un camion-poubelle entrant dans un salon de thés à la lavande à moitié prix chez Auchan.

-Merde... a alors marmonné Sakonji, je n'ai pas de banane pour faire la démonstration... Giyu, toi qui habites ici, tu pourrais aller m'en chercher une, s'il-te-plaît ?

Une bonne occasion de me casser de ce monde de fous, je me suis levé et j'ai commencé à marcher voire à courir vers le Temple pour me réfugier dans la cuisine et reprendre mes esprits, essoufflée. Et après deux minutes de silence pour essayer de comprendre la situation, je me suis levée sur la pointe des pieds avant de me rendre compte que j'étais assez grand pour prendre la corbeille de fruits au-dessus du frigo, un des seuls avantages à être dans son corps... J'ai pris la banane la plus pourrie que j'ai trouvé avant de ressortir et de manquer de percuter Giyu qui semblait lui-aussi courir sa vie sans que je ne sache vraiment pourquoi.

-Comment ça s'est passé ? lui ai-je demandé.

-Dis-moi, tu voulais une augmentation de combien ?

-4 250 balles...

-Ah... J'ai lui ai demandé 5 000, et il a accepté je ne sais pas trop comment, il n'a même pas cherché à savoir quelque chose, bizarre... a-t-il marmonné, pourquoi t'as une banane périmée dans ta main ?

-Tu ne m'avais pas dit que votre petite réunion avec le vieux fou consistait à parler de la virginité de ses congénères... ai-je répondu, sarcastique.

-C'est une histoire qui remonte à plusieurs années, tu sais... a-t-il soupiré, bon bah, bonne chance, et ne fous pas de conneries...

-Tu ne veux vraiment pas y aller à ma place ? lui ai-je supplié, ou simuler que genre... on a un entraînement en commun et qu'on doit se casser ?

-Tu peux tenter, pas sûr que ça marche, mais vas-y...

Je suis revenue dans la ronde et je lui ai donné la banane.

-Je dois y aller, leur ai-je annoncé.

-Eh eh eh, jeune homme ! Ce n'est pas parce que tu n'es plus vierge que ça ne te concerne pas !

PARDON ?! LE DÉPRESSIF A DÉJÀ... OH PUTAIN, LE DOSSIER !!! ai-je pensé en me réjouissant à l'idée de balancer ce potin aux filles, soudainement intéressée par ce que le vioc venait de dire.

-Et j'ai... planté les graines de concombre à quel âge ? ai-je demandé. (ptn la métaphore XDD)

-BAH ENFIN !!! s'est écriée Makomo en se frappant la tête, tu ne te souviens plus de rien, mais de quoi tu as rêvé pour être autant dans la lune, petit coquin ?

-Comment ça, "petit coquin" ? ai-je répété, dubitative.

-Bah, tu l'as fait à treize ans !

TREIZE ANS ?! BAH IL TRAÎNE PAS, DIS DONC...

-Et j'ai eu combien de conquêtes à mon actif ?

-Est-ce que tu es sûr que ça va, Giyu ? s'est inquiété Sabito, tu n'es pas aussi tête en l'air, d'habitude...

-L'esprit un peu embrouillé, le matin, tu sais...

-Il est 14:12.

-Ah... Et, du coup ? ai-je continué en me tournant vers Makomo.

-Bah attends, je compte ! a protesté Makomo qui semblait en profonde réflexion du plus profond d'elle-même en levant un doigt à chaque nouveau prénom que je ne saisissais guère qu'elle chuchotait pour elle-même tout en comptant. Alors attends... Trois, je crois ? Oui, c'est ça, trois ! Bah, oui, ça me semble évident... Comment tu peux oublier ça ?

-Ch'ais pas ce que j'ai, aujourd'hui... ai-je soupiré pour moi-même, je n'arrive pas vraiment à réfléchir...

La suite du cours sur la contraception m'a traumatisé, et je préférerais vous épargner les détails, remerciez-moi, chers lecteurs imaginaires (mais vous en aurez plus tard, nyahaha !), je me suis levée avec entrain pour aller fuir dans la cuisine me remettre encore une fois de mes émotions, il y avait Sanemi, Kanae, Obanai et Mitsuri qui y discutaient vivement autour d'un verre de jus de pomme artisanal.

-Eh, les filles ! me suis-je exclamée en venant amicalement vers ma soeur et mon amie, vous ne saurez jamais le dossier que j'ai eu sur...

-Giyu ? D'où tu te permets de parler à Mitsuri ?! m'a interrompu Obanai en posant une main protectrice sur la hanche du Pilier de l'Amour, tu as cru qu'elle voudrait parler avec une ordure comme toi ?

-D'où tu te permets de m'insulter quand tu fais même la taille d'un sac poubelle, mon reuf ? ai-je riposté, arrête de te donner un genre avec ton cobra de chez Lidl et ta coupe à la Mireille Mathieu. Le jour où t'auras du respect, tu pourras peut-être me traiter d'ordure, mais ce jour est loin d'arriver alors calme-toi, mon gars...

Ils m'ont tous les quatre loucher dessus.

-T'... avais besoin de t'exprimer ? a marmonné Mitsuri. S'il t'a dit ça, c'est que je n'ai pas vraiment envie de te parler actuellement, peut-être plus tard ? s'est-elle rattrapée, et je ne te considère pas comme une ordure, hein ! J't'aime bien, hein, mais... Euh...

-Oui, sérieusement Giyu... a complété Kanae, je vois que tu essayes de m'approcher depuis ce matin en voulant te mettre à côté de moi ou en essayant de venir me parler, mais je ne t'aime pas trop, pour tout te dire... C'est pas pour te vexer, mais je ne suis pas super à l'aise en ta présence, alors si tu pouvais me laisser tranquille, ce serait gentil...

Mes yeux se sont écarquillés en même que mon coeur s'est brisé, entendre ça de sa propre soeur venait de me détruire mentalement, et j'ai ouvert la bouche sans qu'aucun son ne sorte avant quelques secondes de blanc gênant. Les quatre autres Piliers me fixaient du regard, Sanemi avec un sourire narquois, Kanae avec une expression gênée mais qui ne voulait pas me faire de peine au fond, Mitsuri qui ne semblait pas comprendre grand-chose à la situation et Obanai qui me trucidait d'un regard assassin voire même meurtrier.

-Mais... Kanae... ai-je balbutié, blessée par ses paroles.

-Allez, venez les gars, on se casse, m'a alors coupé Sanemi, je n'ai pas envie de voir la gueule de ce boloss plus longtemps...

Et ils m'ont dépassé alors que je restais plantée là, à attendre comme une conne. Comment peut-il être autant détesté ? Moi, j'aime bien juste lui faire chier, j'aime bien ses expressions de dépressif... ai-je pensé, peinée que ma soeur puisse m'avoir dit ça, je l'ai pris en plein coeur, j'avais presque envie de pleurer pour me faire traiter comme ça par ma soeur.

J'ai sorti mon téléphone.

Shinobu (G) : Envie de pisser, gros...

Giyu (S) : Va dans ma chambre, j'arrive...

J'ai vu Sabito, Makomo, Urokodaki et Tanjiro arriver vers la cuisine par la fenêtre, et je me suis cassé en courant quand personne n'était là dans sa chambre, j'ai fermé la porte derrière moi et j'ai observé sa chambre d'un vide sidérant. Une chambre carrée, avec trois murs blancs et un mur d'un magnifique bordeau, sur lequel était affiché des centaines de photos prises par un Polaroïd, je me suis approchée pour observer des photos de sa petite bouille quand il devait avoir huit ans et son évolution au cours de dix ans, jusqu'à aujourd'hui, ses vingt-et-un ans, on voyait également d'autres personnes, Sabito et Makomo qui grandissaient en même temps que lui, Urokodaki parfois derrière, un selfie délire avec Tanjiro et Nezuko où on le voyait sourire, plutôt rare, d'une jeune femme souvent avec lui à la longue tresse noire et au sourire ravissant, et sans doute ses parents dans les photos où il était le plus jeune, mais plus aucune trace d'eux, après, plutôt étrange...

Son lit avait des draps du même bordeau, mais un oreiller blanc aussi vide et triste que l'utilité de la commode dans ma chambre au Domaine des Papillons, un bureau en bordel avec des feuilles blanches vierges et d'autres avec des croquis ou des dessins dessus, une quantité astronomique de crayons de couleurs ou feutres ou autre matériel d'art, des pochettes en carton tous aussi amochées les unes que les autres, des étagères au-dessus de son bureau avec des objets dessus qui n'avaient pas vraiment de sens, des dessins hyper réalistes des Piliers, du Maître, du Temple, d'une jeune blonde provocante et hyper sexy accrochés un peu partout, une bibliothèque Ikea en bois de chêne ma foi magnifique remplie à moitié de disques des années 80-90 avec des noms de chanteurs qui me semblaient venir d'une autre planète et de beaucoup de romans plus ou moins connus, il y en avait d'ailleurs une pile d'une dizaine sur sa table de nuit où était également posé un cadre avec une ravissante jeune femme aux longs cheveux d'ébène, les yeux fermés, les cheveux au vent et le sourire raivssant, assise adossée contre un cerisier dans une belle robe blanche, peut-être sa première conquête ? La chance, il couche avec de belles filles... ai-je pensé avant de remarquer un étui de guitare en cuir noir posé contre le mur, dans un coin, entre le bureau et le mur.

Je l'ai saisi pour le poser sur le lit et commencer à enlever la fermeture éclair qui faisait un crissement très agréable.

-Qu'est-ce que tu fous ?

Surprise, j'ai sursauté en ayant un mouvement de recul, et me suis retrouvée face à mon corps dirigé par Giyu, les bras croisés, qui me scrutait de haut en bas, le regard mauvais.

-Euh... J'observais, c'est tout... ai-je balbutié.

-Bon, tu vas aux toilettes, plus vite c'est fait, plus vite le calvaire est fini... a-t-il soupiré, visiblement énervé.

-Mais... J'y pense, t'as toujours pas pissé de la journée, toi ?

-Euh...

Il y a eu un tout petit blanc où j'ai écarquillé les yeux avant de lui foutre une claque qui a retenti dans toute la chambre.

-JE TE JURE QUE JE N'AI PAS REGARDÉ !!! a-t-il protesté, fini plaqué contre la porte tellement j'avais mis de la force dans ma gifle.

J'ai soupiré et nous nous sommes dirigés vers la salle de bain.

-Tu ne m'avais pas dit que tu avais grandi avec un vioc fou et des "amis" complètement tarés ! me suis-je exclamée en plein milieu de l'opération pisse, tu ne m'avais pas non plus dit que tu avais des amis, en fait !

-Le chalet est un endroit compliqué... a-t-il soupiré, j'aurais peut-être dû te dire qu'ils étaient spéciaux... Mais je te jure qu'ils ne sont pas toujours comme ça, ils sont adorables, quand ils le veulent... Je pense qu'ils étaient sous le choc que tu ne te souviennes pas d'eux, mais c'est normal, tu ne les connais pas... Enfin bref... Bon, c'est pas bientôt fini ?

-Tu m'avais dit que tu as une petite vessie ! ai-je protesté. Et, c'est qui la jeune femme sur ta table de chevet ? ai-je demandé en fermant encore plus les yeux tellement la sensation était insupportable.

-C'est... compliqué, j'ai pas envie d'en parler... a-t-il soupiré.

-Et sinon... C'est vrai que tu as fait ta première fois à treize ans ?

Il s'est crispé d'un coup et a reculé de quelques pas, me laissant me débrouiller, j'ai crié, paniquée, car ça devait faire vingt secondes que je pissais, j'en ai foutu partout avant que les chutes du Niagara ne soient enfin finies. J'ai remonté la braguette et je suis partie me laver les mains sur le lavabo juste à côté.

-Merci beaucoup... ai-je susurré entre mes dents serrées.

-QUI T'AS DIT ÇA ?!

-Makomo et Sabito...

-Mais je vais les frapper, ces deux connards... a-t-il soupiré en serrant le poing, frustré, bon, ils vont bientôt se casser, on passe le reste de la journée dans nos chambres et on ne sort que pour le dîner, ok ?

-Euh... Giyu, j'ai oublié un détail...

-PUTAIN, QUOI, ENCORE ?!

-Ce soir... J'ai, 'fin tu as, du coup, une soirée-pyjama avec Mitsuri et Kanae vers vingt-et-une heures...

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