PDV YUNA

Je marche péniblement sur le chemin qui mène au mont Sagiri. Urukodaki-sensei m'y attend, je ne peux pas le faire attendre. Le garçon de la sélection finale a beau m'avoir soignée, ma jambe s'est rouverte et elle saigne en continu. J'ai peur de me vider de mon sang si cela continue. Je ne peux pas continuer ainsi.

Je m'arrête sur le bord de la route et sort une bouteille d'eau. J'en bois une gorgée. Je détache la ceinture de mon kimono et l'utilise pour bander ma plaie. Ça ira mieux ainsi. Je reprends donc ma route, ce sera moins douloureux.

Après une heure et demie de marche, j'aperçois le mont Sagiri. Enfin ! Je gravis difficilement la montagne, mais, quelques centaines de mètres avant d'atteindre la cabane où Sakonji m'a élevé, je m'effondre. Ma plaie suinte de sang. Je détache le bandage et sens mon cou me brûler. Je le sens mal... Après quelques instants, mes cheveux s'épaississent et deviennent noirs. Mes ongles s'allongent et se colorent pour devenir des griffes rouges. J'ai l'impression que mes yeux sont en feu. Mes iris deviennent écarlates, je hurle de douleur. La porte de la cabane s'ouvre, laissant entrevoir un Sakonji sur ses gardes. Quand, il me vit, agenouillée, les yeux couleur sang et probablement pleins de sang aussi, il se précipita vers moi. Il vient me prendre dans ses bras, et mon sang se mélange à mes larmes.

- Sensei... dit-je en sanglotant.

- Yuna... Bravo, tu as survécu... me dit-il.

J'entends un tremblement dans sa voie. Est-ce qu'il pleure ? Je relève la tête vers lui et vois des larmes couler derrière son masque.

- Je suis très fier de toi...

- Merci...

Sans que je m'en rende compte, son étreinte m'avait re-transformée en humaine. Il m'aide à me relever et nous marchons jusqu'à la cabane. Un feu crépite dans l'irori. (C'est une cheminée japonaise placée au centre de la pièce qui sert pour la cuisine et le chauffage).

J'enlève mon kimono, désormais tâché de sang, et le plonge dans une bassine remplie d'eau. Pendant ce temps, Sakonji-sensei sort une trousse de secours et me fais signe d'approcher. Je lui montre ma blessure à la jambe. Il désinfecte la plaie et entoure soigneusement la lésion d'un bandage. Il en met aussi un sur mon ventre.

( Pour tous ceux qui ne se souviennent pas, le démon de la sélection finale lui a fait une blessure là.)

Je me rince ensuite les yeux à l'eau et je m'assoit près de mon maître et de l'irori. Je le regarde préparer un repas de fête : Il fait mijoter ensemble des légumes et de la viande, prépare un bouillon puis fait cuire des nouilles fraîches. Il réunit le tout et me sert un grand bol.

Nous mangeons assez silencieusement, j'avais tellement faim ! Après le repas, j'aide Sakonji à débarrasser et nous commençons à parler.

- J'imagine que tu as vaincu ce démon, commence-t-il.

Je sais très bien qui concerne le mot "ce".

- Oui, mais c'était difficile. J'ai eu peur de devoir utiliser ma forme démoniaque. Heureusement, je n'en n'ai pas eu besoin.

- Et ton souffle de l'étoile ?

- J'ai utiliser ma deuxième technique secrète pour vaincre le dernier démon.

- Combien ont survécu à la sélection ?

- Quatre à part moi, une fille et trois garçons.

- Je vois. Tu as du recevoir ton corbeau de liaison. Je te conseille de lui donner un nom et une parure spécifique. Il serait dommage que tu perdes ton corbeau quand il se mélange à d'autres, continue-t-il.

- Je comprends. Urukodaki-sensei, on m'a dit que je recevrai mon katana dans 15 jours. Est ce un katana particulier ?

- Oui, il est forgé dans le seul métal qui peut tuer un démon. De plus, ils sont dits " lames à couleur changeante", c'est à dire que la couleur de la lame change selon le souffle du propriétaire.

- Étant donné que j'ai deux souffles, quelle sera la couleur de ma lame ? Rouge ou dorée ?

- Je ne peux pas te répondre, Yuna. Je n'en sais rien. En revanche, si ta lame s'avérait rouge sang, le forgeron l'ayant crée se poserai des questions. On ne peut pas camoufler son souffle à une lame.

- Merci de m'avoir répondu. Je crois que je vais aller me coucher. Bonne nuit.

- Bonne nuit Yuna.

Éclipse de 15 jours.

PDV Yuna

Je suis tellement excitée ! Aujourd'hui je vais recevoir le forgeron qui va me donner mon katana. Mais j'avoue que j'ai très peur... Si ma lame est rouge sang, il va me poser beaucoup de questions.

Je me lève et salue Urukodaki. Je ne déjeune pas, je n'ai pas faim. À 21 heures, alors que je m'apprêtais à dîner,j'entends des tintements aigus qui se rapprochent. J'aperçois au loin une personne masquée portant un chapeau de paille où sont accrochées des clochettes. Serait-ce mon forgeron ?

-Bonjour, lance t'il. Je viens pour le katana de Nagaki Yuna.

- Oui, Nagaki Yuna c'est moi, je réponds.

- Je suis le forgeron Aganesuka - il s'assoit par terre, devant la cabane- j'ai moi même forgé ton katana. C'est un sabre du soleil, qui tue les démons. Je l'ai créé à partir d'un métal léger mais très solide. Le manche est recouvert de tissu pour que tu ne te blesse pas...

- Merci beaucoup mais vous ne voudriez pas entrer ?

- Ton katana est un "standard", c'est à dire qu'il a une forme et une couleur ordinaire. Mais cela va changer quand tu vas le prendre en main. La couleur va automatiquement changer et la forme peut se modifier pendant des combats d'une violence extrême...

- C'est très bien mais ne voulez vous pas entrer pour vous reposer ?

- Les autres matériaux sont de très bonne quali...

- S'il vous plaît ???

- J'ai rendue la lame excessivement tranchante...

- Aganesuka ! Tu ne changeras décidément jamais... Tu es peut être un des meilleurs forgerons mais tu es toujours incapable d'écouter les autres ! lance une voix depuis l'intérieur.

- Toi non plus Sakonji, tu ne me laissera décidément jamais terminer mes phrases...

- Tant pis ! Entre au lieu d'endormir mon élève !

Mon forgeron s'exécute et pénètre dans la cabane. Il s'assit à côté de l'irori et sort un paquet de son sac. Je m'assoie à côté de lui pendant qu'il déballe le paquet. Il contient un fourreau doré.

Je reste ébahie devant les dorures de mon katana. Mais j'ai peur. La couleur de ma lame... Je ne peux pas la prédire.

Aganesuka me tend son katana et je le saisit. Je le sort très lentement de son fourreau sous les regards de mon forgeron et de mon maître.

Le temps semble s'arrêter. Le katana absorbé mon aura. C'est maintenant. Maintenant que je saurai. Maintenant qu'ils sauront...

Le katana frémit et se colore lentement. En doré !

- Un katana dorée... Quel est ton souffle, gamine ? demande Aganesuka.

- Le souffle de l'étoile.

- De l'étoile, hein ? Je te demande ton vrai souffle, pas celui que tu t'es inventé !

- Mais comment...

- Le katana a frémit. Ça n'arrive pas normalement. Je repose donc ma question. Quel est ton souffle ?

- Le souffle du... du sang.

- Très intéressant... Je vais y aller. Je ne dirai rien.

- Merci beaucoup.

Il nous salue et reprends sa route.

- Sacré Aganesuka... Impossible de lui cacher quoi que se soit... lance Sakonji. Néanmoins, ne t'en fais pas, il sait garder un secret.

- D'accord... Je vais aller me coucher, bonne nuit sensei...

Je me couche dans mon futon et pense : mon katana deviendra sûrement rouge quand j'utiliserai ma forme de démon... Il changera aussi de forme...

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1244 mots. C'est le chapitre que j'ai trouvé le plus compliqué à écrire ! Je l'ai fait sur carrément une semaine. D'ailleurs cette semaine je ne publierai pas. Désolé !!! Je serai plus régulière ensuite pour me faire pardonner. Bonne journée/ nuit/ à toi !!!