37 : Colère, Tristesse, Joie et Plaisir
PDV Yuna
C'est le bruit d'un démon. Je lance un regard à Muichiro puis, successivement, à Kanao, et nous nous levons promptement. Nous dégainons nos katanas, prêts à se battre.
Soudain, la cloison de la pièce s'ouvre à la volée et dévoile un immonde démon marchant sur quatre pattes. Il a une expression faciale effrayée, et il se recroqueville sur lui-même. Il ferait pitié à n'importe qui. Cependant, j'ai appris à ne pas céder face à cette comédie déplaisante.
Muichiro ne perd pas de temps et fend l'air de son katana en direction du démon. Celui-ci est plus rapide et saute jusqu'au plafond, puis s'y déplace.
Le pilier enchaîne avec une deuxième attaque bien plus rapide, qu'il est cette fois impossible d'esquiver pour le démon. La créature se fend en deux en un jeu d'ombres et de poussières.
Soudain, deux entités s'évadent du corps mutilé.
- Cela faisait si longtemps que nous n'avions pas été séparés, Sekido ! Lance une voix masculine moqueuse.
- Je suis en colère, Karaku ! En colère d'avoir été enfermé dans le même corps que toi ! En lance une autre, furieuse.
Soudain, les deux hommes sortent de l'ombre, révélant leur nature démoniaque. Il y a plusieurs démons ?!
Le premier a des yeux rouges et une sorte de sceptre doré, et le second a des yeux verts et tient une sorte d'éventail en forme de feuille. Alors qu'ils parlent, j'aperçois que le vert a inscrit : "Plaisir" sur sa langue et que le rouge a noté : "Colère".
Soudain, mon sang se glace dans mes veines et mes muscles se figent. Dans les pupilles ardentes de mes adversaires sont gravés un mot, comme une promesse de mort : Quatre.
J'ai devant moi les quatrièmes lunes démoniaques ! Mais... Pourquoi sont-ils plusieurs ?
Soudain, l'homme aux yeux verts, censé s'appeler Karaku abat son éventail sur nous. Il provoque un tel déferlement de vent que la pièce dans laquelle nous nous trouvons est détruite et Muichiro se fait balayer à au moins cinq cents mètres.
Kanao et moi réussissons miraculeusement à rester accrochées grâce au katana de mon amie, planté profondément dans le toit. Kanao me tient fermement la main pour éviter que je m'envole à mon tour.
Nous nous relevons tant bien que mal et reprenons une position de combat correcte. Tout à coup, Genya surgit depuis l'autre côté du toit, armé d'un pistolet. Avant que le démon ai le temps de réagir, le Pourfendeur tire une balle dans le cou de Karaku. C'est une balle anti-démon ! Celle-ci est si puissante qu'elle décapite totalement la créature.
Je profite de la surprise et de l'innatention de "Sekido" et lui assène un coup de katana qui découpe son coup tout entier.
La tête du démon tombe au sol, et je regarde Genya d'un air soulagé et fier.
- Merci Gen- Ahhh !
D'un coup, je sens mes pieds décoller du sol et mes épaules saisis par des pointes acérées. Je regarde prudemment au dessus de moi : un autre démon me fait face ! Il semble être une créature hybride, mi-démon mi-aigle avec ses larges ailes et ses griffes impressionnantes.
Ses yeux sont jaunes, et un quatre y figure encore.
- A-ttra-pée ! Fanfaronne-t-il.
Je constate qu'il est écrit : "Joie" sur sa langue. Je lance un coup d'œil rapide vers le toit. Je pousse un soupir de soulagement en voyant que Kanao et Genya sont indemnes, mais je remarque avec déception et anxiété que Karaku a aussi formé un autre démon.
Au vu de sa posture en retrait, et si je suis la logique des émotions primaires, le nouveau corps doit avoir les yeux bleus et être la tristesse. Je constate aussi que la colère et le plaisir ont "ressuscité".
Peut-être faut-il les tuer tous en même temps pour les vaincre, comme Daki et Gyutaro ?
Ma réflexion s'arrête là car le démon-aigle me lâche depuis l'altitude où il volait. Je me décale vers un arbre pendant ma chute et essaie de saisir les branches pour rester intacte.
Ma main droite saisit un ramot, mais mon coude se heurte au tronc et me fait lâcher l'arbre. Je tombe alors d'environ cinq mètres sur le dos, atterrissant avec douleur.
Je me relève instinctivement, douloureusement consciente de l'issue du combat si je restais à terre. Je serre le manche de mon katana de fortune entre mes mains, comme si y insuffler ma force me ferait me sentir moins terrifiée.
Cependant, je m'efforce d'inspirer sereinement et de rester calme. Je ferai honneur à mes maîtres et à mes convictions.
Mes épaules sont douloureuses, probablement à cause des serres du démon. Je sens des petits picotements, je pense qu'il a touché mes tendons. Tant pis.
Je scrute les alentours, à l'affût du moindre détail démontrant la présence du monstre. Je sursaute à chaque bruit, aussi ridicule soit-il. Mon coeur rate un battement alors que le démon sort des ténèbres et s'approche de moi, détendu, un sourire insolent aux lèvres.
Mes mains tremblent à nouveau autour de mon katana. L'aura qu'il dégage est terrifiante. Je suis transie de peur, incapable de réaliser le moindre mouvement cohérent. Mon coeur s'affole, il bat dans mes oreilles, et ma respiration est rapide et saccadée. Des frissons remontent le long de ma colonne vertébrale en vagues régulières, encore et toujours pour me rappeler que le danger est là, sous mes yeux.
Il fait un pas de plus, amusé par ma réaction, et mes jambes manquent de se dérober sous mon poids. Cependant, mon corps revient vite sous mon contrôle. Mon être tout entier me crie que je ne suis pas en sécurité, mais mon corps a cessé d'être tétanisé. Il entame seulement un mécanisme de défense.
Je prends mon katana, et, bravant ma peur, lance une attaque.
- Souffle de l'étoile, cinquième mouvement : Étoile Lointaine !
Cette attaque me permet de me rapprocher de mon ennemi tout en lui infligeant un coup au niveau de la côte. Je lance mon attaque, mais à l'instant où elle aurait dû atteindre le démon, il se décale facilement sur la droite, comme si mon attaque était trop lente pour lui.
- Mais c'est que tu es pressée, Mademoiselle ! Nous avons même pas encore fait -il se lèche la lèvre inférieure- connaissance...
- Je n'ai pas envie de faire connaissance avec toi ! Je lui crache, déçue de l'inefficacité de mon attaque.
- Mais moi si, dit-il d'un ton qui se veut enjoué et allègre.
Un frisson de dégout traverse ma nuque.
- Je m'appelle Urogi~ continue-il avec un sourire mauvais.
- Et moi Yuna... Répondis-je, prudente.
- Parfait ! Maintenant que les présentations sont faites, que dirais-tu de se connaître un peu mieux ? Regarde, je vais te révéler ma technique de combat ! Commente-t-il.
Ses mots déclenchent en moi un signal d'alarme. Je fais deux ou trois saut en arrière et me place en posture défensive.
Je le regarde fixement, partagée entre la crainte et la curiosité.
Soudain, Urogi ouvre la bouche et commence à collecter une énergie dorée. Une orbe scintillante se forme et accumule l'énergie. Enfin, Urogi projette le disque vers moi. J'essaie d'esquiver le projectile, mais impossible, il est trop rapide !
L'attaque me percute de plein fouet. Elle me fait reculer d'une centaine de mètres, à vu d'œil, et consent enfin à me laisser tranquille lorsqu'un arbre m'arrête. Je tombe sur le sol dur et froid, la masse modérée de mousse ne suffisant pas à protéger mon dos du choc.
Ma tête me brûle. La douleur est vive et semble presque dévorer ma conscience. À chaque fois que je réouvre les yeux, de larges tâches noires m'empêchent d'y voir clair. Cependant, mes oreilles, toujours actives, perçoivent clairement les bruits de pas du démon. Ce bruit réveille mon instinct de survie, qui me dicte ensuite de me relever.
Je titube, tentant de bien placer mes pieds afin de ne pas m'écraser par terre. Je vois Urogi de plus en plus près, je sentirai presque son souffle m'atteindre. J'essaie de courir, de fuir, mais impossible. Mes jambes refusent de bouger.
Alors que je fais un dernier effort pour me lancer, Urogi me saisit pas le cou et mes pieds se décollent du sol. Il resserre la pression autour de ma nuque, et me regarde, satisfait.
J'essaie d'inspirer, encore et encore, mais l'air ne parvient pas à mes poumons... Est-ce que je vais... Mourir ?
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On termine ce chapitre et Yuna est bien en difficulté !
Allez, je vous embrasse !
Date d'écriture : 21 dec.
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