36 : Apparitions
PDV Yuna
Je me réveille lentement, le soleil baignant la chambre de lumière. Pour avoir une telle luminosité, il doit être au moins 10h.
Je prends une douche rapide et je m'habille comme à l'accoutumée, plaçant mon nouveau katana dans mon haori.
Je ne prête pas trop attention aux courbatures qui entravent mes mouvements, c'est normal après l'entraînement monstre que j'ai fait !
Je sors de ma chambre, et je croise Mitsuri dans le hall.
- Bonjour Madame Kanroji ! Vous avez bien dormi ?
- Coucou Yuna ! J'ai très bien dormi et toi ? Tutoies-moi enfin, je suis à peine majeure ! Dit-elle en souriant.
- Euh... Je suis désolée mais... Je suis plus à l'aise comme ça, vous êtes ma supérieure ! Lui dis-je, gênée.
- Ah... Dit-elle, déçue. Bon, pas de soucis ! C'est comme tu veux après tout !
Elle retrouve le sourire et me salue avant de se diriger vers la cuisine, probablement pour se préparer une assiette de mochis.
J'aime beaucoup Kanroji. Elle est... Solaire.
Je passe dans le salon récupérer un petit déjeuner et un bento, que je mangerais ce midi. Je marche vers la sortie du pavillon et demande au majordome :
- Excusez-moi, sauriez-vous où est allée Kanao ?
- Oui, en effet. Mademoiselle Kanao est sortie tôt ce matin et s'est dirigée vers les prairies qui entourent la partie ouest du village. Elle est partie aux alentours de 7h, et n'a pas pris le temps de petit-déjeuner !
- Merci beaucoup !
Je sors de la résidence et commence une petite course vers l'endroit que l'homme m'a indiqué. Petit à petit, les habitations se raréfient et la végétation devient plus dense et variée.
Les champs se font plus nombreux et les clairières ne manquent pas. Le terrain est de plus en plus vallonné, et la lumière dorée qui soupoudre les collines me donnent envie de capturer ce moment à tout jamais.
Ça me rappelle un peu la chaîne montagneuse prêt de chez moi. Quand Maman était encore en vie, je montais tout les jours au sommet pour aller cueillir des herbes médicinales... Ce genre de moment me manque un peu, j'avoue. Les démons, les combats, les morts... Ça n'était qu'un tourbillon lointain et irréaliste, à cette époque.
Je retrouve la réalité. Le vent balaye les blés et les feuilles, et forme un bruit de fond parfait pour s'écouter penser. J'arrive au sommet de la colline, mes cheveux volent autour de mon visage. Je suis dos au vent.
Le vallon est couvert de blés sauvages et de petites pousses, mais, au sommet, il y a un pommier. C'est ici que je trouve Kanao, dans un état presque second.
Elle à l'air détachée, presque extérieure à la réalité. Elle semble regarder le soleil, projetant son éclat puissant sur les nuages alentours, les peignant de couleurs irisées. Elle est belle.
Ses yeux violets paraissent presque mauves, éclaircis par la lumière du jour omniprésente. C'est la première fois que je la vois les cheveux détachés. Ils sont plutôt long et lui tombent jusqu'au bas des clavicules. Kanao semble tirée d'une illusion, comme une entité.
Je m'approche d'elle tout doucement, comme pour ne pas la briser. Elle remarque enfin ma présence et se tourne vers moi, silencieuse.
- Bonjour, Kanao-chan... J'ai vu que tu étais sortie, alors j'ai voulu te rejoindre. Tu sembles pensive... Tout va bien ? Je lui demande, innocente.
-... Yuna-chan... Tout va bien. C'est l'anniversaire de Kanae-sama aujourd'hui.
Elle me dit ça avec un sourire plus faible que jamais, un sourire qui camoufle mille larmes. Mais même Kanao ne sait pas qu'elle souffre.
Je cours vers elle et la prend dans mes bras. Je resserre l'étreinte et je commence à lui parler.
- C'est normal que tu sois triste Kanao-chan, c'est humain. Tu as le droit de ressentir du chagrin ou de la mélancolie, tu n'es pas obligée de cacher ce que tu ressens derrière un sourire. Dame Kanae est morte et elle te manques. Si ça ne va pas, tu peux m'en parler, je suis là pour ça ! Tu es une personne vivante Kanao-chan. Tu n'es pas parfaite, et sache que ce n'est pas parce que tu ressens des émotions que tu es faible. Vas-y. Pleure si ça peux te faire te sentir mieux. Tu es en sécurité, d'accord ? Je suis là, et je peux rester aussi longtemps que tu en as besoin.
Je l'entends sangloter de plus en plus fort alors qu'elle enfouit sa tête au niveau de mon épaule. Je ne dis rien, parce qu'il n'y a plus rien à dire. J'attends seulement.
Au bout d'une dizaine de minutes, elle se redresse et essuie les larmes qui perlent toujours sur son visage. Je change de sujet, car je la sens embarrassée.
- J'ai cru comprendre que tu n'avais pas déjeuné... C'est très mauvais pour la santé ! Tiens, je t'ai apporté un bento.
Je lui tends et elle le prend, les yeux emplis de gratitude silencieuse. Alors qu'elle le mange, je compose avec les fleurs autour de moi un petit bouquet des champs, agrémenté de blés et de bais sauvages. Je le dépose devant le pommier, et joins mes mains.
Je récite une prière silencieuse. Je ne suis pas croyante, même si mon père était très pieux. Ce n'est pas que je suis athée, c'est juste que je ne sais pas en quoi croire. Le monde est plein de violence et de douleur. Comment croire alors que l'espoir nous à tous délaissés ?
Cette prière est le signe de la foi retrouvée. J'implore le futur. Je lui demande de la paix, de l'apaisement. Je prie aussi pour Kanae, et même pour Kanao.
J'ai un rêve. Un autre rêve que devenir pilier, ou venger ma famille. J'ai un rêve si pur qu'il pourrait être celui d'un jeune enfant.
Je veux être heureuse.
Pour l'instant, c'est impossible. Mais je suis résolue à y arriver. Et c'est pourquoi, en attendant de réussir, je veux rendre toutes les personnes autour de moi fières et heureuses à leur tour. Kanao en fait partie.
Je passe le reste de la journée avec mon amie. Nous allons parler avec les habitants, visiter les forges, les bâtiments, les temples...
Le soir est arrivé. J'ai fait de jolis chignons à Kanao, ça lui va très bien ! Nous sommes allées aux sources chaudes après un petit entraînement au sprint puis nous nous sommes préparées et nous avons revêtis nos plus beaux haori, et nos katanas évidemment.
Nous sommes à présent dans une petite salle, en train de discuter avec Muichiro. Au final, il n'est pas si horrible. Il manque un peu de sociabilité, mais il est plutôt sympathique. Il me semble que Mitsuri est partie pour la nuit afin de finaliser son katana. Quel type de sabre peut-elle bien manier ?
Soudain, un son particulier parvient à mes oreilles. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas entendu. C'est un bruit fin, sournois, dangereux... C'est le son d'un démon !
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1129 mots ! Ça va j'aime bien le chapitre ! Je l'ai fait le même jour que le précèdent (20 déc.) mais j'ai préféré attendre pour le poster, afin d'avoir du temps pour écrire un nouveau chapitre ! Bisous ❤️ ✨
PS : Je n'ai pas respecté la vrai date d'anniversaire de Kanae.
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