33 : Une boucle d'oreilles
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PDV Yuna.
Une fois arrivées à l'auberge, Kanao et moi allons mettre des kimonos plus confortables, bleu et argenté pour moi et violet pour elle. Nous nous asseyons dans la salle à manger, côte à côte. Kanroji s'y trouve déjà.
- Re-bonsoir, madame Kanroji. Vous allez mieux ?
- Yuna ! C'est trop gentil de demander ! Mais oui, ça va tellement mieux ! La simple idée d'un repas m'a tout de suite fait sourire.
- Tant mieux !
À ce moment là, un serveur pose devant nous une multitude de plats. Il y a une dizaines d'assiettes de champignons différents. Je n'en ai mangé qu'une seule fois, c'est assez rare dans ma région. Il y également une énorme marmite de riz. Pourquoi ont-ils fait cinq kilos pour quatre personnes ?! J'imagine qu'ils veulent que l'on mange à notre faim, mais là...
- Dites, Madame Kanroji, quand est-ce que Genya va venir manger ?
- À mon avis, ne t'attends pas à ce qu'il vienne. Je ne l'ai jamais vu manger depuis que je suis ici ! Je trouve ça dommage, mais c'est ainsi...
- Je vois... Je pense que je vais lui apporter quelque chose après le repas. En attendant... Bon appétit madame Kanroji ! Bon appétit Kanao.
Je sépare mes baguettes, et je me sers un peu de riz et deux champignons différents. Je mange lentement, en réfléchissant à tout et à rien, en fixant le vide où je cherche des détails à distinguer. J'observe méthodiquement chaque recoin de la pièce, des plats qui couvrent la table jusqu'à l'irrégularité d'un carreau d'un vase par rapport aux autres.
Alors que je termine mon premier champignon, j'observe le visage de Kanao. Il est parfaitement neutre. Pas un tremblement ne vient effacer l'objectivité de son regard ou l'indifférence avec laquelle elle détaille son assiette. Ses yeux sont tels un contenant vide, ils ne reflètent pas tout ce qui anime mon amie.
Comme un miroir dans une pièce sans lumière, ils ne peuvent retranscrire la complexité de quelque chose d'invisible en elle. Pourtant, son visage est comme une fresque inachevée. Sublimement terrifiante, le cocktail étrange de ses traits fins mêlés à l'obscurité de ses yeux créé un mélange qui hésite entre la beauté et l'inhumain.
Quand je me tourne vers Kanroji, le contraste détonne. Alors qu'elle termine à une vitesse hallucinante son énième assiette -venant d'ailleurs s'ajouter à trois piles de plats des plus impressionnants-, ses yeux s'illuminent et ses lèvres parfaites s'étirent en un sourire solaire. On voit en cette femme une volonté inébranlable, une bienveillance sans égal et un optimisme à tout épreuve. Cela me rappelle quelqu'un, pensais-je avec un sourire mélancoliquement heureux.
- J'ai terminé de manger, je vais aller apporter à Genya de quoi manger.
Mitsuri me sourit et approuve, Kanao se contente d'un hochement de tête.
Je prends une nouvelle assiette où je mets une portion et demi de riz, quatres grands champignons et un petit bol de sauce soja. J'ajoute des baguettes, en équilibre sur le bol.
Je me lève, ouvre la cloison, sort et la referme. Je marche dans les couloirs, seulement éclairés par des lampes à la flamme vacillante. J'arrive devant la seule porte n'appartenant ni à moi ou Kanao, ni à Mitsuri, et je toque.
- Genya ! Je ne sais pas si tu te souviens de moi, on était ensemble à la sélection de finale ! Je m'appelle Yuna ! Lui dit-je à travers la porte.
J'entends un grondement mécontent depuis l'intérieur.
- Retourne d'où tu viens ! NE M'ADRESSE PAS LA PAROLE !
C'est fou comme ce fichu Sanemi a déteint sur lui. Et puis, pourquoi il me parle comme ça ?! Je pousse la porte avec humeur, m'avances vers lui et lui lance :
- Si tu ne m'apprécie pas, il y a d'autres manières de me le dire ! J'étais simplement venue pour te déposer ça !
Je pose le plateau devant lui et me relève (il est assis par terre).
- Je ne veux pas te faire la morale, je ne suis pas venue pour ça. Par contre, je pense que tu devrais prendre au moins un repas par jour avec les autres, histoire de t' intégrer un minimum.
Je le coupe avant qu'il ne m'interrompte.
- Je me fiche pas mal de si tu en as quelque chose à faire de t'intégrer. Seulement, dans la guerre contre les démons, on ne peut pas se la jouer solo. -Je passe la porte et termine avant de la fermer-. Sinon on ne les vaincra jamais.
Je claque la porte avant qu'il ne me fasse un commentaire désagréable, au vu du regard meurtrier qu'il m'a lancé.
Le reste de la soirée passe en un clin d'œil ! Mitsuri nous raconte des anecdotes sur sa promotion en tant que pilier. Elle ponctue toujours ses phrases d'un rire sublime qui éclate si fort qu'on le croirait amplifié.
Kanao et moi allons ensuite nous coucher. Nous nous couchons côte à côte. Alors que le rythme de sa respiration s'apaise, Kanao sombre dans un sommeil profond. Quant à moi, je m'endors sur ces quelques mots, qui résonnent avec malice dans ma tête : Shinazugawa Genya... Qui es-tu vraiment ?______________________________________
Je me réveille tôt, j'ai pas mal de choses à faire aujourd'hui. Il est 6h, alors que je mets mon kimono, mon haori et que j'attache mes cheveux en deux tresses. À six heures trente, j'ai mangé et je me suis préparée. À sept heures, avec mon repas dans un petit sac, je sors de l'auberge.
Je commence à marcher dans le village. J'ai décidé de visiter un peu. L'organisation est assez classique. Les bâtiments importants sont à l'entrée, les sources en hauteur et les forges à l'arrière, camouflées. En contrebas, on trouve l'allée marchande Okurashi, où je m'arrête. Je déambule entre les stands, à la recherche de détails insignifiants pour tromper mon ennui.
Les broderies des étoffes m'étonne par des motifs bien plus exotiques que chez moi. Soudain, je m'arrête devant un stand de kimonos, haoris et accessoires en tout genre. J'y repère quatres articles : un kimono argenté avec une ceinture bleu roi, un haori bleu ciel avec des bordures argentés et des petits motifs, une bague avec une lune et des boucles d'oreilles étoiles.
C'est un peu trop, ne dépensons pas tout ! Je ne suis pas convaincue par une bague, elle se briserait vite avec le maniement du katana. Quant aux boucles d'oreilles, elles semblent de mauvaise qualité. C'est dommage, elles étaient jolies !
J'achète donc le kimono et le haori et les mets dans mon sac. D'accord, j'ai dépensé beaucoup, mais vu l'état de mes vêtements, c'est justifié !
Je continue à marcher un peu, puis rentre à l'auberge, à huit heures. Alors que j'allais rejoindre ma chambre, un hôte m'arrête.
- Excusez moi, mademoiselle, mais vous avez reçu un colis...
- Ah... Merci beaucoup ! Il y a un nom ?
- Oui, un certain : " Dieu du flamboyant".
J'étouffe un petit rire. Il y a deux mois à peine, cette plaisanterie m'aurait semblée idiote mais... Ça m'avait un peu manqué.
Je remercie l'homme et déballe le paquet. Il contient une boucle d'oreille unique avec des pierres du même type que sur le bandeau de Tengen. Une note y est jointe :
" Si tu ne peux pas être ma disciple, peut être accepteras-tu ce cadeau en tant qu'ami et ancien compagnon d'armes ?
Affectueusement,
le flamboyant, l'unique. "
Je sourie largement. Bien sûr que j'accepte. J'accroche la boucle à mon oreille, et part dans ma chambre.
1236 mots ! Vous aimez le chapitre ? Que pensez vous du cadeau de Tengen ? Il s'agit de perles alignées à la verticale comme ça sur la boucle :
L'arc prend un peu de temps à se lancer, mais rebondissements promis au prochain chapitre ! Zoubi ❤️ ❤️ ❤️
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