28 : Boss de fin / Partie 3

PDV Yuna

- Monsieur Uzui ? Vous êtes... En vie ? Dis-je en retenant un sanglot.

- Absolument ! Et le coup que tu viens de porter est d'un flamboyant inégalable ! Je te félicite. Appelle moi Tengen s'il te plaît, et reconcentre toi sur le combat.

- Oui, Mons-... Tengen !

Alors que nous regardions Gyutaro régénérer les plaies que je lui ai infligé, je jette un coup d'œil discret au ninja. Son bras ne saigne plus ? Ce n'est plus un humain, là ! C'est un dieu du combat, comment il fait ?!

Ce n'est pas l'important, il va falloir donner tout ce qu'on a. Étant en meilleur état que Tengen, je décide de me mettre devant et de tout miser sur les parades. Je vais rester uniquement en défense, pour laisser le champ libre au pilier. Il pourra ainsi attaquer. Les coups fusent à une telle vitesse que j'ai du mal à rester concentrer. Je sens de vives douleurs traverser mon corps et faire monter mon adrénaline. Malgré les coups que la lune démoniaque me porte, tout mes sens sont en éveil.

Je fais surtout fonctionner mon ouïe, qui me permet d'entendre les lames couper l'air à une vitesse des plus impressionnantes. Je pare la plus part des attaques avec ma lame, mais je commence à l'entendre trembler. Est ce que... Je la manie mal ? Si mon katana me lâche maintenant, la suite du combat va sérieusement se compliquer. Il va falloir accélérer la cadence. Je lance une contre attaque à chaque coup, de manière à créer une ouverture et une faille.

J'en aperçois une autre niveau de son omoplate gauche. Je sais une feinte rapide, tape sur son point faible puis enchaîne sur plusieurs autres coups. Je lance le coup final au niveau de son cou. Le vent fouette la lame, provoquant un sifflement grave. Mon katana approche de sa peau, provoquant en moi une anxiété et une attente immense envers le résultat de mon attaque. La lame touche son corps, mais le choc que j'entends n'est pas que celui de sa cervicale brisée. C'est mon katana qui s'est brisé.

Il en reste un tiers, tout au plus. Comment est ce que je vais faire ? J'avoue que sur le moment, je ne me suis pas posée la question. Alors que les éclats métalliques de mon sabre s'éparpillent dans l'air, Gyutaro en profite pour reprendre l'avantage grace à une contre-attaque. Ses Faucilles de sang nous touchent, me provoquant pour ma part une large éraflure sur le ventre. Je suis projetée vers l'arrière à une vitesse dangereuse. Je traverse la toiture d'un bâtiment pour me laisser tomber sur le plancher d'une maison.

J'ai la migraine. Mon reste de katana est toujours dans ma main, mais mes possibilités de l'utiliser sont minces. Il me faut un plan, et ce, immédiatement. C'est trop risqué de tout miser sur une feinte en étant blessée et avec une arme usée. Je pense plutôt à une embuscade. Il me faut donc un appât, un piège et un élément de surprise. Pour l'appât, c'est évident. Ce sera mon sang, Gyutaro sera attiré. Le piège... Je pourrai le surprendre en apparaissant derrière lui avec mon katana ? En revanche il me faut une distraction, sinon il verrait venir directement mon coup. Il me semble avoir aperçu des kunais dans la peau de Tengen. Une de ses femmes serait intervenue ? Je pourrai l'attacher à une corde et la couper quand Gyutaro est au-dessous du piège ?

Toujours est il qu'il faut que je trouve un kunai. Je regarde aux alentours mais, comme par hasard, je n'en aperçois pas. J'ai soudain  une idée. Je frappe le sol de mon talon, ce qui crée des vibrations. C'est impossible à percevoir pour un individu lambda*, mais le tintement qu'elles provoquent se répercutent sur tous les autres objets. Si je repère la bonne mélodie de son -celle du kunai-, je suis certaine de réussir à le localiser.

Je me concentre un maximum. Parmi les murmures des objets et les symphonies de pas, j'entends un son aigu et claironnant. Un tintement métallique si discret que j'aurais cru entendre un soupir. N'importe qui aurait noyé son ouïe dans le silence assourdissant, seulement brisé par mon souffle, mais pas moi. Depuis que ma mère est morte, à mes 2 ans, laissant du vide et du chagrin derrière elle, j'ai appris à observer autre chose que les cheveux rougeoyants ou les yeux couleur océan de ce qui faisait office de figure maternelle.

Depuis ce matin sombre et humide où le soleil n'avait pas daigné caresser le corps sans vie de ma génitrice, j'ai remplacé ses étreintes par des écoutes laborieuses de tous ce qui se passait autour de moi. Que ce soit le chant des rossignols, les gouttes de rosée sur les feuilles ou encore le bruissement des feuilles dans le vent, pas un jour ne passe sans que je mette mes oreilles à l'épreuve. Cela s'est avéré utile, puisqu'à quelques mètres à peine, je viens d'entendre un kunai.

Je passe prudemment la tête par l'embrasure de la porte, il n'y a personne. Je m'avance prudemment, à la manière d'un chat qui pénètre dans un autre territoire. Enfin, je trouve la petite lame nichée derrière un rocher. Je la saisie et utilise une cordelette trouvée dans ma poche pour l'attacher autour du manche. Je retourne (en courant discrètement) dans la maison dont j'ai cassé la toiture et installe mon piège de manière à pouvoir tirer sur la corde pour faire tomber le kunai. Je me cache derrière des débris et je cache mon odeur en essuyant le sang de Gyutaro sur moi.

Tuer Daki sans Gyutaro fut inutile. Il faut tuer les deux en même temps. Je sais ce que je dois faire.

- INOSUKE !

Gyutaro va penser que c'est un appel à l'aide, ce qui va lui permettre de me localiser, mais c'est tout le contraire. C'est un signal pour dire à mes camarades d'en finir avec la démone. Je vais utiliser mon pouvoir sanguinaire pour exécuter Gyutaro. Ce sera un dernier coup, et après il faudra que je retrouve Tengen. Il n'a pas supporté l'attaque de Gyutaro, c'est logique vu son état.

J'entends des pas précipités, je m'accroupis derrière les débris. Gyutaro débarque dans la pièce. J'attends qu'il soit sous mon piège et je le déclenche. Comme je m'y attendais, il se décale vivement sur le côté. Je sais que ça va me coûter énormément.

- Pouvoir sanguinaire : Stop. Ne bouges plus.

Je vois dans son regard un étonnement démesuré. Je m'approche de lui, mon coeur bat dans ma poitrine. J'ai l'impression qu'il s'écrase. Je l'ai compris pendant ce combat : utiliser mon pouvoir à outrance endommage mon corps en contrepartie.

- Avant de mourir, désactive ton poison sur Tengen.

Mes cordes vocales s'écrasent et, je ne sais pas avec quelle force, j'en fais abstraction. Je pose ma lame contre son coup, que je vois frissonner.

- Ne t'inquiètes pas. Tu partiras avec ta sœur et ton maître va vite te rejoindre.

Je mets fin au discours et je tranche son cou quand j'entends, au loin, l'éclat des lames de mes compagnons trancher le cou de Daki. Je l'ai vraiment senti. Sa peau qui se déchire, ses cervicales qui se détachent. Tout est fini. Enfin.

Je suis redevenue humaine. Je tombe vers l'arrière en voyant son corps se décomposer. Je n'ai plus d'énergie. Je m'attends à tomber durement sur le sol mais quelque chose de doux me retiens. Je me retourne et vois une femme vêtue de bleu.

- Je m'appelle Suma, et je suis une des femmes de Tengen. Les autres femmes ont retrouvé notre mari, mais -elle se met à pleurer- il était dans un piteux état. Il m'a dit d'aller te chercher, j'ai vu que tu as désactivé le poison de Tengen. Merci d'avoir épaulé mon époux dans la bataille ! Je vais te ramener vers tes compagnons ! Dit elle en sanglotant.

Elle est très émotive, dis donc ! Mais elle est très gentille. Avant même d'avoir pu dire un mot, je suis sur son dos et elle m'emmène vers l'Ouest.

- Avant que je ne te laisse avec tes compagnons, je dois te demander quelque chose. Tu as fait une forte impression à Tengen. Malheureusement, avec un bras en moins, il va démissionner de son poste. Il voudrait que tu sois sa successeur. Comme Rengoku, il voit beaucoup de courage en toi.

- Suma... Je... J'apprécie beaucoup Tengen, et je l'estime énormément. Cependant... La mort de Kyojuro est toujours proche dans ma tête. Sa proposition me fait vraiment plaisir mais je ne me sens pas prête. Je ne peux pas accepter, pas aussi tôt. Je suis désolée.

- Humm.... Pas de soucis, je le dirai à Tengen !

Je commence à apercevoir une chevelure d'or et un énergumène. Zenitsu s'est réveillé et comme toujours, il est mort de trouille. Quant, à Inosuke, il crie à Zenitsu que c'est une mauviette. Suma me dépose devant eux et me fais un signe de la main.

Je me re-concentre sur la querelle de mes compagnons, et je ris aux éclats, provoquant leurs étonnements.

- Mais... Qu'est ce que tu as, Yuna-chan ? Me demande Zenitsu.

- Rien ! C'est juste qu'on vient de battre la sixième lune supérieure, qu'on est couverts de sang et de bleus et que vous trouvez toujours l'énergie de vous disputer, dis je avec un sourire en coin. En tout cas, je crois qu'on mérite une promotion au sein des Pourfendeurs !

Mon rêve de devenir pilier et de me venger se rapproche à toute vitesse...

À suivre...

Avec 1640 mots, j'ai fini ! Je suis plutôt contente, qu'en pensez vous ?

Niveau flash-back sur la manière dont Yuna à développé son ouïe, j'ai mis le paquet sur la poésie. Vous avez aimé ?

Le vocabulaire :

Individu lambda : personne ordinaire, basique, qui ne se démarque en rien. Un inconnu dans la foule.

Je poste le hors série dans une minute ! Votez ! Bisous !

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