12: Le cri du corbeau

Pdv de Sebastian

Au fur et à mesure des baisers que je partageais avec mon amant je m'étais habitué à plusieurs choses:

1) Que cela dure longtemps: compter une a trois minutes voire plus. Pourquoi ? Parce que c'est bon.

2) A ce qu'on en vienne rapidement aux langues: je n'ai pas compté le temps exact mais on doit y venir après dix ou vingt secondes. Et puis franchement je préfère sentir sa langue.

3) Que ce soit moi qui mette fin au baiser: parce qu'il a beaucoup plus de souffle que moi et qu'il serait capable de continuer une demi-heure si je ne l'arrêtait pas.

4) Au goût de sa salive. En fait cela dépend de ce qu'il a mangé avant... j'en ai "goûté" plusieurs jusqu'ici: Alcool quand il avait trop bu...
Sang d'Alois quand on s'est embrassé dans le lac...
Et le goût habituel lorsqu'il n'a rien mangé mais toujours aussi agréable.

Bref. Si je pense à cela c'est parce que nous nous embrassons et... ce n'est pas comme d'habitude. Il est plus lent avec ses gestes voire complètement éteint, lui qui aime les choses plutôt torrides ça ne lui ressemble pas du tout.

Ensuite, le goût est un nouveau goût. Je ne l'ai jamais connu mais il n'a rien mangé depuis le coeur d'Alois Trancy a part quelques morsures a mon égard mais alors cela voudrait dire que ce baissé devrait avoir le goût de ma peau et ce n'est pas le cas.

Je sentis soudain un liquide chaud dégouliner sur ma main que j'avais placé sur le bas de son dos. Je tente d'ouvrir les yeux.

Il a les yeux écarquillés et me regarde avec surprise.

Du sang coule  d'entre ses lèvres. Ma main est couverte de sang.

Une forme rouge se trouve juste derrière lui.

Non...

Grell...

Claude...

Mon amant recule un peu.

- Se...bas...tian...

La faux de Grell jailli de son ventre dans un hurlement de douleur couvert par les bruits de la tronçonneuse en marche. Du sang gicla de tout les côtés, sur mon visage, sur l'herbe, quelques gouttes parvinrent même jusqu'au lac.

Je suis paralysé. Je n'arrive pas à bouger. Je voudrai pourtant... mais je n'arrive pas... mes muscles sont gelés. Grell sourit et retire brutalement sa faux du corps de Claude. Il titube quelques mètres vers moi avant de me tomber dans les bras.

- CLAUDE !!!!

Sa lanterne cinémagique sortit des débris qu'il devait rester de ses entrailles pour se dérouler devant mes yeux.

Il tousse et il me sembla voire une larme perler au coin de son oeil.

- Mes... souvenirs... mon... passé...

Il était à l'agonie. En le regardant il ne devait lui rester que... dix minutes parmis nous.

Lanterne cinémagique pdv de Claude.

Ils m'ont attaché à un bûcher... je vais mourir... pas comme ça... pas maintenant... pas ici... Je ne veux pas mourir...

J'ai insulté et renié Dieu et tout les saints du paradis... même si Dieu pardonne tout je pense que je suis perdu... personne ne pourra me sauver désormais...

Les flammes montent jusqu'à moi et commencent à attaquer mes jambes. Mais étrangement... Je ne sens rien. Ça devrait faire mal pourtant ?

La douleur fut échangée avec une sensation étrange que tout changeait. Une force inébranlable vint s'emparer de moi. Je fait céder les cordes qui me retiennent. Les villageois et les prêtres me regardent terrifiés.

Je sentis ma peau se renforcer et mes mains et mes pieds prendre une autre forme. Je souris et sentis par la même occasion deux canines en forme de crocs acérés.

Je devait aussi avoir pris un bon mètre moi qui était déjà très grand. Je compris alors ce qui m'arrivait. Quelqu'un me protégeait. Quelqu'un me sauvait.

Et ce quelqu'un était Satan en personne.

J'ai massacré tout le village dans un rire macabre et cinglant. L'odeur du sang, le goût des âmes des innocents et celle des coupables de ma "mort" était absolument délicieux. Plus besoin de craindre la grande pestinance. Il faut craindre le diable et ses valets.

J'ai rapidement été transporté dans un autre monde. Avec d'autres personnes comme moi.

Je me suis très vite fait connaitre parmi les autres démons. Sans doute à cause de mon apparence et de mon passé.

Je ne me sentais pas aimé comme j'aurais pu le sentir avec un de mes amants mais je me sentait respecté. Et c'était déjà pas mal.

Un jour, environ cent ans après mon arrivée, un démon vint me voire.

- Salut !

- Bonjour.

- Tu viens ? Il y a un nouveau démon qui est arrivé !

- Il y en a tout les jours des nouveaux démons et je m'y interesse autant qu'à la vie humaine. Pas du tout.

- Mais c'est un diable animal comme toi !

- Et alors !?

- En plus il paraît que c'est ton type de mec.

- Je te suis...

Je soupire et suis le diable a travers le paysage noir que j'avais eu le temps de découvrir en cent ans de vie ici.

Le jeune démon doit être à peu près de deux ans mon cadet. A ma mort je veux dire. Il semblerait qu'il soit un démon corbeau et franchement si les corbeaux étaient tous aussi sexy je serait devenu zoophile depuis longtemps.

Mais il semble très froid et très distant avec les autres. Inutile de tenter ma chance avec lui.

J'ai du attendre encor une bonne centaine d'année avant de me décider à aller lui parler. Non pas que je sois timide, mais je prend toujours le temps d'étudier ma cible avant d'engager la conversation. Et j'avais enfin fini de cerner ce jeune démon.

Mais lorsque j'ai voulu aller lui parler, on m'a annoncé qu'il avait quitté notre monde et avait passé un pacte avec un humain.

Je me suis mis à chercher un moyen de le rejoindre et c'est là que j'ai vu un enfant blond aux yeux bleus pouvant m'être utile. Une démonne se trouvait déjà dans son entourage. Mais je la connais, je lui ai déjà parlé plusieurs fois.

Je me suis mis à tenter Alois sans cesser de lui faire des promesses que je ne compte pas tenir. Il a fini par craquer. Je suis devenu majordome aux côtés d'Hannah et des triplets.

Le jour où j'ai enfin retrouvé ce corbeau il était encore plus beau que dans mes souvenirs. J'avais pris le temps de l'étudier alors je savais comment agir avec lui. Bien sûr je ne venais pas à lui pour satisfaire des "besoins" de sexe, ce qu'auraient sûrement fait d'autres démons.

Mais moi je l'aimait réellement.

Le temps passé sur terre à un impact sur les pensées des démons. Moi, les émotions de mon passé m'ont suivies.

J'ai finit par l'embrasser et je fut forcé de constater qu'il est très timide dès que je le touche un peu. Mais cette sensation de bonheur je ne l'ai pas ressenti depuis au moins deux cent ans...

J'aime Sebastian Michaelis. Et je resterai avec lui jusqu'à la toute fin.

Fin de la lanterne. Pdv de Sebastian.

- Claude... idiot... moi aussi... je t'étudiait pendant tout ce temps.







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