Chapitre 2

Lorsque je repris enfin mes esprits, le sang avait déjà commencé à sécher. Je me levais donc, les jambes encore tremblantes et me rendis à l'auberge.

Lorsque j'entra, je vis une dame d'une quarantaine d'années. Elle m'inspecta et me fit tout de suite prendre un bain. Malgré le sang qui tâchait mes vêtements, elle n'avait pas l'air si éffrayée que ça.

<<-Comment t'appelle-tu ? Me demanda la dame, tandis qu'elle me séchait.
-Je m'appelle Alice.
-Et moi c'est Greta, enchantée. Ce n'est pas toi qu'Aiden m'a envoyée ?
-Si, répondis-je la voix cassée par les sanglots. >>

Elle m'offrit une chambre où dormir ainsi qu'à manger.

C'est ainsi que 6 ans passèrent. Greta était devenue peu à peu comme ma mère et nous nous connaissions par coeur. Elle m'avait éduquée et m'avais enseignée tout ce que j'aurais dû apprendre à l'école.

<<-Alice ! Réveille-toi, il est l'heure !

-J'arrive Greta ! >>

J'ouvris les yeux et sortie de dessous les draps. J'enfilai un t-shirt ainsi qu'un pull et un jean et sorti de ma chambre pour aller en ville faire les courses. Greta doit faire le ménage le matin et elle me réveille donc pour que j'aille faire les courses et préparer le repas. Je marcha dans le silence absolue de cette matinée d'hiver jusqu'a arriver sur la place du vilage.

<<-Bonjour madame Ritchman, commençais-je joyeusement.
-Bonjour ma petite Alice. Je te mets comme d'habitude ?
-Oui s'il vous plaît !
-D'accord. >>

Je finissai ensuite de faire mes petites emplettes avant de rentrer à l'auberge. Sur le chemin du retour, je profitai de l'air frais. J'aimais tant l'odeur et le froid de l'hiver. J'aimais ressentir le vent frais et la fraîcheur qu'il apportait.

Je passa le seuil de la porte et posa mon manteau avant d'aller dans la cuisine pour ensuite commencer de préparer le repas. Cette après-midi, j'avais prévu d'aller sur le mont Corko. En haut, il y a un arbre immense qui surplombe la vallée. C'est là que sont enterrés le reste des corps de ma mère et de mon frère ainsi que le corps de mon père.

Je mîs ma veste et mes bottes ainsi que mon écharpe et sortie de la maison. Quelques flocons de neiges commencèrent à tomber sur l'herbe sèche de la ville. Je marchai environ 1 heure avant d'arriver près de l'arbre centenaire et de m'assoeir à ses pieds. La neige était déjà beaucoup tombée et l'on voyait un fin manteau blanc sur la ville. Je pris mon carnet à dessin et me mîs à représenter la ville, en ruine, de mon enfance. J'aimais venir ici la dessiner ou la regarder au près de mes parents et de mon frère pour ne pas oublier cette affreuse journée. Cela me déchirait le coeur mais une froce m'y ordonnait. Dans ces moments là, le temps semblait comme s'être arrêté. La lune commençait son ascension dans le ciel. Le soleil était déjà couché depuis longtemps mais j'adorais la nuit et en particulier les nuits fraîches d'hiver. Je décidai tout de même de rentrer avant que Greta ne s'inquiète trop.

À ce moment précis, je ne savais pas que ça allait être la dernière fois que je quittais cet endroit.

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