41 - dans la peau

Livy PDV

Je l'ai dans la peau, c'est définitif. Je suis amoureuse de lui. Je suis amoureuse de quelqu'un et je n'arrive pas à m'en réjouir. Je n'arrive pas à en être heureuse alors que normalement, l'amour c'est censé rendre heureux et niais, non ? Je n'en sais rien mais j'espère que ce n'est pas le cas parce que je doute pouvoir le supporter, pouvoir l'encaisser. Je doute de savoir souffrir à cause de l'amour alors que tout le monde est heureux en réalité grâce à lui. Je n'arriverais pas à l'accepter. Je ma faufile entre les passants, cherchant un endroit où je pourrais me sentir bien sans me sentir sale en même temps.

J'avais longuement pensé à aller me blottir dans les bras de mon meilleur ami mais je savais d'avance déjà que je ne me sentirais pas si bien que cela. Je ne me sentirais pas bien dans ses bras parce que je ne pourrais que repenser à notre première fois à deux puis à ma première fois avec le métis –qui est une grave erreur que j'ai commise et dont j'aurais mieux fais de m'en passer- et je ne serais pas du bien. Puis, Sacha verrait sûrement que je ne vais pas bien et je sais d'avance que je ne supporterais pas une seule de ses questions à la con. Je le sais parce que c'est complètement insensé tout ce que j'ai fais. Je suis censé fuir cet anglo-pakistanais mais je finis par coucher avec.

Je me mords la lèvre inférieure en passant sèchement ma main dans mes cheveux. Je tente de fendre la foule mais je ne savais pas du tout qu'il y avait autant de monde dans cette putain de ville anglaise. J'ai l'impression d'être oppresser, compressé. Je me sens extrêmement mal parce que j'ai fais quelque chose qu'il ne fallait pas absolument pas que je fasse et maintenant, tous les dieux sont contre moi et c'est pourquoi je me sens aussi mal. Tout ce monde commencer à m'asphyxier, en plus ils se marchent tous sur les pieds les uns de les autres. J'hésite à utiliser mes pouvoirs pour qu'ils me laissent tranquille mais je n'aimerais pas commencer à en dépendre comme ça –de mes pouvoirs- et en plus de faire du mal à des innocents. Ils ne m'ont rien fait tous ces pauvres gens.

Je trouve l'entrée d'un parc, un peu par hasard et je n'avais même pas remarqué qu'il commençait à avoir moins de monde autour de moi. Je dois avoir l'air extrêmement conne et être prise pour une folle vu comment les passants me regardent à cause de mes lunettes de soleil. Non qu'il fasse froid, mais en faite, il n'y a pas vraiment de rayon de soleil ou alors pas assez que pour devoir porter des lunettes de soleil. Mais je m'en fous, parce que mes pensées me conduisent aussitôt ailleurs, au tréfonds des abymes de mon cerveau. Je pénètre dans le parc, toujours mes lunettes sur le nez et je ne compte pas les enlever de sitôt parce que s'ils me regardent aussi bizarrement alors que j'en porte, je n'ose même pas imaginer comment ils me regarderaient si je ne les avais pas. Sûrement encore pour une de ces adolescentes complètement à la masse dont même les parents en ont honte.

Cette pensée me met une boule dans la gorge que j'ai vraiment du mal à ravaler. C'est tellement dur de se dire qu'à l'heure qu'il est, mes parents ont sûrement honte de moi et me dénigrent comme jamais. Ils ne veulent sûrement déjà plus me voir en photo et nient que je suis le fruit de leurs entrailles. Je retiens cette boule qui prend de plus en plus d'ampleur et de place. Je ferme les yeux et inspire un grand coup pour ravaler mes lacrymales parce qu'il ne manquerait maintenant plus que je ne pleure pour avoir la totale, que pour avoir le pompon.

Je continue ma route jusqu'à m'asseoir sur un banc. Je pose mon sac au sol et défais ma tresse, tellement de mèches rebelles en sortaient que cela devenait clairement ingérable. J'en profite pour les brosser non pas avec mes doigts mais avec la brosse à cheveux que j'ai –miraculeusement, pour une fois- dans mon sac. Quelques nœuds persistent mais ne font pas le poids face à mes pouvoirs de déesse, si bien que je range rapidement ma brosse dans mon sac, un peu n'importe comment parce que cela n'a clairement pas d'importance puisque je vais quand même la perdre dedans de toute manière.

J'analyse le paysage tout autour de moi. Il y a quelques arbres, pleins d'arbustes, pleins de fleurs et j'entends aussi le chant de quelques oiseaux. C'est apaisant, franchement. Je sors une cigarette de mon paquet, sors aussi mon briquet et en allume le bout après avoir coincé le filtre entre mes lèvres. Je fais une coupe avec ma main gauche pour cacher le bout de ma clope du vent sinon jamais je n'arriverais à l'enflammer. J'inspire une première taffe du cylindre et je sens déjà mes poumons se libérer. Je sens tout mon système respiratoire se libérer et putain, ce que c'est bon. La boule qui occupait auparavant ma gorge fait à présent dodo, tandis que je continue de fumer ma cigarette –ce nouvel échappatoire.

Je sens mon téléphone vibré dans la poche avant droite de mon jeans. Je décide de ne pas répondre parce que la solitude et cette clope me changent les idées et si c'est Sacha, je ne me sentirais pas du tout mieux. Alors je préfère m'occuper de ma cigarette et de rien d'autre. Je prends une nouvelle taffe et j'attends que la fumée prenne place dans mes bronches avant de la recracher en un nuage fantomique s'élevant dans le ciel avant de se dissoudre. Mon cellulaire vibre à nouveau dans ma poche, si bien je l'en extrais parce que ça commence vraiment à me soûler et autant mieux répondre à cette personne insistante que de la laisser continuer à gâcher mon premier moment de plénitude depuis que je me suis réveillée malgré que les lèvres de Zayn soient plaisantes à embrasser.

-Allo ? S'enquiers-je sans même regarder la personne qui m'a appelé.

-Livy ? Me répond une petite voix féminine que je reconnais tout de suite comme étant celle de Georgia.

-Oui, enfin si c'est bien moi que tu as essayé d'appeler, rétorquais-je en prenant une latte de ma clope.

-Oui, Livy, c'est bien toi que j'essayais de joindre, riposta-t-elle.

-Bien alors, qu'as-tu à me dire ? Demandais-je. Sinon, tu n'aurais pas essayé de m'appeler, je suppose, renchéris-je.

-Je voulais savoir où tu étais pour que nous puissions passer le reste de la journée ensemble puisqu'hier, à la soirée, on n'a pas vraiment eu le temps de se parler. Puis, je crois bien qu'il faudra aussi qu'on parle de... De tu sais quoi là... Du baiser en gros, répondit-elle dans un murmure à peine audible.

J'ai l'impression qu'elle sourit de l'autre côté du combiné et d'une façon ou d'une autre, je souris aussi. Parce que son sourire est sûrement l'un des plus contagieux que je n'ai jamais vu de ma vie mais qu'en plus, elle est tellement adorable. Je m'égare, je divague encore mais ça fait du bien de quand même parler à quelqu'un sans devoir introduire « Sacha » ou « Zayn » dans l'une de ses phrases. Je tire une latte de ma cigarette parce que je me rends compte qu'elle commençait à se consumer toute seule lors de ma communication téléphonique.

Mais mon sourire se fane rapidement parce que je ne peux pas m'empêcher de penser que j'ai laissé tomber Georgia. Je l'ai littéralement laissé tomber à la soirée pour finir dans les bras de Zayn Malik et je ne crois pas qu'on avoir plus pire remplacement dans l'histoire. Je ferme les yeux un instant et tire une longue taffe de ma cigarette pour essayer de faire partir cette boule qui revenait dans mon œsophage. Je ne veux pas me sentir mal, parce que c'est humain et que je n'en suis pas une humaine. J'ai presque l'impression parfois d'être plus humaine que des humains, d'avoir plus d'humanité en moi qu'eux. Et c'est vraiment bizarre lorsque la normalité devrait être qu'ils soient plus humains que moi et que je n'ai presque aucun cœur pour eux, pas d'amour et aucune sympathie parce que je suis clairement supérieur à eux dans tous les domaines quels qu'ils soient.

-Au faite, je suis désolée pour hier..., s'enquis-je très honteuse de moi-même.

-Désolée de quoi ? Me demanda-t-elle aussitôt.

-De t'avoir abandonné hier, je suis désolée..., marmonnais-je tant bien que mal avant de prendre une nouvelle taffe et de libérer mes poumons tandis que ma gorge restait sèche.

-Ce n'est pas grave, ne t'en fais pas. Je t'ai vu de toute manière en « bonne » compagnie hier donc je t'ai laissé seule. Puis, j'ai fais la rencontre de quelqu'un de bien mais mon cœur est déjà prit par quelqu'un d'autre encore, dit-elle en chantonnant.

Sa joie de vivre est comme son sourire, contagieuse et je n'arrive pas à ne pas me faire à cette idée. Je n'arrive pas à croire que juste en l'entendant s'écrier qu'elle réussisse à me remonter le moral. Tout compte je n'avais pas besoin de la solitude et d'une à plusieurs cigarettes mais seulement de Georgia et d'une à plusieurs cigarettes –effectivement, les cylindres restaient d'actualités. Je ne réponds rien et tire plutôt une taffe de ma clope alors qu'elle s'est presque consumée totalement. Je ferme les yeux lorsque je recrache la fumée en rejetant la tête vers l'arrière et me mords la lèvre inférieure juste après tout en gardant la tête vers l'arrière. Je fixe le ciel et franchement, je me sens bien. Je ne suis pas heureuse, je suis juste bien.

-Livy ? S'enquiert Georgia après un petit temps.

-Oui ? Répondis-je en reprenant enfin mes esprits.

-Je t'apprécie énormément, sache-le, m'avoue-t-elle.

-Je t'apprécie énormément aussi, sache-le, renchéris-je.

Je prends une nouvelle taffe de ma clope et la recrache ensuite, tout en écrasant le cylindre sur le coin du banc. Je jette ensuite le débris par-dessus mon épaule parce que malheureusement, je n'ai pas de cendrier sur moi. Je regarde tout le paysage autour de moi. Soudainement, je suis comme attirée par un arbre presque en face de moi. Il est vieux, et est presque à l'horizontal. Je crois que c'est un saule pleureur, mais je n'en suis pas sûre. Je m'en approche et posa ma main contre l'écorce de l'arbre. Je le sens vivre sous ma paume. Et sans même que je ne fasse quoique se soit, se grave dans l'arbre ceci ;

« Z + L = Amour ».

Je fronce les sourcils mais le message est direct, clair et précis. Même si les dieux ne sont pas d'accord, même si nous venons de deux familles rivales ; Zayn et moi sommes fais l'un pour l'autre.

***

Musique ; Birdy ft. Rhodes - Let It All Go

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