22 - briquet

Zayn PDV

Un bruit strident parvient jusqu'à mes oreilles et me réveille assez brusquement. Je tourne la tête en gardant les yeux fermés. Je tâtonne à la recherche de mon réveil pour le faire taire parce que j'ai déjà mal à la tête à cause de ce son insupportable pour les tympans. Au moins avec celui-ci, je suis sûre de bien être réveiller et de ne plus jamais me rendormir après celui-ci. Je pose ma main gauche sur mon front lorsque j'ai enfin réussis à faire taire ce stupide réveil, quoique j'aie finis par le faire avec mes pouvoirs parce que je n'arrivais pas à l'atteindre et j'avais l'impression que mes tympans allaient imploser si je continuais de l'avoir dans les oreilles.

Je me redresse et prend appuie sur mes coudes. Je cligne plusieurs fois des paupières avant d'analyser ma chambre de son intégralité. Elle est vraiment en bordel, ce n'est pas possible autrement. Je me concentre sur des affaires jonchant le sol et par la force de mes pensées –grâce à mon imagination débordante et à mes pouvoirs de demi-dieu – les vêtements planent dans les airs jusque devant la porte de la salle de bain. D'autres vêtements les rejoignent ensuite et j'ouvre les portes de mes armoires pour choisir une nouvelle tenue aujourd'hui. Je déplace ensuite les vêtements choisis –un t-shirt noir moulant à manche courte, un « skinny » bleu usé et débraillé, une jacket noire avec des multiples tirettes- et les mets sur le bord de mon lit.

Je sors ensuite de mon lit et prends mes vêtements pour ensuite ouvrir la porte de la salle d'eau sans toquer et de mettre tous ses vêtements sales dans la benne à linge sale. Comme ma mère ne passe plus dans ma chambre pour le faire à place, souvent ça s'étale et augmente en nombre et quand je trouve qu'il y en a trop, je les mets dans le panier. Je fais quand même un tri dedans, sinon, ma mère va encore m'engueuler. Je prends mes affaires sur mon lit et retourne ainsi dans la salle de bain pour prendre ma douche et ensuite enfiler mes vêtements.

***

J'arrive à ma voiture, tandis que ma mère me fait un signe de la main depuis le pas de la porte de la maison. Elle a un large sourire sur les lèvres mais j'arrive quand même à cerner l'inquiétude qui ronge son être par rapport à moi. Elle se fait du souci pour moi, comme presque toutes les mères de ce monde pour leur enfant. Je lui souris légèrement en retour, essayant de ne pas l'inquiéter encore plus alors qu'elle l'est sûrement déjà de trop. Je pénètre dans mon véhicule après l'avoir ouvert. Je balance mon sac sur le siège passager et referme la porte dès que je suis bien en place derrière le volant.

Je fais un dernier signe de la main à ma mère alors que je recule pour sortir de mon emplacement. Je prends ensuite la route pour me rendre jusqu'à mon lycée. J'évite de faire des détours comme hier soir après les cours parce que je n'avais pas envie de rentrer à la maison. À peine posais-je mon pied sur l'accélérateur lorsque j'atteins le périphérique que Livy McDonayh envahit mes pensées. C'est fou que je n'aie pas encore pensé à elle. Je jette un coup d'œil dans mon rétroviseur et je ne vois personne sur la voie de gauche alors je me mets dessus et accélère encore plus.

Pourquoi est-elle si déterminée à rester dans mes pensées ? À ne jamais en sortir ? Je ne comprendrais jamais pourquoi elle est autant dans mes pensées. Je n'ai rien fais pourtant et elle non plus mais elle est dans ma tête et je n'arrive pas à l'en faire sortir. Ce n'est pas humain d'avoir une personne autant dans la tête. Pourrais-je être amoureux ? Non, ce n'est pas possible. J'en suis tout bonnement incapable, puis l'amour c'est pour les humains. Je n'ai jamais cru en l'amour et ce n'est pas à partir d'aujourd'hui que je vais m'y mettre. Jamais je ne croirais en l'amour, parce que c'est, c'est stupide et ça rend aussi con et stupide que ça ne l'est à la base. Et quand je pense qu'il y a des personnes qui adorent aimer, qui adorent tomber amoureux, j'ai envie de vomir.

Je sors du périphérique et m'enfonce de nouveau dans la ville de Bradford. Une chanson que je ne connaissais pas auparavant et qui passe à la radio m'emporte ailleurs pendant un moment. Les paroles de celle-ci sont magnifiques et prenantes en même temps. Je n'arrive pas à croire que quelqu'un puisse écrire de telles paroles, sachant que je suis à peine capable d'écrire mon prénom. Je passe ma main dans mes cheveux tandis que j'arrive à proximité du parking du lycée. Je me gare sans problème près de l'entrée du lycée et lorsque je sors enfin de mon véhicule après m'être regardé quelques instants dans mon rétroviseur, je prends une clope et cherche mon briquet.

Je n'arrive pas à le trouver et je commence doucement à stresser. Si je ne fume pas une cigarette là maintenant, je vais faire une crise. Parce que oui, même si je suis un demi-dieu, je suis putain de dépendant à cette merde qui me détruit les poumons mais je m'en fous. Les demi-dieux ne peuvent pas être atteint de maladie mortelle, ils ont un rhume tout au plus. Par contre, la douleur psychologique, mentale et morale est plus grande encore parce qu'à force de vivre des millénaires et de ne jamais connaître que la mort des humains autour de nous –surtout quand on les aime- on finit par avoir mal au cœur mais on ne peut pas mourir. On ne peut pas mourir dignement comme les humains. Le seul moyen est « la mort suprême » et ce n'est aucunement une mort tout en dignité, c'est même une honte.

Je fouille mes poches et même mon sac mais je n'arrive pas à mettre la main sur mon briquet. Mon cœur bat follement dans ma poitrine et j'ai presque l'impression qu'il essaye de s'en échapper. Je prends une grande inspiration et ferme les yeux pour essayer de me calmer, mais je n'y arrive pas parce que je suis en manque de nicotine et que je suis sur le point de faire une crise dans les secondes qui vont suivre si je n'ai pas une clope au bec et allumée. Je rouvre les yeux et repart à la recherche de mon briquet. J'ai envie de me gifler lorsque je me souviens qu'hier, je l'ai totalement finit et que c'était mon dernier. J'étais censé me souvenir que je devais aller en racheter un ce matin mais j'ai oublié, comme un con.

Je sens que l'on me tapote sur l'épaule et je me retourne lentement. Je ne sais pas ce qui me retient de frapper cette personne alors qu'elle me dérange en pleine crise. Elle doit vraiment être folle ou ne rien connaître de ma personne pour venir quand même me saouler alors que je suis en pleine crise et en plus, en manque de nicotine. Ma main était sur le point de partir lorsque je me rends compte que la personne que j'ai en face de moi n'est pas n'importe qui. C'est Livy. Je me stoppe net dans mon élan et mon bras se retrouve le long de mon corps. Pourquoi est-elle proche de moi ? Pourquoi vient-elle vers moi ? Puis, où est cet imbécile de Sacha Firewin ? Pourquoi est-elle là ?

-Je crois que tu as besoin de cela, dit-elle en me tendant un briquet jaune dont on peu voir le liquide à travers le récipient.

Je ne vois pas comment elle a bien pue deviner que j'étais sans briquet. Enfin, je veux dire, cela ne doit pas se voir sur ma tête. Ou alors, j'avais l'air si con que cela lorsque je cherchais après le mien qui n'était plus là ? Je ne cherche même plus à comprendre et lui chaparde le briquet des mains assez brusquement parce que je ne pourrais pas tenir une seconde de plus sans au moins une bouffée de nicotine. J'allume le bout du cylindre alors que le filtre est coincé entre mes lèvres. Je cache le bout avec ma main du vent et lorsqu'il est enfin brûlé et que la clope commence à se consumer, je tends le briquet à Livy pour le lui rendre. Elle le reprend et s'allume elle aussi une clope.

Tiens donc, je ne savais pas qu'elle fumait. Elle est encore plus sexy lorsqu'elle tire une latte et l'expire ensuite vers moi. Enfin, c'est le vent qui conduit la fumée jusqu'à moi mais je dois bien avouer qu'elle doit sûrement le faire exprès parce qu'ou sinon, elle tournerait la tête. Sa farde collée bien contre sa poitrine, son sac sur son épaule, un jean bleu marine à trou, un débardeur et un simple pull dans les tons bleus et gris et voilà qu'elle se retrouve comme étant la plus belle femme du monde à mes yeux. Comment une fille peut être aussi magnifique en ne portant que des simples vêtements et sans même porter de maquillage ? J'aperçois Sacha du coin de l'œil qui nous regarde d'un air mauvais et s'arrête même dans sa marche. Il secoue légèrement négativement la tête et ne paraît même pas surpris de voir la belle brunette près de moi. Que s'est-il passé entre eux pour qu'ils paraissent si froids et si distant d'un seul coup alors qu'hier encore, ils se tenaient par la main comme un parfait petit couple ? Je ne comprendrais jamais rien à l'amitié fille/garçon, décidemment.

Livy me sourit et tire une nouvelle latte de sa cigarette. Je tente de lire en elle mais son visage est fermé, impassible, froid, dur. L'éclat qui brillait dans ses yeux, hier encore, a disparu. Putain, Sacha lui a fait du mal... Quelle enflure ! Je crois que je n'aurais jamais dû essayer de briser leur amitié, maintenant, elle était près de moi, certes, mais elle était mal.

***

Musique ; Jet Black Heart - 5 Seconds Of Summer

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