16 - retour à la maison

Zayn PDV

La journée continua ainsi pendant très longtemps. Sacha qui tirait la gueule. Livy qui essayait d'attirer vainement son attention et qui demeurait introuvable. La journée s'était terminée ainsi, sur eux deux qui partaient ensembles, sans même se frôler et qui n'osaient même pas se regarder dans les yeux. Je l'avais vu sortir ses clés de voiture, l'ouvrir et était rentré dans le véhicule. Il avait mit le contact avec le moteur sans même attendre pour voir si Livy était près de la voiture et sur le point d'ouvrir l'autre portière pour se mettre sur le siège passager.

Ils partirent comme ça, sans même jeter un dernier regard au monde tout autour d'eux. J'aurais presque l'impression de m'avoir vu extérieurement. Habituellement, c'est moi qui agis comme ça après avoir dit « au revoir » à tout le monde, enfin à tous mes amis. Là, Sacha n'a dit « au revoir » ni même dit « à demain » à quiconque et je crois bien que je suis enfin en train de réussir à le détruire. Après tout ce qu'il avait fait depuis qu'il était arrivé en septembre, il avait bien le droit de supporter un peu le fardeau que j'ai tous les jours sur les épaules. Pour une fois que les rôles sont inversés.

Je me mords la lèvre inférieure alors je salue tout le monde d'un dernier signe de la main. Je prends le chemin de ma voiture, alors que je jubile encore vis-à-vis des excuses que Sacha a du me présenter il y a encore quelques heures. J'ouvre ma voiture et pénètre dedans, fermant ensuite la portière derrière moi et mettant le contact. Je pose mon front sur le haut du volant alors que le moteur vrombit, je le laisse encore un peu et tant pis si je perds du diesel, ce n'est pas comme si j'étais à cela près non plus. Je le fais encore un peu vrombir et prends ensuite la route jusque chez moi.

Je me concentre le plus que je le peux sur la route, ma Nissan X-Trail sillonnant les routes et les autoroutes pour arriver jusqu'à la maison de mes parents –enfin de ma mère et de celui qui croit être mon père. Je pars rapidement dans mes pensées, tandis que je suis sur la voie rapide. Je pense encore une fois à cette française débarquée ici, à Bradford rejoindre son meilleur ami. Je n'arrive pas encore à y croire qu'elle ne soit qu'une humaine. Ce n'est pas possible ! Elle est trop belle, trop séduisante, trop... Trop elle que pour être une simple humaine. Elle doit sûrement avoir une partie de sang des Dieux, ce n'est pas possible autrement. Il faut que je fasse absolument des recherches sur cette adolescente parce que j'en ai marre qu'elle me tourne dans la tête sans que je ne sache grand-chose sur elle.

Je tourne sur la droite, prenant la douzième sortie de cette putain d'autoroute. Je me faufile sur les routes, tournant une fois sur la droite, une fois sur la gauche ; prenant tantôt un rond point, tantôt un feu rouge, tantôt un vert. Je reste continue même de rouler tout droit par moment. Je ferme les yeux quelques instants, parfois, pour me reconnecter le plus possible sur la route alors que cette adolescente me rentre à nouveau dans la tête au point que je n'arrive pas à m'en détacher, que je n'arrive plus à voir clair et ni à garder mes réflexes au volant.

Je me mords la lèvre inférieure et bifurque rapidement sur le côté droit, dans un mouvement spontané et bref. Je mords sur le trottoir et je sens le véhicule s'en prendre plein à la figure alors que la manœuvre que j'ai commise était un réflexe. Un fou était arrivé de nulle part et si je n'avais pas été sur la droite, roulant en partie sur le trottoir, j'aurais eu un accident de voiture et je ne sais pas si je serais encore en vie à l'heure qu'il est. Je pousse un long soupire alors que je reprends doucement mes esprits et concentre mon regard et mes pensées le plus possible sur la route, mais c'est extrêmement difficile. C'est tellement dur, seigneur.

Je passe dans ma rue et ne remarque même pas que j'ai déjà dépassé ma maison. Comme une voiture est juste derrière, je continue au lieu de faire demi-tour. Puis, je n'avais pas envie de faire de manœuvres alors, je passe par la route voisine, tournant à droite et je reviens ensuite dans ma rue –après un petit tour rapide des autres maisons du quartier. Je me gare un peu plus loin que de devant la maison, puisque les deux voitures de mes parents sont dans l'allée de garage et que deux abrutis se sont garés juste devant la maison alors que c'est ma place, normalement. Je coupe le contact et repose à nouveau ma tête sur le volant. Je n'ai pas vu le temps passé alors que j'ai pris la route la plus longue pour rentrer à la maison parce que je n'en avais pas envie. Je voulais plutôt traîner et c'est ce que j'ai fais mais toutes les bonnes choses ont une fin. Sans le vouloir, j'appuie avec ma tête sur le klaxon qui se manifeste ainsi, me faisant sursauter au passage. Au moins, je suis sûr que lui, il fonctionne maintenant parce que je ne l'utilise que très rarement.

Je sors de la voiture après avoir coupé le contact. Je le fermer derrière moi, prenant mon sac avant. Je mets mes mains dans mes poches et me rends jusqu'à la maison. Je sors mes clés qui sont dans l'une des pochettes avant de mon sac. J'insère dans la serrure et tourne. Même si mes parents sont là, je préfère ouvrir moi-même parce que parfois ils sont occupés à faire autre chose et prennent du temps à ouvrir. Puis, parfois, ils arrivent que la voiture soit là mais qu'eux ne le soient pas. Puis, si c'est pour qu'ils me demandent encore comment c'est passé ma journée de cours, comment je me sens, si je ne pourrais pas faire telle ou telle chose ; je préfère monter directement dans ma chambre tel un voleur.

Je ferme la porte derrière moi –pas à clé- et monte directement les escaliers jusqu'à ma chambre après avoir retiré mes chaussures dans l'entrée. Je jette quelques coups d'œil un peu partout et je crois que je suis bien seul dans la maison. Je ferme les yeux un instant alors qu'une douleur crânienne vient me prendre de cours. Je tente de ne pas flancher dans les escaliers. Je me rends jusque dans ma chambre, balance mon sac à travers la pièce et qui vient se cogner contre mon bureau puis je me laisse tomber sur mon lit, à plat ventre. Aujourd'hui fût une journée assez... Fructueuse je dirais.

C'était la deuxième journée qui passait depuis que je connaissais l'existence de Livy McDonayh et elle me paraissait encore plus intouchable maintenant qu'hier.

***

Musique ; Zayn Malik - PillowTalk

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