10 - sifflement
Livy PDV
J'ai les mêmes cours que Sacha, étant donnée que je suis dans sa classe ; sauf pour le sport puisque les garçons et les filles sont séparés. Je marche dans les couloirs à ses côtés et je vois je-ne-sais-combien de paire d'yeux braqués sur nous. Cela me dérange, ce qui n'a pas l'air d'être le cas de mon meilleur ami. C'est vrai qu'il est tellement beau qu'il fait envier les Dieux et jalouser les Anges, donc c'est normal que les Humains n'arrivent pas non plus à lui résister. Je ne sais même pas pourquoi il n'est que mon meilleur ami et pas plus, sûrement parce qu'on s'est connu trop tôt et trop rapidement.
Il a été le premier à apprendre ma vraie nature, notamment parce que je l'ai protégé contre des adultes d'une manière assez bizarre. Les objets avaient commencés à voler autour de nous, dans ce parc pour enfants alors que les adolescents qui essayaient de l'embêter n'avaient point remarqués ma présence. J'étais énervée et ils ont rapidement détalés, si bien qu'on ne les a jamais revus depuis ni Sacha ni moi. Il n'a jamais été gêné non plus que tous les regards soient braqués sur lui. Il a même toujours aimé cela, je dirais. Aussi, il a toujours été beau, aussi loin que je me souvienne encore de son visage ; c'est-à-dire dès la première fois que j'ai croisé son regard lorsque nous avions respectivement 3 ans.
Sacha continue d'avancer tranquillement, la tête haute et un large sourire peint sur les lèvres pendant que je me tasse derrière lui. Je ne veux pas de tous ces regards braqués sur moi. Même si j'ai « l'habitude » que tout les regards se retournent sur moi lorsque je passe, je ne supporte pas quand on me détaille autant et de la sorte, quand on me fixe sans gêne et surtout, lorsqu'on m'analyse de la tête au pied. J'ai presque l'impression qu'ils me déshabillent du regard ou me voient comme une sorte d'extraterrestre ; ce que je suis dans le fond. Je suis une déesse, donc je suis une sorte d'extraterrestre sauf qu'au lieu de venir d'une autre planète, je viens d'un autre royaume ; celui des cieux. Je suis une extraterrestre des nuages et cette pensée me fait sourire maigrement.
Sauf que mon sourire se fane et disparaît lorsque je croise le regard d'une personne que j'aurais préférée éviter de toute la journée, que j'aurais préférée ne pas voir de toute la journée. Sauf que les choses sont inévitables et que même pour les Déesses et les Dieux, le destin fataliste le reste. Nous ne savons pas encore tout contrôler. Le destin des humains, nous le pouvons mais le nôtre reste encore un putain de mystère même à nos yeux. Je baisse la tête presque directement, laissant à peine le temps à nos prunelles pour s'entrechoquer et se plonger les unes dans les autres.
Sacha se retourne vers moi, presque totalement et j'ai la nette impression qu'il fait écran de son corps entre Zayn et moi. Et pour une fois, sa manie de me surprotéger m'arrange. Il m'empêche de croiser le regard de celui que je ne voulais absolument pas voir. Je sens mes joues s'empourprées. Elles doivent être aussi rouges que des pivoines bien mûres. Je me déteste d'être aussi renfermée, niaise, innocente, timide, maladroite, cachée, secrète, naïve. Ce n'est pas humain ! Enfin, si c'est humain mais ce n'est pas normal pour une déesse, plutôt. J'aimerais bien être plus ouverte et agréable, plus sociable et avoir l'aisance de Sacha qu'importe le monde qui l'entoure et le nombre de regard qui sont posés en même temps sur son être. Je serre ma farde contre ma poitrine et traîne des pieds.
Sur le coup, je suis bien pire qu'une putain d'humaine à la con. Je suis pire que l'une de ses filles dans les romans à l'eau de rose où tout n'est que cliché et stéréotype. Pour le coup, je me vois bien dans le rôle de la jeune femme complètement niaise et renfermée, que personne ne voit mais qui par la force de on-ne-sait-quelle-chose est une adolescente super magnifique. Et Zayn ? Il répond parfaitement au rôle du « Bad boy » qui n'en a rien à foutre de tout le monde et qui, bizarrement, pas la force de on-ne-sait-quel-loi-de-la-nature, il s'éprend de la petite « intello » magnifiquement belle alors que nous savons tous que dans la réalité, une telle chose n'arriverait jamais et qu'un magnifique « Bad boy » ne tomberait sûrement pas amoureux de la « renfermée », parce que si elle était si belle que cela, tout le monde serait déjà en train de se l'arracher. Surtout qu'en plus, ils ne sont pas vraiment des « Bad boy » dans ces histoires clichées, sinon, ils ne s'éprendraient jamais d'une bouffonne aux notes trop parfaites.
J'ai l'impression de devenir complètement folle. Ce n'est normal de réagir d'une façon juste à cause d'un simple... Demi-dieux. Pourquoi faut-il qu'il soit si beau ? Pourquoi faut-il que j'ai attiré son attention ? Pourquoi faut-il tous ses éléments et biens plus encore ? Je n'ai clairement pas décidé le bon moment pour me ramener de ce foutu lycée. Pourquoi ne suis-je pas venue en même temps que tout le monde, en septembre ? Pourquoi faut-il que Sacha et moi attirons-nous toujours autant de paire d'yeux sur nous ? Je pousse un léger soupire, ce qui fait que mon meilleur ami fronce légèrement les sourcils et se déplace, au fur et à mesure, tout autour de moi pour que l'anglo-pakistanais ne puisse pas vraiment me voir. Je l'en remercie intérieurement et il le sait autant que moi que cela m'arrange et que je l'en remercie.
-Ca va ? Me demande Sacha.
J'opine de la tête parce que je ne sais pas vraiment ce que je pourrais lui répondre. Il y a quelques minutes encore, il était sur ma gauche et maintenant il est sur ma droite. Nous passons juste devant Zayn Malik et sa petite bande qui ne sont que des humains ne sachant sûrement pas qu'il est un foutu demi-dieux qui s'est attisé la colère de tous les Dieux et Déesses du royaume avec son père et qu'il est l'ennemi juré de ma famille, aussi. « Comment pourraient-ils le savoir aussi, Livy, ce ne sont que des humains de pacotilles que Zayn prend pour des chiens ? » me questionne ma mégère de conscience.
J'entends un sifflement derrière moi, comme ceux que les garçons font quand ils voient une fille attirante voire même, « bonne ». Je tente de faire comme si cela ne m'était pas destiné directement mais je crois bien que Sacha n'est pas décidé à faire de même. Il s'arrête nette, si bien que je lui rentre dedans. Il se retourne doucement vers moi avec la mâchoire contractée et les poings serrés. Tous ces muscles sont crispés et tendus. Je crois bien que jamais je ne l'ai vu énervé à ce point en moins de trois secondes. Je tente de le retenir mais avec ma faible force face à son caractère déterminé et, aussi, sa carrure beaucoup plus imposante que moi notamment par sa taille supérieure à la mienne, il me file entre les doigts.
Sacha s'approche de Zayn avec toujours les poings serrés, les muscles crispés, les articulations tendus et la mâchoire contractée tandis que le métis a un sourire narquois sur les lèvres. Il se fout ouvertement de la gueule de mon meilleur ami et même si je dois avouer que cela ne me plaît pas, je ne peux rien y faire parce que si j'utilise mes pouvoirs, il va me remarquer tout de suite. Même si c'est un demi-dieu, il peut voir quand le pouvoir d'un autre demi-dieu, d'un dieu, d'une déesse ou même d'une demie-déesse est employer sur un objet ou une personne ; donc, je ne peux rien faire à mon plus grand malheur. Ils sont à quelques millimètres l'un de l'autre. Ils vont s'entretuer si cela continue ainsi.
Résumons la situation, Zayn se fout de mon meilleur ami, tandis que Sacha est déjà irrité et qu'il l'est encore plus à cause de l'attitude du métis... Et moi, je fais quoi là-dedans ?
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Musique ; Gone, gone, gone - Phillip Phillips
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