Chapitre III- Lennox House
"L'enfer est tout entier dans ce mot : solitude"
Victor Hugo
C'était bel et bien dans un hôpital psychiatrique que mes parents avaient l'intention de m'emmener.
C'est donc sans un mot qu'ils m'ont laissé sur le pas de la porte, me répétant sans cesse que c'était « pour mon bien et celui de tous » que « des gens allaient m'aider » et que "tout redeviendra comme avant", sans Hayden bien entendu. Mais je savais que ces paroles n'étaient que tissu de mensonges, ils allaient juste me laisser là, m'abandonner et sûrement me renier jusqu'à la fin de mes jours. Ils en étaient capables, surtout depuis qu'ils me croient responsable de la mort de mon frère.
-Écoute, tu vas rester ici quelques temps, et ensuite, quand tu iras mieux, on reviendra te chercher. Tout va bien se passer, me dit ma mère. Elle avait laissé son orgueil et son dégoût de côté pour me parler d'un ton rassurant devant le psychiatre qui allait "s'occuper de moi". Les humains, tous des hypocrites.
- Je vais très bien.
- Non, et ce gentil monsieur va t'aider, me sourit-elle en jetant un regard reconnaissant à l'intéressé.
- Je n'ai pas besoin d'aide, répliquai-je.
-Si, tais-toi et prends tes affaires, le docteur Dread va t'amener à ta chambre, nous on s'en va, on reviendra plus tard. Au revoir.
- Au revoir.
Sans même jeter un regard derrière moi ou protester contre mon sort je suivis le Docteur Dread à ma chambre et me promis que mes parents, du moins ces gens, payeraient pour ce qu'ils m'avaient fait.
Mon père n'était même pas descendu me dire au revoir, il était resté dans la voiture et m'avait lancé un regard de dégoût lorsque je m'étais approché de lui.
Le chemin qui me menait à ma chambre me semblait interminable, on montait des escaliers par ci, ouvrait des portes par là.
Autour d'un escalier étaient attroupés plein d'infirmiers et de malades.
La raison était qu'en levant la tête on pouvait voir un homme pendu au drap de son lit, suspendu comme un punching-ball au-dessus du sol.
Bienvenue à Lennox House, pensai-je ...
- Viens par ici ...Alex, c'est ça ? me demanda-t-il en jetant un œil à ce qui devait être mon dossier médical. Oui, ce genre d'incident est très fréquent ici, mais ne t'inquiète pas je vais t'emmener dans le secteur jeunesse, tu seras en sécurité là-bas, crois-moi.
Je suis en train de vivre un cauchemar, tout ça ne peut être réel. Mes parents n'ont pas pu me faire ça, m'abandonner seul ici, dans l'hôpital psychiatrique tristement réputé pour son taux de suicide très élevé. C'est un cauchemar ! Non réveillez-moi... ça va être à moi de tourner la situation à mon avantage...
-Voici ta chambre... Je reviendrai te chercher tout à l'heure pour te faire passer quelques tests médicaux.
Je regardais autour de moi, ma "chambre" n'en était pas tout à fais une, c'était plutôt une sorte de cellule avec pour seul mobilier deux lits dont un était déjà occupé.
Le Dr. Dread ferma la porte derrière moi me laissant seul avec cet inconnu, que dis-je ? J'ai toujours été seul ...
-Salut le nouveau ! Alors pourquoi tu es ici ? me demanda le garçon assis sur un des lits. Il devait avoir à peu près mon âge, il était gros et roux. Je préférais l'ignorer et ne pas répondre à sa question.
-Pas très bavard hein le nouveau, moi c'est Oscar, enchanté.
-...
-Bon, bah si t'as rien à me dire je retourne dormir. De toute façon c'est pas comme si je pouvais faire autre chose que dormir ici.
Je le laissai faire et m'allongeai sur le second lit, celui-ci était dur et poussiéreux. J'allais devoir dormir sur ça jusqu'à ce que j'aille « mieux ».
Quelqu'un frappa à la porte, qui est-ce ? Sans le savoir ni même le vouloir je m'étais assoupi, comment est-ce possible sur un matelas aussi dur ?
La personne qui avait frappé entra, c'était le Dr Dread.
-Alors... euh... Alex veux-tu bien me suivre s'il te plaît, nous allons procéder à différents tests médicaux, m'annonça-t-il un sourire se voulant amical sur les lèvres.
- Hum, répondis-je.
Je n'avais jamais été bavard et ce n'était pas prêt de changer.
Arrivés à son bureau, il me fit asseoir sur une chaise et me fit passer de nombreux tests comme il l'avait dit : il me fit passer le test de Rorschach, vous savez, celui où on vous fait voir des images avec des tâches d'encre et c'est à vous de les interpréter. Mais bien sur, vous, vous n'aviez jamais eu à passer un tel test, vous êtes des gens normaux, avec une vie normale.
Jusque là tout s'était bien passé même si tout dans l'histoire tournait autour d'Hayden et de sa mort.
Mais le pire restait à venir ...
-Alors Alex raconte-moi ce qui s'est passé, raconte-moi ce qui s'est passé quand toi et ton frère vous étiez en train de jouer au bord de l'eau...
-...
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