Une nouvelle équipe (partie 3)
Ma question sonne creux mais je sais qu'elle est légitime. Après tout, ce n'est pas comme si on se connaissait depuis des lustres. Parker se raidit contre moi et m'oblige à le regarder dans les yeux. Ma vision est trouble mais je distingue sa beauté derrière le rideau flou de mes larmes. Ses cheveux sont un peu plus longs que quand je l'ai quitté et sa barbe n'a pas été rasée. La lueur qui brille dans ses yeux est si époustouflante que je n'ose pas détacher mon regard de ce lac d'émeraude.
— Alessia... Je sais que c'est complètement fou ce que je vais te dire, mais je crois qu'au point où on en est...
Il me dépose un doux baiser sur le front et m'invite à le rejoindre en position allongée. Je me faufile comme un chaton apeuré au creux de ses bras, et laisse son étreinte me réchauffer. Ma main, reposée sur son torse, monte et descend au rythme de sa respiration. Je me concentre sur ce mouvement et attend sagement qu'il se décide à me parler.
— Quand j'ai épousé Stella, pour moi, c'était la meilleure chose à faire. Je voulais construire une famille, faire les choses dans les règles, poursuivre le rêve de mes parents. Sincèrement, je croyais être amoureux de la mère de Lily. Après tout, elle était la mère de mon enfant.
Il soupire bruyamment et se met à me caresser distraitement la joue du bout de ses doigts. Par ces simples gestes, Parker est, sans nul doute, le plus doux des hommes que j'aie rencontré dans ma courte vie. Je garde les lèvres scellées tout en lui adressant un sourire timide. Comprenant qu'il doit continuer dans sa lancée, Parker tourne à nouveau son regard vers le plafond. Ses yeux se voilent, et ce qu'il me dit ensuite, restera à jamais gravé dans ma mémoire.
— On est tous là à chercher l'amour, à espérer qu'un jour la foudre nous tombe dessus et nous permette d'être heureux avec la personne de nos rêves. Honnêtement, je n'ai jamais cru à ces conneries de « destin » ou « d'âme sœur ». Mais, quand je t'ai vu pour la première fois, j'ai senti quelque chose. Je sais que ça peut paraître complètement idiot mais...
Il émet un rire gêné et son regard de la couleur d'une prairie d'Écosse se fixe sur moi. Le monde extérieur n'existe plus, nous sommes liés par une sorte d'alchimie inexplicable par la science. Parker approche doucement ses lèvres des miennes et son souffle se mélange au mien dans une magnifique harmonie. Mon corps entier menace de prendre feu sous ce supplice. Les quelques millimètres qui nous séparent paraissent mesurer des kilomètres. J'ai tellement besoin de le sentir contre moi, plus près, plus fort...
— Je crois que je suis tombé fou amoureux de la femme d'un mafieux. Tu as un remède pour cette maladie ?
— Tu es aussi foutu que moi. Nous sommes deux êtres totalement tarés qui se sont croisés sur une route improbable.
— Tu m'as sauvé Alessia.
— Ce n'est pas plutôt à moi de te remercier de m'avoir libérée des griffes du Pentagone ?
— C'est de la gnognotte à côté !
Malgré moi j'éclate de rire. Seul cet homme pourra me redonner le sourire aussi facilement. Mes larmes ne sont plus que des souvenirs funestes et je romps la distance minime entre nos lèvres. Lorsque ma bouche rencontre enfin la sienne, tous mes sens s'éveillent, mon cœur tape fort contre ma poitrine, et mes mains tremblent contre son torse puissant. C'est à cet instant que je me rends compte à quel point il m'a manqué.
Son doux baiser se transforme en passion dévorante. Il me titille de sa langue et mord la pulpe de mes lèvres, comme pour y laisser sa trace. Il se positionne au-dessus de moi, s'appuyant sur ses coudes pour ne pas m'écraser sous son poids. Je trace des lignes imaginaires sur son torse et souris de plaisir quand je sens le rythme de son cœur qui s'affole. Parker quitte un instant mes lèvres pour me couvrir de baisers mouillés au creux de mon cou, vers le lobe de mon oreille. Il descend doucement jusqu'à ma clavicule et s'arrête au niveau de ma poitrine. Collant son oreille sur moi, il écoute mon cœur battre la chamade et se relève pour me fixer avec un doux sourire.
Nous n'avons pas besoin d'échanger des mots, la parole est superflue. Nos yeux et nos gestes s'expriment à notre place. J'enlève son tee-shirt et prends un peu de temps pour admirer le corps sculpté que j'aie devant les yeux. Il n'y a pas à dire, le travail à la ferme a des bons côtés ! Mon débardeur blanc subit le même sort que nos pantalons, ils sont jetés sur le côté du lit sans ménagement. Nous nous retrouvons tous les deux en survêtement, à bout de souffle et complètement épris par le désir qui nous uni.
C'est là que je comprends qu'Alfredo n'est pas un homme comme les autres. Dès le départ mon corps à senti que quelque chose clochait chez lui. Face à un Parker à moitié nu, je n'ai aucune appréhension, je le désire, tout simplement.
Ses mains caressent mes formes, ses lèvres se délectent de mon corps comme si j'étais son dessert préféré. Mes gestes sont plus frénétiques et moins calculés que lui. Je n'ai que très peu d'expérience mais je me sens consumée sous son corps brûlant. Seuls nos souffles percent le silence de la chambre d'hôtel, nos corps bougent à l'unisson dans une valse érotique. Mon cerveau est annihilé par la vague de désir qui me submerge complètement. Nos sous-vêtements rejoignent le sol rapidement et, l'un contre l'autre, nous nous retrouvons dans notre plus simple appareil.
Parker a tellement eu d'attention pour mon corps, que je me sens obligée de lui rendre la pareille. Mes mains glissent dans son dos tendu et caressent le bas de ses reins. Mes lèvres embrassent la moindre parcelle de son corps, lui exprimant tout l'amour que j'éprouve. Il soupire sous mes baisers, expire bruyamment sous mes caresses, et lorsque je croise à nouveau son regard, ses yeux sont voilés de désir.
Il m'embrasse passionnément et finit par me remplir complètement. Aucune douleur ne me fait grimacer, Parker est tellement doux et attentionné que je ressens enfin du plaisir. Lorsqu'il se met en mouvement, mon cerveau s'éteint et seuls mes sens les plus primaires se mettent en action. Cet homme est tout ce que je désirais, il est mon ancre, mon havre de paix, mon guerrier, mon protecteur. Avec lui, personne ne pourra plus jamais me faire du mal.
Alors que je pensais qu'il était impossible de prendre autant de plaisir à coucher avec un homme, j'explose complètement dans ses bras. Mon regard se brouille, mes membres se mettent à trembler sous le coup de la jouissance. Je réprime un cri de plaisir en mettant une de mes mains sur ma bouche. Parker ne tarde pas à me rejoindre et s'effondre sur moi, épuisé.
Son souffle me caresse la joue et je l'entends murmurer. Une fois remise un peu de mes émotions, je perçois enfin la teneur de ses chuchotements et mon cœur se serre :
— Je t'aime Alessia. Je ne veux plus te perdre.
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