Un espoir de bonheur (partie 2)

— J'ai froid.

À ces paroles, Dante prend les devants et aide la jeune fille à sortir pour qu'elle puisse aller se réchauffer. Il remet son tee-shirt même s'il est complètement trempé. Quand il se retourne vers moi, je lui fais signe que je préfère rester encore un peu. Je me sens si sereine que je ne veux pas interrompre ce moment. Il acquiesce et va s'occuper de Lily.

Je commence à nager doucement puis je me tourne vers le ciel en flottant sur l'eau. Je me laisse porter et j'écoute les sons de la nature qui continue à vivre autour de moi.

— Merci.

Je sursaute et manque de boire la tasse. Je n'avais pas entendu Parker s'approcher. Il est au bord de l'eau et me regarde d'un air étrange. On dirait qu'il est rongé par quelque chose que je suis incapable d'identifier.

— Merci pour quoi ?

— Pour tout. Les progrès de Lily sont incroyables, Dante et toi avez un don que je ne possède pas. Je n'ai absolument aucune idée de comment vous avez fait mais je vous en suis vraiment reconnaissant, à tous les deux.

— Ce n'est rien.

— Oh si ! Au contraire ! Tu ne peux pas savoir le nombre de médecins que Lily a vu ! La seule chose que l'on n'arrêtait pas de me dire c'est que c'était de ma faute, que son environnement était instable et que l'absence d'une figure féminine dans la maison avait causé ses troubles. Elle a toujours été anxieuse, et depuis que sa mère est partie...

— Ce n'est pas ta faute.

Je nage jusqu'à lui et sors de l'eau. Je lui demande de me passer mon débardeur pour me couvrir un peu devant ce très bel homme qui commence à me faire rougir. Il me tend mon vêtement, et pendant que je l'enfile, je m'assois sur le ponton en bois, tout juste repeint par Dante. Le soleil a réchauffé les planches et comme il n'est que cinq heures de l'après-midi, ses rayons sont encore bien présents pour m'aider à me sécher.

J'invite Parker à me rejoindre. D'abord hésitant, il finit par enlever ses chaussures, et vient s'asseoir à mes côtés pour tremper ses pieds dans l'eau fraîche.

Un long silence envahit l'espace entre nous, avant que je reprenne la parole :

— Dante et moi avons toujours eu l'habitude de se soutenir, dans les bons moments comme dans les pires. Je suis une des seules, avec ma mère, à ne l'avoir jamais jugé pour ses actes. Pour bien connaître mon frère, il faut voir au-delà, gratter un peu le vernis et fissurer la muraille qu'il a construite autour de lui. La tolérance et la confiance sont les deux mots qui qualifient notre relation. Quand j'ai rencontré Lily pour la première fois, je n'ai pas vu la maladie mais la merveilleuse petite fille qu'elle est, et la personne fantastique qu'elle deviendra. Dante a observé exactement la même chose.

Parker reste de marbre face à mes paroles et ses yeux se perdent dans le vague. Je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il pense. Son regard est aussi insondable que son âme. La seule chose dont je suis sûre c'est qu'un million de pensées tournent dans son esprit.

Je suis en train de me lever pour rejoindre Lily et mon frère, quand il m'attrape le poignet pour m'obliger à rester. Ce n'est pas un geste brusque mais plutôt une tentative désespérée pour me signifier qu'il a besoin que je l'écoute. Je me rassois tranquillement à ses côtés et attends patiemment qu'il fasse le premier pas.

— Je suis désolé d'avoir pris mes distances avec toi. C'est juste que...

— Tu avais besoin de réfléchir Parker, je comprends.

— J'ai du mal à faire confiance et j'étais vraiment perturbé à l'idée que tu m'aies menti sur ton identité. Je sais que l'on ne se connaissait pas vraiment, mais j'avais besoin que tu sois franche avec moi.

— J'ai toujours été sincère.

À présent mes yeux sont rivés dans la pâleur des siens, je refuse de baisser le regard. J'ai besoin qu'il me croie. Il soupire et se frotte l'arrière de la nuque avant de se tourner vers les profondeurs de la rivière. Le bruit de l'eau qui coule est apaisant pour nos esprits tourmentés et rend le silence entre nous plus acceptable. Les rayons du soleil illuminent sa peau légèrement hâlée et de légers reflets châtains apparaissent dans sa chevelure de jais. Il est tellement beau, et pourtant, il ne semble même pas s'en rendre compte.

Parker se met à me caresser tendrement le dos de la main et je sens une décharge électrique me parcourir toute entière. Un simple contact entre nous me chamboule et mon cœur commence à battre la chamade.

— Je ne comprends pas ce qui se passe Alessia. Tu es la plus belle personne que j'ai rencontrée et je dois me retenir de te prendre dans mes bras à chaque fois que je te vois. Tu illumines tout sur ton passage et je n'ai jamais vu une telle étincelle briller dans les yeux de Lily depuis que tu es là. Je crois que je suis sérieusement en train de tomber amoureux de toi et j'ai peur.

Je ne m'attendais pas à une telle déclaration. Parker semble tellement sincère et ses yeux reflètent tant de désir, que je suis obligée de le croire. Je me suis toujours demandé ce que cela faisait d'éprouver des sentiments pour un homme. Alfredo avait été un leurre. À présent que je suis face au regard étincelant de Parker, à la beauté de son doux visage et à son corps de rêve, je comprends enfin ce que signifient l'amour et le désir. Quelle fille ne craquerait pas devant une telle déclaration ?

Au moment où je vais répondre, la mine torturée de Parker se transforme en sourire espiègle et il me pousse dans l'eau. Il me suit quelques secondes après en riant. Je m'esclaffe à mon tour et m'empresse de me venger en l'éclaboussant, mais il arrête mes mouvements en saisissant mes poignets. Son regard redevient sérieux et il m'attire doucement à lui. Je ne sais pas si je tremble à cause de la température de l'eau ou du désir qui est en train de s'emparer de mon corps tout entier.

Comme si c'était tout à fait naturel, j'entoure mes jambes autour de sa taille et mes mains se retrouvent appuyées sur ses puissantes épaules. Il est sculpté comme un athlète et le tee-shirt qui lui colle à la peau anime tous mes sens. Nos respirations sont saccadées et je sens son cœur pulsé à pleine allure contre ma poitrine. Nos lèvres ne sont séparées que de quelques centimètres. Il me suffirait de pencher légèrement la tête en avant pour qu'elles se rejoignent, mais je refuse de faire le premier pas. Je ne sais pas ce qu'il veut et même si je suis persuadée qu'il est aussi troublé que moi, je lui laisse le choix de la suite des évènements.

Mettant fin à mon supplice, Parker m'embrasse comme jamais aucun homme ne l'avait fait. Ses lèvres jouent avec les miennes en une danse enfiévrée. J'ouvre peu à peu ma bouche pour laisser sa langue s'amuser avec la mienne. Notre baiser a les qualités de la passion autant que celles de la douceur. Je ne veux pas que ça s'arrête, pour rien au monde je ne voudrais me séparer de lui. Nos lèvres sont scellées et je gémis de plaisir. Parker interrompt notre baiser pour sucer la peau de mon cou et m'embrasser sous le lobe de mon oreille. Il me rend folle et j'ai juste envie de continuer notre baiser pour ne pas oublier la sensation de ses lèvres douces et expertes sur les miennes. J'agrippe sa chevelure pour pousser les limites de notre désir commun. Il grogne et lorsqu'il s'éloigne de moi, ses beaux yeux verts sont remplis d'amour. Je ne pensais pas que les choses iraient si vite, mais je suppose que la vie nous a assez laissé souffrir. Enfin, elle nous offre à tous les deux l'espoir d'un bonheur commun.

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