Équipe Dante/Parker ! (partie 1)


PARKER

Il m'a fallu beaucoup argumenter pour convaincre Lily que je ne serais pas absent longtemps. La seule chose qui l'avait finalement rassurée, c'était que j'allai ramener Alessia à la maison. Son sourire était un vrai rayon de soleil et ses yeux s'étaient éblouis sous le coup de l'émotion.

Je profite encore un peu de Nana et Maddie en attendant que Dante règle les derniers détails. Il ne m'a toujours pas révélé notre première destination, ni comment nous allions nous y rendre, mais je n'ai pas d'autre choix que de lui faire confiance. Mon cœur ne supportera pas de savoir Alessia en danger et mon âme n'endurera pas l'incertitude de savoir si j'aurais pu faire quelque chose.

Maddie et Nana sont assises sur la balancelle du porche pendant que j'observe Lily s'amuser avec des bulles de savon. Sa tante ne met pas longtemps à la rejoindre et toutes les deux se lancent dans une compétition de celle qui créera la plus grosse bulle.

C'est si enfantin, si innocent, la vie devrait être remplie de moments tels que ceux-là. Pendant que je me morfonds et me pose des questions philosophiques sur le sens de l'existence, Nana s'approche doucement. Lorsque sa main touche mon épaule tendue, un sentiment de bien-être m'envahit totalement. C'est l'une des personnes les plus compréhensives et les plus généreuses que je connaisse. Sa loyauté est sans faille, sans parler de son sens de la justice redoutable.

— Tu sais que tu comptes beaucoup pour ta fille, Parker ?

— Je sens venir le discours culpabilisant. Nana, ne t'inquiète pas, je suis sûr de ce que je fais.

En réalité, ce simple mensonge prouve que mon état mental ne doit pas être revenu à la normal. C'est plus fort que moi. Depuis le passage d'Alessia à Chugwater, ma vie a été bouleversée. Jamais personne ne m'avait fait éprouver des sentiments aussi puissants que ceux que je ressens en pensant à ma magnifique blonde aux yeux verts. Cela m'a peut-être rendu fou après tout ? Je n'ai sans doute plus toute ma tête. La seule chose dont je suis certain, c'est que si jamais je ne tente pas l'opération sauvetage organisée par Dante, mes chances de continuer à faire semblant d'être heureux sont nulles.

Pendant des années, mon cœur avait été mis sur pause, ma vie était centrée sur le bien-être de ma fille. Je ne faisais que me culpabiliser, jour après jour, en me posant toujours les mêmes questions : « et si j'avais été un meilleur mari, est-ce que Stella serait restée ? Aurais-je pu être plus attentif et plus prévenant ? Avais-je commis des erreurs ? ». Ces sempiternelles interrogations m'empêchaient de vivre pleinement, de ressentir les émotions que les autres tentaient de me livrer. Ce n'était pas un mur que j'avais érigé, simplement, tout ce qui devait m'atteindre me passait au travers, comme si tout mon corps était invisible.

Alessia avait vu en moi l'être que je refusais de laisser s'échapper, celui que je maintenais dans l'obscurité de ma tristesse. Mon âme maintenait prisonnière toute une partie de ce qui faisait de moi un être à part entière. : un père, mais aussi un homme, tout simplement.

Nana me masse tendrement la nuque afin d'atténuer les tensions qui se précipitent dans mes membres à la vitesse de la lumière. Elle m'a accueillie comme une mère après le départ de Stella. Aujourd'hui, c'est une confidente, une amie, un membre de ma famille. On dit que ce sont les gènes qui définissent les liens de parenté, pour ma part, je considère Maddie comme ma sœur et Nana comme la mère qui m'a été arraché bien trop tôt. Personne ne remplacera celle qui m'a mis au monde, mais toutes les deux ont su combler le vide que m'avait procuré la disparition de mes parents, sans parler de l'abandon de Stella.

— J'ai simplement peur pour toi, mon grand. J'ignore le passé d'Alessia, mais je suis loin d'être stupide. Tout ce qui la rongeait de l'intérieur, qui la rendait éteinte certains jours, ne provient pas de simples traumatismes d'enfance. Je sens que cette mission est dangereuse et je ne veux pas que Lily grandisse sans son merveilleux père.

Je lâche un rire sans joie. « Un père merveilleux ? », je suis loin de correspondre à cette définition !

— Je sais que tu doutes de tes capacités à éduquer correctement Lily et à lui apporter le bonheur qu'elle mérite. Mais quoi que tu puisses penser, tu es son héros, son roc !

— Alessia lui a appris tellement de choses...

— Si elle a pu les lui apprendre, c'est parce que Lily est une jeune fille bien élevée, au cœur aussi pur que celui de son père.

— Ne serais-tu pas en train de me flatter ?

Je tente d'utiliser l'ironie pour me dépêtre de cette situation embarrassante. Il est hors de question que l'on me convainc d'être le « père de l'année ».

Nana me frappe l'épaule et me fixe de ses magnifiques yeux bleus, le regard sévère et colérique :

— Je déteste les gens qui s'apitoient sur leur sort ! Tu devrais le savoir depuis le temps !

— Désolé...

— Alessia est une merveilleuse jeune femme, mais elle a des problèmes et j'ai peur qu'elle t'entraîne vers le fond....

— ...Nana, sans vouloir te vexer, tu n'as pas idée à quel point elle est extraordinaire ! Je crois que je l'aime. Je ne dis pas ça pour être fleur bleue ou le débile d'une vieille histoire d'amour. Simplement, son départ m'a déchiré et je ne supporte pas de la sentir loin de moi. Elle a ramené de la lumière dans ma vie et je ne veux pas me coucher le soir sans observer ses beaux yeux verts remplis de tendresse. Elle mérite, elle aussi, le bonheur. Je veux être celui qui l'aidera à l'obtenir.

Nana ne dit plus rien et son air sévère est remplacé par une douceur qui irrigue ses iris océan. Un tendre sourire apparaît sur ses lèvres et, à mon grand étonnement, elle me serre dans ses bras avec une force que je ne lui connaissais pas. Lorsque je lui rends son étreinte, mon cœur meurtri est recousu par quelques sparadraps, mais je sais que pour qu'il soit complètement guéri, il faut qu'Alessia revienne à la maison. 

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