Chapitre X : Confessions au coeur pur

Livai et ses coéquipiers avaient rapidement organisé la situation. Ils s'étaient d'abord enfermés dans la chambre froide sous la surveillance d'un garde et ils avaient examiné le corps de Yuga pendant une bonne heure. Ils étaient sortis en silence, sans rien dire à ceux qui demandaient, et même le garde n'avait rien dit. Ensuite, ils s'étaient répartis en trois patrouilles par journée, où ils fouillaient et surveillaient le château. Leur présence ne passait pas inaperçue, mais personne ne les embêtait plus que ça, surtout Livai qui semblait assez tendu et menaçant.Yoshiko avait rencontré Tsuyu dans la salle de repos et avait vu la machine à coudre. Elle était elle-même une fan de la couture, alors elle l'aidait quand elle ne patrouillait pas. Ryûji passait son temps dans la bibliothèque.

Bakugo n'étais jamais sorti aussi peu de sa chambre de sa vie. Il refusait de croiser Livai, qui l'avait humilié. Eijiro tentait de le convaincre, mais il ne récoltait que des claquements de porte au nez.

" Kyoka ! "

Denki rattrapa la jeune femme qui retira son casque de ses oreilles, l'accueillant avec un air glacial. L'électrique déglutit difficilement, et lui tendit un tas de tissu jaune et orange.

" Euh... Tiens, c'est la robe que Tsuyu t'a.. confectionné. " bégaya-t-il en rougissant.

Kyoka la prit par le col et la déploya. Elle fit une moue suspicieuse.

" Je ne tiens pas à te vexer, mais Tsuyu cout beaucoup mieux que ça. " lâcha-t-elle.

" Haha, et pourtant c'est bien elle qui a fait cette robe ! " plaida-t-il. 

" Très bien, dans ce cas je lui en demanderai une autre. " répliqua froidement la violette en laissant Kaminari tout seul. 

Il baissa la tête tristement. La robe ne plaisait pas à Kyoka. Il s'était pourtant donné beaucoup de peine à la faire. Il avait même sacrifié sa nuit précédente ! 

" Tant pis, je suppose. " soupira Denki.

Il retourna dans la salle de repos et tomba sur la grenouille et Yoshiko. Les deux jeunes femmes se tournèrent vers lui avec curiosité en voyant sa mine dépitée.

" Tu as donné sa robe à Kyoka ? " s'enquit la grenouille.

" Ouais.. " souffla Denki.

" Et.. euh, ça ne lui a pas plu ? " fit avec le plus de douceur possible Asui.

" A ton avis ? Rien de ce que je peux faire pour elle ne pourra lui plaire. " avoua Kaminari en serrant les dents.

" Oi ! Tu es épris d'une jeune fille sauvage, c'est ça ? " intervint Tsushima alors qu'un étrange aura brillant s'élargissait autour d'elle. " J'ai la solution pour que l'élue de ton coeur se rende compte de ses sentiments incontrôlables envers toi ! "

" Pardon ? " dirent Denki et Tsuyu d'une même voix.

" Excuse-moi, mais Kyoka n'est nullement intéressée par Denki. Il n'y a aucun sentiment incontrôlable entre eux. " déclara la grenouille.

" Ce n'est pas une manière de parler à un coeur en peine ! " dramatisa la jeune femme aux cheveux bleus. Elle fouilla dans sa poche et sortit une petite fiole remplie d'un liquide orangé. " Donne-lui ça, et elle tombera à tes pieds ! "

" Une potion d'amour ? Vraiment ? " lâcha Denki, comme s'il n'y croyait pas.

" C'est malhonnête ! " protesta Tsuyu.

" Mais enfin, l'amour n'a pas de manière de se déclarer ! Et puis, Denki est d'accord, non ? " sourit Yoshiko.

" Oui ! " s'écria-t-il en se jetant sur la fiole qu'elle lui tendait.

" Tu le regretteras ! " le prévint Asui.

" L'effet dure une journée, 24 heures précises. Mais il se dissipe petit à petit, elle mettra du temps à se rendre compte de la manipulation. Une seule goutte suffit. " expliqua Yoshiko.

Le jeune homme rayonnait à nouveau. Il remercia infiniment la garde de Shiganshina, puis courut dehors. Tsuyu regardait avec un air de réprobation sa nouvelle amie.

" Je persiste à croire que c'est une mauvaise idée. " marmonna-t-elle.

" Ne t'en fais pas, tu veux voir ton ami heureux ou non ? " 

" Oui, bien sûr, mais je ne veux pas que ce soit en altérant les sentiments d'une autre amie. "

| ~~~ | 

Eijiro était affalé sur un canapé, et il s'ennuyait ferme. La vie était bien morne depuis la mort de Yuga. Il ne régnait plus cet air joyeux et chaleureux au château, et les commentaires désobligeants de Bakugo n'animaient plus chaque coin. Kirishima n'arrivait pas à se l'avouer, mais c'était surtout ça qui lui manquait. Il avait déjà fini le livre que lui avait prêté Mina. Si au moins il pouvait passer du temps avec celle qu'il considérait comme sa meilleure amie ici, mais la domestique avait plus de travail ces derniers jours. Il décida de se balader pour se changer les idées.

En passant à l'étage de la chambre de Bakugo, il vit Izuku. Le jeune homme aux cheveux et aux yeux verts attendait devant sa porte. Il leva une main, prêt à toquer. Mais il rebaissa sa main en soupirant et poursuivit son chemin. Il rejoignit Ochako qui l'attendait au bout du couloir.

Kirishima s'arrêta à son tour devant la porte. Bakugo ne pouvait pas continuer à rester enfermé dans sa chambre sous simple prétexte que Livai risquait de lui tomber dessus. Il était déjà étonné que quelqu'un comme lui craigne quelque chose. Si il ne décidait pas de bouger ses fesses, c'était à quelqu'un d'autre de le faire à sa place.

Il toqua avec force. Aucune réponse. Il réessaya. Toujours aucune réponse. Bon, ok, il l'aura voulu.

Eijiro s'apprêtait à enfoncer la porte, même s'il lui fallait détruire la serure pour ça. Il découvrit avec surprise qu'elle n'était justement pas fermée à clé, et il tomba avec la porte dans un nuage de poussière.

" Bah c'est malin, faudra me repayer une porte. "

Bakugo était couché dans son lit, sur les coudes, les écouteurs dans les oreilles, et regardait en ricanant le rouge. Oh wait, il ricanait ? Visiblement, ne pas sortir de sa chambre l'avait un peu détendu. Eijiro se releva en époussetant son t-shirt noir et en ébouriffant un peu plus ses cheveux.

" Oi, t'es malade ? " demanda-t-il.

" J'ai l'air d'être malade ? " répliqua le prince.

" Non, et c'est pour ça que tu vas sortir de cette chambre avec moi. " affirma le rouge.

" Nan, j'ai pas envie. "

" Je te force. "

" Je refuse. "

" Aux grands mots les grands moyens. "

Eijiro s'approcha d'une démarche menaçante du lit du blond. Celui-ci se redressa légèrement au fur et à mesure que le jeune homme arrivait.

" M'approche pas ! " s'écria-t-il.

Le prince de Shiganshina bondit à plat ventre sur le lit, mais Katsuki avait justement bondit en-dehors. Il s'était réfugié près de son armoire. 

Ensuite s'engagea une course-poursuite dans la chambre, sous les rires des deux jeunes hommes. Bakugo était acculé par un mur. En dernier recours, il dut s'échapper dans le couloir. Mais Eijiro n'en démordait pas, il continua de lui courir après. 

Ils durent bien traverser le château dans son ensemble, du grenier au sous-sol. Quand ils passaient devant des domestiques, ils leur rendaient le sourire, parfois même ils s'esclaffaient devant les gamineries des deux princes. Leur petit jeu s'acheva près du banc du jardin, où s'écroula un Bakugo essoufflé. Kirishima se laissa tomber et tapa sur l'épaule du blond cendré.

" Je t'ai attrapé.. " haleta-t-il.

" Non, je jouais plus. " répliqua Bakugo.

" On est des habitués de ce banc, non ? " ajouta Eijiro.

" Je crois. "

" Alors on change pas les habitudes. Désolé de t'importuner encore avec ça, mais tu voudrais pas me dire une bonne fois pour toute ce qu'il y a eu comme histoire avec ta mère ? " tenta le rouge.

" Pourquoi tu veux pas lâcher cette affaire ? Déjà que l'autre vieille folle revient pour me ramener de mauvais souvenirs, alors si je dois encore supporter tes bavardages incessants sur elle, ça va pas aller longtemps. " grogna-t-il.

" Mes bavardages incessants comme tu dis s'arrêteront si tu me dis tout. "

Bakugo hésita. Dans son esprit se mêlaient des fibres de souvenirs. Il voulut les écarter, mais son envie de les retrouver était trop imposante. Ou alors n'avait-il seulement pas assez de volonté.

" Maman !  Les autres enfants arrêtent pas de me harceler pour savoir ce que ça fait d'être prince et d'aller quand même à l'école. "

" Et bien ne leur répond pas. " sourit la jolie femme en se penchant sur son fils. "  Ils ne font ça que pour se moquer de toi. Etre prince ne signifie pas qu'on doit être inculte et ignorant. Je vais te donner une leçon pour plus tard. Les gens qui s'intéressent à toi et te posent des questions par rapport à ta situation, qui ne s'intéressent qu'à l'apparence que tu dégages, et pas celle que tu renfermes en toi, ne t'intéresse tout simplement pas à eux. Notre monde est divisé en plusieurs parties. Ceux-là ne sont pas de bonnes personnes. Ils n'aiment que les apparences et la célébrité. Au contraire, les gens au coeur pur ne s'occupent pas de ça. Ils veulent connaître ton histoire, veulent comprendre tes peines et tes joies, ils veulent te voir heureux, te voir sourire. Confies-toi à eux, et uniquement eux. "

Bakugo jeta un regard pensif à son voisin. Il le fixait, les yeux brillants, attendant qu'il parle. Faisait-il partie des gens à qui il pouvait se confier ? Après tout, il avait un vrai coeur pur : il ne se souciait que du bien-être des habitants de ce château. Il s'inquiétait quand il était en colère, ou triste.

" J'ai pas vraiment envie de remuer le couteau dans la plaie.. " soupira le prince en passant une main dans ses cheveux, gêné.

" Je ne te demande pas de faire ça. Si tu sens que ça ne va pas, tu t'arrêtes, et c'est tout. Si ça se trouve, raconter ton passé te fait peur, alors qu'il ne te fera strictement rien. " sourit le rouge.

" Ok, comme tu veux. Sache que si ça tourne mal je t'étrangle. " le prévint Katsuki.

" J'attends de voir ça ! "

" Ma mère est morte quand j'avais 5 ans. Elle était tout ce que j'avais. Mon père était déjà tout le temps en voyage d'affaire, je ne le voyais que rarement. On passait tout notre temps ensemble. Après ma première année de maternelle, elle m'a déscolarisée, car je me faisais trop harceler par mes camarades. Elle m'instruisait elle-même, elle était très cultivée. Elle voulait aussi me préparer à son stupide rêve... Mais j'étais trop jeune. Et puis des connards l'ont tuée. Elle faisait souvent des manifestations pour renier l'esclavage, et ça déplaisait aux vendeurs et aux acheteurs. On ignore encore qui l'a tuée, mais aucun doute que c'est un de ces pourris. "

" T'étais comment avant ? " demanda Eijiro, absorbé par le récit.

" Ben... J'étais différent. " 

" Différent comment ? " ajouta le prince.

Bakugo essayait de ne pas craquer, mais c'était trop dur. Parler de sa mère, c'était comme essayer de hurler quand on avait pas de cordes vocales. Impossible. Il commençait sérieusement à s'énerver. Et puis l'autre rouge le saoulait avec ses questions débiles.

" Bon, laisse tomber ! " cracha Bakugo en commençant à se lever.

" Attends ! Je peux faire quelque chose ? " demanda précipitamment le prince de Shiganshina.

Il ne laissa pas le blond répondre, sûrement parce qu'il savait que la réponse serait négative. Il se rapprocha de lui, et passa ses bras dans son dos. Il le serra fort, comme s'il voulait absorber en lui tout le malheur. 

Katsuki mit un peu de temps à réaliser ce que l'autre faisait. La chaleur de son corps contre le sien, ses mains posées sur son dos, son souffle s'écrasant sur son cou. Il était en train de lui faire un câlin ?

Il le repoussa brusquement. Le blond cendré se leva et contempla Eijiro avec incompréhension. Ce dernier semblait être déçu par sa réaction, et il tenta un sourire qui ressemblait plus à une grimace. Le prince battit retraite en secouant la tête, toujours empli de cette incompréhension.

-=₪۩۞۩₪=- Fin du chapitre ! -=₪۩۞۩₪=-

Yayyy.. ou pas ? Votre réaction face à ce hug qui s'est assez mal fini ?

Et votre réaction aussi face au gros gros gros recalage de Kyoka pour Denki ? Et l'idée de Yoshiko ?

En espérant que ça vous plaise encore :o

Sayonara ☼


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top