Chapitre V : Bad memories
" Tu sais, ta mère était une personne droite et fière. Elle était généreuse et voulait la paix dans le monde. Un peu comme sa propre mère, ta grand-mère. Ayumi et elle se ressemblent en tout point. Kagerou a pris exemple sur elle, elles partageaient les mêmes idées et les mêmes passions. Elles étaient plus comme des sœurs que comme mère et fille. Bien sûr, quand Ayumi a péri en sauvant un esclave, ta mère était complètement dévastée. Elle n'a cessé de pleuré pendant des jours et des jours. C'est d'ailleurs là qu'elle a rencontré ton père. Mais son grand coeur lui a permis de tenir le coup, car elle voulait continuer de faire vivre le rêve de Ayumi. Elle s'est ressaisis et a continué leur combat. Elle s'est en même temps rapprochée de Naokatsu, puis ils se sont mariés. Kagerou était heureuse, car ses plans avançaient pour éradiquer l'esclavage. Puis je suis partie. Mais je sais ce qu'il s'est passé ensuite. Elle a passé le restant de ses jours à faire évoluer ses plans. Puis le roi est mort, et elle a été propulsée au rang de reine. Cette nouvelle l'a ravie. En étant reine, elle avait tous les pouvoirs, elle allait enfin pouvoir accomplir son rêve, et celui d'Ayumi. Puis elle t'a donné naissance. Elle a dû mettre en pause ses projets, mais cela ne l'a nullement déçue ou énervé. Au contraire. Tu étais la meilleure chose qui lui sois arrivée dans sa vie. "
Flashback...
Un rire résonnait aux oreilles de Bakugo. Il était dans une posture étrange au sol, la poitrine collée au sol, les fesses relevées, les bras écartés. Il tentait de se lever, mais n'y arrivait pas. Il leva des yeux agacés vers sa mère. Ses doux yeux orangés le fixaient avec amour, et ses mains délicates vinrent entourer sa tête, et elle lui embrassa le front. Ses traits se décrispèrent, et il tenta une nouvelle manœuvre. Enfin, il tenait sur ses pieds ! Il essaya immédiatement de faire des petits pas vers elle, il la voyait, fière comme un paon, des larmes débordants de ses doux yeux. Elle ouvrait en grand les bras, lui intimant de venir doucement. Il parcourut les quelques centimètres qui les séparaient en trottinant, puis se jeta dans ses bras. Elle le souleva et le fit voler dans les airs en mimant le bruit d'un avion. Elle courut dans toute la pièce, et lui battait des bras en riant aux éclats. Elle le reposa et plongea son nez dans son cou et lui chatouilla sa peau en soufflant dessus.
Le souvenir se brouilla et une autre scène surgit. Sa mère poussait son fils, âgé de quatre ans, devant elle. Elle le fit entrer dans une pièce décorée pour un enfant, en lui cachant les yeux. Elle lui dévoila ensuite la surprise, qu'il fixa en souriant. Il regarda sa mère, qui hocha la tête en s'empêchant mal de sourire à son tour. Un petit garçon aux cheveux verts approchait avec un autre cadeau dans les mains, emballé dans du papier rouge. Kagerou lui fit signe de venir devant elle et posa ses mains sur ses épaules, puis ils regardèrent Katsuki arracher l'emballage du plus gros cadeau avec impatience. Il vit un beau vélo, peint à la main en noir, rouge, orange et jaune, les couleurs préférées du jeune garçon. Sa mère sentit une larme couler le long de sa joue. Elle avait peint et décoré le vélo elle-même. Elle poussa à son tour le petit Izuku devant elle. Du rouge lui montant aux joues, il tendit timidement son paquet à Bakugo, qui l'attrapa en lui souriant et en le remerciant. Il le déballa, et il découvrit une petite sonnette, elle aussi peinte à la main, cette fois-ci par le vert. Sa mère l'aida à l'accrocher, et le blond cendré fit plusieurs tours de la pièce en faisant vibrer la sonnette, sous les rires amusés de sa mère et Izuku.
Encore une fois, sa vue se brouilla, et cette fois la pluie tombait à flots. Bakugo était assis au sol, les épaules basses et la tête baissée vers le sol. Devant elle se tenait le cadavre de sa mère, amoché. Derrière, se tenaient deux gardes, qui tenait un Izuku débordant de larmes par les épaules. Le corps tremblant, Katsuki rampa vers sa mère. Il prit son visage entre ses mains, le remuant, lui murmurant de bouger et de lui crier " bouh " . Il le remuait de plus en plus fort, et ses propos devenaient de plus en plus audibles mais incompréhensibles. Il finit par lever la tête vers le ciel, vers la pluie, et hurla son désespoir, avant de s'effondrer contre la poitrine de Kagerou, serrant sa robe entre ses poings tremblants.
Bakugo regardait droit devant lui, sans rien voir. Akira continuait de compter les qualités de sa mère, pendant qu'Eijiro l'écoutait attentivement. Son sang battait à ses tempes, tout comme son coeur qui tambourinait contre sa poitrine. Il releva lentement la tête pour dévisager la vieille dame qui racontait au prince de Shiganshina un des exploits de sa génitrice.
" Pourquoi racontez-vous ça ? " murmura-t-il d'une voix tremblante.
Akira interrompit son discours et se tourna vers lui, tout comme Kirishima.
" Pardon ? "
" Pourquoi est-ce que vous racontez ça ? " fit Bakugo en prenant un air chargé de haine.
" Car vous ressemblez à votre mère. " répondit Akira avec un sourire.
" Non, je ne lui ressemble pas ! " cria Katsuki en se levant brusquement. " Elle n'existe plus ! Je ne lui ressemble pas ! Je ressemble à Bakugo, et à personne d'autre ! Elle est morte et oubliée, enterrée, personne ne se soucie plus d'elle ! "
" Bien sûr que non ! " répliqua froidement Akira. " Sinon pourquoi serai-je venue ? Vous lui ressemblez énormément, que vous le vouliez ou non Katsuki. Et elle voulait que vous poursuiviez son rêve. "
" C'est son rêve et pas le mien. Elle n'avait qu'à accomplir ses désirs plutôt que de laisser des inconnus me reprocher de ne pas les accomplir à sa place. Ce n'est pas de ma faute si elle n'en a pas été capable ! Ma mère est morte, tout comme ses rêves. Je n'en ai plus rien à faire de la décevoir ou non, de toute façon elle ne pourra jamais me le dire ! "
Bakugo ne put empêcher sa respiration de se saccader, et il sortit de la pièce en courant. Il monta quelques étages, prêt à tuer n'importe quelle personne qui passerait par malchance devant lui. Heureusement pour leur peau, ils n'étaient pas sur le chemin. Il fit coulisser avec violence la porte du balcon, qui fit un bruit sourd. Il la referma, toujours avec autant de douceur, et s'accrocha avec force à la rambarde. Un hoquet franchit ses lèvres tellement il peinait à freiner son souffle affolé. Il avait des haut-le-coeur et réussit à les calmer en quelques minutes. Il levait la tête vers le ciel, les yeux fermés, ses mains tremblantes empoignant fermement la pierre du balcon.
" Finalement Izuku avait raison. Tu viens ici quand tu es en peine. Tu ne peux pas le nier. "
Le blond ne se retourna même pas. Il ne voulait pas s'énerver encore plus. Il sentit cependant le prince s'accouder près de lui.
" Pourquoi t'es encore venu ? " demanda-t-il d'une voix froide.
" Je n'aime pas voir des gens comme toi. " avoua Eijiro.
" Comment je suis ? "
" Plutôt beau, avec la lumière du coucher du soleil qui se découpe sur ta peau. " décrit Eijiro.
Bakugo rouvrit enfin les yeux pour les tourner vers le rouge avec incompréhension.
" Hein ? Mais.. non ! Pas comment je suis, comme ça ! Mais comment je suis, euh, comme les gens comme moi, enfin... " marmonna Bakugo en s'embrouillant l'esprit.
" Ahhh, fallait le dire plus tôt. Bah des gens comme toi, qui sont perdus, tristes et énervés en même temps. "
" Je ne suis jamais triste ni perdu. " répliqua le prince en se détournant.
" Arrête de mentir. Et ça crève les yeux. Il y aurait des tas d'adjectifs à dire encore, mais je ne tiens pas te blesser encore plus. "
Katsuki secoua la tête, ne voulant pas se l'avouer à lui-même.
" Tu as une histoire compliquée avec ta mère ? Tu ne l'aimais pas ? " poursuivit Kirishima.
Le coeur du blond se serra, et il foudroya du regard son voisin.
" Est-ce que ça te regardes ? " siffla-t-il. " Dégage, ou je te jure que je t'égorge vif. "
" Ok, ok, ok... T'énerve pas... J'ai au moins réussi à avoir une discussion avec toi, ça c'est nouveau ! " dit Eijiro en s'en allant.
Il ferma la porte coulissante et jeta un dernier regard au prince. Il avait une fierté hors-du-commun, et un ego tout autant surdimensionné. Il ne devait pas être facile à vivre. Le jeune homme désirait vraiment apprendre à le connaître, il semblait avoir une histoire sombre et affreuse. Il claqua la porte de la salle qui menait au balcon, et vit Izuku qui traversait le couloir. Kirishima l'appela, et le vert se retourna en sursaut. Il attendit le jeune prince.
" Dis, tu sais ce qu'il a Bakugo ? " demanda-t-il avec un sourcil haussé.
" Qu'est-ce qu'il a ? Il ne se sent pas bien ? " s'inquiéta le vert.
" Non pas vraiment. " avoua-t-il.
" Il faut appeler un médecin ! " paniqua Izuku.
" Mais non ! " rit le prince en le prenant par les épaules. " Il ne se sent pas bien mentalement. Mais il ne veut pas en parler. Et donc, tu n'as aucune idée sur ce qu'il a ? Tu connais son histoire, ce qui pourrait le rendre comme ça ? "
Le visage de Midorya se renferma, et ses yeux s'embuèrent. Il baissa la tête et la secoua.
" N-Non, je ne sais rien.. Je ne dirai rien... " balbutia-t-il. " Excusez-moi Kirishima, mais je dois y aller. Ochako m'attend pour étendre le linge. "
Le rouge regarda le garçon timide s'en aller précipitamment. Qu'avaient-ils donc ? Est-ce que si on évoquait le passé de Bakugo, tout le monde avait la même réaction ? Ou partageaient-ils le même passé ? Connaissaient-ils la même douleur ? Eijiro avait remarqué que Bakugo martyrisait presque Izuku. Il se demandait pourquoi, il était très gentil, très doux, et sa timidité et son petit sourire le rendaient adorable. Presque la totalité du château l'appréciait.
Izuku descendait les escaliers en luttant contre les larmes. Un cri atroce résonnait en boucles à ses oreilles, un long cri chargé de douleur d'une tristesse infinie. Il serra les dents et tâcha de chasser la rougeur de ses joues. Il ne pouvait dire à personne ce qu'avait Bakugo, parce qu'il le comprenait. L'arrivée d'Akira n'était pas passée inaperçue, et il savait qu'elle connaissait bien la famille royale. Ses propos n'ont pas dû épargner Bakugo. Le pauvre domestique se sentait mal pour Katsuki. Lui avait beau le haïr, pour une raison inconnue, mais lui l'appréciait, le respectait et l'admirait grandement.
" Ohayo, Izuku. " le salua Ochako sans le regarder.
" Oyaho. " répondit-il d'une voix fatiguée.
Ils se mirent à leur tâche sans un mot, ce qui convenait bien aux deux.
-=₪۩۞۩₪=- Fin du chapitre ! -=₪۩۞۩₪=-
Ouiiiii j'adore parler de mon petit Bakugoooo <3
Bref il a un passé triste et gngngngng Izuku est triste aussi gngngng Eijiro veut savoir il se passe quoi gngngng et Denki pleure parce qu'il arrive pas à pécho Kyoka. Ce château est trop triste bordel. Alors dans le prochain chapitre j'apporterai un peu de joie :3
sAyOnArA ☼
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