Concours d'écriture #1
(oui, #1, parce que oui, je compte encore participer à des concours! XD)
@eleda_malfoy , vwala ma participation x)
Règles :
- Minimum 500 mots, pas de maximum
- OS (un seul chapitre)
- Titre imposé parmi une liste (j'ai choisi Goodbye, que je vais traduire comme "Au revoir") et l'histoire doit avoir un rapport avec (évidemment! Ce serait stupide sinon)
- Date limite : 21 décembre.
Je crois que je n'ai rien oublié, alors c'est partiiiiiiiiiiiiii! *claque des doigts en essayant d'être stylée puis abandonne et va écrire*
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Au revoir :
Le soleil est haut dans le ciel. Une brise balaie mon visage, ébouriffant mes cheveux. J'inspire un long moment, profitant simplement de ce calme plat. En ce jour de printemps, je suis heureuse. L'air sent bon la chaleur, on peut se balader en t-shirt et les gens ne s'en privent pas. Les oiseaux chantonnent, les rayons de l'astre me réchauffent. Pour le moment, je ne me soucie de rien. Absolument rien. C'est l'exemple type d'une journée parfaite. Sauf que ça ne l'est pas vraiment.
La raison pour laquelle je suis ici, sur ce banc, à respirer les parfums de l'été qui arrive... C'est parce que je fuis. Je fuis les problèmes, les disputes, les cris, les prises de tête. Je fuis l'orage. Et je suis seule à le faire. Ma sœur, qui aurait pu m'épauler, malgré nos cinq ans de différence, a déménagé. Elle se trouve à présent à 200 kilomètres d'ici, dans une mignonne petite maison, avec son compagnon et une chouette. Me demandez pas pourquoi une chouette, je n'en sais fichtre rien. Ma grande sœur a toujours eu ses petites lubies. C'est comme ça.
Je soupire, laissant la lumière me reposer, à travers mes paupières fermées. J'ai envoyé valdinguer la plupart de mes amis au début de l'année. La plupart ne faisaient que s'afficher avec moi. Et les quelques vrais amis qui me restait... Ils se sont éloignés de moi. Apparemment, j'aurai changé. Évidemment. Comment veux-tu rester la même alors que ta famille vole en morceaux? Ça me fait rire. Bon, le point positif, c'est qu'on me laisse tranquille maintenant.
Tranquille. Je ne pourrais pas l'être plus. Je suis seule, partout où je vais. Partout où je passe. Et ça a failli me tuer. Enfin, d'une certaine manière, ça m'a tuée. Cela s'est déroulé un soir. La semaine passée. Je courais dans la rue, ayant trop froid pour accepter de marcher. Il faut savoir que je déteste courir, même si je me débrouille. Mais là, le brouillard et l'humidité ambiante n'arrangeaient rien du tout. Je courais donc par à-coups, galopant 20 mètres, marchant les 20 suivants. Ridicule n'est-ce pas? Mais, au moins, ça fonctionnait. Et au moment où je tournais dans ma rue, trop préoccupée par le brouillard et le froid, ainsi que mon essoufflement, je ne regardais pas. Et je fonçais dans un vieil homme.
Ben quoi? Vous vous attendiez au cliché de la fille solitaire qui fonce dans un beau gosse et qui finit avec lui? Ha! Raté! J'ai bel et bien percuté un vieil homme. Et pas n'importe lequel! Notre voisin de droite. Rien qu'en y repensant, j'ai honte. Enfin, quoi qu'il en soit, Mr. Boudier en fut très surpris. Il allait faire ses courses et marchais tranquillement, bien moins sensible au froid que moi - ce que je n'arrive toujours pas à comprendre d'ailleurs. Donc, je lui ai foncé dedans. Heureusement, aucun de nous n'est tombé, Mr Boudier étant assez grand avec une bonne carrure et moi ressemblant à un fil de fer. J'exagère à peine, je suis un vrai sac d'os. Et c'est pas faute de manger comme quatre.
Mr Boudier est quelqu'un d'adorable. Ancien militaire à la retraite depuis longtemps, il n'est pas loin de sa 85ème année sur terre. Oui, c'est plutôt vieux, mais cet homme est resté en pleine forme. Même plus que certains jeunes que je connais. Il a l'air d'un bon vieux papy, si l'on met de côté son mètre nonante et ses gros bras. Il a aussi des yeux très étonnants pour son âge. Ils sont verts feuillage et pétillent de joie, comme ceux d'un garçon de dix ans. Parfois, quand je le vois, il me fait penser à un enfant. Un enfant coincé dans un vieux corps. Un enfant qui n'a jamais grandi.
Bref. Je fonçais donc dans cette force de la nature et manquais de tomber sur les fesses. Heureusement, une main m'avait attrapée par l'épaule et vite remise sur pieds. Je m'étais redressée, extrêmement gênée. Dans ma tête, c'était la fiesta. Les pensées fusaient de partout. D'un côté, je pensais m'enfuir et ne plus jamais le recroiser. De l'autre, je voulais juste m'excuser et ne plus jamais redresser la tête. Ou encore, fondre dans les pavés et m'y dissimuler pour toujours.
Enfin, vous savez, toutes ces choses que l'on a envie de faire quand on est mort de honte. Sauf que je ne suis pas le genre de personnes à me laisser aller. J'avais donc regardé Mr Boudier bien en face et lui avait lâché un pardon contrit du bout des lèvres. A mon grand étonnement, il avait éclaté de rire, me répondant.
- Ne t'en fais pas ma petite, de nous deux, c'est toi qui a dû avoir mal ! Alors ne t'excuse pas, je n'en ai aucun besoin ! Et puis, on est tous les deux en tort, je ne regardais pas non plus devant moi.
- Euh... Mais c'est moi qui courait, donc c'est moi qui devait être attentive ! Et puis, euh, enfin, j'aurai pu vous faire tomber, vous auriez renversé vos affaires et vous seriez peut-être fait mal ! Donc je m'excuse quand-même !
Mr Boudier m'avait regardée avec de grands yeux tout ronds puis un large sourire était venu barrer son visage et il avait éclaté d'un rire grave pour la seconde fois de la discussion.
- Ahahahah ! Ma chère petite ! Ahahah ! Je suis une montagne ! Et toi, une souris ! Comment aurais-tu pu me faire tomber !? Ensuite, laisse-moi souligner quelque chose : tu aurais pu, mais ce n'est pas arrivé ! Alors, il n'y pas lieu de t'excuser. Et ne sois pas gênée, ça nous arrive à tous de bourrer dans une personne ou l'autre, de temps en temps.
- Bon, si vous êtes sûr...
- Bien évidemment que je le suis ! Mmmm je viens d'y penser mais... tu m'as l'air frigorifiée. Quand reviennent tes parents ?
La question qui tue. Pour que vous compreniez mieux, je vais vous planter un peu le contexte. Mon père est un cuisinier reconnu et ma mère, une brillante chercheuse en mécanique quantique. Oui, vous savez, le truc, là, avec les électrons ou je ne sais quoi. Du coup, ça entraîne deux choses. Une, je suis dans un quartier chic. Et je ne manque de rien. D'où la pléthore de faux amis. Deux, mes parents ne sont jamais là. Je devrais préciser que je ne manque de rien matériellement parlant. Socialement et affectivement... Ben, c'est un peu beaucoup le désert.
Enfin, soit. La raison pour laquelle Mr Boudier me posait la question, c'est qu'un voleur rôde dans notre quartier, ces derniers temps. Mes parents ont fait mettre un grillage électrifié autour de notre propriété il y a longtemps déjà, mais bon, ce genre de choses, ça se trafique. Mr Boudier s'inquiétait donc pour moi. Ça se comprends, aussi. Avec ma taille de souris et mon corps de cure-dents, je serai bien incapable de mettre en déroute qui que ce soit.
Ce jour-là j'ai fait une erreur. Ou un bon choix ? Je n'arrive toujours pas à le déterminer... J'ai refusé l'invitation de notre cher voisin. Il me proposait de venir chez lui le temps que mes parents reviennent. Ce n'est pas que je n'aie jamais fait cela, au contraire, quand j'étais petite c'était courant, même si ça s'est raréfié avec les années. Non, c'est juste que je voulais me mettre en jogging, me préparer un chocolat chaud et glandouiller. Pas vraiment ce qu'on fait chez quelqu'un d'autre, n'est-ce pas? J'ai donc décliné.
Cependant, alors que je me prélassais devant la télé et que je buvais mon chocolat, tranquillement, le voleur est venu. On s'est retrouvés face-à-face. Et je suis morte. Enfin, morte... « Comment peux-tu nous parler dans ce cas ? », me direz-vous. Eh bien, j'ai ressuscité. Grâce à Mr Boudier. Oui oui, vous avez bien lu. Je suis revenue à la vie. Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais étalée par terre, dans le salon, baignant dans mon propre sang. Et je ne me rappelais de rien. Rien après ma rencontre avec mon voisin.
Apparemment, ce dernier, trop inquiet, était quand-même venu pour voir comment j'allais. Il avait vu la scène par la fenêtre, dont les rideaux n'étaient pas tirés. On était restés, l'intru et moi, figés. Je pense qu'on a été aussi surpris l'un que l'autre. Le voleur m'avait ensuite tiré dessus, effrayé et s'était enfui par derrière. Lorsque l'ancien militaire avait vérifié, il avait trouvé un morceau du grillage sectionné. Facile à trafiquer, je vous le disais. Donc, après le coup de feu, je m'étais écroulée. Mr Boudier, s'aidant du double des clés, était rentré en vitesse, espérant me sauver. Il m'avait retrouvée baignant dans mon sang. Morte.
En entendant ça, j'avais frissonné. Quelle horreur quand-même. Je n'aurais pas voulu être à sa place. Enfin, bon. Là, mon cher voisin m'avait expliqué pourquoi je me tenais encore devant lui. Il descend d'une longue lignée de nécromanciens. Il avait toujours refusé de se servir de son don, même sur ses camarades tombés au combat. Cela déforme les gens, qu'il dit. Je n'ai toujours pas compris ce qu'il veut dire par là... Bref. Je reviens à la soirée. Catastrophé, Mr Boudier s'était agenouillé dans mon sang, cherchant mon pouls inexistant. Personnellement, je crois que je me serai même pas approchée. J'aurai appelé la police et puis voilà. Pas besoin d'en faire autant.
Bon. En fait, j'avoue que son geste m'a touchée. Vraiment. Je ne sais pas encore pourquoi mon vieux voisin a agit ainsi, mais je sens que je l'apprendrai bientôt. Après avoir constaté mon décès - je suis morte sur le coup, quelle honte quand-même! - il a utilisé son pouvoir. Le temps de me stabiliser, j'étais de retour sur terre. Je me sentais différente, presque... Mieux? Le seul problème... C'est que je ne mange plus. Je ne peux donc plus rester chez moi, ou avoir une vie normale. Les gens de notre rue ayant entendu le coup de feu, sont sortis de chez eux. J'ai menti, avec l'aide de Mr Boudier, en disant que j'étais simplement blessée, légèrement. Mais quand mes parents sont rentrés, ça a été la tempête. Déjà qu'ils ne s'entendaient plus...
Ils se rejetaient la faute mutuellement. Pendant une semaine, tout ce que j'ai eu à la maison, c'est des cris. Le seul apte à me réconforter fut mon sauveur. Hier, il m'a proposé quelque chose : partir d'ici. Et aller vivre dans un endroit où ces dons sont reconnus. Et j'ai accepté. Voilà pourquoi, aujourd'hui, je suis sur ce banc. C'est ma dernière journée ici. Dans la ville de mon enfance. J'ai beau dire, elle va me manquer. J'ai fuis la maison. Aucun de mes parents n'approuve ma décision. Mais peu importe, demain, je serai majeure. Je commencerai une nouvelle vie. Une vie plus sombre, plus tordue, peut-être plus malsaine. Mais plus chaleureuse aussi. Et c'est tout ce que je retiens. La seule chose qui me manquera, ici, c'est ma soeur. Mr Boudier m'accompagnant dans mon périple, elle est la dernière chose qui me relie au monde des vivants.
Mais je sais que là où elle se trouve, elle est heureuse. Alors ça me suffit. J'essayerais de suivre ses traces et de l'être moi aussi. Le soleil est haut dans le ciel. Une brise balaie mon visage, ébouriffant mes cheveux. J'inspire un long moment, profitant simplement de ce calme plat. En ce jour de printemps, je suis heureuse. L'air sent bon la chaleur, on peut se balader en t-shirt et les gens ne s'en privent pas. Les oiseaux chantonnent, les rayons de l'astre me réchauffent. Pour le moment, je ne me soucie de rien. Absolument rien. C'est l'exemple type d'une journée parfaite. Et finalement, ça l'est. Parce qu'aujourd'hui je pars. Alors, vous tous, qui m'avez cotoyée... Je vous dis au revoir. Au revoir et à dans une prochaine vie.
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Merci d'avoir lu, j'espère que tu as aimé^^ n'hésite pas à me laisser un commentaire ;-)
Alk
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