6 - Souvenirs

ATTENTION .. CHALEUR .. INTERDIT AUX MINEURS !

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Gilles remarque que Céline a changé le fond d'écran de l'ordinateur de Délia. Une photo de groupe prise lors de la dernière sortie de l'entreprise au bowling montre une équipe souriante et même Délia semble s'amuser.

Il se souvient de cette sortie. C'était au début de l'année. En janvier, peut-être février. Le souper de Noël avait toujours lieu une dizaine de jours avant les vacances et la sortie plus ludique quelques semaines après la reprise.

C'était Lise qui avait proposé le bowling. Elle semblait vouloir s'approcher de lui. Elle s'était glissée à ses côtés durant le repas en lui caressant la cuisse d'une main et en frôlant son mollet avec son pied déchaussé. Il se sentait flatté qu'une si jeune femme puisse être intéressée, mais ses gestes n'étaient pas francs, ni très excitants. Presque comme si elle se forçait. Délia avait tout deviné en un regard et s'était approché d'un autre collaborateur. Gilles était devenu fou.

Il acceptait parfaitement qu'elle vive des aventures. Mais en dehors du bureau. Sur ce lieu privilégié, il ne la voulait que pour lui. Disponible à n'importe quel moment pour s'amuser. Et pour cette dernière équation, il fallait qu'il soit le seul maître de cette dernière.

Il s'était levé d'un bond, s'excusant bêtement auprès de Lise tout en regardant attentivement Délia qui n'avait même pas remarqué son geste. Elle gloussait, posant sa main sur l'avant bras de Michel. Ce dernier plongeait ses yeux dans son décolleté et semblait baver d'envie. Gilles était parti se réfugier au WC en rageant.

Dès la porte close, il avait envoyé un message à Délia qui n'y avait pas répondu. Il avait insisté, puis avait fini par l'appeler. Elle avait alors refusé son appel. Il était devenu fou. Il avait fini par se passer de l'eau sur le visage, se recoiffant rapidement et après un dernier coup d'œil au miroir, il avait ouvert brusquement la porte qui le séparait du couloir séparé du restaurant par une porte à double-battant. Délia l'attendait, le dos appuyé contre le mur en face des toilettes « messieurs ». Elle lui avait souri, sa tête était penchée, elle s'amusait avec une mèche de cheveux qui s'échappait de son chignon tout en le bouffant littéralement des yeux.

Il était si surpris qu'il était resté les bras ballants quelques secondes. Elle avait relevé une jambe, posé son talon contre la paroi, ce qui avait remonté également sa robe sur le haut de ses cuisses. Il avait découvert ses jambes recouvertes de bas, puis la bretelle du porte-jarretelle. C'était la première fois qu'il la voyait ainsi vêtue. C'était l'époque où elle le surprenait à chaque moment intime avec une nouvelle lingerie. Mais le porte-jarretelle, elle ne le lui avait encore jamais montré. Il en avait ouvert la bouche, puis l'avait refermé, s'était pincé les lèvres. Délia avait poursuivi ses gestes et la robe ne recouvrait plus que son intimité. Elle lui avait demandé de s'approcher d'un petit signe de l'index. Gilles avait alors fondu sur elle, l'embrassant à perdre haleine.

Une porte s'était ouverte sous son assaut. Un placard sombre se cachait derrière. Gilles en avait profité pour pousser Délia à l'abri des regards. Un éclat métallique dans le fond lui montrait une étagère à moitié vide. Il avait refermé la porte d'un coup de pied, et avait plaqué le corps de Délia contre les montants en fer. Elle avait étouffé un cri, tant le geste l'avait surpris.

Rapidement, elle avait glissé ses mains entre son pantalon et sa peau, tentait de défaire les boutons, tirant sur sa cravate, et défaisant la ceinture du pantalon. Gilles l'embrassait partout, glissant ses mains dans son décolleté, sous sa robe, caressant son ventre, tirant sur ses pointes sensibles, frôlant son pubis. Il avait alors découvert une toison inexistante. Surpris, il avait cessé ses gestes et l'avait scruté d'un regard amusé. Il lui avait fait part d'un de ses fantasmes : faire l'amour à un sexe parfaitement épilé. Elle avait obéi. Elle lui avait fait ce plaisir.

Il avait dégluti, retiré sa cravate et lui avait noué les poignets contre le haut de l'étagère. Elle ne pouvait que tendre les bras. Il lui avait écarté les jambes et était tombé à genoux devant elle. Il s'était glissé sous sa robe, avait tiré d'un coup sec sur le string et s'était retrouvé le nez contre ses lèvres intimes. Elle sentait bon, elle sentait le sexe. Il avait enfoui son nez entre ses lèvres et l'avait respiré pleinement. Elle était encore parfaitement sèche, mais il commençait à bien la connaître. Son corps ne laissait rien paraître, tant que rien ne venait se glisser dans sa fente. Un peu comme si elle se l'interdisait, comme si elle voulait tout garder pour elle. Il avait sorti la pointe de sa langue et avait frôlé le bord de ses lèvres. Elle en avait gémi. Il aimait la lécher. Il aimait la découvrir et il savait qu'à l'instant où il se glisserait dans son intérieur, rien ne serait plus pareil. Lui ne pourrait cesser de la gober, de la sucer, de la branler avec son bout de langue tendu jusqu'à sa jouissance ultime, et l'endroit de son désir serait inondé. Il adorait son jus, autant son goût, que sa texture ou son odeur, mais l'avoir toute sèche juste quelques secondes, alors qu'elle gémissait d'impatience était un peu comme un amuse-bouche. Un petit plaisir avant le vrai bonheur. Et découvrir un sexe tout nu... Il en avait bandé immédiatement.

Et aujourd'hui encore... il bande rien qu'en y pensant.

Ce soir-là, c'était la première et dernière fois qu'ils avaient baisé comme des fous en dehors d'une chambre d'hôtel ou du bureau.

Jamais il ne l'avait raccompagné chez elle. Ils se côtoyaient rarement en dehors du bureau. Faut dire que tous les deux y passaient le plus clair de leur temps, et ne le quittaient que pour retrouver leur couette ou presque.

Après l'avoir fait jouir dans sa bouche, l'avoir bu durant de longues minutes, il l'avait doigtée, puis pénétrée de toute la longueur de sa queue en embrassant goulument sa bouche. Elle n'était qu'une poupée immobile cumulant les orgasmes alors qu'il se sentait tout puissant.

Leur jeu s'en était amplifié suite à cette soirée. Mais en remettant les choses dans leur contexte. Uniquement au bureau ou lors des déplacements. L'exception ne devait pas devenir une habitude.

Ça avait d'ailleurs faillit ternir leur réputation à tous les deux. Ils s'étaient absentés durant quasi la totalité du repas et forcément que les regards s'étaient faits inquisiteurs à leur retour.

Délia avait prétexté un coup de fil à sa mère pour pouvoir le rejoindre. Gilles avait repris sa place aux côtés de sa secrétaire avec le teint pâle, sauf les joues légèrement rosées et quelques gouttes de sueurs qui perlaient encore sur les tempes et le front. Lise s'était alors inquiétée.

- Vous vous sentez bien, Monsieur ? Vous êtes tout pâle et... transpirant. Vous n'êtes pas malade ? avait-elle demandé le ton larmoyant.

Gilles sourit à ce souvenir.

Il s'était relevé en se tenant le ventre, en disant que sans doute une huitre n'était pas fraîche et s'était enfui du restaurant avant le retour de Délia.

Cette soirée leur avait montré à tous les deux qu'ils aimaient franchir certaines limites et depuis, ils ne faisaient que se tester. Il s'était découvert une âme de dominant. Et pas seulement derrière son bureau en tant que chef d'entreprise.

Mais aujourd'hui, tout avait changé !

L'avenir de l'entreprise est en péril, mais son propre équilibre aussi.

Gilles s'approche de l'écran du pc, pose un index sur le visage rieur de sa maîtresse et murmure :

- Tu nous manques. Reviens !

A peine ses mots prononcés, Gilles se lève, ignorant la sonnerie du téléphone et quitte l'étage sans un mot pour personne.

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