42 - Drôle d'excuse

Il s'approche, enlace le corps de la jeune femme, lui caresse tendrement la peau de son cou, descendant le long de son dos, embrassant le lobe de son oreille en lui murmurant :

- J'adore ton odeur.

Sa bouche s'approche de son décolleté.

- J'aime la douceur de ta peau.

Ses mains empaument ses fesses.

- J'aime ta mouille.

Son visage frôle son ventre, ses mains se glissent sous la jupe, alors que Ninon frappe contre la porte et n'attend pas une seconde avant d'ouvrir la porte.

Gilles plaque une main contre le battant et hurle :

- N'entrez pas ! Ne poussez pas la porte ! J'ai renversé...

Quoi ? Il ne sait pas... mais le geste de Ninon s'interrompt et elle ne bouge plus d'un centimètre. Elle reste sagement derrière la porte en disant :

- Je crois que votre interphone est cassé. Votre rendez-vous de 11 heures vient d'arriver. Je le fais entrer...

- En salle de conférence, dit Gilles en poussant brusquement la porte qui se referme immédiatement en claquant fortement sur le nez de la secrétaire.

Délia respire profondément, avant de remettre de l'ordre dans sa tenue, légèrement tremblante. Entre plaisir, excitation et risque, le combo pourrait être parfait sauf...

- On ne peut plus... plus comme ça ! On prend de plus en plus de risque et...

- Lise frappe toujours et n'entre jamais sans ma permission. Comment as-tu élevé ta secrétaire ? sourit-il pour la détendre.

- Vas-y fous-toi de moi ! Sérieux... l'autre jour avec ta femme, Lise, et aujourd'hui Ninon ! On va se faire pincer ! Comme des bleus en plus.

- Oui, il faut qu'on se méfie. Je vais visiter des appart' ce soir. Tu m'accompagnes ?

- Non, ce soir je ne peux pas.

- Tu... tu as un rencart ?

- Oui.

- Avec... ? Ton ex ?

- Stop Gilles... c'est ma vie privée. Cela ne te regarde pas.

- Mais tu as dit que tu ne voulais pas LE voir en semaine.

- Gilles, soupire-t-elle avant de tourner les talons pour vérifier son maquillage dans la petite salle de bain attenante au bureau.

Lorsqu'elle réapparait, elle est surprise de voir Ninon, l'air gêné observer le parquet taché.

- Que se passe-t-il ? demande Délia.

- J'avais laissé tomber mon encrier et au moment où j'allais le ramasser, Ninon a ouvert la porte. Elle a renversé le reste. Je sais pas trop comment retirer cette merde, dit le patron d'un air contrit.

Délia se pince les lèvres. Il vient de sacrifier son parquet exprès pour leur fournir un alibi.

- Ça va mieux toi ? Tu as toujours une petite mine, lui dit-il en lui faisant un clin d'œil et en lui montrant son ventre.

En quelques regards, quelques gestes, ils se comprennent.

- J'ai dû manger un truc pas frais. Je suis encore un peu barbouillée, mais cela devrait aller.

Ninon n'observe que le sol, ce parquet qui a coûté si cher lors de la rénovation de l'immeuble... tout le monde en avait parlé durant des jours. Et maintenant, il y avait une auréole énorme par sa faute. Elle le savait pourtant, que le patron ne voulait jamais que l'on entre dans son bureau sans y être invité... Mais c'est plus fort qu'elle. Elle frappe et entre immédiatement. Aujourd'hui, elle s'en mord les doigts.

- Que proposez-vous ? lui demande-t-il soudain froidement.

- Je... Je vais faire venir un spécialiste, monsieur.

- Bien. Tu viens Délia. Je ne veux être dérangé sous aucun prétexte durant la prochaine heure, ajoute-t-il à l'intention de la secrétaire, et ensuite, je déjeune à l'extérieur.

- Bien, monsieur. 

Délia lui emboite le pas, marchant à ses côtés jusqu'à la salle de conférence, là où un client important les attendait. Juste avant d'y entrer, Délia vérifie les rafraichissements proposés. Gilles pose une main sur la poignée avant de se retourner et de murmurer :

- Demain... tu prends une demi-heure pour que Lise comprenne ce que j'attends d'elle.

Délia plisse les sourcils, vérifie dans son agenda électronique tout en chuchotant :

- Si elle n'est plus malade.

- Démerde-toi ! Je veux qu'elle comprenne, lui lance-t-il avant de pousser la porte et de tendre la main à son client.

Délia fait de même et sourit de voir que sa tenue, tout comme la couleur de ses yeux semblent hypnotiser cet homme au charme indéniable.

La réaction est à chaque fois la même. D'abord le regard se glisse le long de ses jambes, puis remonte sur sa poitrine, s'attardant quelques secondes dans le décolleté plus ou moins plongeant avant de finir par se perdre dans son regard. La réaction est tout aussi semblable, lorsqu'ils comprennent qu'elle n'est pas la simple secrétaire de Monsieur Baco, mais bien son bras-droit, la seconde personne la plus importante de l'entreprise. Sans oublier qu'ils s'attendent rarement à la virulence de ses arguments ou le manque de souplesse lors des négociations.

Elle pourrait cacher sa silhouette sous des vêtements informes ou se glisser dans ses tenues austères et classiques, mais cela serait nettement moins amusant. 

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