41 - Détends-toi !
Gilles se lève d'un bond, parcourt la distance qui le sépare de la porte en trois enjambées rapides, tient la poignée, se retourne et lui dit froidement :
- Ton premier rendez-vous, Frantholy se passera dans mon bureau. Tu auras besoin de moi.
Délia veut riposter, mais finalement, lui sourit et le regarde quitter la pièce sans le contredire. Si ça peut lui faire plaisir, de croire qu'elle a besoin de son appui, pourquoi pas. Elle n'a pas suffisamment d'énergie pour le contredire sur tous les points.
Elle rassemble ses notes, met son téléphone sous silence et suit son patron.
En arrivant devant le bureau de Lise, cette dernière éternue trois fois de suite, renifle bruyamment avant de se moucher. Son nez est rouge, ses yeux larmoyants, ses joues gonflées et irritées, alors que sa voix est cassée.
- Vous êtes malade Lise. Rentrez chez vous, ordonne Délia.
- C'est moi le patron ici, tonne Gilles en apparaissant . Tu n'as pas à renvoyer ma secrétaire.
- Regarde-la ! Elle ne sera pas très efficace aujourd'hui. Tout ce qu'elle va réussir à faire, c'est... affaiblir son côté attractif, et cumuler les erreurs. De plus, ses microbes vont se transmettre et dans dix jours c'est toute la boîte qui sera malade.
Gilles tente de sonder ses yeux de Délia. Le faisait-elle délibérément contre lui ? Son esprit totalement obnubilé par le fait qu'il ne puisse se satisfaire immédiatement.
- Et tu penses à qui pour la remplacer ?
- Ninon fera l'affaire le temps d'une journée.
- Ninon ? s'étrangle Lise qui croyait qu'ils parlaient de la remplacer non pas pour le boulot mais pour le sexe.
- Oui, elle répondra au téléphone, enverra les e-mails et s'occupera de taper le courrier. Tu sais, elle en est tout à fait capable, se moque Délia en s'adressant à Lise comme elle l'aurait fait en face d'une enfant.
- Soit ! Rentrez chez vous et soignez-vous, admit Gilles en ouvrant la porte de son bureau. Demain... J'aurai besoin de vous, demain. Putain... un jour de plus ! grinça-t-il.
Délia observe Lise remettre son manteau avant de rejoindre Gilles.
- D'abord tu me dis que tu ne veux pas baiser ! Puis tu précises « pas aujourd'hui » et maintenant tu renvoies mon plan cul.
- Je suis aussi un plan cul... confonds pas ! le rabroue Délia.
- Et alors ?
- Tu veux quoi ? Une petite pipe, une p'tite branlette, j'écarte les jambes et tu m'encules.
- Tu me fais chier ! crie Gilles au moment où une main frappe contre la porte du bureau.
- Les délégués de... annonce Lise avant de retenir avec peine une toux profonde, son écharpe autour du cou et son manteau sur les épaules.
- Faites-les entrer.
Gilles est à cran tout au long du rendez-vous, puis enchaîne quelques téléphones importants, toujours sur le fil du rasoir, manquant souvent de diplomatie. Délia tente à plusieurs reprises de le rappeler à l'ordre par quelques soupirs, clin d'œil ou en le bousculant doucement. Mais rien n'y fait.
Lors d'un appel particulièrement important, Délia choisit de tenter une autre approche pour le détendre. Elle commence par s'approcher de son patron, en se déhanchant exagérément, décroche les boutons de sa veste et se penche pour lui permettre de zieuter son décolleté. La voix de Gilles semble reprendre un ton plus amical, mais ses paroles restent dures. Les négociations n'avancent pas. Délia contourne le bureau, s'agenouille et se glisse sous le bureau qui heureusement n'est pas ouvert, ni transparent.
Gilles peine à réagir aux caresses de Délia, se rapproche de son bureau, laissant peu d'espace à la jeune femme pour un jeu sensuel.
Au moment ou elle entreprend d'ouvrir la fermeture du pantalon, Gilles perd le fil de la conversation, bredouille quelques mots avant de plaquer une main sur le haut-parleur et de chuchoter à Délia :
- Tu es folle... pas maintenant. C'est mon beau-père et...
- J'adore le risque. Tu es tremblant, ton sexe durci à vue d'œil... toi aussi, cela t'excite que je m'occupe de toi alors que l'avenir de la boîte est en jeu.
- Non, pas l'avenir de la boîte. Le mien ! Cinq minutes, Délia... juste cinq minutes, murmure-t-il stressé.
- Soit ! acquiesce-t-elle en retirant ses doigts de son sexe.
Elle prend appui sur ses talons et patiente jusqu'à ce que la porte s'ouvre brusquement, après qu'une main ait frappé deux coups.
- Vous désirez un café, Monsieur ? propose Ninon.
Gilles stupéfait de cette intrusion, secoue la tête.
- Madame Délia n'est plus là ? s'étonne Ninon.
Gilles continue de secouer la tête pour dire non, et d'un geste impatient congédie la secrétaire de substitution.
Les minutes s'écoulent et Gilles ne parvient pas à se libérer de son interlocuteur. Délia ayant tenu parole, reprend ses caresses au bout des cinq minutes de calme promis et arrache un cri de la bouche de Gilles surpris, il n'avait pas senti la bouche de sa maîtresse s'approcher de son sexe redevenu mou.
- Albert, j'aimerais vérifier quelques données dans ce dossier. Pouvons-nous, nous voir à l'heure du déjeuner pour terminer cette conversation ?
Un soupir de désespoir s'échappe de sa bouche lorsque son interlocuteur refuse. Il tente de reculer, d'échapper aux succions de plus en plus fortes, sans vraiment pouvoir. Son excitation monte en flèche et ses paroles ressemblent plus à des onomatopées qu'à des mots clairs. Il les répète même parfois sans écouter les propositions. Délia s'amuse de cette situation. Ses doigts le caressent, le masse, accompagne sa langue et sa bouche, alors que le bassin du patron danse à son rythme. Délia aperçoit la main de Gilles s'agripper à l'accoudoir.
- Deux minutes, Albert, s'il vous plaît, je n'ai pas le bon dossier sous les yeux.
Gilles appuie sur un bouton qui coupe le micro de son téléphone et soupire :
- Oh oui... Ta bouche, tes doigts, j'en peux plus. J'ai pas réussi ce week-end... je ne faisais que m'exciter sans réussir à... oh putain...
Délia comprend qu'il est à bout et ne cherche pas à le punir. Il a besoin de joir pour faire redescendre la pression et elle a choisi délibérément de l'aider. Elle accède donc à ses caprices, écoutant ses demandes, accélérant suivant son plaisir et rapidement, le jus gicle et lui tapisse le palet. Alors qu'il grogne au rythme de ses jets, la porte s'ouvre à nouveau et la tête de Ninon apparaît :
Monsieur, j'ai une agence immobilière en ligne. Que dois-je répondre ?
- Je... les rappeeeeeeeeeeeeeeellerai !
- Quelque chose qui ne va pas ? demande Ninon en s'approchant du bureau.
- Je viens de me pINcer les doigts... bordel ça fait mal, dit-il en approchant son fauteuil du bureau. Ninon, n'entrez pas dans mon bureau ainsi ! Dites-leur que je les rappellerai dès que...
En prononçant ses mots, il se rappelle que son beau-père est toujours en attente. Il appuie sur le bouton alors que Délia se délecte de le rendre le plus propre que possible. Elle finit par remonter le slip et pousse le siège pour sortir de sa cachette.
- Albert... j'ai trouvé ... ce que je cherchais, prononce Gilles. Ma secrétaire est malade et j'ai eu du mal à... oui, oui, je comprends. Vous avez un autre rendez-vous... Ne vous inquiétez pas. Demain ? Oui, volontiers.
Gilles met fin à la conversation téléphonique sous le regard amusé de Délia. Mais cette dernière change rapidement d'attitude en comprenant que son patron ne se contentera pas d'une petite pipe. Son regard ne la trompe pas. Elle le connait par cœur.
- N'y pense même pas. C'était pour toi, pour te détendre.
- J'ai cru que jamais il ne me lâcherait. Allez vient ici... J'ai envie de te caresser, de te lécher, de te...
- Non, Gilles. La journée est loin d'être finie. Et je te l'ai déjà dit, j'ai eu ma dose.
- Tu oserais prétendre que tu n'es pas mouillée ?
- Gilles...
- Montre-moi ! Si effectivement, tu es sèche et pas réceptive, je te fous la paix, sinon, je...
- Tu me violerais ? tique la jeune femme, sachant pertinemment que son sexe ne demande rien d'autre qu'une ou deux caresses pour jouir lui aussi d'un plaisir intense.
- Délia... Parle pas comme ça !
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