Chapitre 20

Les yeux plissés par la concentration, j'avise ma proie qui se tient insouciante, à deux mètres de là. Je me rapproche d'elle furtivement, battant l'eau à petits coups de bras et de jambes.

Je fredonne l'air des Dents de la mer tandis que je parcours la distance restante entre nous.

Ta dam... ta dam... taaa daaam...

Lui mordre la cuisse me paraîtrait de circonstance, mais j'imagine qu'il pourrait mal le prendre. Au lieu de cela, j'avance donc tout doucement mes mains vers son corps taillé en V, et je me prépare à lui agripper les côtes pour lui offrir la pire séance de chatouilles de sa vie.

Alors que je suis sur le point d'atteindre ma cible, mes poignets se retrouvent encerclés par deux étaux compresseurs faits de chair et de muscles... surtout de muscles.

Tidiane me hisse vivement hors de l'eau, l'air satisfait de celui qui a déjoué mes plans sans aucunes difficultés affiché sur le visage.

— Raté ! Seeri* ! sourit-il, victorieux.

Je le mitraille alors du jet d'eau que je gardais sournoisement dans ma bouche, faisant aussitôt disparaître cet air arrogant qu'il arbore.

— Ah ah ! me moqué-je devant son air surpris. Ne sous-estime jamais ton adversaire ! Sale petit prétentieux.

— Pas si petit que ça, me sourit-il de toutes ses dents.

Puis, son expression se fait plus sérieuse. Il se rapproche davantage et dégage une mèche de cheveux mouillés qui me colle au visage.

— Rafet nga*, me dit-il en me dévorant du regard.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? me renseigné-je.

— Qu'il est l'heure pour lui de tirer sa révérence, déclare une voix autoritaire dans mon dos.

Je me retourne et lève les yeux vers l'imposante silhouette d'Aaron qui nous surplombe de toute sa splendeur.

— En fait, ça veut dire...

Tidiane n'a pas le temps de finir sa phrase que Ronron prend une nouvelle fois les devants sur les explications :

— Que tu ne sens pas la rose.

— Hein ?

— Quoi ?! Mais non ! s'indigne Tidiane. Je... j'ai jamais dit ça.

— Bah, c'est pas faux, tu sais, haussé-je les épaules.

J'ai l'impression qu'il pense que ça me blesse. C'est tout le contraire.

— Je n'ai jamais aimé l'odeur de la rose, de toute façon. Mon parfum est à la vanille. Mais je n'en ai pas mis aujourd'hui.

Sachant qu'il aurait largement eu le temps de s'évaporer, remplacé par l'odeur du chlore, depuis le temps que je trempe dans les eaux turquoise du lagon.

Le jeune homme retrouve un peu de sa superbe. Il m'observe avec satisfaction avant de renvoyer un regard insolent à Ronron.

— Kali, me hèle ce dernier en maugréant.

Je me dégage des bras de Tidiane pour rejoindre le bord du bassin et accorder toute mon attention à mon fidèle acolyte.

Hello, You !

— Alors, tu t'es enfin décidé à nous rejoindre ? m'enthousiasmé-je.

J'avise sa tenue. Il porte les mêmes vêtements que toute à l'heure, l'aspect débraillé en moins.

Voilà qui est bien dommage.

— Tu n'as pas retrouvé ton maillot de bain ? le questionné-je en prenant un air tristoune.

— Ce n'est pas comme si j'en avais apporté un, non plus.

— Oh ? m'étonné-je.

Je le reluque de haut en bas.

— Tu me diras, ce n'est pas si grave... Tu peux toujours te baigner en caleçon. Ou en boxer. Ou même en slip si c'est ton genre. Mais, je te préviens, ta sexitude risque de perdre du galon, dans ce cas là. Attends... es-ce que t'es du style à ne rien porter en dessous ?

J'en bave d'avance.

Il se contente de soupirer fortement. Je profite du blanc qu'il impose entre nous pour poursuivre ma réflexion :

— Nan, parce que, ÇA, ce serait autre chose niveau sexitude ! N'importe quelle fille se pâmerait en découvrant que tu es en tenue d'Adam sous ton jean. Et si, en plus, il retombe un peu trop bas sur tes hanches quand tu te trimbales torse nu, laissant apparaître le creux de ton bassin, juste avant de dévoiler la totalité de...

— Je m'en vais, m'annonce-t-il sans préambule, coupant court à mes divagations.

— Hein ?! me pétrifié-je. Tu me quittes ?

Je ne savais même pas qu'on sortait ensemble.

— T'es toujours fâché pour cette histoire de pancakes ? bredouillé-je.

Aaron n'a pas apprécié que je le lâche pour Tidiane, un peu plus tôt. Juste après qu'il m'ait dépouillée de la pierre de fainéant, pourtant si gentiment offerte par Aby.

Je ne lui ai d'ailleurs pas encore tout à fait pardonné.

Mais ce gros ronchon est bien meilleur que moi au jeu du pas content. Il l'a parfaitement illustré tout le temps qu'à duré notre goûter. Oui, parce qu'il nous a suivi dans la cuisine, Tidiane et moi, en apprenant que nous comptions festoyer sans lui. Apparemment, il était vraiment remonté quand il a compris que je le snobais sciemment et que je ne comptais pas lui proposer de nous accompagner.

Ce qui ne l'a pas empêché de le faire malgré tout.

Le pire c'est qu'il n'a même pas pris part à notre orgie culinaire, préférant faire son boudin boudeur dans son coin. Tout en nous assassinant du regard, à tour de rôle, alors que nous engloutissions avec délectation les savoureux pancakes si gentiment préparés par Tidiane.

Ce dernier s'avère être un excellent cuisinier.

Bref, le cairebéroce ne s'est décidé à nous laisser seuls, cédant sa place à Aby, que lorsqu'il a compris que la suite de nos réjouissances aurait lieu dans la piscine.

Il ne sait peut-être pas nager ?

Notre hôtesse est restée se baigner en notre compagnie durant une bonne heure avant de s'éclipser à son tour, il y a de cela cinq minutes.

Apparemment, le cairebéroce compte me coller comme un pot de glue tout le temps de notre séjour.

Si encore il le faisait à poil, j'aurais de quoi me rincer l'œil. Mais non, il préfère me dévisager, sans parler, et tout habillé. C'est très déstabilisant comme façon de procéder...

Au point de me faire rater ma bouche alors que je suis sur le point d'avaler un énorme pancake recouvert de pâte à tartiner, songé-je au souvenir de la scène.

J'espère que mon front a apprécié le goût de la noisette...

— Non, me détrompe Aaron en levant les yeux au ciel.

— Ah bon ? Tu crois ? le dévisagé-je, incertaine.

Il semble très au fait des préférences culinaires de mon faciès.

— Ce n'est peut-être pas si mauvais pour la peau. C'est du gras, et j'ai la peau plutôt sèche, fais-je remarquer, songeuse.

Aaron fronce les sourcils, ouvre la bouche comme pour dire quelque chose, puis se ravise avant de continuer à me dévisager, l'air constipé.

En y repensant, peut-être que s'il ne s'est pas laissé tenter par le goûter c'était parce qu'il ne digérait pas ce qui était proposé ?

— Je pars en mission et tu ne peux pas m'accompagner, reprend-il en changeant de sujet. C'est trop dangereux.

Bah, c'est pas comme si je m'étais portée volontaire, non plus...

Je n'ai jamais compris pourquoi les héros de romans ou de films cherchaient à tout prix à rejoindre la bataille et le danger alors qu'ils pourraient se la couler douce au soleil, en sirotant une Margarita — le cocktail, pas la pizza, ni ma meilleure amie. D'autant plus que, la plupart du temps, ces pseudo-héros font pâle figure à côté des gros vilains méchants.

C'est vrai que je suis plutôt badass et que j'ai Méduse avec moi, mais j'estime avoir assez donné la nuit dernière, en matière de course-poursuite.

Et, ne perdons pas de vue que partir en mission équivaut à travailler. Or, si certains souffrent de phobie administrative, moi c'est la phobie professionnelle qui me guette.

Toutefois, Aaron semble croire que cela va forcément me chagriner, je ne peux décemment pas le détromper et prendre le risque de le voir changer d'avis.

Pas folle, la guêpe !

— Oh noooon, quelle déception ! me désolé-je faussement.

Des remous se font entendre dans mon dos.

Ronron relâche alors son attention de ma personne pour jeter un coup d'œil en coin à Tidiane qui s'est rapproché pour écouter la conversation.

— J'emmène Nyeleti et Thiago avec moi. Toi, tu vas rester ici, avec Aby, m'ordonne le cairebéroce sans pour autant quitter sa nouvelle cible des yeux.

— Et Tidiane, ajouté-je en constatant qu'il l'oublie dans l'équation.

C'est pas comme s'il l'avait juste sous son nez...

Il braque à nouveau son regard sur moi, l'air dur. Puis, il s'accroupit pour se mettre à ma hauteur.

Mes dents se dévoilent en avisant son mouvement.

Je tiens là ma vengeance pour son vol de cerveau !

La tentation est trop grande, je prends une impulsion sur le sol et me jette sur son bras pour le faire basculer à l'eau.

Ce qui n'a aucune incidence. Cet homme est un vrai roc. Il n'a même pas vacillé d'un poil devant ma piteuse performance.

Faisant preuve de son flegme habituel, il se contente de m'attraper par les épaules pour capter mon attention.

— Kali, reprend-il en suivant avec intérêt une goutte d'eau qui trace sa route jusque dans mon décolleté.

Et voilà que, sans prévenir, il passe sa main à l'arrière de ma nuque et amène son visage à la rencontre du mien pour m'offrir le baiser du siècle.

Ah non, pardon. Ça c'est juste mon imagination qui s'emballe devant ses pupilles dilatées et son regard enfiévré. Mais, je suis sûre que c'est ce qu'il se serait passé s'il était du genre à céder à ses pulsions...

Il n'y a qu'à voir comment il me déguste du regard.

— T'en fais pas, sama xarit*, je prendrais soin d'elle, intervient Tidiane en venant entourer mes épaules de son bras. 

— Grrr, lui répond Ronron.

Du moins,c'est ce que je crois entendre. Il souffle par le nez et fusille Tidiane de ses yeux de faucon. Mais son expression incendiaire tourne bien vite à la dérision alors qu'il contemple le jeune sénégalais en laissant apparaître un sourire carnassier sur le coin de sa bouche.

— Tu n'en auras pas l'occasion, sama xarit, lui répond-il à son tour, en insistant bien sur les derniers mots.

Tidiane fronce les sourcils, ne comprenant visiblement pas où il veut en venir. Il n'a cependant pas le temps de s'interroger plus longtemps. Aby, qui vient d'apparaître en compagnie de Thiago et Nyeleti, somme son neveu de la rejoindre.

Le jeune homme se hisse hors de l'eau, non sans avoir lâché un soupir au passage. Puis, il rejoint sa tante en trottinant.

S'ensuit une conversation animée, entrecoupée par de petits regards en coin jetés dans notre direction. Je le vois secouer la tête à plusieurs reprises, l'air revêche. Il est manifestement irrité par ce qu'Aby est en train de lui dire.

— Que se passe-t-il ? me renseigné-je l'air de rien auprès de Ronron.

— Tidiane va devoir s'absenter un certain temps.

— Oh, lui aussi ? me rembrunis-je. Rapport à son empêchement de ce matin ?

Je m'aperçois que je n'ai pas pensé à le questionner sur le sujet, et je ne me suis pas inquiétée de savoir s'il allait bien. J'espère vraiment que ce n'est pas trop grave.

Aaron semble d'abord ne pas comprendre à quoi je fais référence, puis ses yeux s'éclairent de perspicacité.

— Ouais, marmonne-t-il. Allez, la naïade, sors de l'eau. J'ai quelque chose pour toi.

— C'est vrai ?! m'électrisé-je. C'est quoi ?! Un cadeau ?

— Oui.

— Yiiii ! J'adore les cadeaux !

Je rejoins les gros rochers à l'entré de la piscine, qui ont été posés là en guise d'escaliers, et j'attrape la serviette que Ronron me lance au passage, pour me sécher sans me faire prier. Après quoi, je le rejoins en sautillant, toute excitée.

Aaron sort un rectangle gris de la poche arrière de son pantalon et me le tend, non sans une grande satisfaction.

J'avise l'antiquité qu'il me montre.

— C'est quoi ce truc ? m'horrifié-je.

— Un téléphone portable, comme promis.

— Un Nokia 3310 ?! T'es sérieux ? C'était pas du tout le deal !

— Il reçoit les appels et les sms, c'est le principal.

Je le dévisage, sidérée. Et mon épouvante se fait encore un peu plus grande lorsque je réalise que ça n'a rien d'une blague.

— Mais, il ne prend même pas de photos ! m'exclamé-je, ahurie. Comment je vais faire pour repérer la mocheté cachée des cairebéroces ?

— En quoi ce serait utile ?

— Mais, je... c'est... parce que... mais, PARCE QUE !

— Meilleur argument au monde. Me voilà convaincu.

— C'est vrai ?! dis-je pleine d'espoir.

— Non.

Je me redresse et je croise les bras en le fusillant du regard.

— L'écran est minuscule.

— Et alors ? Tu as des problèmes de vue ?

— Il faut croire. Sans quoi je ne te trouverais pas aussi sexy !

— J'en doute fort.

— Jean n'a rien à faire là dedans !

— Hein ?

— N'essaie pas de noyer le poisson ! Tu m'as menti !

— Non.

— Si ! Tu m'as vendu du rêve. Et tu en es parfaitement conscient, l'accusé-je en faisant rebondir mon doigt sur son torse à plusieurs reprises. Ne fais pas l'innocent !

Il finit par intercepter ma main en plein élan et enserre mon doigt kangourou, le maintenant en l'air entre nous.

Le cairebéroce baisse son regard sur lui, une flamme dangereuse illuminant ses iris. J'ai l'impression qu'il va en faire son quatre heures.

Je déglutis. Lui aussi.

Puis, il relâche ma main, comme si elle l'avait brûlé.

— J'ai dit que je te rachèterais un portable, énonce-t-il. C'est ce que j'ai fait.

— Il n'a même pas de coquoreille !

— J'en commanderai une, si ce n'est que ça.

— Je suis à peu près certaine qu'il n'en existe pas pour ce modèle là !

— Dans ce cas, on la confectionnera nous-mêmes, s'agace-t-il.

— Et avec quoi ? De la pâte à modeler ?

— Voilà !

— C'est vrai ?! m'animé-je à cette idée. Tu m'en as ramené ? Où tu l'as trouvée ? Ils en vendaient avec les téléphones ? Elle est de quelle couleur ?

Je n'ai pas fait de pâte à modeler depuis des années, ça va être fun !

— Bordel.

Hein ?

— T'en as trouvé dans une maison close ?

Il se passe la main sur le visage.

— J'ai rentré mon numéro dans ton téléphone, m'informe-t-il en ignorant volontairement mes questions. Tu as aussi celui de la Vétéris et de Sven, en cas de besoin. Surtout, n'en abuse pas, tu ne dois chercher à nous joindre qu'en cas de problème. Et par problème, je veux dire quelque chose de sérieux.

Je ne l'écoute déjà plus, je pianote furieusement sur mon nouveau « téléphone » à la quête du répertoire. Après une minute de fouille laborieuse, j'arrive enfin à trouver ce que je cherche.

Super original...

Ronron s'est contenté de s'identifier sous la lettre « A » lorsqu'il a associé un nom à son numéro. J'entreprends de corriger cela au plus vite.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'impatiente-t-il en me voyant triturer le téléphone dans tous les sens.

J'avais oublié à quel point il était désagréable de rentrer un nom sur ce genre de vieux blindé. Heureusement, je n'ai que quatre lettres à taper.

— C'est quoi « BDLC » ? me demande Aaron en lisant par-dessus mon épaule.

— T'as qu'à deviner si t'es si malin, le provoqué-je.

— Brun dangereux,létal et charmant ?

— Non.

Même si je dois bien avouer qu'il y a de l'idée.

— C'est quelque chose d'agréable ?

Je médite la question quelques secondes.

— J'imagine que certains doivent apprécier, haussé-je les épaules.

— Beauté de la civilisation ? Bête dominante largement colossale ?

Je relève les yeux et fronce le nez, pas convaincue.

C'est vraiment comme ça qu'il se définit ?

— Brosse donc les chiottes ? propose-t-il ensuite en avisant mon regard perplexe.

Mes yeux s'éclairent. Hey ! C'est pas bête !

Aaron secoue alors la tête, comme pour se remettre les idées en place.

— Putain ! On s'en fout. Cesse-donc de me distraire !

— Hein ?

Il n'est pas bien, lui !

— Tu es en train de me rendre cinglé, ajoute-t-il gratuitement.

— On peut savoir ce que je t'ai fait ?! me rebellé-je, éberluée.

— Rien, laisse-tomber, soupire-t-il.

— Quoi ? Comment ça, rien ? Tu peux parler, Monsieur BDLC !

— Putain, mais ça veut dire quoi, BDLC ?!

— T'as qu'à trouver tout seul !

— Je me casse.

— C'est ça, casse-toi, ex futur ex !

Aaron tourne les talons, d'un geste rageur. Il s'éloigne de quelques pas, jure dans sa barbe, puis revient vers moi au pas de charge. Je me fige, dans l'expectative.

Qu'est-ce qu'il me veut encore ?

— T'as oublié tes couilles ? le questionné-je.

Il se contente d'un grondement bas, puis il positionne ses deux mains de chaque côté de ma tête et m'arrache un baiser à vous dépuceler une vierge.

Après quoi, il me relâche d'un coup, me fixe une dernière fois de ses yeux de malade et s'en va rejoindre Thiago et Nyeleti, qui sont postés juste derrière, les yeux ronds.

Aby en profite pour me rejoindre. Nous observons le beau brun s'éloigner en silence, attendant qu'il franchisse la porte de la bibliothèque pour retrouver nos esprits.

— Il a un problème mental ? lui demandé-je en chuchotant alors que Ronron est déjà loin.

— Non. Pourquoi tu chuchotes ? me demande-t-elle, intriguée.

— Bah, à cause de sa super ouïe.

— Sa super ouïe ?

— Tu sais bien. Sa capacité spéciale.

— Sa capacité spéciale ?

— Oui, je suis au courant pour vous tous. Aaron possède une super ouïe, Nyeleti dégage une aura de joie, et... Tiens, d'ailleurs. C'est quoi ton pouvoir, à toi ?

— Mon pouvoir ?

— Tu ne veux pas me le dire ?

— Te le dire ?

— Pourquoi tu répètes tout ce que je dis ? Oh ! Tu as pu récupérer la pierre de fainéant ?!

— La pierre de fainéant ?

Elle finit par s'ébrouer en constatant que je fronce de plus en plus les sourcils.

— Oh ! Heu... désolée, je crois que son comportement pour le moins inhabituel m'a quelque peu distraite. C'est toujours Aaron qui a la pierre de phaínô. Et, nous n'avons aucun pouvoir spécial.

— Hein ? Comment ça pas de pouvoir ? « Pas » dans le sens « aucun » ?

— Oui.

— Mais, je croyais que... Alors, pourquoi Ronron m'a dit...

Je reporte mon regard sur l'emplacement qu'il tenait peu avant, méditative. Je crois que la traversée lui a définitivement fait perdre la boule. 

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