Chapitre 17-2

2 parties en 3 jours, non non, vous ne rêvez pas. Et ce n'est pas fini...

Finalement, j'ai coupé le chapitre en 3 (il était VRAIMENT plus long que prévu), alors la suite arrivera sans trop tarder. La logique voudrait que je profite de mon avance pour reprendre mon rythme de 1 chapitre par semaine, mais je suis comme vous, je n'ai aucune patience. Enjoy !

♣♣♣


— Kaka ! hurle Margarita dans mes oreilles, en m'étranglant dans une étreinte fougueuse.

Lorsque ma pizza préférée se souvient que j'ai moi aussi besoin d'oxygène pour vivre, elle me relâche et Enzo prend sa suite en me soulevant de ma valise pour me faire tournoyer dans les airs comme une girouette en pleine tempête.

Mon sourire doit atteindre le haut de mes oreilles. Je suis aux anges. Je ne m'attendais pas du tout à tomber sur eux.

— Hey, mes couilles ! Qu'est-ce que vous faites là ? les interrogé-je une fois ma stabilité retrouvée.

Puis, j'aperçois Sven dans leur dos, un peu à l'écart. Aaron s'est rapproché de lui pour échanger quelques messes basses.

Wow ! Ça pour une coïncidence ! Le monde est petit.

Je fais un grand coucou au blondinet, avant de revenir à mes deux terreurs.

— Tut tut tut, Kalifourchon, riposte Enzo en secouant négativement son doigt sous mon nez.

Mince, l'emploi de ce surnom n'est pas bon signe. Il ne l'utilise que lorsqu'il a quelque chose à me reprocher.

— C'est plutôt à toi de nous fournir des explications, poursuit-il d'ailleurs sur un ton moralisateur. Que fais-tu de notre devise ?

— Quoi ?

— Sans attache, on évite les clashs ! Ne me dis pas que tu l'as déjà oubliée ! Non, mais tu t'es fait laver le cerveau, ou bien ?! me secoue-t-il comme un prunier.

— Heu...

Apparemment, il a un peu trop fumé la moquette, dernièrement.

— Des fiançailles ?! Sérieusement, kaka ?! braille-t-il à présent comme un possédé.

— Hein ?

Je reporte mon attention sur Margarita et je tapote mon doigt sur ma tempe pour lui signifier qu'il débloque complètement. Mais mon mouvement lui passe bien au dessus de la tête, toute occupée qu'elle est à plisser les yeux en direction d'Aaron, qu'elle examine de façon un peu trop outrancière.

Ce dernier vient justement se poster à mes côtés. Il entoure ma taille de son bras et tend sa main libre à Enzo avant de se présenter :

— Enchanté, je suis Aaron, l'heureux élu.

L'heureux quoi ? Attends... quoi ?! Gné ? Hein ? What ? Prout...

Je suis en plein AVC.

Enzo aussi, à première vue.

Il nous dévisage tour à tour, Aaron et moi. Comme s'il était en présence de deux extra-terrestres excessivement laids.

J'ignore quelle mouche a piqué mon pote de drague mais elle devait être sacrément balèze. D'un autre côté, je suis ravie que l'ex-Monsieur Pète-sec qui m'accompagne se décide enfin à me faire du gringue.

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y va pas par quatre chemins.

Je profite qu'il soit actuellement dans de bonnes dispositions vis-à-vis de moi pour me coller un peu plus à son corps de sex-symbol. Je me penche vers son cou pour renifler l'odeur de son after-shave.

Le voilà qui est tout tendu. Il choisit bien son moment, celui-là.

— Kali ! m'invective Enzo en me faisant sursauter. Bordel, c'est qui ce type ? Tu le connais à peine, comment peux-tu déjà envisager de rencontrer sa famille ? Et, pire encore, l'épouser ?! Heu... Sans vouloir t'offenser, Aaron, tempère-t-il en fuyant le regard du concerné qui l'observe en haussant les sourcils.

— L'épouser ? Mais d'où tu... ailleuh ! m'écrié-je en sentant Ronron pincer ma poignée d'amour.

J'aurais préféré qu'il me pince les fesses.

Le Cairebéroce me fait les gros yeux comme pour m'envoyer des signaux d'alerte. J'ai l'impression qu'il me met en garde.

J'observe les alentours pour voir si Voldemor ou l'un de ses sbires n'est pas sur le point de nous sauter dessus... Non, on ne dirait pas, pourtant. Et personne ne semble nous dévisager férocement. Sauf peut-être Margarita, qui n'a toujours pas moufté et m'observe maintenant avec le même genre d'expression qu'Aaron.

Un gaz nocif vient d'être lâché dans l'aéroport suite à une attaque terroriste, ou quoi ?

— Je sais que ça peut paraître précipité, se justifie Ronron. Mais ça a été un vrai coup de foudre entre nous. Dès que nos regards se sont croisés, la magie a opéré.

Ça alors ! J'ignorais qu'il avait ressenti la même chose.

Pour illustrer sa pensée, le Cairebéroce plante ses deux iris orangés dans les miens, un feu ardent faisant briller ses pupilles.

Je crois que je vais devoir changer de culotte.

— Kaka ? Tu confirmes? me consulte Enzo avec suspicion.

— Ah, ça, oui ! je réponds du tac au tac. Je me souviens très bien du premier jour de notre rencontre, c'était à la beach party, je ne voyais plus que lui dans la foule. Il faut dire que je ne croise pas souvent des spécimens de son espèce.

— Heu, ouais. Ça, je veux bien le croire, approuve mon châtain préféré dans une grimace sceptique.

Mais oui ! C'est vrai, j'avais oublié que Marge et lui le percevaient sous son apparence monstrueusement modifiée. Pourtant, s'ils pouvaient voir ce que je vois... ils voudraient certainement avoir leur part du gâteau, eux aussi. Et par gâteau, j'entends une belle pièce montée, badigeonnée de crème fouettée.

Hein, hein, pas touche ! Je suis déjà bien sympa de leur laisser le blondinet.

— Ceci dit, te connaissant, ça ne devrait pas m'étonner plus que ça, reprend mon ami, soulagé. Du coup, vous partez rejoindre sa famille aux Etats-Unis, c'est bien ça ?

— Gné ? répliqué-je en accord avec mes pensées.

Ai-je passé la porte des étoiles sans m'en rendre compte et basculé dans un univers parallèle ?

— Sven nous en a touché deux mots à bord du jet que ton cher et tendre nous a affrété. Heureusement qu'il était là pour nous dresser le tableau, parce qu'il ne fallait pas compter sur toi pour nous mettre au courant, hein, sale Kaka qui pue ! m'accuse Enzo en pointant son doigt sur ma poitrine. Comment ça se fait que tu ne sois plus joignable ? T'as changé de tel, ou quoi ?

— Non. Ronron l'a expl... Mais ailleuh !

C'est fou comme le cairebéroce peut être tactile, tout à coup. Je m'apprête à lui dresser la liste des parties de mon corps qu'il peut pincer sans problème, lorsque je réalise la bombe qu'Enzo vient de lâcher.

— Attends... À bord du quoi ? Que qui, que quoi ?! m'écrié-je ahurie.

— Oui, c'est le plan, lui répond Aaron sans me prêter attention. On en profitera certainement pour se faire un petit road trip et visiter différents états, d'où la durée anormalement longue de notre séjour. J'ai plusieurs pied-à-terre un peu partout sur le territoire et je veux que Kali en profite au maximum.

— Ah bon ? relevé-je impressionnée.

Décidément, j'en apprends d'heure en heure. Enfin, de seconde en seconde, en l'occurrence.

— Eh oui, mon cœur, c'est l'avantage d'être plein aux as, se vante-t-il en ponctuant sa réplique d'un clin d'œil aguicheur.

Wow ! Ce programme a l'air super méga giga génial ! Ronron avait définitivement raison en me disant que j'allais l'aimer encore un peu plus très prochainement.

Minute ! Mon coe... mon quoi ? Il m'a appelée comment, là ?

— C'est vrai que ça a l'air plutôt sympa, reconnait Enzo.

Cette conversation est de plus en plus étrange.

— Kaka, m'alpague soudain Margarita.

— Oui ?

— Caca.

Oh ! Voilà enfin des paroles sensées ! C'est le code d'urgence pour me signifier qu'une conversation privée s'impose. L'intonation qu'elle a utilisée ne m'y trompe pas.

— On revient ! lancé-je à la cantonade en faisant mine de rejoindre ma meilleure amie.

Aaron stoppe net mon mouvement en me retenant par la taille.

— J'ai chargé Sven d'enregistrer nos bagages afin que tu puisses dire au revoir à tes amis comme il se doit, mais nous ne sommes pas en avance, m'informe-t-il avec un regard appuyé. Nous allons devoir nous diriger vers la salle d'embarquement sans trop tarder, ma chérie.

Décidément, il m'allume, ce cochon !

Je réalise qu'effectivement le blondinet a disparu, ma valise licorne avec lui. Ronron pense vraiment à tout. Il a pris les devants pour que je puisse avoir un moment auprès de Margarita et Enzo avant notre grand voyage de pré-noces.

Il fait un fiancé surprise remarquable. Je le garde, c'est décidé !

Je plaque les paumes de mes mains à plat sur ses deux bonnes joues et je lui fais un gros smack sur la bouche. Après quoi, je le rassure :

— On n'en a pas pour longtemps, mon doudou !

Il me freine une nouvelle fois dans mon élan pour venir chuchoter quelques mots à mon oreille.

Mon oreille, oui... la même que toute à l'heure... zone érogène et tout le bordel.

« Si tu ne veux pas mettre Margarita en danger, ne lui révèle pas notre véritable destination » m'avertit-il de sa voix suave.

Voix suave ou pas, c'est la douche froide.

Je savais que le road trip aux USA était trop beau pour être vrai. Je suis sûre qu'à la place, il va encore me confiner dans un pseudo refuge sans me laisser le droit de visiter les environs.

Tu m'étonnes qu'il essaye de m'amadouer à coup de « mon cœur » et de « ma chérie ».

Réflexion faite, ce sont les fiançailles les plus nulles du monde. Je n'ai même pas eu de bague, en plus.

Je lui réponds par un froncement de sourcils pas content et j'entraîne Marge en direction des toilettes.

Ma BFF lâche toute la pression qu'elle retenait dès que la porte se referme. J'ai l'impression que la soupape d'une cocotte minute vient d'exploser.

— Putain, kaka ! C'est quoi ce bordel ?! T'étais censée tout m'expliquer. Pourquoi t'es toujours avec ces deux tarés ? Et tu foutais quoi ces trois derniers jours ?!! Crache le morceau ! Je sais que cette histoire de fiançailles n'est là que pour brouiller les pistes auprès d'Enzo.

— Ah ? Tu crois ? boudé-je en m'apercevant qu'elle n'a sans doute pas tort.

Finalement, je ne sais pas trop si je dois être déçue ou rassurée. M'engager auprès d'un homme m'a toujours fait flipper, mais m'imaginer passer le reste de mes jours auprès de Ronron ne me déplaît pas plus que ça, bizarrement.

Enfin, il faudrait que je puisse tester la marchandise avant de me prononcer définitivement.

— Alors ? s'impatiente Marge. Accouche !

Elle a croisé ses bras et tape du pied, les sourcils froncés, et la bouche en demi-cul-de-poule. Il vaut mieux que je m'active.

— Okay, me décidé-je en me frottant les mains. Mais on n'a pas beaucoup de temps, alors je te la fait courte : l'apocalypse aura lieu le 3 décembre, moi seule peut l'arrêter, parce que je suis une clé. La clé des enfers. Depuis que j'ai avalé la magica boule. Il y en a dix, pour info. Des enfers, pas des magica boules. Au début, c'était tendu, les Cairebéroces étaient genre « Ouhlala, on va tous mourir, elle n'y arrivera jamais ! Blablabla » puis la Vipéris a découvert que j'étais trop badass grâce au reflet de mon tiroir à sextoys. J'ai réussi à contrôler l'Opium hyper vite. C'était pas gagné, Raph en a fait les frais, j'ai détruit le lustre de Brienne, et j'ai failli m'empaler. Mais, Ronron m'a entraînée pour que je devienne une kali 2.0. Maintenant, tout va bien. Je gère. Du coup, il faut juste que j'attende le jour J sans me faire choper par les renégats. Et, comme les hommes de Voldemor traînent dans le coin, Ronron doit me mettre à l'abri. Parce qu'il veut me protéger, il me l'a chuchoté dans l'oreille. Voilà pourquoi on doit partir.

Pfiou, je n'ai jamais parlé aussi vite. J'ai du mal à reprendre mon souffle et j'ai la gorge qui gratte.

Margarita me dévisage avec un air de lapin crétin. Elle reste figée dans cette position durant plusieurs secondes avant de retrouver toute l'éloquence qui la caractérise :

— Hein ? croasse-t-elle, la bouche entre-ouverte.

Une vieille bique décolorée et botoxée profite de ce moment de bug apparent pour entrer dans les toilettes, jusque-là désertés. Elle s'est visiblement douchée avec son parfum, ce matin. Dommage qu'elle ait opté pour la fragrance « pot pourri ».

Elle claque de la langue en nous découvrant sur son passage, puis nous contourne d'une démarche altière en détaillant avec dégoût nos tenues bon marché qui font apparemment pâle figure à côté de son tailleur BCBG. 

La nouvelle venue se plante devant un des miroirs qui trônent au dessus des vasques et affiche une moue dédaigneuse en croisant notre regard dans la psyché.

Je lui souris de toutes mes dents.

— Attends, avisé-je Margarita. Je vais te montrer, ce sera plus parlant.

Je sors la baguette d'Hypnose de mon sac et je fais un petit mouvement sec du poignet en direction de Barbie vétérane.

— Pétrificus totalus ! récité-je avec énergie, la langue sortie entre mes dents.

Elle s'effondre aussitôt, l'arrière de son crâne venant cogner contre la poubelle des toilettes. La petite corbeille se retourne sur sa tête, la recouvrant d'un tas de serviettes en papier usagées.

Marge me regarde comme si elle avait trouvé une nouvelle déesse à vénérer.

— Putain ! J'en veux une ! s'exclame-t-elle les yeux brillants. Attends... c'était pas un des sorts d'Harry Potter, ça ?

— Si ! Bien vu, Sherlock ! applaudis-je fièrement. En fait, je ne suis pas obligée de dire quoi que ce soit quand je l'utilise, mais je trouve que ça fait plus d'effet si j'ajoute une formule magique à mon geste.

— Carrément ! confirme ma BFF. Je peux essayer ?

— Tu peux toujours, mais si tu n'as pas d'Opium en toi, ça ne marche pas, l'informé-je platement.

Margarita passe les minutes suivantes à brandir la baguette dans tous les sens pour essayer de la faire fonctionner en s'acharnant sur une pauvre mouche qui tourne autour d'un néon au plafond.

Fatalement, rien ne se passe. Ce n'est pas faute de l'avoir prévenue.

— Tu pourras être ma Robine, si tu veux, la rassuré-je avec commisération.

Puis, la porte des toilettes s'ouvre à nouveau, laissant apparaître le joli minois d'Aaron.

Un minois qui passe par toutes les teintes de l'arc-en-ciel lorsque son regard quitte le mien pour aller se poser sur la vieille bique couchée à terre, et finir sa route sur la chorégraphie très agitée mais fortement inefficace de Margarita.

Cette dernière délaisse sa proie pour Aaron, espérant sans doute parvenir à un meilleur résultat sur une cible de plus grande ampleur. 

Ses efforts ne portent pas plus leurs fruits.



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